- le nain -

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CHAPITRE QUATORZE

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Taehyung se regarda une dernière fois dans le petit miroir fissuré de la salle de bain miteuse de leur chambre de motel. L'éclairage était blafard, l'ampoule dénudée qui se balançait au plafond ne complimentant en rien le halé naturel de sa peau, et accentuant au contraire le violet déjà prononcé de ses cernes. Passant une ultime main dans ses cheveux bruns, il soupira, avant d'estimer qu'il était prêt.

En se réveillant ce matin, Yoongi et Taehyung n'avaient échangé que de mots – si Jimin avait été là, il aurait tout de suite dénoncé les regards timides en coin qu'ils se lançaient à la volée. Mais même si le faussaire avait le cerveau qui tournait à plus de 100, les pensées tambourinant avec force contre sa paroi crânienne, le noiraud, lui, ne semblait pas autant affecté que lui. Comme s'ils ne s'étaient pas embrassés la veille, comme s'ils ne s'étaient pas murmuré toutes ces confidences sur les oreillers trop mous, seulement éclairés par les phares trop blafards.

Mais avant que la tête du jeune homme n'explose sous les interrogations sans réponse, l'arnaqueur s'était mis à reparler de leur potentiel acheteur. Leur, depuis qu'il avait affirmé une nouvelle fois encore qu'ils étaient une équipe, qu'ils ne faisaient plus qu'un, à présent. Selon ses dires, ils allaient le rencontrer dans la journée, et l'aîné l'avait intimé de se préparer ; avant de lui sortir un long laïus sur le fait qu'il devait avoir une apparence irréprochable, voire même un peu inatteignable.

C'est ainsi que, un peu nerveux, le brun se retrouvait dans cette salle de bain aux allures de Bates Motel, mordillant nerveusement sa lèvre inférieure en observant son reflet dans les moindres détails. Certes, il était flatté que Yoongi veuille l'emmener avec lui pour se débarrasser du Monet, mais il y avait une certaine appréhension, aussi, qui laissait ses bulles inconfortables éclater à la surface de sa peau. Il n'était pas sûr que Yoongi l'ait remarqué, mais le contact humain n'était pas vraiment son fort. Jimin et Namjoon étaient une exception, bien entendu, puisqu'ils les considéraient à présent comme sa seule famille – Seokjin oublié depuis bien longtemps, depuis le jour où il l'avait lâchement abandonné sous la ceinture et les poings de son père, et dont sa réapparition n'avait fait que de provoquer en lui une montée de bile immonde.

Pour autant, pour le cas du motard à la peau couverte d'encre, c'était un peu différent. Il ne saurait vraiment l'expliquer, mais il y avait cette attraction intéressante et presque incompréhensible qui émanait de lui. Malgré son air blasé, froid, peut-être, et rebuté, il y dégageait quelque chose d'incroyablement et d'inexplicablement rassurant. Peut-être que Taehyung n'avait pas eu tant de problème à l'apprécier parce qu'il était un peu comme lui, si on y songeait bien. Deux âmes qui s'aventuraient dans les tréfonds de l'illégalité, avec plus ou moins de tchatche, plus ou moins d'attache.

Quand bien même.

Taehyung n'était pas à l'aise avec des gens qu'il connaissait, jadis, alors avec des clients ? 

Même quand il travaillait encore pour Jungkook, il n'avait jamais vu les acquéreurs de ses copies, et ne connaissait même pas leurs noms. Le mafioso ne se souillait jamais les mains, mais prenait plaisir à saisir les liasses de billets ou les chèques aux chiffres exorbitants entre ses doigts. Le jeune homme, lui, devait se contenter de lui livrer des commandes, et de ne pas poser trop de questions.

Alors oui, c'était un peu nouveau, pour lui. Toute sa carrière reposait sur la relation qu'il avait avec ses toiles, avec sa peinture, avec ses pinceaux. Il n'avait jamais eu besoin d'apprendre à négocier, de flatter quelqu'un pour obtenir ses faveurs – ou son argent – ; c'était peut-être pour cela qu'il n'était pas aussi doué avec les mots que l'était Yoongi, même si, maintenant qu'il y pensait, il ne l'avait jamais vu à l'œuvre. Il avait vu son côté voleur, certes, lors d'une nuit qu'il ne serait pas prêt d'oublier ; mais sa part d'escroc qui sommeillait en lui n'avait pas encore été réveillée en sa présence. Heureusement qu'il était là pour assurer le coup, parce qu'il serait parti dans une crise de panique avant même d'être sorti de sa chambre de motel, si cela continuait.

Le noiraud lui avait donc demandé de bien s'apprêter. Bien entendu, quand ses mots avaient quitté ses lèvres, Taehyung avait eu envie de lui renvoyer son petit discours bien rôdé à la figure. Ils étaient en cavale, par tous les saints, pensait-il vraiment qu'il avait pris beaucoup de vêtements de rechange avec lui ? Tout ce qu'il possédait, c'était ce bandana qui retenait sa chevelure passablement propre, son jean noir serré qui lui faisaient de longues jambes – sous un autre jour, il les aurait presque trouvées désirables –, un T-Shirt blanc que lui avait passé son aîné, et sa veste vert kaki qui était comparable à une véritable palette de couleurs, tant les éclaboussures de peinture maculaient le tissu.

Ce matin, quand Yoongi était parti chercher un semblant de petit-déjeuner – un maigre sandwich au bacon d'un distributeur automatique, et une canette d'une boisson décaféinée ragoutante, mais qui, étant donné qu'ils n'avaient rien mangé la veille, étaient plutôt bienvenus – il avait également fait un saut chez un grand magasin de grande distribution, pour lui ramener deux ou trois produits de maquillage. Il l'avait bien remarqué, les rares fois où Taehyung soulignait ses yeux de noir, rendant ses pupilles encore plus hypnotisantes avec le violet neptunien de ses cernes, et lui avait demandé de faire un petit effort supplémentaire pour aujourd'hui.

Tu es ta propre marque, lui avait-il dit d'un ton qui aurait fait merveille chez un professeur d'école de commerce. Ce n'est pas un Monet que tu vends, c'est toi. C'est Kim Taehyung. Je crois que tu ne te rends pas trop compte encore du talent phénoménal que tu as ; le monde te connaît déjà. Mais si tu te présentes sous ton meilleur jour, si tu fais de tes yeux ton emblème, si tu fais de ton nom une légende, alors tout le monde te mangeras dans la main.

Vraiment, Yoongi était sûrement coach sportif dans une autre vie, parce que son petit discours lui avait permis de mettre de côté sa nervosité, le temps au moins de s'appliquer un peu de fard à paupière et de baume à lèvre coloré. La dernière fois qu'il avait fait ça, c'était quand il était aux Beaux-Arts, avec Jimin, et qu'ils se faisaient une virée en boîte. Il avait répété ces gestes familiers devant son miroir, même si, à la fin, sa main était un peu plus tremblante alors que la réalisation de ce qu'ils allaient faire lui tombait de nouveau dessus.

Taehyung n'était pas doué pour le contact humain, et encore moins doué pour juste s'assoir, sourire, and being pretty, comme le corps lascif et dénudé d'Ariane dans Bacchus découvrant Ariane à Naxos, des frères Le Nain. Ne le méprenez pas, il savait jouer de ses charmes. Il savait faire les yeux de biche, savait rendre sa voix plus grave, savait rendre son sourire plus ravageur. Il l'avait fait, de nombreuses fois, quand il était jeune. Mais... Mais c'était il y a longtemps, dans des boîtes sombres et bondées de corps luisants et transpirants, souvent touchés par la grâce de l'alcool, là où il savait que personne ne le regardait vraiment et que personne ne se souviendra de lui le lendemain matin avec la gueule de bois. Entre temps, quelques merdes étaient apparues sur son chemin, et sa confiance en soi n'était plus aussi inébranlable qu'avant ; et là, il ne pouvait pas en toute connaissance de cause demander à cet alter ego là de surgir, sobre, devant Yoongi et devant un mec qui était venu leur débarrasser de la toile volée.

En revanche, il était prêt à mettre son ego et son orgueil de côté pour le bien de la mission. Ils avaient tous deux assez de problèmes comme cela, alors inutile d'en rajouter parce qu'il avait fait capoter la vente. C'était Yoongi qui le lui demandait, et mieux encore, ce n'était pas une requête qui repoussait ses capacités physiques et mentales. Il n'avait qu'à inspirer un bon coup, se forcer à sourire un peu, et à peine le temps de dire ouf que la toile de maître sera vendue et une bonne partie de leurs emmerdes volatilisées avec elle.

Alors qu'il se regardait une dernière fois encore, et qu'il avait la main sur la poignée de la porte de la salle de bain, prêt à en sortir, il se rendit compte que tous ces préparatifs avaient occupé son esprit, loin des questions sur ce que le baiser qu'ils avaient échangé la veille voulait vraiment dire.

Plus tard, lui souffla sa conscience. Il avait tout le temps du monde pour s'inquiéter de cela, mais pour le moment, il était urgent qu'il soit concentré et qu'ils se préparent tous deux pour rencontrer leur acheteur.

La poignée se baissa et il déboucha sur la chambre tiède du motel. La vieille télévision cathodique semblait garder l'endroit, comme une gargouille du haut de son perchoir garderait l'entrée d'une cathédrale – non, il n'avait pas du tout été inspiré par les sculptures gothiques que Jimin devait rendre pour ses cours, et qui hantaient leurs rêves une fois leur joint éteint. Le couvre-lit poussiéreux avait été rabattu à la va-vite, signe manifeste que le noiraud avait autre chose à faire que d'entretenir une chambre qui ne l'était pas à l'origine.

Et là, en plein milieu de la pièce, ce tenait l'arnaqueur, tout de noir vêtu. Taehyung savait que le sombre lui allait à merveille, mais là, dans les particules de poussières volantes visibles par les rayons du soleil traversant les rideaux ternes, il y avait cette ambiance indescriptible qui le rendait plus beau encore. Son jean noir lui moulant ses jambes fines, si belles, si délicates et si fortes à la fois ; ses bottines noires qu'il avait vernies et cirées sur leur semblant de balcon grotesque ; sa chemise noire, cintrée, laissant deviner la plaine de ses pectoraux et la force de ses biceps ; et sa veste en cuir, increvable, d'une matière si riche et si robuste qu'on aurait presque dit de la marque de luxe. Ses cheveux noirs, aussi, aussi sombres que les ailes fatales et fatidiques qu'un corbeau, aussi funeste que le bois d'ébène, mais qui, aujourd'hui, ajoutait à son air dangereux un soupçon de je-ne-sais-quoi qui faisait battre le cœur du brun un peu plus vite.

Et quand Yoongi releva son regard sur lui... Par tous les dieux. Ils brillaient d'une étincelle qu'il n'avait vu que de rares fois chez lui, mais qui ourlaient la profondeur de son iris à la perfection. Tous les jours, Taehyung aurait voulu le voir ainsi. Il avait la confiance d'un mannequin, la dangerosité d'un leader de gang, la perfidie d'un sorcier et la malice d'un danseur érotique.

Il voulait l'embrasser, là, tout de suite, sentir ses mains puissantes et pleines de bagues reposer sur ses hanches, enfouir ses doigts dans sa crinière charbonique, et dévorer ses lèvres tentatrices et voluptueuses de la plus électrique des façons. Il avait envie de porter ses marques sur son corps, sur son cou, à la vue de tous, brûlantes et scandaleuses, aussi hypnotisantes que les tatouages qu'il avait sur son épiderme. Il avait envie de sentir ses hanches contre les siennes, son intimité contre la sienne, son souffle contre ses lippes.

Là, figé, Taehyung se demanda depuis quand est-ce qu'il était devenu aussi incroyablement magnifique, aussi baisable qu'il l'était maintenant. Certes, il avait toujours été un homme charismatique, et certes, le brun avait souvent presque rougi du regard pénétrant qu'il avait posé sur lui. Mais là, peut-être était-ce à cause de ce qu'ils avaient échangé hier soir, mais il y avait quelque chose d'autre.

Et, se regardant comme deux chiens de faïence, les doigts osseux de l'aîné immobiles sur son bouton de manchette, le faussaire put voir que le même combat et le même désir se jouait derrières les paupières ombragées de son partenaire. Il ne pensait pas être particulièrement magnifique, mais là, dans son regard, il avait l'impression d'être une muse. L'autre le buvait de ses orbes, ne voyait que lui, n'aurait vu que lui au milieu d'une foule, n'invoquerait que son nom quand l'inspiration venait à manquer. Assez bienvenu pour un peintre comme lui.

Il y eut un autre petit silence, durant lequel, sans le quitter des yeux, Yoongi se baissa pour ramasser le tube dans lequel était roulé le Monet.

« Tu es prêt ?

Un hochement de tête, et, sans plus attendre, ils quittèrent tous deux leur chambre miteuse de ce motel de bord de route. Leurs regards parlaient pour eux, inutile d'interrompre ce silence étrange par des mots inutiles.

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Dealer du shit et vendre une toile volée qui valait des millions étaient, au fond, un peu la même chose.

Taehyung ne savait pas trop à quoi s'attendre, quand Yoongi se gara sur le parking arrière d'une station-service, mais il n'était pas très surpris non plus. De la drogue, il en avait beaucoup acheté, avant – maintenant, il avait l'impression d'être un petit privilégié, vu qu'il avait accès à la came de Namjoon pour des prix défiants toute concurrence – ; et ces transactions secrètes, illégales, au détour d'une allée sombre, où l'on glisse un billet dans la main tendue et qu'on surveille ses environs nerveusement pour ne pas être piégé par les Stups, ces transactions-là lui avaient valu un paquet d'emmerdes. Jimin ne pourrait pas dire combien de fois il s'était retrouvé à panser les plaies de Taehyung parce qu'il avait pas réussi à payer son dealer, et qu'il venait de se faire passer à tabac. Le copiste n'était pas un homme faible, loin de là, c'était d'avantage son compte en banque qui l'était.

Alors non, cela ne le surprit guère quand il vit Yoongi méthodiquement analyser chaque véhicule qui se trouvait sur le parking, ses yeux expérimentés cherchant celle qui appartenait à son futur acheteur, parce qu'il retrouvait là des gestes familiers, qu'il avait fait de nombreuses fois auparavant. A une époque, lorsqu'il était à l'internat des Beaux-Arts, on le surnommait quelque chose comme l'Aigle ou le Lynx, parce qu'il était capable de repérer le moindre détail à des mètres à la ronde.

Pour autant, il s'était un instant imaginé de faire une telle négociation au-dessus d'un verre de vin hors de prix, autour d'une table qu'il fallait réserver des mois à l'avance, en plein cœur d'un restaurant gastronomique de haut niveau, pareil à l'importance qu'avait ce tableau volé. Mais Yoongi était un homme des rues, un homme qui fricotait avec l'illégalité des bas-quartiers comme on fricote avec une prostituée, et rien ne semblait mieux convenir qu'une telle localisation. Dans un hôtel chic du centre de Séoul, ils auraient été repérés à des kilomètres, par leurs regards froids et abîmés et par leurs corps charnus. Ici, ils se fondaient dans la masse – ou, dans le cas présent, dans le peu de monde qu'il y avait.

L'ambiance était un peu lugubre, si on s'attardait sur les vieux lampadaires qui crachaient une lumière jaunâtre sur le bitume détrempé du parking, mais, une fois encore, rien de bien anormal pour une telle situation. Le ciel était bas, noir, couvert, menaçant, et si ce n'était pas pour les grands chiffres rouges qui s'illuminaient sur le tableau de bord de la voiture, Taehyung aurait presque cru qu'il faisait nuit. Il y avait peu de voitures à la station, et l'homme qui tenait la caisse, au chaud à l'intérieur, était le genre d'homme moustachu qui pariait sur les courses hippiques, sans jamais rien gagner ; somme toute, il n'y avait rien à craindre de ce côté-là.

« Tu es nerveux ?

La soudaine question de Yoongi manqua de le faire sursauter. Son visage à moitié caché dans la pénombre, il était en train de le fixer, un air curieux sur ses traits alors qu'il avait la tête reposée contre son siège.

« Pourquoi tu dis ça ? répliqua tranquillement le faussaire, en se forçant à détendre ses muscles crispés de ses épaules.

« Tu scrutes partout, répondit-il comme une évidence, comme si lui aussi avait passé tout son temps à l'observer. 

« Désolé, vieille habitude.

Il y eut un petit silence, dans lequel il était persuadé que le noiraud était en train de jauger le profil de son visage qu'il lui présentait, un air désintéressé alors qu'il caressait la voûte ténébreuse du ciel. Il le vit, du coin de l'œil, ouvrir la bouche, sûrement pour lui poser une autre question, plus intime, plus personnelle, une de celle que Taehyung ne se sentait pas de répondre pour le moment. Non pas que son aîné l'importunait, ou qu'il avait à rougir de son passé – et de son présent, bien que des moindres – de toxico, mais il n'avait pas l'impression que ce soir soit le bon moment pour une longue discussion philosophique sur les mauvais choix qui nous conduisaient à aller ce briquet en face de la tige d'herbe, encore et encore.

Alors il le devança, et demanda à la place :

« Où est-ce que tu as trouvé l'acheteur, déjà ?

Mais avant que le bel éphèbe ne puisse répondre, une voiture noire s'engagea sur le parking, phares éteints, seulement éclairée par les lumières faibles de la station-service. Et, sans même se concerter, les deux hommes dans la voiture cabossée de Namjoon se tendirent rien qu'à cette vue, sentant le moment de la transaction approcher.

C'était lui, c'était leur acheteur, il n'y avait pas d'autre possibilité. Personne de suffisamment censé ne s'aventurait, sans lumière, sur un parking aussi désert, éloigné du centre-ville, sur le bord d'une route à faible fréquentation.

« Reste-là, ordonna Yoongi d'une voix basse. Ses yeux scrutèrent encore un instant la silhouette du conducteur, puis, se tournant vers son partenaire, dit sans hésitation: Je vais voir si c'est bien lui. Quand je me ferais craquer les phalanges, ce sera le signe pour toi de sortir. Adosse-toi à la portière, allume-toi une clope, joue avec ton briquet, prend un air blasé. Je m'occupe du reste.

Le copiste ne dit mot : de toute évidence, le voleur connaissait son travail. Si c'était là une technique d'intimidation qu'il pensait efficace sur leur acquéreur, alors Taehyung voulait bien jouer le jeu.

Quand Yoongi sortit, affichant sur son visage un air à la fois supérieur, dangereux, froid et confiant, et qu'il s'approcha de la voiture, le jeune homme trouvait qu'il y avait quelque chose de louche, quelque chose qui lui envoyait une onde étrange, quelque chose qu'il ne saurait pointer du doigt mais qui était là, bien là, s'insinuait dans l'air et dans ses pores de façon inconfortable. Au départ, il mit cela sur le compte de l'inexpérience ; peut-être que cela était normal, qui sait ? Ce sentiment que quelque chose allait nous tomber dessus à la seconde où il sortirait de la voiture. De la paranoïa mal placée, de toute évidence.

Le conducteur mystérieux avait baissé sa fenêtre, et Yoongi discutait bassement avec lui, s'échangeant sûrement des mots de passes pour s'assurer que l'autre était bien celui avec qui il avait discuté auparavant, sur les réseaux parallèles. Et soudain, le noiraud se redressa, et fit craquer ses phalanges, dans une posture qui se voulait intimidante. C'était là le feu vert. Lentement, comme la muse qu'il avait vu qu'il était dans les prunelles de l'escroc, il ouvrit sa portière, s'imaginant presque les paparazzis qui photographiaient ses moindres faits et gestes, pour s'y adosser ; et, d'un flegme presque britannique, il saisit un paquet de Camel froissé dans sa poche arrière pour, sans jamais lever les yeux, en coincer une entre ses lèvres. La flamme de son briquet dansa sur la peau de son visage alors qu'il approchait la flamme séductrice du bâton de nicotine, avant de l'inspirer pleinement et d'en recracher un long panache de fumée, la tête rejetée en arrière, sa pomme d'Adam bien visible et sa vision une combinaison entre Hadès et Aphrodite. 

Une rose noire et épineuse, intouchable. 

Mais, quand il leva enfin les yeux en direction du conducteur de la voiture aux phares toujours éteints, son sourire carnassier disparut, et son masque inaccessible se fissura, alors que, la gorge serrée et les yeux grands ouverts par la panique, il ne put qu'observer avec une pointe d'horreur le regard chocolat de leur acheteur et son sourire en coin: 

« Bonjour, Tae.













« H-Hoseok ? 

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on est de retour pour vous jouer un mauvais tour hehe

pour toutes celles et ceux qui me demandaient où était passé Hoseok, le voici le voilà!!
DES PRONOSTICS SUR QUI CA PEUT BIEN ETRE???? LES PARIS SONT OUVERTS

pas de playlist d'écriture aujoud'hui, j'ai écrit ça sans mes écouteurs pour une fois! 

peinture du chapitreartistement ! merci pour m'avoir fait partagé cette petite merveille! et n'hésitez pas à me proposer vos tableaux préférés également ! 

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