J'ai mal à la tête. Vraiment très mal à la tête. Je relève difficilement mon visage et tente d'ouvrir les yeux, qui refusent d'obtempérer. Je me force à regarder autour de moi. Il fait sombre et mes poignets et mes chevilles me brulent. 

Je suis où, putain ?

Je regarde où je suis assise. Une simple chaise tachée de je-ne-sais-quoi et j'y suis attachée fermement. Voilà pourquoi mes poignets me brulent, la corde les lacèrent ! Je tire un peu, impossible de bouger. 

- Enfin réveillée princesse ! 

Je me crispe et mes mouvements cessent. Je sens ma respiration s'accélérer. Mon coeur s'emballe. Je tremble quand j'aperçois quelqu'un se lever et sortir de l'ombre. 

C'est LUI. Le gars de tout à l'heure. Celui à qui j'ai foutu une droite. Je déglutit difficilement. Ma gorge ne se desserre pas à cause du stress. Le gars s'approche de moi et s'accroupi devant mes genoux. Il n'avait plus son masque noir, laissant apparaitre deux trainées de sang au coin de ses lèvres. Je comprend petit à petit que ce n'est pas des simples marques. 

Il a le visage lacéré. 

Je le fixe avec appréhension. Qu'est-ce que ce taré à prévu de me faire...? Je tremble rien qu'en y pensant. Il ricane doucement puis se relève et se penche pour caresser ma joue. Je tourne la tête. 

- Ne me touche pas espèce de taré ! 

Il retire sa main. Il obtempère ? Je reprend espoi-

Une claque vient me faire tourner le visage de l'autre côté en m'arrachant un cri de douleur. Les larmes se mettent à couler toutes seules sur mes joues. J'ai les mains qui tremblent. Evidemment que non il n'obtempère pas. T/P tu n'est qu'une idiote... Il parle et me sort de mes pensées. 

- Tu ne me parles pas comme ça, chérie. 

Son ton est froid, dur et particulièrement inquiétant. Il me fixe de ses yeux bleus envoûtants. Je tente avec difficulté de soutenir son regard. 

Impossible. Je baisse les yeux. 

Il saisit ma mâchoire entre ses doigts froids. Je tressaille et tente de tourner la tête mais il me maintient fermement. 

- Tu te rappelles quand je t'ai dit que t'allais amèrement regretter ? Tu croyais que je rigolais peut-être ? 

J'écarquille les yeux. Il est fou. Complètement fou. Je le vois me tourner le dos et saisir quelque chose mais je ne vois pas quoi. Je panique. Mes larmes redoublent. Il se retourne face à moi et je vois un couteau briller légèrement. Mon ventre se contracte d'un coup et mon cerveau s'embrouille. 

Je vais vraiment crever ici...? 

Je sens mes sens se brouiller et j'entend le taré soupirer. Je m'évanouis. 

Une douleur insoutenable me réveille en me faisant hurler. J'ouvre les yeux et tous mes muscles se contractent, me faisant cambrer furieusement. Je baisse les yeux et aperçoit ma jambe lacérée du début de la cuisse jusqu'au dessus de mon genoux gauche. Le sang coule. Je tourne la tête autour de moi dans un état second. Je réalise où je me trouve.

Il ya du sang... PARTOUT ! Je remarque même un cadavre dans un coin reculé de la pièce. Je lève fiévreusement les yeux vers mon bourreau. Il me regarde en souriant tout en faisant tournoyer son couteau avec son index. Je déglutit et me force à regagner mon calme. 

J'ai mal. 

Je le vois se lever et s'approcher de moi. J'ai le reflex de vouloir reculer mais mes liens sont toujours là pour me rappeler ma condition de victime. Le tueur me regarde en ricanant.

- Je vais te garder, un loooong moment. 

Il éclate de rire.

- On va bien rigoler. 

J'affiche une mine terrifiée, du moins je pense car il prend mon visage entre ses mains glacées et tachées de rouge. 

- Oh voyons chérie, ne fais pas cette tête. 

Il marque un silence. Je tremble.

- Souris voyons ! 

Il part dans un fou rire incontrôlable. 

Je vais vraiment mourir.