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           ❝-Hier n'existe plus, demain n'existe pas encore. Il n'y a que le moment présent.

-Bouddhisme❞

Le soleil se couchait lentement dans le ciel, le teintant d'un dégradé rouge et jaune que Suzuno détestait tout particulièrement pendant cette période de l'année.

Sentant son téléphone vibrer, il le sortit de sa poche et vit sans surprise des messages d'Aphrodi l'invitant à visiter un énième café. Pourquoi voulait-il toujours l'emmener dans ce genre d'endroit ? Il ne comprenait pas pourquoi. Avait-il vraiment la tête de quelqu'un qui aimerait ça ? Le capitaine des Zeus était-il aveugle ou n'avait-il simplement pas d'amis ? La deuxième option lui semblait plus probable.
Suzuno avait beau penser ça, il n'avait jamais refusé ces propositions de sortie. C'était Aphrodi qui payait, et puis il devait avouer qu'il savait choisir de bons endroits. Alors pourquoi s'en priver ?

— Alors tu étais bel et bien là !

Il ne prit même pas la peine de se retourner, connaissant trop bien cette voix. Dans un soupir exaspéré, il répondit :

— Argh, comment tu as su si rapidement ?

— Tu n'étais pas dans la chambre, ni avec tes amis, tu pouvais pas être sur le terrain vu que tu n'aimes pas jouer pendant l'été, et ni à la bibliothèque car tu n'utilises pas ton téléphone là-bas, donc tu ne pouvais être que sur le toit.

Il se retourna pour faire face à son interlocuteur. Cheveux rouges, yeux dorés, t-shirt blanc, pantalon orange... Il n'y avait pas à dire, Suzuno détestait ces couleurs, surtout quand c'était Nagumo qui les portait.

— Comment t'as su que j'utilisais mon téléphone ?

— Je suis pas stupide au point de ne pas remarquer que tu parlais avec Aphrodi dans le groupe.

Il fronça les sourcils et confirma qu'effectivement, contrairement à d'habitude, Aphrodi l'avait invité dans le groupe qu'il avait créé après le FFI pour "garder et renforcer leurs liens de camaraderie", alors que d'habitude il le faisait toujours en privé.

— Cet idiot ! Pourquoi a-t-il toujours de si mauvais timings ? Parfois, j'ai l'impression qu'il le fait exprès.

— Tu veux dire de si bons timings.

Nagumo s'avança vers la grille et s'y adossa nonchalamment, tandis que Suzuno se remit à contempler l'horizon, gardant le silence avant de le briser lui-même.

— Haruya ?

— Mmh ?

— Alors c'est vraiment bientôt la fin, hein ?

— Oui.

Il soupira. Il était à la fin des vacances d'été et bientôt le dernier trimestre de l'année allait commencer. Le dernier de l'année certes, mais surtout le dernier du collège. On pouvait sentir la pression monter chez les terminales, et les professeurs n'arrangeaient pas les choses en les pressant de faire rapidement leur choix. Mais Suzuno n'était pas prêt pour ça ! Seulement un an s'était écoulé depuis la fin de l'Académie Aliea et il venait à peine de trouver un semblant de paix dans sa vie, et d'un coup, sans prévenir, on le poussait à faire un choix qui définirait le restant de son parcours ? Comment osaient-ils lui demander ce qu'il voulait faire alors qu'il ne savait même pas qui il était !
Et comme si Haruya lisait dans ses pensées, il déclara :

— T'as l'impression que c'est trop tôt, hein ?

— Oui...

— On commence à peine à bien s'intégrer dans nos classes, à sympathiser avec les autres membres des anciennes équipes de l'Aliea, à parler à d'autres personnes que ceux de l'orphelinat, et soudainement on nous pousse déjà à aller au lycée. C'est comme si on nous privait de notre vie de collégien.

Fuusuke trouva ces mots si vrais. C'était aussi quelque chose qu'il détestait chez Haruya, sa capacité à dire sans gêne ses pensées que lui passait son temps à faire tourner dans sa tête.

— Ce dont je suis sûr en tout cas, c'est que je ne veux pas faire du foot en pro.

Suzuno se mit à tousser violemment, ne s'étant absolument pas attendu à ça. Nagumo arqua un sourire, fier de l'effet qu'avait eu cette nouvelle, Surtout quand cette réaction venait du grand impassible Fox.

— Sérieux ?! Si j'étais sûr que quelqu'un allait en pro, c'était toi ! Depuis la maternelle, tu passes ton temps à dire que tu voulais devenir joueur pro !

— C'est vrai, mais ça, c'était avant l'Académie Aliea. Disons que ça a... changé ma vision du monde. Quand on a décidé de faire le FFI avec la Corée, j'avais déjà décidé que c'était mon dernier tournoi officiel, que je gagne ou que je perde.

Il fit une pause et se retourna pour fixer d'un regard déterminé le soleil qui disparaissait à l'horizon, serrant de sa main droite très fort le grillage.

— Tu sais, j'ai envie de faire quelque chose de nouveau, de plus grand ! Je ne veux pas rester collé au passé, je... je veux changer.

Qu'est-ce qu'il le détestait, vraiment. Comment arrivait-il à parler du futur avec tant de détermination ? Sans une once de doute ?

— T-Tu n'as pas peur ?

Haruya se tourna vers lui, intrigué.

— Du futur, je veux dire, tu n'as pas peur ?

À ce moment-là, Fuusuke fit une tête de quelqu'un qui s'attendait clairement à se faire charrier, lui qui agissait si arrogamment d'habitude trouvait ses propres mots bizarres. Et pour être honnête, Nagumo avait très envie de le faire, mais contrairement à ce que pouvaient affirmer ses camarades de Prominence, il savait un minimum lire l'atmosphère.

— Si, bien sûr que si, même sans doute plus que toi. Tu crois que c'est pourquoi que j'essaye de toujours m'occuper ? C'est pour ne pas y penser. J'admire les gens comme toi qui arrivent à faire des plans, moi je suis incapable de me projeter à demain, donc je me concentre sur ce que je veux faire dans le moment. Je vais probablement sur un coup de tête faire un choix de lycée qui ne m'ira pas et m'obliger à tout recommencer, mais tu sais, je me dis que j'aurai au moins avancé.

Le sourire que Haruya lui offrit à ce moment-là était si beau, un sourire que même enfant il ne faisait que rarement. Il rayonnait bien plus que le plus fort soleil d'été et était plus chaleureux que n'importe quel feu de bois. Et même avec toute la mauvaise foi dont Fuusuke voulait faire preuve, il ne pouvait dire détester ce sourire.

— Et ? Qu'est-ce que tu veux faire là maintenant tout de suite ?

— Je veux vraiment jouer ce match que tu m'as promis hier ! Allez, viens, le soleil s'est couché maintenant, il ne fait plus aussi chaud, tu peux bouger le frigo.

Fuusuke se plaignit pour la forme mais suivit avec enthousiasme son ami. Il s'imagina en chemin Aphrodi le gronder, ayant perdu une si bonne chance d'avouer ses sentiments, "Tu n'auras jamais un meilleur moment que celui-ci !" dirait-il. Mais il s'en fichait, car ce qui importait actuellement, c'était maintenant. Et là, tout de suite, il ne pensait qu'à écraser cette tête de four dans son propre défi.

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1152 mots.

Whouah encore un peu et je ne serai pas arrivé à le faire à temps celui là !

Je dois avouer être très satisfaite de cet OS.