Chapitre 9 : "Le chasseur et la biche"

Comment ça, "trop mal pour marcher" ?! 

Mon cerveau s'emplit de dizaines de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Je me crispe. Jeffrey me fixe toujours, appuyé sur son mur. Il n'ajoute rien à la phrase terrifiante qu'il vient de prononcer. On se jauge, sans parler ni bouger. 

Le silence est pesant et inquiétant surtout...

Au bout d'un long moment, Jeffrey se redressa et commença à s'approcher.

Non, non, non... Faites qu'il reste où il est...

Je me mit à reculer quand je le vit arriver à ma hauteur. Je tremblais à nouveau. Mon dos rencontra bientôt la porte close de ma chambre. Je retint mon souffle quand Jeffrey arriva devant moi. Il avait un air sombre sur le visage. Il ne portait plus son masque et j'ai ainsi pu le regarder un peu mieux que lors de la première fois. 

Putain mais il a vraiment les joues lacérées...? 

Ses paupières semblent avoir été littéralement cramées vu la couleur charbon qu'elles arboraient... Et ses yeux, toujours ses yeux... Je sais pas si le mot incroyable serait assez fort et approprié. 

Bref, il a pas l'air de vouloir me taper la discute pour l'instant... 

Je déglutit en difficulté. Je plonge mon regard dans le sien. Oh, une lueur rouge... Je ris nerveusement et posa lentement ma main sur la poignée de ma chambre pour tenter de l'ouvrir. Jeffrey saisit violemment mon poignet et tira dessus pour me plaquer contre lui. Je ferme les yeux, encaissant le coup. 

Yes. 

Il pose une main au niveau de ma hanche. Je frémit. Euh... Non enfaite. 

Il se pencha légèrement en avant pour me murmurer quelque chose. Tout mon corps s'électrise quand je sentit son souffle sur ma nuque. 

- Pourquoi tu veux partir princesse ?~

Son ton était calme, posé. Si la situation avait été différente, il aurait même été rassurant.

Mais pas là.

Je le fixe sans rien dire, ne sachant pas comment me comporter. Me contentant d'essayer de contenir mes tremblements. Je sens sa main remonter le long de mes côtes pour ensuite venir caresser mon cou. 

- Si tu savais ce que j'ai envie de te faire... 

Je me sens littéralement fondre, pas d'envie mais plutôt de peur... Tout comme une biche faisant face au chasseur. Je sais que si le chasseur arrive à amadouer la biche, elle ne trouvera pas la force de se débattre pour lui échapper. 

Mon cerveau fume. Il ne faut pas qu'il m'embrasse. 

Pour quelques raisons obscures, ça me met en transe. Je vois déjà Jeffrey, qui l'a vite comprit, approcher son visage du mien. 

Le chasseur sait amadouer la biche. 

Ses doigts caressent toujours ma nuque puis la saisissent doucement pour m'empêcher de bouger. Il s'approche encore.

La biche est prise au piège. 

Il pose ses lèvres sur les miennes. Mes pensées s'embrouillent. Mon Dieu ce que j'aime ça... J'adore même. Je ne me contrôle plus de nouveau. 

Pourquoi il me fait cet effet putain ?!

Instinctivement, je me colle un peu plus à lui et passe mes doigts dans ses cheveux noirs. Il intensifie le baiser. 

La biche est amadouée. C'est la fin.

Je le sens passer une main à la base de ma cuisse. Le contact me réveille un peu, malgré la présence rugueuse de mon jean entre sa main et ma peau. Je sais pertinemment ce qui risque de se passer si je ne sort pas MAINTENANT de cet état étrange. 

Sauf que j'en suis incapable, et il le sait. 

Sa main remonte toujours le long de ma jambe. Je frémit. 

Non, je veux pas... 

Enfin, ma raison ne veut pas. Mon corps, c'est un traitre... Mais bon, ça c'est pas nouveau. 

Je tente de mettre fin au baiser mais il ne ma lâche pas. Au contraire, il force la barrière de mes lèvres et fait rencontrer nos langues, les faisant s'enrouler l'une contre l'autre. Soudain, je me rend compte que mes pieds ne sont plus en contact avec le sol. Jeffrey me soutient en l'air, plaquant mon dos à la porte, toujours close. Je serre, malgré moi, mes jambes autour de son bassin. Ses mains son collées sous mes cuisses, les serrant un peu. 

On s'embrasse toujours. 

Je sens un de ses bras quitter ma jambe pour venir appuyer sur la poignée de la porte. En un rien de temps, je sens les draps de mon lit caresser l'arrière de ma tête. Jeffrey passe une main sous mon haut, caressant légèrement mon ventre. 

Je dois l'arrêter DE SUITE. 

Mais le contact de ses lèvres contre les miennes, de ses doigts frais sur ma peau brulante tentent de m'en empêcher. 

Je peux quand même pas coucher avec un taré psychopathe ! Si ...? 

NON. Mon cerveau bouillonne. J'ai 20 ans et ce serait pas ma première fois mais quand même ... Je l'aime pas et c'est un maniac...

Je refuse de faire ça. 

Je bloque sa main qui était déjà entrain de descendre dangereusement vers la braguette de mon jean. 

- Jeffrey non...! 

Il arrête de m'embrasser et me regarde d'un air presque incrédule. 

- Comment ça "non" ?

Je tourne la tête, terriblement gênée. Sa main est toujours en suspend entre mon ventre et mon jean. Soudain, il m'embrasse à nouveau. 

Oh non... La transe revient...


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