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          ❝-La punition pour le crime de naître dans cette vie est l'enfer au paradis.

-Mafumafu❞

Ce n'est que lorsque la blancheur du printemps se teinta de ce rouge vif si caractéristique de la destruction qu'il comprit son erreur. Depuis quand le ciel était-il si noir ? Depuis quand les grillages des fondations s'étaient-ils resserrés au point d'être visibles ? Depuis quand n'arrivait-il plus à imaginer le visage de ses habitants, remplacés par de fades lys blancs ? Depuis quand était-il devenu si aveugle au développement de son propre monde ? Mais plus important encore, bien plus important que la corruption de la voûte, du secret du commencement, de la pureté de ses créations, depuis quand était-il devenu si aveugle à la souffrance de Haru ?

Il courait de toutes ses forces, traversant des milliers de kilomètres en quelques secondes, et pourtant toujours si loin de sa destination. La dimension de Fruyuka se trouvait dans un tout autre espace-temps, bien en dessous du sien. S'il voulait y arriver à temps, il devait emprunter des moyens moins conventionnels et user de la fragilité des limites en se rendant à la fin de tout. Était-ce dangereux ? Certainement. Il y avait de grands risques qu'il tombe dans la mer grise, là où l'arbre de l'abondance n'étendait pas ses racines, disparaissant à jamais de cet univers. Si Haru était là, il l'aurait sans doute empêché. Haru... Comment n'a-t-il pas vu son mal-être ? Comment n'a-t-il pas vu sa destruction, sa corruption, sa douleur ?! Il a été obligé de répondre à tous ses caprices. Il a été obligé de gérer le bon fonctionnement du monde, alors que lui s'enfermait dans sa chambre, peignant des créatures immondes, se laissant aller à la voix de l'œil. Et maintenant, il comptait se sacrifier à la maîtresse du lycoris bleu pour tenter de tous les sauver... Quel idiot il était, tellement idiot.

Les larmes se mirent à couler à flot de son visage. Il devait le sauver, quoi qu'il en coûte, sinon comment pourrait-il encore prétendre s'appeler Yuki ?

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- Haru !

Le roux se figea un instant, pensant avoir entendu son ami, mais chassa vite cette idée de sa tête. C'était impossible que Yuki soit ici. Pourtant, lorsqu'il entendit une seconde fois crier son nom, il fut forcé de se retourner, et là, il le vit, gravissant à une vitesse inimaginable la montagne où se trouvait le sanctuaire.

Qu'est-ce qu'il fait là ?! Ce n'est pas censé se passer comme ça. E- Est-il venu p-pour... moi ?

Il sentit une chaleur dont il avait oublié la sensation lui réchauffer le cœur dans ce pic enneigé. Yuki voulait le sauver ? Yuki se préoccupait de lui ? Attendez, non ! Ce n'était pas le moment d'être heureux ! Si Yuki intervenait, il pourrait dire adieu à son plan.

- Dame Fruyuka, on devrait-

Trop tard, Yuki se tenait déjà entre lui et le sanctuaire, ne semblant pas prêt à le laisser passer. Comment était-il arrivé aussi vite ? Pouvait-il se téléporter ? Même s'il n'était pas dans sa dimension, Yuki restait le créateur de cet univers. À quoi s'attendait-il ? Ses yeux bleu cristal étincelaient d'une colère qu'il n'avait jamais vue avant dans le visage de l'enfant. Son sweat jaune canari était taché d'innombrables taches de sang et, malgré l'œil de la corruption qui avait déjà fleuri sur son front, il était encore maître de lui, faisant barrage de son corps. Ou est-ce qu'il avait trouvé cette force d'esprit pour combattre la voix ? Lui, il y a même pas quelques mois, n'arrivait plus à sortir de sa chambre, infectant la santé de toute leur dimension. Est-ce... pour lui ?

- Haru ! Reviens tout de suite au Monde oublié avec moi ! Tu es fou ? Qu'est-ce que tu fais là ?!

Il hurlait de tout son cœur, des larmes débordant de son visage. Est-ce lui qui le faisait pleurer comme ça ?

- Y- Yuki, j-

- Si tu disparais, qu'est-ce que tu veux que j'advienne, hein ?! Comment pourrais-je vivre sans toi ?!

Non, ce n'était pas ça. C'est lui qui ne pouvait pas vivre sans lui. C'est pour ça qu'il avait toujours fait ça. C'est pour ça qu'il comptait à nouveau faire ça...

- Haru, tu m'écoutes ?!

À ce moment-là, il vit le regard de son ami glisser vers le bas, à côté de lui, et son sang se glaça. Ça y est, il avait compris. Un long silence s'ensuivit, où Yuki essayait de digérer le choc. Haru ne comptait pas seulement se sacrifier, il comptait sacrifier tout l'univers pour lui.

- Tu te souviens du jour où on s'est rencontrés ?

Le roux esquissa un sourire en disant ça, réattirant l'attention du châtain. Il leva sa main pour attraper quelques flocons parmi la neige qui tombait gracieusement, ignorant l'apocalypse qui se déroulait.

- C'était le jour où je me suis fait rejeter. Je pleurais, seul, devant le miroir cassé. Puis tu es apparu.

Yuki, qui se retenait jusque-là, éclata en sanglots, mais cela n'empêcha pas Haru de continuer.

- Je t'avais dit que personne ne voulait de moi, que je n'arrivais même plus à savoir qui j'étais, que je n'avais plus d'endroit où aller. Tu sais ce que tu m'as dit ? 'Alors suis-moi, et je créerai un monde pour toi ! Oui, ton nom sera Haru, et tu symboliseras la renaissance après être libéré des chaînes de la noirceur. Et moi, mon nom sera dorénavant Yuki, et je serai la neige qui effacera les traces laissées sur ton passé. Et ensemble, nous créerons le Monde oublié, un printemps éternel où tous les jouets abandonnés pourront vivre en harmonie.' Ce jour-là, tu n'as pas sauvé ma vie, tu m'as donné à nouveau naissance.

C'est faux ! Il se trompe ! Il n'avait pas du tout fait ça pour lui, il avait seulement vu une personne brisée, prête à tout accepter et à penser qu'elle serait facile à enrôler dans son projet. Mais sa gorge était si serrée qu'aucun mot ne voulait en sortir. Il continua de sangloter impuissant.

- C'est pour ça que je ne peux pas vivre sans toi, Yuki. Et si sacrifier ton univers te permettait de survivre à la destruction, alors je suis prêt à le faire dans chaque samsara, autant qu'il le faudra.

Quel idiot ! Il était le plus grand des idiots ! Comment avait-il pu ignorer Haru aussi longtemps, ne se préoccupant que de son trône, alors que lui faisait tout pour le sauver ? Il lui avait fait tant de mal.

Il s'apprêta à répondre quand une voix grave, féminine, presque mystique, résonna glacialement :

- C'est bon ? Vous avez terminé ?

Il se retourna en sursaut vers le sanctuaire et reconnut immédiatement la personne qui s'y tenait, même s'il ne l'avait jamais vue auparavant. Ses trois queues blanches virevoltaient élégamment derrière son dos, au même rythme que son costume de miko bleu décoré de lycoris bleus. Ses iris saphir, entourant deux fentes dorées, les méprisaient froidement du haut de son sanctuaire. La maîtresse du lycoris bleu, la déesse du Sukhavati, la reine du paradis immaculé.

Dès qu'il la vit, Haru se mit à trembler de tout son corps, faisant comprendre à Yuki que ce n'était pas la première fois qu'il avait affaire à elle.

- À ce que je vois, tous les acteurs sont présents.
Ses lèvres s'étirèrent en un large sourire méchant, laissant apparaître ses crocs de renard.
- Le spectacle peut enfin commencer, murmura-t-elle

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1236 mots.

Un OS en retard, qui n'a aucun sens, qui ne respecte pas le thème, un !

Au même temps, vous aurez du savoir dans quoi vous mettez le pied en entrant ici.