°▪︎Giyu x Reader▪︎°[AU!]

Heyo les gars ! (Nan c'est pas une faute.)

New OS !!
Alors c'est pas un modern AU comme d'habitude mais plutot un ✨ Fantasy AU ✨ ;3 !
Pour vous imaginer les lieux et les personnages, imaginez les dans un royaume fantastique avec un roi, reine etc.

Pour ceux qui connaissent, Giyu et la reader reprendront beaucoup de Isobel et Corneille dans Enchantement of Ravens, livre de Margaret Rogerson !

(Je vous conseille vivement d'aller lire cette autrice si vous aimez la romantasy (tous ces livres ne sont pas avec de la romance) douce, pas -18 ! Ses livres ne se suivent pas mais les histoires sont incroyables avec des persos très attachants 💕 ! Apres c'est mon avis mais hesitez pas a aller découvrir cette autrice si vous êtes curieux !)

Giyu a 21 ans et la reader 19.

Allez, bonne lecture 😉 !

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La première fois que je l'ai vu, j'ai plongé. Je me suis noyée. J'ai sombrée. Je me suis perdue.

Tant de façons différentes pour décrire les émotions qui m'ont englouties comme un raz-de-marée lorsque ses yeux bleus azur ont rencontrés les miens.

Je me souviens parfaitement de la façon dont j'ai retenu ma respiration face à lui, la façon dont mes joues ont chauffées lorsqu'il a tourné la tête vers moi, la façon dont mes yeux se sont détournés précipitamment...

Depuis, il n'existe plus un seul jour sans que ses prunelles océan n'apparaissent dans mon esprit...

~~

Ce matin, je me réveille aux aurores, à l'heure où le soleil vient remplacer la lune pour danser dans les campagnes de ses rayons timides et à l'heure où les oiseaux sont encore tus.
Je me réveille dans mes appartements modestes, me frottant les yeux afin de rétablir ma vision. Je laisse échapper un bâillement paresseux, qui en dit long sur ma motivation, puis je soupire doucement.
Mon lit proteste un peu lorsque je me lève et me redresse sur mes deux jambes.

Mes appartements ne sont pas les plus luxueux ni les plus grands mais sont bien plus que convenables pour une simple artiste comme moi.
La chambre est suffisamment grande à mon goût, les murs ne sont pas embarrassés de papiers peints criards comme les autres appartements que j'ai pu voir au palais, la teinte menthe des murs reflètent aisément les rayons qui se déversent par la grande fenêtre et une jolie salle de bains se trouve attenante à ma chambre.

Le soleil, tardant à pointer le bout de son nez, émet une faible lueur sur les environs qui sommeillent encore.

Je me lève et commence à me préparer lentement. Le tissu glisse aisément contre ma peau et je finis d'enfiler la robe légère, marron et noire, que j'ai décidé de porter aujourd'hui.
Je vais commencer la peinture sur le portrait aujourd'hui alors vaut mieux mettre des vêtements de travail qui ne se tâchent pas trop.
Je ne sais même plus combien de fois les servantes m'ont réprimandés à cause des tâches de peinture sur mes toilettes (nda : toilettes : robes, tenues) élégantes. J'ai maintenant arrêté de mettre des vêtements distingués quand je peins, je préfère porter des robes confortables et faites pour travailler que de me retrouver avec des taches noires sur la jupe d'une toilette dorée.

Je finis de m'habiller et rassemble mes cheveux en queue-de-cheval haute, négligée. (Dsl ceux qu'ont les cheveux courts :') )
Je sais que des regards en coin vont me suivre lorsque je traverserais les couloirs en direction de mon atelier, en partie à cause de mon allure générale, mais je n'en n'ai cure.
Les autres peuvent bien se gausser de ma prestance, ils ne savent que rire grossièrement derrière leurs éventails en plumes ou leurs manches aux boutons incrustées de pierres précieuses.
En effet, derrière les minauderies et les mesures de courtoisie, la cour d'un royaume n'est jamais un lieu sûr et de confiance. Tout ami est un ennemi qui cherchera à vous faire tomber le moment venu.
Oh, vous pensez que certaines personnes sont dignes de confiance en vu de la longue relation derrière vous et elles ?
Vous vous trompez, les chutes les plus douloureuses sont quand on tombe de haut.

Je finis de me préparer sans me presser.
Le soleil vient à peine d'apparaître a ma fenêtre et les oiseaux sont encore tardifs mais j'ai beaucoup de choses à préparer aujourd'hui.
Quelques coups frappés à la porte, résonnent dans ma chambre et je me dépêche d'aller ouvrir à la personne qui attends derrière. Je découvre ma domestique, (appelez-la comme vous voulez, moi ce sera ✨Claire✨) Claire.

- Bonjour Madame, j'espère que vous avez bien dormi. Vous vous êtes levés tôt aujourd'hui, excusez-moi de ne pas m'etre présenté à votre porte avant, s'excuse-t'elle, penaude.

C'est une petite jeune femme rousse, d'une vingtaine d'années tout au plus, à peine plus âgée que moi. Elle n'est pas très grande en taille mais son coeur est immense. Elle possède des manières très douces et délicates, rappelant une mère, bien qu'elle n'ait pas d'enfants. Mais derrière cette apparence fragile, se cache un peu de caractère. Claire vient de la campagne et vivait là-bas avant d'être embauché au palais comme domestique. Elle est gentille mais ne se laisse pas faire facilement. Elle me fait beaucoup penser à une renarde, surtout avec se traits élancés et ses yeux brillants.
Je suis très contente qu'elle soit à mon service. C'est ma meilleure amie, une de mes confidentes les plus proches et pourtant elle s'obstine à me vouvoyer et m'appeler Madame, malgré le fait qu'elle soit l'aînée de nous deux.

Je lui offre un sourire et secoue doucement la tête.

- Non ne t'inquiète pas, je ne voulais pas te réveiller. De toute façon, je vais bientôt aller à mon atelier.

Elle hoche la tête et tourne les talons. Je referme délicatement la porte et finis de me préparer.

~~

Je tourne à l'angle d'un couloir et mes yeux s'arrêtent sur une porte familière. C'est juste une porte. Un simple panneau de bois sculpté des armoiries de la famille royale et un peu usé par le temps avec une poignée autrefois dorée mais désormais plus jaunâtre que éclatante. Mais c'est ma porte préférée.
J'avance d'un pas confiant vers cette porte pour tourner la poignée et pousser le battant qui proteste un peu.
Lorsque j'entre, les ombres m'enveloppent dans leur étreinte doucereuse et glaciale. Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je me hâte de traverser la pièce d'un pas rapide pour vite ouvrir les rideaux et les fenêtres.
L'astre lumineux a enfin daigné montrer le bout de son nez et ses rayons dessinent des taches éparses sur le plancher.
La lumière enfin parvenue dans la pièce, je referme la porte pour préparer mes divers outils. Le chevalet n'a pas bougé de place depuis hier et attend toujours patiemment devant le canapé en velours, tel un spectateur fidèle. La toile repose sur le chevalet en bois et le portrait dessiné dessus semble me dévisager ouvertement.
Je detourne la tête pour ne pas croiser ce regard qui me trouble tant, même dessiné et inachevé sur une toile.
Sur les meubles adossés au mur derrière le chevalet et la toile, j'attrape des pinceaux, une palette, des crayons, fusains etc.

Je dépose mon matériel à côté de la toile, sur un petit meuble. Je vais chercher un chiffon propre, couvert de tâches de peinture effacés tant bien que mal, et un verre d'eau. Je sors la peinture et commence à préparer les mélanges. La tâche me prend bien un bon quart d'heure avant que je ne finisse et passe à autre chose.
Puis je m'assois sur le tabouret et commence à détailler le portrait, recherchant de potentiels défauts à corriger.

~~

Je ne sais pas combien de minutes ou heures se sont écoulés depuis que je suis rentrée dans mon atelier mais ce que je sais, c'est qu'il est temps de se mettre au travail.
On toque à la porte, en manquant de me faire sursauter, et je me redresse tout en enlevant les traces de fusain sur mes doigts à l'aide d'un morceau de tissu. Je me lève et va ouvrir.

Lorsque j'ouvre la porte, je découvre devant moi, un domestique escortant le prince héritier du royaume. Je m'efface sur le côté tandis que le prince entre, en laissant le domestique dehors.
Il s'avance de quelques pas dans la pièce tandis que je referme la porte, nous laissant seuls, les deux.
Mon coeur bat à tout rompre comme à chaque fois que je me retrouve avec lui. J'essaie néanmoins de me calmer et de me reconcentrer avant de prendre la parole :

- Bonjour Votre Majesté, commençai-je, en m'inclinant prestement. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à vous voir si tôt ! J'espère que vous ne vous êtes pas dépêchés pour moi ! dis-je, avec un petit rire.

Le prince me tourne le dos. Aucune réponse.
Je lève les yeux au ciel devant son absence de réaction.

- Alors, si cela ne vous dérange pas nous allons commencer la séance, proposais-je, en guettant sa réaction.

Cette fois-ci, il hoche la tête d'un geste sec et je le contourne pour rejoindre mon tabouret et la toile. Je lui indique le canapé en velours rouge d'un geste de la main. Il s'y dirige et s'assoit dans la même position que d'habitude. Je prends un pinceau et la palette et commence à prendre de la peinture sur le pinceau.

La séance commence. Le prince ne parle pas, ne bouge presque pas. Il a une facette très inhumaine avec moi. Je ne suis pas très habituée à un silence pareil lors des séances, la plupart de mes clients étant un minimum bavard ou assez vaniteux pour me déballer toute leur vie. Certes, il y en a quelques-uns qui gardent le silence, préférant économiser leurs mots mais ils ne sont jamais aussi stoïques que le prince Giyu.
Si cet homme peut éviter de parler, il le fera. Et c'est dommage vu que je trouve sa voix agréablement reposante.

Je continue à peindre, en silence.
Je ne sais pas s'il s'est écoulé beaucoup de temps depuis que la séance a commencé, cette dernière durant normalement 2 heures ou un peu plus. Je fais bien évidemment des pauses pour reposer mon bras et mes clients, obligés de rester assis immobiles durant une durée indéterminée.

Je ne suis pas cruelle ni aussi inhumaine que le prince. J'ai beau vivre dans mon monde en tant que peintre, j'aime le contact humain bien que la cour du royaume ne soit pas un endroit idéal.

Je ne remercierai jamais assez le roi et la reine de me laisser exercer mon art en toute liberté à la cour. D'ordinaire, l'art est seulement un passe-temps ou alors réservé à certaines personnes. Mais pour moi, c'est une passion et surtout mon gagne-pain. Etre peintre officielle de la famille royale est un poste plus important qu'il n'y paraît. Certes, c'est beaucoup de travail mais cela me plaît et j'aime être ici pour peindre, au lieu de devoir me chercher un mari pour m'assurer une vie confortable. Au diable, la vie de femme au foyer !

Perdue dans mes pensées, je ne remarque pas tout de suite que le prince bouge, et essaye de prendre une position plus confortable sans pour autant se décaler totalement. Lorsque je le remarque, je pose mon pinceau et l'essuie avant de me racler la gorge.

- Vous voulez peut-être qu'on fasse une pause ? demandais-je, en le fixant.

Il hoche la tête et me remercie d'un clignement d'yeux avant de se lever. De mon côté, je vais remettre de l'eau propre dans le verre et nettoie prestement mes pinceaux.
Je les repose et relève la tête. Mon regard accroche aussitôt le visage du prince. Mais cette fois-ci, au lieu de détourner le regard de peur de paraître impolie, je l'observe silencieusement. Il ne me regarde pas, se contentant d'examiner les différentes peintures présentes dans mon atelier.

Cet homme est particulier. Et bien différent de tous ceux que j'ai pu rencontrés jusque-là. Et je parle aussi bien de son caractère que de son physique. Il dégage une certaine aura, prestance que peu de personnes dégagent. Je ne saurai expliquer cette sensation mais lorsqu'on le voit ou croise son regard, on se tait. Non par crainte vu son statut mais plus par... respect ? Je n'en sais rien.

Ses yeux océan plongent dans les recoins de notre âme et la fouillent dans tous ses recoins, notre jardin secret anéanti devant ses yeux.

Le prince héritier est intimidant, princier, et pourtant il a à peine plus que mon âge. Cette légère différence d'âge pourrait nous rapprocher mais un fossé nous sépare quand même... Un fossé infranchissable et qui ne sera jamais franchi par personne. Ceux qui tentent de sauter par-dessus, sont perdus à jamais dans les remous sombres en contrebas.

Je soupire légèrement, trop discrètement pour que le prince entende, et me remet d'aplomb.
À ce moment, je me rends compte du regard du prince Giyu sur moi, sans doute posé là depuis un petit bout de temps. Je retiens un léger sursaut et essaye de faire en sorte que ma voix soit claire et non teinté d'une pointe d'hésitation.

- Hum, excusez-moi, êtes-vous prêts à reprendre la séance ? je demande, espérant réussir à afficher un léger sourire cordial au lieu d'un rictus gêné.

Le prince ne répond pas tout de suite.

- Arrêtez de vous excuser... murmure-t-il, ses yeux ayant dérivés vers mon lieu de travail.

-Je vous demande pardon ? demandais-je, peu certaine de ce que j'ai entendu.

Mais l'héritier secoue la tête et retourne vers le canapé, prêt à reprendre la séance.
Je fronce les sourcils, intriguée, mais ne fait aucun commentaire. Il est temps de s'y remettre.

~~

Environ 2h plus tard, le travail est terminé pour aujourd'hui, de même que la séance. J'accompagne le prince à la porte de mon atelier, en m'essuyant les mains sur mon chiffon.
J'ouvre la porte puis plonge dans une révérence soignée.

- Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé aujourd'hui. Au plaisir de vous revoir, Votre Majesté.

Lorsque je me redresse, le prince me dévisage de ses prunelles saphir que j'aime tant. Il ouvre la bouche avant de la refermer. Puis il prend la parole, non sans hésitation.

- A- arrêtez de m'appeler Votre Majesté. Et de vous excuser. Je n'en n'ai pas besoin.

- Pardon ? Euh- je veux dire... excusez-moi mais je ne suis pas sûre de vous suivre, dis-je, en ponctuant mes mots d'un petit rire mi-nerveux, mi-incrédule.

- Vous avez bien compris. Ne vous excusez plus, déclare l'homme.

- Euh... et bien, entendu. Entendu Vo-... euh c'est compris ! Au revoir ! je termine avec empressement.

Le prince hoche la tête puis part dans le couloir.

- Au revoir, dit l'homme.

Je lui rends son salut puis m'empresse de fermer la porte derrière lui.

Lorsque le claquement de la porte retentit, je ne réagis pas particulièrement et reste là, la main sur la poignée, hébétée parce ce que le prince me demande.

Pourquoi ? Pourquoi veut il que j'arrête de l'appeler Majesté ? Pourquoi me le demande-t-il ? Pourquoi cette familiarité volontaire ?

Je n'en sais fichtrement rien et ça me frustre plus qu'autre chose.

Cependant, une question m'arrête.
Comment faut il que je l'appelle s'il ne veut plus de Majesté ? Quand même pas Giyu ?

~~

Le lendemain, quand des coups frappés à la porte de mon atelier retentissent, cette dernière question reste sans réponse. Et je ne sais pas pourquoi mais la réponse à venir me crispe plus qu'autre chose.

Je me lève et, sans me presser, va ouvrir.
Comme hier et les autres jours avant, le prince est là. Devant moi. Le domestique se sauve rapidement, comme à son habitude, et je laisse entrer l'homme ténébreux.
Je prends une petite inspiration pour me donner du courage.
Alors que le prince déambule dans mon atelier comme à son habitude lorsque je finis une tâche et qu'il doit patienter, je déglutis et prend la parole.

- Votre Majesté ? Veulliez m'excuser de l'usage de ce titre mais, comment dois-je vous appeler maintenant ?

J'observe l'homme se retourner vers moi et sent qu'il réfléchit.

- Enfin, je veux dire- commençai-je avant d'être coupé par l'héritier.

- Giyu. Vous pouvez m'appeler Giyu.

- Euh... mais... êtes-vous sûrs ?

- Oui. Ceci est un ordre du prince héritier. Appelez moi ainsi désormais.

J'haussa les sourcils, étonné avant de retenir un léger soupir de résignation.

- À vos ordres, Giyu.

Il acquiesce prestement et laisse son regard noyer le mien. Ses yeux me happent et je ne peux y échapper, tel un marin emporté par les flots dans une tempête. Sauf que cette tempête... je m'y abandonnerais volontiers...

~~

La séance a commencé depuis un bon moment et aucun de nous deux ne pipe mot. Comme d'habitude.

Je travaille silencieusement, appréciant le seul bruit de mon pinceau glissant sur la toile.

À un moment, je remarque la position du prince. A force de rester assis longtemps sans bouger, il ne se rend pas compte qu'il change légèrement de position. Sa tête commence à se baisser un peu trop donc je décide de me lever et de venir vers lui afin de corriger sa position.
J'arrive et il me regarde, une lueur intriguée dans ses yeux océan. Je prends doucement son menton entre mon pouce et mon index et met ma seconde main contre sa mâchoire pour redresser et tourner légèrement sa tête.
Étonnamment, il se laisse faire malgré le léger trouble que je lis dans ses prunelles.

Lorsque mes mains quittent son visage, mes doigts effleurent ses cheveux ébènes. Au toucher de ses mèches, je ne peux m'empêcher de remonter ma main afin de frôler ses cheveux désordonnés, attachés en une queue de cheval rapide.
Émerveillée, je laisse ma main dans la chevelure du prince sans me soucier de sa réaction.
Je ne le regarde pas pour l'instant, tout ce que je sais c'est qu'il ne me repousse pas.
Ses cheveux sont... doux... Alors que leur apparence laisse à penser un toucher rêche et peu agréable, ils sont étonnamment doux et presque soyeux.
Je dois avouer que je n'aurais jamais parié là-dessus.
Mes doigts jouent avec ses mèches s'échappant de sa queue de cheval et je savoure leur toucher. Je pourrai plonger mon visage dans ces cheveux...
Au bout d'un moment, mes yeux me ramènent à la réalité en dérivant vers le visage du prince Giyu. Le prince. Cet homme si mystérieux et à la beauté presque irréelle. Dont je suis en train de passer la main dans ses cheveux.

Brusquement, je me rends compte de ce que je fais.
Le prince me dévisage ouvertement. J'ai du mal à identifier l'expression de son visage et à comprendre les émotions qui brillent dans ses yeux, mais je crois y voir de l'espoir et... autre chose que je ne comprends pas.
Je me fige sans pour autant retirer ma main de ses cheveux. Mon cœur commence à battre à tout-rompre, et je peste intérieurement contre la gêne qui enflamme mes joues progressivement.

L'homme aux cheveux corbeau et aux yeux saphir approche son visage du mien.
Il a beau être assis, je ne le dépasse que de quelques centimètres, ne lui arrivant qu'à l'épaule lorsqu'il est debout (et encore).

Sans réfléchir, je m'approche légèrement à mon tour, assez pour sentir son souffle sur mes joues rouges. Il se penche davantage et nos nez s'effleurent. Alors que nos lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres, le canapé sur lequel le prince Giyu est assis, laisse échapper un couinement de protestation discret mais qui suffit à me faire reprendre mes esprits.

Je me recule d'un bond, manquant de trébucher en arrière. Mes mains quittent ses cheveux et la chaleur de son corps me délaisse. Je regretterai presque de m'être écarté mais mon cœur battant me proclame le contraire.
Je respire avec force, en essayant tant bien que mal de reprendre mes esprits. Je porte hâtivement mes mains fraîches à mes joues brûlantes et profite de cette fraîcheur bienvenue. Je me détourne vivement pour cacher mon trouble évident aux yeux de l'homme.
L'homme que j'ai failli embrasser.
Mes paupières se pressent avec force et j'appuie davantage mes mains contre mes joues.

- Je- commence Giyu, un poil hésitant.

- Taisez-vous ! dis-je, ma voix résonnant dans l'atelier. Giyu, taisez-vous. La... la séance est terminée, déclarais-je.

J'entendis Giyu commencer une phrase avant de, finalement, se raviser.
Mes bonnes manières non perdues à cause de cet incident, je vais ouvrir la porte et attends patiemment que le prince sorte. Il s'avance et s'arrête devant le panneau de bois. Je ne peux pas voir son visage, mon visage baissé vers le sol.
Tout à coup, je sens qu'il prend ma main délicatement. Je relève précipitamment la tête.
Giyu porte le dos de ma main a ses lèvres et y dépose un léger baiser. Puis, il s'en va, sans rien de plus.

Je ferme la porte, abasourdie, puis me laisse glisser le dos contre la porte, vers le sol.
Qu'est-ce. Qu'il. S'est. Passé ?!
J'ai mis ma main dans ses cheveux, il s'est approché et on a failli...
Je cligne des yeux. Puis je porte ma main à ma bouche pour étouffer un rire nerveux.
Pourquoi je me suis écarté ?

~~

Le surlendemain, nous nous retrouvons pour l'avant-dernière séance afin de finaliser le portrait du prince. Hier, la séance s'est déroulée sans accroc, aucun de nous deux n'a mentionné l'incident d'il y a 2 jours.
Et pourtant mon cœur me rappelle tout le temps ce moment. Je commence la séance.

~~

C'est bientôt la fin de l'heure. Je finalise une partie de la toile avant que je ne la laisse sécher. C'est l'avant-dernière séance où il faut que je commence les détails et commence à finaliser le portrait. Apres ça, il y aura peut-être 2 ou 3 ajustements à faire en compagnie du prince, puis le reste, généralement le fond, pourra être réalisé sans le prince.
Bientôt, nos rencontres quotidiennes vont se stopper et... je dois avouer que j'en suis déçue.

Mes pensées sont interrompus par une toux discrète. Je relève la tête du tableau et remarque le prince qui tousse légèrement. Puis il se redresse et reprends sa position initiale.
Je plisse les yeux et échappe un soupir. Je me lève de mon tabouret et me dirige vers lui.

Soudain, j'ai l'impression de revivre la même scène d'il y a 2 jours. Lorsque je m'approche de lui. Lorsque la lueur dans ses yeux me revient en tête.
Sauf que cette fois-ci, je lui saisis ferment le menton et relève sa tête sèchement.
Il me regarde, surpris, tandis que mon cœur s'emballe bêtement.

Non.

Je ne dois pas faire attention à lui. Plus maintenant.
De toute façon, après ces deux dernières séances, tout se terminera. Et c'est bien mieux ainsi.

Je retire ma main de son visage et tourne les talons pour retourner au tableau.
Mais à peine ai-je fais un pas, qu'une main attrape mon poignet et me retourne.
Giyu m'attire vers lui rapidement et pose ses lèvres sur les miennes.

J'écarquille les yeux, stupéfaite. Je devrais le repousser, me détacher de lui, mais ses lèvres ont raison de moi. Je ferme les yeux pour m'abandonner à la sensation de sa bouche contre la mienne. J'enroule mes bras autour de son cou tandis que je sens ses mains dans le bas de mon dos.
Je ne devrais pas l'embrasser, je ne devrais pas aimer ça, je ne devrais pas pas espérer que ce moment soit éternel et pourtant.... c'est tout ce qui se passe. Prince ou pas, ténébreux ou pas, je suis déjà tombée amoureuse de lui.

~~

Ça fait 3 jours. 3 jours que nous nous sommes quittés pour de bon. Nos séances quotidiennes se sont stoppés. Désormais, je ne le verrai plus qu'en tant qu'inconnue. Tout ça, le baiser, les rencontres habituelles, sa présence apaisante, sa voix profonde, c'est fini.

...

"Il me manque..." pensai-je, en lâchant un petit soupir.

Affalée sur mon lit, dans mes appartements, les seules émotions qui m'envahissent l'esprit en ce moment sont, la peine et le manque. Je n'aurais jamais cru un jour, ressentir un sentiment pareil pour un prince.
Je soupire une énième fois.

Si seulement il pouvait être là, à mes côtés. Si seulement je pouvais le revoir.
Mais je ne peux plus. Tout est fini entre nous.
A ce stade ce n'est plus un simple pincement au coeur mais un poignard enfoncé dans mon organe vital.

~~

Le soir tombe sur ma chambre. La lumière vespérale tire sa révérence pour laisser place à l'obscurité. Il commence à se faire tard mais je suis toujours debout.

Je viens de rentrer de mon atelier. J'y suis allée une petite heure pour finir le portrait et avancer sur d'autres tableaux. Mais je ne m'y suis pas attardée.
Ce lieu me remplit de regrets et de peine. Je n'ai pas besoin que l'on me rappelle mes sentiments vains pour le si séduisant et si mystérieux héritier au trône.

Je farfouille dans ma chambre puis m'apprête à enfiler une chemise de nuit quand on toque à la porte de mes appartements.
Je grommelle, agacée de cette visite tardive, mais va ouvrir.

Que peut bien me vouloir ce visiteur au beau milieu de la soirée ?

J'actionne la poignée et fait pivoter le battant de bois. Ce dernier grince en effectuant son mouvement, puis me dévoile l'opportuniste, qui n'est autre que le prince héritier Giyu.

Mon coeur rate un battement lorsque je vois l'homme que j'aime, que j'ai embrassé et qui hante mes pensées en permanence, sur le pas de ma porte, le souffle court.
Ses cheveux sont en bataille, comme souvent, et sa chemise n'est pas totalement refermée. Ses vêtements ne sont pas aussi impeccables que d'habitude et son visage, d'ordinaire impassible,laisse voir une expression de détresse, mais aussi d'espoir.

- Qu'est-ce que ?! m'exclamai-je, avant de réaliser. Entrez ! Vite avant qu'on ne vous voie ! 

J'attrape Giyu par le bras pour l'entraîner dans mes appartements et fermer la porte.
Une fois la porte claquée, je lâche Giyu et me retourne face à lui.

- Giyu... par tous les- je commençai.

- T/p ! dit-il, en me coupant la parole.

Il commence à parler avec force, ses yeux océan plongés dans les miens. Il a l'air désespéré et peu sûr de lui.

Mais je ne l'écoute pas. Je m'égare en le contemplant, lui, celui qui a ravi mon coeur tel un voleur dérobant un trésor convoité.
Sa présence m'a manqué.
Je m'en fiche de son blabla, pour l'instant je ne veux que lui.

Aussi, alors qu'il continue son monologue incessant, j'avance, l'attrape par le col de sa chemise et capture ses lèvres fines avec les miennes pour plonger dans un baiser passionné.
Il semble surpris au début puis se laisse faire. Il passe ses bras autour de ma taille, tandis que j'approfondis notre baiser.
Puis on se sépare légèrement.

- Je... je crois que je t'aime, lâche Giyu dans un souffle. Tu ne peux pas savoir à quel point c'était une torture pour moi de ne plus te voir. Ces derniers jours ont été insupportables pour moi. Lorsque tu m'as rejeté la première fois, j'ai cru que c'était fini. Mais tu ne t'es pas écartée la seconde fois et je me suis surpris à espérer. Espérer que tu m'aimes aussi...

Je retiens mon souffle puis sourit tendrement.

- Moi aussi je t'aime... je souffle doucement.

Giyu m'offre un petit sourire de ceux qui obtiennent une récompense qu'ils croyaient déjà vaine.
Puis, on se rapproche pour sceller nos lèvres à nouveau.

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ENFIN FINI !!! Youhou !! Je pensais pas que je le finirais un jour ! Assez heureuse de le finir parce que celui-là, mon préféré je pense de tous les OS que j'ai pu écrire 💕 !
Parce que je fais un fantasy AU en reprenant des persos d'une autrice que j'aime énormément ! (Enfin non je reprends pas les persos mais bref vous avez pigé)

Niveau écriture et bah... plutôt pas mal !! J'espere que le caractère de Giyu vous va, c'est assez dur d'écrire des OS sur lui.

Bon je vais m'arrêter (il est genre, 1h du mat mais on s'en fout 🤫) et a bientôt pour un prochain OS, qui va être cool à écrire je le sens ! Bisous everyone !

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