Chapitre 12 : "Pourquoi t'as appelé les flics ?"
Les agents s'en vont. Je retourne m'avachir sur le canapé pour réfléchir.
Si j'ai bien tout capté, un tueur-psychopathe-beau-gosse a décidé de me tuer. Ba super au final non ? Au moins je crèverai avec une belle vue. Nan, en vrai, demain je vais être une star avec des gardes du corps, et ça, c'est vraiment la classe. Je ricane toute seule.
Non en vrai, je suis dans la merde jusqu'au cou.
Je regarde l'heure sur l'écran du micro-onde. Déjà 21h... Ça a duré plus longtemps que je pensais... Bon, demain j'ai cours, je dois aller me préparer. Je me lève et part dans la salle de bain pour me préparer à aller au lit. Je ressors cinq minutes plus tard et me fait réchauffer un plat venant du frigo. Après mon maigre repas, je me dirige dans ma chambre et me glisse dans mes draps frais avant de soupirer de contentement. Je ferme les yeux.
Soudain toutes les images de la fin de journée resurgissent. Jeff dans mon appart', sur moi, dans mon lit...
Je me redresse violemment, prise de vertige. Un sentiment désagréable de tomber dans le vide m'envahit. Ma respiration s'accélère. Je regarde autour de moi, presque paniquée.
Je peux pas dormir dans cette putain de chambre.
Je me lève rapidement, saisit ma couette et mon oreiller et me vautre sur le canapé dans le salon. Je soupire et fixe l'heure affichée sur le décodeur de la télé.
22h.
Le temps passe et moi, je dors pas. J'entends le tik tok de l'horloge de la cuisine qui devient de plus en plus insupportable. Le parquet grince. A chaque nouveau mouvement que je fait, j'ai l'impression que ma couverture se déchire. J'ai chaud. Je balance la couette sur le côté mais la récupère bien vite.
Je sais que ça peut paraitre débile mais ça me rassure.
Je me roule en boule, me tourne. Encore et encore.
00h.
Je soupire. J'ai pas sommeil. Bon, ba c'est parti pour faire une nuit blanche. Je me relève et saisit la télécommande de la télé puis l'allume. J'enroule la couette autour de mes épaules et commence a zapper les chaines.
Les infos. Ça fera l'affaire. Avec un peu de chance, ça sera chiant à mourir et je m'endormirait devant. Evidemment, à cette heure là, ils passent les affaires hard, style meurtres et autres trucs glauques. je fixe l'écran. Putain, j'ai mal aux yeux...
Le tueur en série Jeff The Killer a encore frappé cette nuit. Une famille avec deux enfants ont été victimes du psychopathe. Le jeune père, ayant tenté de sauver ses enfants fut ligoté et aurait été forcé, selon l'autopsie et la disposition des corps, a regarder le meurtre du reste de sa famille. Tous, après avoir été tués, ont été affublé de la marque de fabrique du tueur, c'est à dire le terriblement célèbre sourire de l'ange.
Je vois trouble. C'est vrai que Jeffrey est ce fameux tueur...? Mon sang se glace. Si je suis vraiment en danger, je doute que deux agents de police arrivent à me protéger... Je commence à paniquer intérieurement. Je regarde autour de moi, comme si j'avais peur que quelqu'un ne rentre. La présentatrice continue son angoissant speech.
Le tueur en est maintenant à son 44e meurtre si nous incluons chaque membre de cette famille de victimes. Il roderait dans les alentours de la ville de (nom ta ville) mais, comme à son habitude, il reste insaisissable. Nous conseillons donc à tous les habitants des environs de ne pas sortir la nuit et de signaler le plus vite possible toute personne suspecte.
De mieux en mieux... Je soupire et saisit la télécommande. J'en peux plus d'entendre ces horreurs. Je change de chaine. Encore et encore... y'a rien de potable putain. Je fini par éteindre la télé et m'allonge sur le canapé. J'observe la fenêtre devant moi. Quelques rayons de la lune la traversent, éclairant légèrement la pièce plongée dans le noir. Je frissonne un peu.
1h30.
Demain, je vais être éclatée... Je soupire puis me roule en boule. Je ferme les yeux et commence a essayer de m'endormir. Le sommeil vient enfin aux alentours de 3h du mat'. Comme prévu le réveil est difficile. Je me lève, la tête totalement embrouillée et les yeux rouges. Je m'habille vite fait puis je sors de chez moi en marchant un peu de travers.
On dirait que je suis bourrée sérieux.
J'arrive enfin à la fac et remarque Evy qui m'attend à notre endroit habituel.
- Salut T/P- Oula, ça va ?
Hum, non ?
- Salut Evy, ouais, j'ai juste passé une mauvaise nuit...
- T'as pas réussi à dormir ?
C'est le moins qu'on puisse dire...
- Ouais.
Deux policiers marchent vers nous. Evy me regarde inquiète.
- Meuf, y'a les flics qui viennent nous voir...
- Ouais, je sais. T'inquiète pas.
Les flics arrivent à notre hauteur et nous saluent.
- Bonjour mesdemoiselles. Nous sommes ici pour assurer la protection de mademoiselle T/N.
Evy écarquille les yeux et alterne entre moi et les deux agents.
- C-Comment ça, sa protection ?!
Je fait signe aux flics de ne pas la renseigner.
- Nous ne sommes pas autorisés à vous donner les détails mademoiselle.
Je soupire de soulagement et tourne la tête. Soudain, j'aperçoit une silhouette familière. Grande, mince. Un gars de dos avec un sweat blanc, des cheveux corbeau et une cigarette au bec.
Oh putain. C'est lui.
Je regarde les policiers et les interpelle.
- Il est là.
Je leur montre la direction où se trouvait Jeffrey mais quand les flics regardent, il n'est plus là. Et merde... Je soupire. Un agent prend la parole à voix basse pour qu'Evy n'entende pas tout.
- Mademoiselle T/N... Vous êtes surement traumatisée et cela est tout à fait normal mais il ne peut pas être ici. Je vous l'assure.
Ok, donc il sous-entend que je suis tarée et que je vois des fantômes ? Super.
La sonnerie retentit. Evy et moi nous dirigeons vers le bâtiment où notre cours doit avoir lieu. Les flics restent devant l'entrée et scrutent tous les visages qui rentrent.
La journée passe rapidement et sans encombre... Mise à part le fait que je me sente constamment observée, ce qui est très chiant et gênant, rien ne se passe. Les flics me collent au cul jusqu'à mon dernier cours où ils m'annoncent rester dehors pour vérifier si une personne suspecte rôde.
18h30. Il fait nuit.
Evy et moi sortons de l'amphithéâtre et commençons a marcher pour rentrer chez nous. Elle tourne dans une ruelle en faisant signe de la main.
- A demain ! Sois prudente !
- Ouais t'inquiète pas, à demain !
Nous nous sourions puis partons chacune de notre côté. J'arrive devant chez moi et ouvre la porte de l'appart. Attends, mais ils sont où les fli-
Mon coeur rate un battement.
Les cadavres des deux agents sont assis, en sang et à moitié démembrés dans ma cuisine. Je porte ma main à ma bouche pour éviter de hurler.
- Pourquoi t'as appelé les flics princesse ?
Je sens mon corps se raidir d'un coup. J'entends des pas se diriger vers moi depuis le salon. Je recule et sort en courant de l'appartement et ferme la porte à clé. Je reste dos à l'entrée close. J'entend quelqu'un rire de l'autre côté.
- Tu veux jouer princesse ?
Oh non, non, non, non...
PUTAIN MAIS NON MERDE !
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