SOIS MON CHASSEUR, SOIS MA PROIE

𝕾𝖔𝖎𝖘 𝖒𝖔𝖓 𝖈𝖍𝖆𝖘𝖘𝖊𝖚𝖗, 𝖘𝖔𝖎𝖘 𝖒𝖆 𝖕𝖗𝖔𝖎𝖊
𝔗𝔥𝔢𝔯𝔢'𝔰 𝔟𝔩𝔬𝔬𝔡 𝔦𝔫 𝔱𝔥𝔢 𝔴𝔞𝔱𝔢𝔯 )

Parce que dans la lumière chancelante des bougies, le sourire si chaleureux que Namjoon lui avait offert à son arrivée se transformait en un rictus diabolique, vilain, et dangereux. 

minjoon
barbe bleue ! au
modern setting
kinda mafia flair if you will 
jimin is angry all the time
evil ! namjoon
arranged marriage
run for your life jimin

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L'expression pincée, Jimin reprit une gorgée de son vin rouge. 

Le cru était bon, la vue était splendide, surplombant Séoul d'une certaine majesté, et le disque de jazz qu'il avait mis sur le gramophone était son préféré. Sa chemise de satin sentait le parfum qu'il aimait tant, et il avait enfin reçu plus tôt dans la journée un tableau qu'il affectionnait tout particulièrement. Des belles distractions qui occupaient l'espace. Et pourtant

Et pourtant, ce n'était que ça : des distractions. Des distractions qui ne pouvaient empêcher les pensées parasites de fourmiller dans son esprit, les idées noires et furieuses tambourinant contre les parois de son crâne avec rage. Sa prise autour du verre de carmin et ses ongles se plantant fermement dans sa chair, la main enfouie dans la poche, lui permettait de rester lucide, ou, du moins, de garder la face, un semblant de contenance. Il était à deux doigts de sentir le goût métallique du sang sur sa langue s'il continuait de se mordre la joue pour ne pas littéralement exploser. 

S'il n'écoutait que lui, s'il n'écoutait que la petite voix dans sa tête qui lui intimait depuis ce matin de prendre ses clés, de faire vrombir le moteur de son Aston et de se barrer d'ici le plus vite possible, il aurait tout fait valser depuis bien longtemps. Aurait lancé son verre à travers la pièce avec force, pour qu'il s'écrase dans une explosion vermeille contre le mur immaculé. 

Mais pas ici, pas maintenant. Pas dans ce penthouse qui ne lui plaisait guère, malgré la vue agréable, et pas quand il y avait autant de monde autour de lui, faisant des va-et-vient entre la cuisine, la salle à dîner et le salon pour que tout soit prêt. Pas quand la voix âcre de sa mère résonnait en lui, en particulier en ce jour, lui répétait que les Park ne montraient aucun signe de faiblesse avec une claque derrière la tête. 

Reprenant une grande inspiration et une gorgée, il tenta de calmer sa colère ; de tels sentiments ne le serviraient guère, pas en ce jour en tout cas. 

Car, au moment même où Jimin était né, sa vie ne lui appartenait plus. Voilà que ce nourrisson qui n'avait pas encore poussé son premier cri venait de voir son avenir volé : ce n'était plus Jimin, dont la destinée était encore sienne et vierge de toute tâche d'encre ; ce privilège lui avait été arraché lors de son premier souffle. C'était un Park, à présent, et la promesse de grandes responsabilités reposait déjà sur ses épaules, scintillant dangereusement au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. 

Un atout, un vulgaire pion, une pièce d'échiquier que l'on bougeait à sa guise pour entasser fortune, relations, influences. Mis au service de cet empire colossal que ses ancêtres avaient construits à la sueur de leur front — et il n'avait jamais autant haït son nom qu'en ce jour précis. 

On l'avait envoyé étudier l'économie, la finance et autres matières barbantes dans l'une des plus prestigieuses Université d'Angleterre, et il s'était exécuté. On l'envoyait à des galas de charité, à des réunions d'investisseurs, et il s'exécutait. On lui demandait d'aller à d'interminables dîners d'affaires pour assurer la signature d'un contrat, et il s'exécutait. 

Et aujourd'hui, on lui demandait d'épouser un homme qu'il ne connaissait que de vue pour parfaire les relations entre leurs deux empires, et on attendait de lui qu'il s'exécute, là-encore. 

Les Park avaient construit leur nom à la sueur de leurs fronts, dans la douleur et dans le sang, pour être à la tête aujourd'hui d'un empire immobilier si colossal qu'il donnait autant le tournis que les hauts gratte-ciels qui habillaient la capitale. Le commun des mortels ne connaissait peut-être pas leur nom, si ce n'était sur la une des journaux financiers ; et pourtant, c'était grâce à eux qu'ils vivaient paisiblement, qu'ils avaient des logements confortables et sécurisés, qu'ils pouvaient promener leurs chiens ou pousser leurs enfants sur les balançoires des parcs alentours. Certaines rumeurs disaient qu'ils étaient si puissants qu'ils avaient même la maire de la ville dans leur poche ; et si on en croyait le contact au nom de Jung Mayor dans le téléphone de Jimin, cela ne pouvait qu'être exact. 

Jimin, qui devait succéder au trône quand sa mère passerait la main ; mais la griffe que la matriarche avait autour du sceptre du pouvoir était si forte et vile qu'elle n'était pas prête de passer le flambeau. Alors, avant de revêtir cette couronne dorée faite d'épines sur sa chère tête blonde, il ne restait qu'un pion. Un pion qui allait être associé à un autre nom frémissant.

Le domaine de prédilection des Kim n'était peut-être pas le béton et les grands buildings de verre, mais l'empire qui portait leur nom n'en était pas moins puissant : puisqu'au creux de leurs mains charnues, se trouvaient à leur merci les médias. L'information, voilà le véritable pouvoir de ce monde moderne : les tweets, les articles, les reportages, n'avaient jamais été aussi nombreux qu'en ce moment. Mettre en lumière un débat politique ou réduire en cendres une situation d'injustice dans le monde, voilà qu'ils contrôlaient les pensées, les opinions, et les discussions de leurs chers concitoyens d'un claquement de doigts. 

Pendant longtemps, les Park et les Kim s'étaient opposés. Les armes n'étaient pas les mêmes, les champs de bataille étaient changeants, et ce combat comparable aux Dieux de l'Olympe était inconnu des habitants de la péninsule. Jusqu'à ce que sa mère trouve un accord : si le prix à payer était la liberté de son fils, et sa chance de pouvoir être heureux un jour, alors cela n'était pas cher payé, de toute évidence — le simple fait qu'une ribambelle de domestiques étaient en train de préparer la grande réception pour annoncer leurs fiançailles était bien la preuve que la matriarche avait sautée sur l'occasion sans hésiter une seule seconde. 

Voilà pourquoi Jimin avait envie de faire valser contre le mur son verre de vin hors de prix ; car, encore une fois, il n'était qu'un pion sur l'échiquier géant de la ville, où tout n'était qu'une affaire d'accords et de manigances. Les coups bas, les alliances et les retournements de situation coulaient presque littéralement dans ses veines. Il avait naïvement cru qu'il ne finirait pas marié de force pour le simple avenir de leur maison — pensait qu'il ne finirait pas comme Jeon ou Min. Et pourtant, le voici, dans sa chemise en soie devant la ville étalée sous ses pieds comme un tapis de fortune, attendant qu'une voix timide lui informe de la venue de son futur époux. 

Ce qu'il détestait cette vie et le nom qu'il portait. 

Ses pensées furent interrompues quand un des majordomes l'informa que la réception allait bientôt commencer. Comme on sonne le gong qui annonce son arrêt de mort. 

Avec un soupir, il se dirigea vers le grand salon qui accueillait la réception. Sa mère, en grande duchesse maladive du contrôle qu'elle était, avait décidé de faire l'annonce en petit comité, les invités triés sur le volet. Mais c'était là encore un coup de maître dont le seul but était de former des alliances et resserrer les liens : moins il y avait de mondain à cette soirée, plus ils se sentaient importants de faire partie d'un tel tournant dans l'histoire des Park, et plus ils se plieraient en quatre pour être redevable à Mère. Tout n'était que politique, du plan de table au choix des napperons et du champagne que l'on servait en gants blancs. 

Bien que, là encore, ce choix n'avait pas été le sien, Jimin était tout de même soulagé de savoir que l'annonce de leur "bienheureux" mariage n'était pas étalée à la vue de tous : un petit comité signifiait moins de gens à impressionner, et cela ne pouvait faire de mal. 

"Jimin. 

La voix sèche claqua dans le salon, et le jeune homme n'eut pas besoin de se tourner pour voir la nouvelle arrivante, sentant déjà deux mains ajuster sa chemise et retoucher du bout des doigts sa coupe de cheveux. 

"Je veux que tu sois irréprochable. 

"Oui, Mère, répondit-il, le regard distant et perdu, comme blasé de toute cette frénésie autour de lui. 

"Ton fiancé va bientôt arriver. Vu que les Kim sont les hôtes, ils débuteront la cérémonie par un discours. Tu souris, et tu applaudis dès qu'ils ont fini. Aies l'air réjouis, ému même. N'oublie pas que tout Séoul te regarde, alors avise-toi de rendre les Park fiers. 

Mais les instructions de la matriarche se perdirent dans son flot de pensées, comme les corbeaux qui croassent à l'horizon sans leur porter plus d'attention. Ses oreilles bourdonnaient, ses épaules étaient tendues, mais son esprit était... vide. Engourdi. Froid. Comme si tout cela ne l'affectait plus, comme s'il s'était mis en mode autopilote, et qu'il était prêt à faire tout ce que sa mère lui demandait, pour qu'elle le laisse tranquille. Ils étaient bien loin, les rêves d'aventure qu'il avait enfant, les projets de fugue qu'il avait quand il était ado, et les plans d'un avenir meilleur qu'il avait encore il y a peu de temps. Bientôt, la bague avec les armoiries des Kim serait à son doigt, et toute once de liberté sera définitivement envolée. 

Il posa son verre — vide — sur le plateau en argent d'un domestique passant non loin, et malgré le regard désapprobateur de Park Jae-Yun, se fit craquer les phalanges pour réprimer l'envie primaire qu'il avait de claquer la porte et de tout renverser sur son passage. Un autre majordome les convia à s'installer dans la salle d'apparat, et avec une rage gracieuse et silencieuse, Jimin s'assit dans le grand fauteuil en cuir. 

Une grande table avait été levée sur une des estrades, parallèle au mur derrière eux couverts de lourds rideaux d'un vert sapin ; face à eux, plusieurs tables rondes dansaient devant eux comme des nénuphars, l'attention des invités irrémédiablement portés sur ce nouveau couple royal des temps modernes, avec un peu plus de sang et de douleur que ceux dépeints dans les contes de fées. Il reconnaissait quelques visages familiers, mais aucun qui ne lui attiraient réellement de la sympathie ; aucun vers qui il pouvait se tourner, comme un confident, comme un ami, pleurer son sort derrière les portes closes avant de parer de nouveau un masque insondable et invincible sur ses traits. 

Sa respiration se coupa un instant dans sa gorge quand il sentit la chaise à côté de lui reculer, laissant une ombre au parfum musqué s'asseoir à sa droite. 

Kim Namjoon.
Le meilleur parti de Séoul. 
Son futur fiancé. 

Il savait tout de Namjoon, comme Namjoon savait tout de lui aussi, briefés pendant des semaines par leurs familles respectives. Pourtant, Jimin refusa de tourner la tête pour le regarder dans les yeux, pas quand le jeune homme le salua. 

"Jimin-ssi.

"Namjoon-ssi, répondit-il d'un hochement sec de la tête, les yeux toujours rivés devant lui, impassible. 

"Tu es ravissant ce soir. 

Le blond ne daigna pas lui répondre, alors que le chef de famille des Kim se leva de sa place en faisant tinter sa petite cuillère sur le verre en cristal, commandant l'attention de la salle vers lui. 

"Merci infiniment d'être venus, mes chers amis, alors que le clan Park et Kim scellent aujourd'hui l'union... 

Les mots s'emmêlèrent de nouveau dans son esprit, ses pensées tournant sans cesse dans un tourbillon infernal, se forçant à contrôler sa respiration pour rien ne laisser apparaître, et ordonnant à ses lèvres de fournir un sourire qui allait ravir l'assistance et sa mère à ses côtés. Le discours n'était pas particulièrement épique, Kim Kang-Dae vantant les éloges de leur couple, de leur union, omettant délicatement le séisme que cela créerait tant pour Jimin, que pour la face de la capitale. Il avait été à la place des invités, applaudissant pour le mariage entre les Jung et les Jeon, mais jamais avait-il imaginé d'être de l'autre côté de l'estrade. 

Il eut la décence de remonter à la surface lorsque Kang-Dae se tourna vers lui en levant son verre : 

"Bienvenue dans la famille Jimin. Je te considère déjà comme mon fils.

L'explosion d'applaudissements eut le mérite de le sortir quelque peu de sa transe, levant son verre à son tour en direction des Kim dans un geste silencieux de remerciement pour ce si beau discours, avant que Namjoon à côté de lui ne se lève à son tour. Jimin connaissait les protocoles sur le bout des doigts — s'il y avait bien quelque chose que les grandes familles de Corée chérissaient par-dessus tout, c'était le protocole et le cérémoniel —, alors il attendit patiemment que son aîné ne tende sa main vers lui pour prendre la sienne, et l'aider à se lever. 

Techniquement, ils avaient déjà scellé leur union, par contrat après le cérémoniel du thé, buvant tour à tour dans la tasse de l'autre pour lier à jamais leurs destins, mais c'était lors de cette réception qu'ils officialiseraient réellement la chose. Toutes les Maisons seraient bientôt témoins de leurs fiançailles — Jimin aurait dû courir aussi loin que ses jambes le permettaient, aurait dû s'enfuir aussi loin que son compte en banque le permettait, mais il était trop tard. Qu'il manque à ses devoirs de futur époux, qu'il annule le mariage promptement devant toute la haute et dangereuse bourgeoisie, et c'était sa tête qui roulerait dans le caniveau en bas de la rue. 

Le jeune homme leva lentement les yeux vers l'homme en face de lui, pour découvrir que le noiraud avait d'ores et déjà ses orbes plantées dans les siennes. C'était un bel homme, c'était indéniable : du vallon de ses joues à la couleur de ses prunelles nacrées, du rictus de ses lèvres à la caresse de ses cheveux. Son costume était impeccable, sans un fil de travers ; sa cologne était entêtante, asseyant sa dominance sans un mot ; et la chevalière qu'il avait au petit doigt n'était que la démonstration parfaite de sa supériorité sur les autres communs des mortels. Sa main était fraîche dans la sienne, et il dut réprimer un frisson. 

Jimin tenta de se réconforter en se disant qu'au moins, il n'épousait pas un vieux bedonnant de vingt ans de plus que lui — il y avait un peu de bonheur dans son malheur. 

"Park Jimin, je te prends comme époux devant la présente. Puissent nos familles être liées à jamais. 

Avant que la bague ne glisse le long de son doigt pour finaliser leur alliance. Elle était fine, mais au centre, enlacée par un dragon doré, se trouvait un magnifique diamant blanc poli. 

Blanc. La pureté. La paix. La tradition. 

La suite se déroula relativement vite ; sous le nouveau tonner d'exclamations et d'applaudissements, Jimin salua les Kim et embrassa leurs mains dans un signe de respect — et de soumission —, pendant que Namjoon faisait de même avec la sienne, avant de s'installer dans le salon où les invités vinrent leurs présenter leur vœux. 

Jimin n'avait pas quitté son mode autopilote, et salua chacun d'entre eux avec un sourire — faux, tout le monde pouvait le voir, mais personne ne voulait l'admettre —, serrant leurs mains et les remerciant pour leur présence aujourd'hui. 

"Toutes mes félicitations pour cette union, dit une voix souriante en prenant ses mains dans les siennes. 

"Bonsoir, Yoongi-ssi. Merci de tout cœur d'être venu. 

Yoongi était peut-être ce qui s'approchait le plus d'un ami, dans leur univers féroce et dévastateur. Ils avaient grandi ensembles, et se retrouvaient aux réceptions de ce genre : la dernière en date était justement le mariage entre lui et Seokjin, un cousin des Kim du Nord du pays. Ils n'eurent le temps de discuter que quelques minutes, le regard insistant de sa mère lui indiquant qu'il était malpoli de négliger ses autres invités ainsi, alors il ne pouvait que chérir les quelques instants où il pouvait se permettre de faire tomber le masque. 

"J'espère que notre mariage sera tout aussi heureux que le votre. 

"Crois-moi, répondit Yoongi avec une étincelle dans ses yeux. Namjoon n'est pas le plus mauvais des partis. 

Jimin se tourna vers Namjoon, observant un instant le profil de l'homme qui allait désormais partager sa vie alors qu'il acceptait l'enveloppe que lui tendait un vieil oncle, et ne put que soupirer. Il espérait de tout cœur que Min avait raison. 

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Le bourdonnement des annonces des fiançailles, ses préparatifs et sa vision d'un avenir libre qui s'éloignait de plus en plus, avaient au moins permis à Jimin de ne pas penser à autre chose. Trop obnubilé par son destin tragique et la peine qui transperçait son cœur pour ne pas faire face à un autre problème, plus urgent encore : celui de la couche. 

Tous sans exception savaient que leur union n'était qu'un vulgaire marché, un contrat signé sur un coin de table, peu importe le simulacre de cérémonie qu'ils avaient joué sous les projecteurs inquisiteurs de leurs invités. Tous ceux qui affirmeraient le contraire, chantant l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre, n'étaient que des menteurs et des mécréants. Et malgré cette évidence, sa mère avait insisté pour que l'illusion soit parfaite. 

Le matin de la réception, ses domestiques s'étaient affairés pour transporter ses effets personnels de son appartement à celui de Namjoon, le même où il l'avait pris comme fiancé devant les grandes familles de Séoul, et où Jimin avait essuyé une fausse larme au coin de ses yeux. Il gardait son appartement au cœur de Gangnam — en tant qu'héritier d'un aussi vaste empire immobilier, il pouvait se permettre de garder la propriété à son trousseau de clé —, mais il ne ferait désormais plus qu'office de pied-à-terre ou de bureau. Du moins, jusqu'au mariage, histoire de maintenir ce mirage féerique et princier. En voyant les malles Louis Vuitton au pied de sa porte et les costumes sur-mesure à côté des siens dans la penderie, Namjoon n'avait pas dit mot. Seule la matriarche Kim lui avait glissé à l'oreille, une lueur dans ses yeux que Jimin ne connaissait que trop bien, qu'il pouvait toujours décorer les lieux à son goût. 

C'était son nouveau chez soi, à présent, et Park rejoignait le clan des Kim. 

Une fois les invités congédiés et les parents embrassés, aux alentours de 4 heures du matin, le blond avait été trop aveuglé par le vin et sa colère pour se rendre compte que la problématique de leur chambre était plus pressante que celle de la bague, froide à son doigt. Il était attendu d'eux qu'ils dorment ensemble, qu'ils scellent cette union dans tout ce que la tradition pouvait entendre. Bientôt, on demanderait d'eux aussi des héritiers. D'un coup, toute l'ivresse des bulles de champagne redescendit, et son visage était resté figé dans le marbre, glacé, stoïque dans l'embouchure de la porte. 

La chambre était spacieuse et bien aménagée : un mur entier était couvert de fenêtres donnant une vue imprenable sur les lumières nocturnes de la ville, les lumières basses étaient chaudes et accueillantes, et au milieu, se trouvait ce lit gigantesque aux draps de soie blanc. Il aurait adoré y plonger et se cacher du reste du monde-là, sous les couvertures chaudes, mais à présent, l'ivoire de la couche était comparable aux phares aveuglants d'une voiture quelques secondes avant l'impact. Et Jimin n'était qu'un chevreuil, effrayé, ne pouvant bouger, les yeux écarquillés d'horreur en attendant sa mort prochaine. 

Pour la première fois depuis le début de la soirée — depuis le début de toute cette mascarade, en réalité — il se tourna volontairement vers Namjoon. Non pas par obligation, parce qu'on attendait cela de lui, mais parce qu'il était désemparé, las, furieux, fatigué, et qu'il avait besoin que Kim, son nouveau fiancé, prenne une décision pour eux. Le blond n'était pas dupe : Namjoon non plus ne voulait pas de cette alliance. Lui aussi était pris au piège de cette toile poisseuse, courbant l'échine devant des millénaires de tradition et devant le poids de leurs familles. S'il voulait garder sa tête, alors il devait bien malgré lui porter la couronne d'épines qu'on lui apportait sur un plateau empoisonné. 

Son aîné se tourna vers lui, et l'amertume de Jimin l'empêcha d'apprécier la réelle beauté de son nouvel amant. Il lui faudrait un peu de temps avant qu'il ne puisse réellement l'admirer à sa juste valeur — si ce n'était jamais. Il le regarda d'un œil vide en retour, dans le silence inconfortable et assourdissant de leur chambre ; avant de tourner les talons et de murmurer qu'il dormirait dans la chambre d'ami. La porte claqua derrière lui, et Jimin manqua de d'étouffer avec le souffle resté bloqué dans sa gorge. A la place, il se déshabilla cliniquement, se glissa dans les draps trop froids, et se força à s'endormir malgré le poids du diamant à son annuaire. 

Peut-être que son oreiller avait été le confident de quelques larmes secrètes.



Le lendemain matin, Namjoon était déjà parti à son bureau quand il émergea de la chambre, le petit-déjeuner préparé par la gouvernante l'attendant sur le comptoir de l'îlot en marbre blanc. Jimin n'aurait su dire quelle émotion le traversa à ce moment : il était rassuré de ne pas à avoir à entamer la discussion avec Kim, mais il ne put s'empêcher d'enrouler les bras autour de lui, réprimant un frisson. 

Ce n'était que le premier jour d'une vie de solitude. 


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Les jours suivants ne furent qu'une succession languissante. La fureur sourde de Jimin ne s'était pas éteinte, bien au contraire — l'étincelle vibrante de toute sa colère chaque fois réanimée à l'apparition de la silhouette de sa mère, dans son bureau, dans les locaux de leur entreprise écran, ou encore lors des réunions avec de futurs investisseurs. Il ne savait pas s'il lui pardonnerait un jour, et peut-être n'y avait-il rien à pardonner après tout ; sa maternelle semblait sentir la fièvre ardente et dangereuse de son héritier, mais elle n'en avait cure. Quoi de mieux qu'une alliance qui assurerait prospérité que le bonheur de son fils ? 

Pourtant, si le fait de s'être vu affublé d'un nouveau titre et de recevoir les compliments et félicitations faussés de ses associés et collaborateurs, au moins le fait de se plonger corps et âme dans le travail était une plaisante distraction. Cloué toute la journée derrière son double écran d'ordinateur, bûchant sur le dossier Wu — Jimin avait déjà tout préparé, des plans de construction au dossier qu'il présenterait à la municipalité, si ce n'était pour le consentement du propriétaire de leur céder le terrain valant une véritable mine d'or —, au moins ne voyait-il pas son nouveau fiancé. 

Ils ne s'étaient qu'à peine croisés la première semaine de leur... "cohabitation". Les rares fois où le blond réussissait à entrevoir la silhouette de Kim dans la cuisine, ce-dernier avalait en vitesse un café, le téléphone pressé entre son épaule et son oreille, et quittait — s'enfuyait — de leur appartement avec un sourire gêné en direction de Park. Sans un mot. Il savait qu'il travaillait lui aussi jour et nuit, avait entendu autour d'une conversation qu'il misait gros sur une affaire qui pourrait rapporter une petite fortune à son clan, si ce n'était que c'était un pari risqué. Ce n'était plus un enfant à présent ; son père ne pourrait nettoyer derrière lui après chaque bêtise avec un soupir et une réprimande pour la bonne et due forme. A présent qu'il était au cœur des attentions, scruté de près maintenant qu'il avait passé la bague au doigt de Jimin, les concurrents n'attendaient qu'avec impatience sa propre perte, sa propre chute, prêt à bondir pour prendre sa place — tant en tant qu'héritier que de futur mari du mariage avec l'empire immobilier. Il avait entendu son assistante dire que certains de ses cousins n'attendaient que cela, des années de frustration de passer en second plan alimentant avec rage leur soif de victoire et de réussite. 

C'était paradoxal, qu'il ait à écouter les rumeurs et les qu'en-dira-t-on au sujet de son fiancé. Se croiser en coup de vent ne facilitait pas la conversation, c'était indéniable, et Jimin serrait le poing à chaque fois qu'il rentrait dans leur appartement et qu'il voyait une note gribouillée comme le premier matin de leur fiançailles, le torturant de cette écriture serrée, là, sur le plan de travail de la cuisine. Lui disant de manger sans lui, de ne pas l'attendre, qu'il allait rentrer tard, qu'il le verrait pour le dîner entre leurs deux familles le week-end. 

Ce soir-là n'était pas différent de tous les autres soirs. La gouvernante l'accueillit à l'entrée de leur penthouse, le débarrassant de son manteau et lui offrant un sourire empathique face à la fatigue harassée se lisant sur ses traits. Las, fourbu, il ne souhaitait qu'une chose : se perdre dans l'alcool et dans le sommeil, laisser l'éreintement avoir raison de lui et lui offrir quelques heures de repos bien mérité. Il se déchaussa de ses Oxfords polies, et avança doucement dans l'appartement, silencieux comme à chaque fois qu'il rentrait du travail, seulement bercé par les klaxons de la rue animée en contrebas ; avant de se diriger vers la cuisine avec la ferme intention de se servir un bon verre de vin. Avant... Avant de ne remarquer le mot habituel et détestable, papier blanc jurant avec le comptoir en marbre noir.

Jimin n'avait pas besoin de le lire pour savoir ce qu'il disait ; qu'il était passé en coup de vent prendre des affaires, qu'il allait travailler jusqu'à tard, qu'il ne devait pas l'attendre, la même chanson qui se répétait dans sa tête tous les soirs. La même rengaine qu'il connaissait par cœur. 

Mais, contrairement aux autres soirs, quelque chose changea en lui. Comme si l'interrupteur de sa prostration fit 'clic', pour se transformer en rage nouvelle. Les remarques acerbes de sa mère, les dossiers qui s'empilaient sur son bureau sans moindre perspective de progrès, tout cela n'avaient été que les éléments déclencheurs ; mais ce qui avait réellement brisé son esprit, c'était cela. L'indifférence de Namjoon, son air nonchalant, l'intérêt plus que limité qu'il avait dans ce mariage. Alors quoi, pensait-il que Jimin était heureux de cette union ? Pensait-il qu'il était tout seul, dans ces fiançailles, pour ne daigner prendre en compte les intérêts de celui qui deviendrait son époux ? Pensait-il que Jimin avait rêvé, enfant, de se retrouver dans une telle situation où il n'était même plus maître de son destin ? Pensait-il que Jimin n'était qu'une femme au foyer, bon qu'à l'attendre quand il rentrerait du travail avec un verre de scotch l'attendant sur la table basse du salon ? Pensait-il que Jimin n'était qu'au fond qu'un atout, ignorant la part d'humanité qui se cachait derrière les prunelles électriques de la descendance Park ? 

C'était cela, qui provoqua une nouvelle vague de colère. Il avait été courroucé toute la semaine — depuis qu'il avait appris la tragique nouvelle de son mariage, pour être exact —, mais au moins avait-il réussi à contenir les tentacules laideuses de sa rancœur au fond de lui, se contentant de ruminer et de taper agressivement sur son clavier. Mais là... C'était quelque chose qu'il ne pouvait accepter, qu'il ne pouvait laisser passer. 

Tournant les talons, il laissa sa mallette en cuir sur le comptoir, saisit son manteau que la gouvernante venait à peine d'accrocher, et claqua la porte derrière lui avec force. 

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Les rayons matinaux du soleil étaient beaucoup trop aveuglants, et Jimin referma fermement les paupières avec un grognement, s'enfonçant un peu plus dans le lit comme pour échapper à l'appel des responsabilités. Un mal de tête intense commençait à ramper à l'avant de son esprit, et bien vite, le blond ne put penser qu'à la douleur lancinante, laissant le programme de la journée et l'obligation de se lever en arrière-plan. Au diable le clan Park, il pouvait bien faire une grasse matinée aujourd'hui, rien que pour une fois — et sa mère pouvait aller en Enfers pour la moindre réflexion qu'elle ne se manquerait pas de lui adresser. 

Il remonta la couverture à son menton, se blottissant confortablement avec cette nouvelle résolution de rattraper quelques heures de sommeil bien mérité ; ni la gouvernante, ni ses domestiques, ni encore son enculé de fiancé, ne pourraient lui dire quelque chose. Il était l'héritier de l'empire, et il avait au moins le quart de Séoul dans la paume de ses mains. Il pourrait anéantir quiconque d'un simple claquement de doigts, les os craquant dans une mélodie affreuse, et le commun des mortels ne pourraient que pleurer silencieusement et presser leurs mains charnues contre leurs bouches. 

Mais, alors qu'il s'étirait, à la manière d'un pacha roulant dans les draps d'or et de soie, il sentit quelque chose, là, contre son pied. Quelque chose de chaud, de dur, et... d'humain. 

Cela eut le mérite de le réveiller complètement, ouvrant les yeux d'effroi, le corps entier figé dans un gel paralysant. 

"Pas trop mal à la tête ? 

Il se retourna à l'entente d'une voix rauque, pas encore assez familière mais suffisamment pour qu'il ne peste silencieusement. Là, allongé à côté de lui dans la couche qu'il avait l'habitude de partager pourtant seul, se tenait Namjoon. Adossé contre la tête de lit et quelques oreillers, les cheveux habilement décoiffés et le T-Shirt blanc qu'il portait de toute évidence pour dormir s'étirant de la plus alléchante des façons autour de sa peau basanée. Une tasse à l'arôme délicat de café, un journal papier déplié sur ses genoux, et le regard de fer tourné vers celui de Jimin, une pointe d'amusement dans son regard — ou du moins, le jeune homme supposa que cela était un sentiment de frivolité, car il ne connaissait pas encore assez son futur mari pour pouvoir lire en lui comme dans un livre ouvert ; pour autant qu'il sache, cela pouvait être de la moquerie, pure et simple, laide et méchante. 

Mais la seule chose qui lui venait à l'esprit était : pourquoi diable étaient-ils dans le même lit. 

Face au regard décontenancé du jeune homme, Namjoon ne put s'empêcher de demander avec un petit rictus, avant de reprendre une gorgée de café : 

"Tu ne te souviens pas d'hier soir ?

Ce fut suffisant pour lui rafraîchir la mémoire. 

Il se souvenait du mot, cet éternel mot le narguant de la froideur entre eux, déposé sur l'îlot de la cuisine comme un objet maléfique. Se souvenait de la fureur qu'il avait ressenti, cette éternelle rage qui bouillonnait en lui depuis sa plus tendre enfance, et se souvenait de la seule façon qu'il avait trouvé jusqu'à présent pour résoudre le problème et de garder l'océan courroucé loin des digues fragiles de son esprit : l'alcool. Alors il avait hélé son chauffeur, avait appelé Taehyung et Chae-ryeong, et avait fait ce qu'il connaissait le mieux — noyer son chagrin, son agitation frénétique, et ses vieilles et vilaines blessures qui n'avaient pas encore bien cicatrisé dans le scotch, la vodka, ou n'importe quelle autre bouteille qui lui permettrait de tout oublier le lendemain matin. 

La suite... la suite était relativement floue, cela allait sans dire. Ils avaient dû terminer dans une des boîtes de nuit qu'il possédait — à moins que ce n'était celle de Taehyung —, avait sûrement ajouté à son cocktail mortel quelques grammes de poudreuse nocive et dangereuse, avant de rentrer chez lui, titubant, se retenant de vomir à l'arrière de sa Bentley. Cela avait du bon, de faire partie d'une des plus richissimes familles de la capitale, et mieux encore, d'un pays tout entier qui renaissait lentement de ses cendres pour faire face aux géants post-coloniaux ; car, quoiqu'il arrive, il n'était qu'un visage sans nom, travaillant dans l'ombre, passablement connu, mais étrangement létal. Il ne craignait pas de voir ses débauches de la veille étalées en grand sur les unes de journaux, et quand bien même un curieux avait pris un cliché compromettant du futur empereur moderne des céans, alors il avait suffisamment d'argent et d'influence pour envoyer quelconque garde du corps s'en charger. 

Et puis sûrement Jimin avait-il continué sa danse spiritueuse, à défaut d'être spirituelle, dans son appartement, ouvrant la première porte venue pour s'étaler de tout son long sur le lit qui se présentait, sans même vérifier s'il était d'ores et déjà occupé. 

Et le voici, à présent. En pleine gueule de bois, une frustration à peine ébranlée qu'il aurait été préféré d'emmener chez un psy qu'au bar, aux côtés d'un Namjoon sûrement triomphant d'avoir découvert la première faiblesse de son nouveau fiancé, dans ce jeu silencieux qu'ils avaient instauré depuis qu'ils avaient scellé leur union devant le gratin mondain. Jimin ne put grogner au souvenir de cette soirée, blême à l'idée même qu'ils aient pu dormir ensemble dans la même couche — nulle doute que sa mère serait ravie de cette nouvelle quelque peu impromptue. 

Jimin n'ouvrit que l'œil qu'il avait fermé hâtivement, mortifié, que lorsqu'il entendit un ricanement chaud venant de sa gauche. 

"Je ne vois pas ce qui te fais rire, marmonna-t-il en se redressant et en camouflant le peu de dignité qu'il lui restait. Nous avons dormi ensemble. Dans le même lit. 

"Je suis ton mari, répliqua Namjoon en reposant sa tasse sur sa table de chevet. 

"Fiancé, corrigea le blond avec un regard noir.

"Ce n'est qu'une question de temps. 

Ils se toisèrent un instant, comme deux gladiateurs se tournant autour dans une arène sableuse, comme s'ils étaient rivaux mortels, effaçant le peu — pas — d'interactions qu'ils avaient eu pour recommencer tout de zéro. 

Avant que Namjoon ne soupire en se passant une main dans les cheveux, posant son journal à côté de son café pour se tourner pleinement vers son cadet. 

"J'ai l'impression qu'on est partis du mauvais pied. Ni toi ni moi n'avons voulu cela, mais nous sommes bien obligés de se côtoyer, à présent. Et cela va aller de pire en pire avec le temps ; tu sais très bien qu'on ne pourra pas organiser un divorce, à moins d'être déshérité à jamais et de perdre tous nos titres. Le moindre qu'on pourrait faire, ça serait au moins d'être cordial ? Je ne te demande pas de m'apprécier, pas tout de suite, mais... Mais que tu le veuilles ou non, nous sommes désormais une équipe. Alors autant faire de ce mariage une entente amicale, tu ne crois pas ?

Jimin jaugea un instant la main tendue que lui offrait Kim, comme une proposition de paix. Un marché, un accord non loin différent que celui qu'ils avaient dû signer malgré eux. Mais au lieu d'un énième contrat l'empêtrant de plus en plus dans cette toile d'araignée immonde qui le retenait prisonnier depuis le jour de sa naissance, le jeune homme y voyait une porte de sortie. Une forme de délivrance. 

"Je suppose que je deviendrais fou si je n'acceptais pas, répondit-il simplement en haussant les épaules. J'en ai marre de te détester alors que tu n'as rien fait, en soit. 

A cela, Namjoon ne put que sourire, et pour la première fois, réellement, Park put admirer sa beauté. De ses fossettes à ses yeux en amande qui semblaient contenir une galaxie infinie d'étoiles. Ils se promettaient d'être cordial pour le moment, mais... mais quelque chose, enfouit bien profond au cœur de Jimin, hermétique à son irascibilité naturelle, attendait secrètement le jour où il connaîtrait tout de ces astres perdus dans ses orbes. 

"Il est presque 11 heures, commenta-t-il en jetant un coup d'œil à sa montre sertie de diamants. Que dirais-tu d'un brunch ? Je connais un resto sympa pas trop loin d'ici. 

Le noiraud interpréta le silence désarçonné de Jimin pour de l'hésitation, puisqu'il ajouta avec empressement : 

"J'ai vraiment envie de te connaître, Jimin. Sincèrement. 

Et même si, encore une fois, la signification des lueurs dans ses orbes lui étaient encore relativement inconnues, le blond cru y déceler de la franchise et une force de véracité. 

"D'accord, souffla-t-il. Mais seulement si tu me laisses le temps de prendre une douche, et que tu me laisses choisir le restaurant. Tu n'es pas le seul à connaître toutes les bonnes adresses du coin. 

"Est-ce que tout ne sera qu'une affaire de compromis, avec toi ? demanda l'aîné en guise de réponse alors que le jeune héritier s'extirpait du lit, son rictus moqueur de nouveau de retour sur ses lippes. 

"De toute évidence ! cria-t-il en fermant la porte de la salle de bain derrière lui.

---

La lumière des chandelles éclairait le visage de Namjoon de la plus élégante des façons. Là, la vue imprenable du haut du toit terrasse de ce restaurant hors de prix, le costume toujours aussi impeccable encadrant avec délice ses épaules structurées, faisant jouer un verre de vin blanc entre ses doigts, laissant l'éclat de la robe cuprifère danser sur ses traits... il était auguste, ainsi. A la hauteur de son nom. A la hauteur de son titre. 

Et Jimin, son visage délicatement reposé dans sa main, ne pouvait que l'admirer à sa juste valeur, laissant son regard gravé dans sa mémoire, un humement d'appréciation, les détails de ses cils, de ses fossettes, la façon dont son sourire illuminait son profil élégant. Il avait appris, petit à petit, à laisser tomber sa garde, son armure qu'il avait construit autour de son cœur depuis tout gosse, briser les chaînes de ses vraies émotions pour les laisser courir dans son esprit avec un cri de liberté savoureuse. 

Cela faisait quelques semaines depuis les fiançailles, depuis le réveil dans le même lit et depuis cette proposition qui avait un peu bouleversé le sens de rotation de sa petite planète. Car à présent, il y avait un air de nouveauté qui flottait dans l'air, comme ces parfums capiteux entêtant et hypnotisants, et encore si frais, si jeune, si naissant, laissant les deux hommes fébriles et hésitants, à observer l'autre, à se demander si ferait le premier pas ; car à présent, leurs mains étaient enlacées sur la nappe d'un blanc immaculé, à la vue de tous, le pouce de Namjoon jouant avec la bague au motif dragon sur les phalanges du jeune blond. Et c'était électrique, enchanteur, presque trop beau pour être vrai, que Jimin appréciait chaque seconde comme un alcoolique qui prenait son dernier verre, redoutant encore un peu ce que l'avenir leur réserverait, et se refusant d'écouter les laïus interminables de sa matriarche à base de "je te l'avais dit". 

"Qu'est-ce que tu regardes ? demanda Namjoon de sa voix grave et si rassurante alors que les serveurs venaient débarrasser leur table. 

"J'ai bien le droit de regarder mon fiancé, répondit simplement Jimin, ne bougeant de sa position, un rictus amusé se dessinant sur ses lippes. 

Une étincelle pétilla dans le regard du noiraud. 

"Et dire qu'il y a un mois à peine, tu refusais d'employer ce mot. 

"Il y a un mois à peine, tu refusais de dormir dans le même lit. 

Namjoon persifla un hoquet de sarcasme : 

"Comme si ce n'était pas toi qui avais commencé. 

Ils étouffèrent un rire dans l'ambiance calfeutrée du restaurant, avant que l'héritier de l'empire dragon ne resserre sa main autour de la sienne pour attirer son attention. 

"Je peux te demander un service ? 

"Tout ce que tu veux, hyung. 

Les mots se turent dans sa gorge, alors qu'il ne put s'empêcher de répondre, en aparté, un rictus trahissant sa pensée : 

"Dans moins d'un an, tu m'appelleras "yeobo"

"Compte là-dessus, répliqua le blond dans une fausse raillerie. 

L'aîné se mordit la lèvre dans un sourire, secoua la tête et reprit une gorgée de vin, sous le regard amusé de Jimin qui se complaisait à cette place de cadet. C'était rafraîchissant, de ne pas à avoir à le détester. Mais quand il avait serré la main ouverte au-dessus de leur couche, ce matin où tout avait basculé, il n'aurait jamais imaginé qu'il passerait d'une colère froide à une moquerie joueuse. 

"Tu voulais me demander quelque chose ? reprit Park. 

"Oui, répondit son fiancé en reposant son verre dans un tintement sourd. Tu sais que je pars pour deux semaines bientôt pour les affaires ? 

Jimin hocha la tête. Quelque chose à propos d'un contrat à Hong Kong, il n'avait pas cherché à en savoir davantage. 

"Je te confie l'appartement. Tu peux retourner chez toi, bien sûr, mais... mais ça me ferait plaisir si tu restais chez moi. Enfin, tu sais... "chez nous". 

Le blond serra sa main en retour dans un geste réconfortant. 

"Simplement... ne t'approche pas de la porte rouge, au fond du couloir, d'accord ? C'est une surprise, ajouta-t-il avec un sourire réconfortant. 

"Sans souci, répondit aisément le jeune homme. 



Ils finirent la soirée à arpenter les rues nocturnes de la capitale dans le coupé sport de son aîné, s'échangeant quelques baisers aux feux rouges. Ils n'étaient pas allés plus loin encore, mais il y avait quelque chose de si nouveau, de si inconnu aussi, qu'ils y allaient pas à pas, comme ne voulant pas briser la bulle qu'ils avaient construits autour d'eux. 

Namjoon n'avait qu'à écraser ses lèvres sur les siennes avec force, et toutes les questions sur la porte rouge furent envolées. 


---

Faux.
Ses questions et ses curiosités à propos de la mystérieuse porte ne s'étaient absolument pas dissipées ; si c'était le cas, Jimin ne se retrouverait pas ici, au petit matin, encore vêtu de son pyjama en soie, devant le pan peint d'un rouge laqué, au fond du couloir du penthouse. 

Il ne saurait dire combien de temps il était resté devant cette porte, sirotant son café, les premiers rayons du soleil réchauffant son dos. Une seule question tournait, en boucle, dans son esprit, une question qu'il avait tenté de réprimer depuis plus d'une semaine déjà, mais qui venait le tourmenter même dans son sommeil : qu'il y avait-il derrière cette porte ? 

Parfois, il s'était aventuré jusqu'à poser la main sur la poignée dorée, avant de se rétracter. Si Namjoon lui avait expressément demandé de ne pas l'ouvrir, c'était qu'il y avait certainement une raison — était-ce un cadeau à son intention ? Était-ce une passion encore inconnue de son fiancé ? De la peinture ou de la sculpture, peut-être ? Comptait-il transformer la pièce en salle de sport depuis que Jimin s'était plaint, un soir, de pas avoir le temps de s'y rendre avec toutes les responsabilités qu'un héritier du trône impliquaient ? Était-ce une serre, peut-être ? Il ne savait si Kim avait la main verte, mais pour une raison qui lui échappait, l'image semblait bien lui coller. 

Il n'avait jamais vu le noiraud entrer ou sortir de cette pièce étrange et sibylline ; sûrement n'aurait-il prêté aucune forme d'intérêt, si ce n'était pour l'ordre explicite qui avait de nouveau dévié son attention vers l'objet de toutes ses interrogations. 

Jimin était tiraillé. 
D'un côté, il se refusait de passer le pas de cette pièce : leur relation était encore nouvelle comme un bourgeon de printemps, et si Namjoon ne pouvait lui faire confiance pour une tâche aussi infime que celle de respecter sa vie privée, alors le semblant de lien qu'ils avaient commencé à tisser se romprait d'un coup net, mettant le double de temps pour reconstruire le peu qu'ils avaient. 
D'un autre côté... malgré ces quelques semaines à se rapprocher, le noiraud était toujours indéchiffrable. Il s'était rendu compte que tout ce qu'il connaissait de son futur époux, c'était les ragots colportés et les informations que lui avaient briefés sa mère avant leur rencontre officielle. Il ne pouvait vraisemblablement demander à ce qu'il s'ouvre à lui après aussi peu de temps passés ensemble, mais au moins le blond espérait-il avoir gratté la surface de ce tableau poli et ésotérique. Mais rien à faire : son assistant le connaissait mieux que lui, son fiancé. 

Son choix était vite fait : il ne jetterait qu'un coup d'œil et refermerait la porte aussitôt. Simplement de quoi épancher sa soif de savoir et sa curiosité hors de contrôle. Après cela, il retournerait à ses dossiers, et ferait mine de tout oublier jusqu'à ce que le Dragon se sente prêt de lui expliquer par lui-même ce qu'il cachait aussi jalousement. Inutile de le lui dire — ce que Namjoon ignore ne peut lui faire de tort. 

Il héla la gouvernante, sa voix portant dans le silence de l'appartement, attendant le bruit de ses pas feutrés. 

"Monsieur ? 

"Veuillez m'apporter la clé de la porte, indiqua-t-il d'un geste du menton en direction du carré rouge hypnotisant. 

Il s'attendait à ce qu'elle reparte aussitôt, mais la femme aux cheveux grisonnants semblait hésiter. 

"Et bien ? demanda-t-il avec un haussement de sourcil. 

"C'est que... avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée...

L'haussement se transforma en froncement, la contrariété à peine esquissée sur son front. Que signifiait toute cette mascarade ? D'abord l'interdiction de son fiancé, et à présent... lisait-il une forme de crainte, de peur panique au fond de la prunelle de sa domestique ? 

La réalisation eut le mérite de provoquer une sueur froide le long de son dos, son expression se vidant complètement de tout l'entrain que cette découverte prochaine avait apporté. La vieille femme tentait désespérément d'éviter son regard, mais c'était trop tard — il n'était plus question d'une simple curiosité enfantine, à présent. Il devait savoir. Par tous les saints, il vivait ici, et peu importe ce qui se trouvait dans cette pièce obscure, il devait en avoir le cœur net. Au diable la confiance que Namjoon avait mis entre ses mains. 

"Ce n'était pas une requête, reprit-il, la voix dure. C'est un ordre. Allez me chercher cette putain de clé. 

La femme murmura une excuse, avant de disparaître dans un corridor, laissant le jeune homme encore plus perplexe et confus qu'il ne l'était déjà. Que diable se cachait-il dans cette pièce, de suffisamment... de suffisamment quoi, d'ailleurs ? De suffisamment sombre, de suffisamment dangereux, de suffisamment nuisible et laid pour que Namjoon lui en interdise l'accès ? Ses gens de maison frissonnaient-ils en perspective du courroux de leur maître, à savoir la silhouette dangereuse de Kim... ou frissonnaient-ils à cause de ce qu'il y avait de l'autre côté de cette porte ténébreuse ? 

Ses interrogations furent coupées court quand l'ombre de la gouvernante se matérialisa à ses côtés pour lui tendre la clé. Une vieille clé, en fer forgé, que Jimin saisit prestement de la main tremblante. Il lui tendit sa tasse de café, vide, sans même lui accorder un regard, la mâchoire serrée et les yeux sombres droit devant lui, jaugeant la porte comme un ennemi à combattre. 

"Monsieur, tenta d'alerter la gouvernante. 

"Vous pouvez disposer, merci. 

Il crut entendre le souffle court de la vieille femme s'éclipsant, mais tous ces appels à la raison et à la vigilance ne seraient que balayés d'un revers de main. S'il y avait bien quelque chose qu'il avait hérité de sa mère, outre son nom poisseux qui collait à sa silhouette comme une sangsue avide, c'était sa détermination et sa ténacité. A partir du moment où il était fixé sur une idée, un objectif, il était impossible de lui faire dévier sa route. 

Prudemment, son peignoir de soie voltigeant derrière lui dans un souffle gracieux, il s'avança dans l'ombre du couloir, la lumière naturelle du matin disparaissant au loin. Ses pas étaient étouffés par le tapis persan imposant, comme si la maison tout entière cherchait à ne pas provoquer le courroux de ce qui se cachait derrière cette serrure, tentant vainement de retenir Jimin dans son avancée vers une quête de vérité. Quelques secondes plus tard, le blond était devant cette grande porte, la peinture rouge lisse et laquée encore plus criarde d'aussi près. 

Et puis, retenant son souffle sans même en avoir conscience, Park glissa la clé froide dans la serrure, la tourna d'un coup sec, et le clic d'ouverture se fit assourdissant dans le silence de l'appartement. 

Rien, au départ. 

Seulement l'obscurité d'une pièce énigmatique, sans l'ombre d'une fenêtre ou d'un rayon de jour ; seulement bercé par l'air frais venant chatouiller la peau de ses chevilles, et Jimin mentirait si c'était l'unique raison de son frisson. Son cœur battait la chamade, si fort que quiconque dans l'appartement pourrait l'entendre, laissant ses yeux s'habituer aux ténèbres avant de pouvoir faire un pas sur le parquet grinçant. 

Ses orbes charbons se firent enfin à la nébulosité, et les lueurs du matin percèrent la noirceur du corridor, pour venir éclairer faiblement le petit cabinet... et tous ses sens se mirent en éveil. 

Le plancher recouvert de sang caillé sous ses pieds nus. 
L'odeur âcre de la mort.
Le parfum métallique de l'hémoglobine séchée qu'il pouvait presque goûter sur sa langue.
Le ploc, ploc, ploc distinct et effroyable.
Et surtout... la vision d'horreur qui accompagnait cette découverte macabre.

Car là, alignées sur le mur du fond, drapées de robes blanches tachetées d'un carmin néfaste, cinq femmes étaient pendues, les pieds tanguant en équilibre au-dessus du sol. 

Jimin ne cria pas, tétanisé dans cet effroi panique, sans pour autant pouvoir détacher le regard de cette vision d'outre-tombe. Partout où il posait les yeux, il ne voyait que cela : des corps saignés à vif, le vermeil tâchant le sol boisé d'une flaque sombre et démoniaque. 

Il crut en revanche vomir de peur, et il dut s'accrocher à l'embouchure de la porte pour ne pas s'écrouler sous le poids de cette découverte. Tout faisait du sens, à présent. Pourquoi Namjoon lui avait interdit d'ouvrir cette pièce, pourquoi la gouvernante avait tant tremblé en lui remettant la clé. Savait-elle réellement ce qu'il y avait dans ce cabinet de curiosité morbide ? Avait-elle également cherché à assouvir sa curiosité, découvrant avec une terreur épouvantable ce que l'héritier du clan Dragon cachait jalousement derrière cette porte close ? Et sa mère, dans tout cela ? Connaissait-elle la véritable nature de son promis — un assassin, car qu'était-il d'autre, alors que le jeune homme observait avec un affolement tremblant la façon dont les mouches bourdonnaient autour des visages de ces pauvres âmes, les yeux vides et les traces violacées ignobles sur la peau autour du cordage à leur cou ? Savait-elle qu'elle envoyait son fils à la mort, agneau innocent qu'on conduit à l'abattoir ? Et si elle le savait réellement, pourquoi n'avait-elle rien empêché ? 

Il ne saurait dire combien de temps il était resté là, à contempler dans un mutisme traumatique la preuve de la folie de son futur mari, son œuvre sauvage et sépulcrale. Imaginait son visage à la place de ces filles aux longs cheveux noirs cachant la pourriture de leurs joues, les lèvres putréfiées et la circulation posthume zébrant leurs peaux d'un horrible labyrinthe de veines noircies. Oui, qu'il était facile de s'imaginer soi-même là, dans cette pièce sombre, dansant au bout d'une corde et saigné à blanc comme un vulgaire animal. 

Quand Namjoon comptait-il le tuer ? Combien de temps est-ce qu'il comptait jouer avec lui comme un chat avec une souris, avant de pouvoir planter ses griffes dans son cœur et tout arracher d'un coup, le laissant tomber, pauvre pantin de son, dans une flaque poisseuse et pourpre ? 

Soudain, le sortant de sa torpeur mais engendrant une nouvelle vague de frayeur panique, il entendit la porte de l'entrée de leur appartement claquer, et une voix, au loin, si familière. Si familière, et à présent, si dangereuse. 

Non. Namjoon devait encore être à Hong Kong, cela faisait à peine une semaine qu'il était parti, cela ne se pouvait. 

Mais, tendant l'oreille, Jimin pu entendre presque distinctement la conversation entre son fiancé et la gouvernante : 

"Nous ne vous attendions pas de sitôt, Monsieur.

"L'affaire a été réglée en un rien de temps, je me suis dit qu'il était préférable de rentrer plus tôt et de faire la surprise à Jimin. Où est-il, d'ailleurs ? 

Merde. Merde, merde, merde, merde
Cela ne se pouvait.

Il devait agir vite ; car à l'instant même où Namjoon tournerait dans le couloir pour se rendre à leur chambre, il ne manquerait pas la vue du blond dans l'embouchure de la pièce qu'il lui avait formellement interdit... et Jimin ne donnerait pas cher de sa peau, surtout pas quand ces cinq femmes étaient l'exemple même de la violence dont il était capable. Meus par un étrange instinct de survie, il ne put que réfléchir à toute vitesse sur la façon dont il pourrait se sortir de cette impasse — et, potentiellement, sauver sa propre vie —, avant qu'une mouche de sang ne vienne se poser sur sa joue...

... Et qu'il se mette à crier. Un cri de surprise, de stupeur, un cri qu'il n'avait pas encore poussé quand il avait découvert cette scène sanglante qui se jouait sous ses yeux, un cri qui attendait sagement d'être lâché à l'air libre ; et, les yeux écarquillés face à son erreur, il ne put que presser ses mains contre ses lèvres dans un sanglot. 

"Jimin ? 

La voix de Namjoon était de plus en plus proche, à présent, et il ne pouvait aller nulle part, à part s'enfoncer dans ce cabinet des horreurs. C'était sa seule issue. Son seul salut. Sa seule chance de pouvoir rester indemne et de ne pas sentir les mains glacées du noiraud autour de sa gorge frêle. Mais il était pétrifié à l'idée d'avoir à se mêler à ces cadavres, de devoir se cacher derrière ces pendues, ses pieds fermement ancré dans le sol sans qu'il ne puisse esquisser le moindre mouvement. 

"Jimin !

Trop tard. Il avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Il était juste derrière lui. Il pouvait l'entendre, à sa voix, à son souffle, que seulement quelques pas les séparaient. Et que seulement quelques secondes séparait Jimin de la vie, aussi. Alors, tremblant, le blond se retourna, les larmes aux yeux, pour découvrir le profil assombri de son futur époux, les yeux électriques et la mâchoire serrée. Même dans sa démence, il était magnifique, splendide, mais le jeune homme était trop obnubilé par son désir de vivre que d'admirer ses muscles bandés d'une force et d'une haine qui n'attendaient que la déferlante. 

"Namjoon, je... je te promets que je ne dirais rien, j-je te le promet, je... 

Il savait que c'était des mots inutiles. Des promesses vaines. Rien, ni lui ni ce qu'il dirait, pourrait apaiser sa part animale en lui. 

"Oh, Jimin, le coupa Namjoon de sa voix grave en secouant la tête de droite à gauche. Tu aurais pu éviter cela. 



...Avant que le noiraud ne bondisse sur lui, le jeune homme poussant un hurlement guttural, et que tout devienne noir. 

Cours, Jimin. 




La curiosité malgré tous ses attraits,
Coûte souvent bien des regrets ;
On en voit tous les jours mille exemples paraître.
C'est, n'en déplaise au sexe, un plaisir bien léger ;
Dès qu'on le prend il cesse d'être,
Et toujours il coûte trop cher. 

— "La Barbe Bleue", Moralité ; 
Charles Perrault.  





.

30e OS DU RECUEIL !! 
j'en reviens pas que nous en soyons au trentième univers, merci du fond du cœur pour votre soutien, votre engouement, et pour les avoir suivi jusqu'ici ! 

à la base cet os était un projet d'halloween, mais cette année avec le concours du barreau (que j'ai eu, je suis officiellement élève-avocate, si vous saviez combien je suis contente !!!!), j'ai eu un peu du mal à joindre les deux bouts, surtout sur wattpad... alors bon ok on est à quelques jours de noël à peine, mais tous les moments sont bons pour se faire peur, non ? 

n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !! forcément la fin était un peu prévisible au vu des tags, mais j'espère que vous avez aimé ! n'hésitez pas à partager et à voter, ça me ferait extrêmement plaisir ! 

normalement (je dis bien normalement parce qu'avec moi rien n'est moins sûr), les prochains os seront un peu plus light / horny ! j'avoue que ces derniers temps ça a surtout été une succession de sanglant et de macabre (et j'en suis absolument pas désolée mdrrr)


passez de bonnes fêtes de fin d'année en tout cas, reposez-vous bien et restez hydratés !

love u lotssss, 

champagne


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