— Bien, commença le professeur McGonagall en s’avançant entre les fourneaux bouillants, avec sa manière de précieuse cachée. Vous resterez donc ici jusqu’à 11 heures pour aider les elfes de maison. Je compte sur vous pour votre honnêteté et votre aide.
— Je sais pas cuisiner, maugréa Avadys.
— Je doute fort en effet que vous n’ayez mis une seule fois les pieds dans une cuisine, Miss Rosier, mais ces retenues vous permettront de connaître le dur travail de ces gentilles créatures.
— Dites, professeur, est-ce que je pourrais partir juste cinq minutes avant pour que...
— Non, Miss Malefoy, à 11 heures.
— Mais j’ai la sélection de...
— Que je sache votre poste est déjà assuré n’est-ce pas ?
— Oui mais il faut que j’aide mon...
— Bon, la coupa la sorcière en balayant ses propos d’un geste de la main. Amusez vous bien !
Sur le chemin, elle manqua d’écraser le pied d’un elfe de maison mais lui demanda pardon aussitôt et sortit. Avadys fixa la scène bouche bée.
— Je rêve ou elle vient de s’excuser devant un elfe de maison ?
— Au moins, elle, elle est bien éduquée.
— Et ça veut dire quoi ça miss je balance les affaires de ma meilleure pote dans le lac noir parce que l’envie m’en prends ?
— Tu ne seras plus ma "meilleure pote" jusqu’à ce que tu t’excuses.
— Eh ben pour une fois qu’on est d’accord sur quelque chose.
Avadys lui tourna le dos pour s’occuper de couper les oignons que McGonagall lui avait posé exprès. Bien entendu, histoire de renforcer leur frustration, l’usage de la magie était interdit. Elle commença donc la tâche puis sentit ses yeux piquer. Étonnée par cette soudaine envie de pleurer, elle recula un peu et s’essuya les yeux.
— Non mais c’est quoi ce truc ? s’exclama-t-elle en regardant le légume comme s’il s’apprêtait à l’attaquer à tout moment.
Quand elle entendit ricaner derrière elle, son réflexe fut de se retourner.
— Tu peux m’expliquer pourquoi tu fais rien ?
— On va dire que sur les deux, une est plus intelligente que l’autre.
— On se demande qui, lâcha la brune avec un petit rire forcé.
— Hein Dobby ?
Avadys faillit s’étrangler avec sa propre salive. L’elfe de maison des Malefoy apparut derrière le coin d’un plan de travail, le regard craintif et baissé.
— T’avais pas le droit de l’emmener ! McGonagall le saura !
Elle trouvait cela tellement injuste que Lucretia soit dispensé de cette tâche immonde juste parce que ses parents avaient eu la bonté de leur prêter leur propre elfe !
— Dobby connaît les elfes d’ici et il a l’ordre de les persuader de mon travail. Tu comprends bien que mon père ne pouvait pas laisser une chose pareille. Une Malefoy, faire le travail d’un elfe de maison !
— Ferme la ou tu vas bouffer l’oignon et pleurer sur les couilles de ton elfe.
— Quelle vulgarité voyons ! la provoqua-t-elle avec son plus grand sourire. C’est sur que ce n’est pas ton père qui ferait une pareille chose pour toi.
— La ferme.
— D’ailleurs je suppose qu’il n’est pas au courant pour tes retenues ?
— LA FERME J’AI DIT !
Lucretia fit ses grands yeux innocents et pencha la tête sur le côté, amusée. Le couteau dans la main, Avadys se retenait de le lui planter dans la poitrine.
— Ça te rends malade, continua la blonde avec soudain plus de sérieux.
— Tu ne sais rien du tout.
— T’es morte de jalousie parce que mon père me porte plus de considération que le tien. Ça te tue de me voir autant briller que mon frère. Parce que t’aimerais briller à ses yeux aussi. T’en a marre de voir Evan être le centre du monde, tu veux toi aussi avoir ta place dans son cœur. Au fond on est pareil toi et moi. Deux petites sœurs avec seulement un an de différences avec nos frères. Alors pourquoi est-ce que tu n’as pas droit à tout ce que j’ai moi ?
Les traits d’Avadys n’avait jamais été si contractés. Les jointures de ses droits devenaient blanches à force de se crisper à la poignée du couteau. Lucretia s’approcha d’elle, comme pour rendre son discours plus important.
— Parce qu’il te hait. Ton père te hait. Il adule Evan tandis que toi, il ne peut même pas te regarder sans repenser à ce que tu lui as pris. Et ça te tue intérieurement. Ça te consume, lentement, à petit feu. Sauf que remettre une foutue pierre au Seigneur des Ténèbres ne fera pas de toi son héroïne.
— Bien sûr que si, riposta-t-elle, la mâchoire serrée.
— Non. Il trouvera toutes les excuses du monde pour se convaincre lui même qu’on te l’a offerte ou que tu l’as volée. Il ne verra pas tes efforts pour le rendre fier, il ne verra que l’idiotie d’une fille qu’il méprise. Quand on hait une personne, rien ne peux faire changer d’avis. C’est comme la douleur : ça consume à l’intérieur et on peux rien y faire. Alors au lieu de te tuer pour te faire remarquer, tourne la page et ignore le comme il t’ignore.
— Tu crois que c’est facile ? Tu crois qu’on tourne la page comme ça, d’un claquement de doigt ? Et qu’est-ce que tu connais de la douleur, dis-moi ? T’as toujours eu tout ce que tu voulais. Depuis petite, on t'a gâté jusqu’à ce que tu en vomisses. Toi, Narcissa et Victoire, vous êtes toutes les mêmes. Vous ne savez rien de ce qu’est l’indifférence. Rien du tout.
— On ne sait peut être pas ce que c’est, c’est vrai. Mais on ne rejette pas des amies par prétexte qu’elles ne souffrent pas comme nous. Parce que ça, ça s’appelle de l’égoïsme.
Sur ce mots, elle tourna les talons, ordonna à Dobby de faire son travail pour elle et sortit des cuisines sans une parole de plus. Piquée par ses reproches, Avadys se remit à couper son oignon. Par la suite, elle accusa le légume de la faire pleurer, sans s’avouer à elle même que ses larmes n’avaient rien à voir avec la cuisine.
***
— WARRINGTON, APPRENDS À ATTRAPER UN SOUAFFLE AVANT DE PRÉTENDRE D’ÊTRE UN ATTAPEUR ! MCKLEN, PAS SUR LES JOUEURS LE COGNARD ! BON SANG Y EN A PAS UN QUI SAIT JOUER !
Lucius Malefoy observait ses futurs potentiels joueurs se démener sur les terrain, une main à plat au dessus de ses yeux en guise de visière au soleil aveuglant. Pour lui même, il marmonnait tous les défauts qu’il voyait. Et ils étaient très très très nombreux.
— ILLS, ON VISE LE CERCEAU, PAS LE GARDIEN !
Victoire poussa un cri d’épuisement en se retenant de l’envoyer se faire voir. À l’origine, la jeune fille n’était même pas censée être là puisqu’elle se trouvait dans l’équipe depuis des années déjà, mais Lucius avait insisté pour que tous ses joueurs aillent sur le terrain. Sauf lui, bien entendu.
— Alors ? Ça avance ?
Il se retourna avec surprise pour voir sa sœur apparaître à côté de lui, sa queue de cheval se balançant sous ses mouvements de tête excités et son nouveau balais acheté récemment à la main.
— J’ai déjà toute l’équipe de faite.
Lucretia fronça instinctivement les sourcils.
— Ben alors pourquoi ils continuent de virevolter partout ?
— Pour les faire chier, répondit-t-il en haussant les épaules.
La jeune fille se retint de faire une remarque particulièrement désobligeante puis reporta son attention sur le terrain.
— McKlen est bon, Fawley aussi.
— Tu lis dans les pensées maintenant ? maugréa-t-il.
— Nop, pas encore du moins. Mais j’ai l’œil moi aussi. Je prends la relève l’année prochaine, il faut que je me prépare déjà.
— Ouais mais en attendant, c’est moi le capitaine.
— Je n’ai jamais dit le contraire frérot. Ah, Victoire a marqué.
— Elle a intérêt. D’ailleurs, cette retenue ? Dobby ne t’a pas trahi ?
— Noooon, comment oserait-il faire ça. Il se frappe dès qu’il fait tomber une fourchette alors le mot trahir ne fait pas parti de son vocabulaire. Mais merci pour la lettre à Père.
— Mouais. C’était pas pour toi mais pour l’honneur de la maison Malefoy.
— Bien sûr, assura-t-elle en lui déposant un baiser sur la joue.
Elle savait tout de même que c’était aussi pour elle qu’il l’avait fait. Certes, elle l’avait un peu cherché. Jeter toutes les affaires d’Avadys dans le lac suffisait pour mériter une punition, mais au fond, qui avait commencé la première ? Déjà, cette valise n’avait pas à se mettre au milieu de son chemin, et ensuite, si Avadys voulait récupérer ses affaires, qu’elle le fasse toute seule.
Elle ne demanda pas pourquoi Evan était absent. Le souvenirs de la veille continuaient de lui laisser un goût âpre dans la bouche. Certes, il était charmant, voire charismatique. Elle pourrait même dire gentil et attentionné si elle était de bonne humeur, mais ça n’était pas suffisamment. Il restait le frère de sa meilleure amie, ou sa pire amie pour mieux s’adapter au contexte. Elle le trouvait parfois immature, désespérant. Son baiser avait été beaucoup trop précipité et elle ne s’était pas sentie prête. Elle ne s’y était pas attendue du tout d’ailleurs.
Lucius ne lisait pas non plus encore dans les pensées, mais il remarqua l’absence de réaction de sa sœur. Un comportement qu’il trouva étrange, surtout venant de celle la plus curieuse de la famille.
— Tu ne demandes pas où il est ?
— Qui ? demanda-t-elle machinalement.
— Ma foi. Devine.
— Ah. Non parce que je m’en fous total. Je suppose qu’il a du te raconter.
— Les grandes lignes oui.
— Les grandes lignes, c’est ça.
— HARTIER, SI T’ES DEVANT LES BUT, C’EST PAS POUR REFAIRE TA MANUCURE !
Lucretia fit un bon d’écart.
— Mes tympans !
— Désolé. ILLS, DESCENDS AVANT DE T’ÉVANOUIR ET TOMBER DE TON BALAIS !
— Nan mais elle exagère là, t’as toujours pas compris ?
— Oh si, ne t’en fais pas.
Victoire obéit sagement et atterrit en face de son capitaine, mimant une asphyxie imminente. En effet, sa face était bien rouge mais à son regard on remarquait son mensonge.
— Je trouverai un autre poursuiveur, dommage. Bon travail quand même.
Son visage se décomposa. Tout à coup, elle eut envie de se mettre à genoux pour le supplier de le pardonner, invoquer sa pitié, lui promettre que la prochaine fois, elle donnerait absolument tout. Sauf qu’elle comprit que ce n’était qu’une blague quand Lucretia pouffa.
— Très drôle Malefoy.
— Réenfourche ton balais ou tu ne trouveras plus ça drôle.
Elle ne tenta pas le Diable et s’empressa d’obéir.
— Eh ben, lâcha Lucretia, je suis contente d’être ta sœur.
— Ça ne te sauveras pas de tous les entraînements intensifs que j’ai prévu de vous faire faire, la prévint-il.
À ces mots, on aurait dit qu’il préparait un plan de torture délicieux pour tous ses joueurs. S’en était presque déstabilisant.
— T’es flippant parfois.
Un rictus volontairement cruel orna son expression concentrée.
— C’est comme ça qu’on avance dans la vie.
— Pour faire peur aux gens ?
— Pour qu’ils dégagent de ton chemin et ne t’emmerdent pas. C’est Père qui m’a enseigné ça.
— Ça m’aurait étonné, marmonna-t-elle pour elle-même.
Soudain, alors que Lucius s’apprêtait à répliquer une quelconque bêtise, Lucretia vit le Cognard se diriger dangereusement dans une direction proche de la leur, mais plus sur la gauche. Tout de même, en le voyant arriver, elle eut l’impression de voir sa vie défiler devant ses yeux. Son corps se baissa par instinct. Quand la balle fut déjà passée, un soupir de soulagement alla pour franchir ses lèvres, mais un cri de douleur la coupa dans son élan.
Elle se retourna, surprise.
Evan était plié en deux, lâchant tous les jurons existants sur cette terre. Sa grimace était telle qu’elle la fit rire.
— Excuse-moi ! s’exclama précipitamment McKlen en descendant de son balais. J’avais cru que t’étais un Gryffondor !
Lucretia n’arriva plus à contenir son fou rire. Mais son excuse n’eut pas le même effet sur l’héritier Rosier.
— PARCE QUE J’AI UNE GUEULE DE GRYFFONDOR PEUT-ÊTRE ?
— Bah non mais t’as un pull rouge, alors ça porte à confusion.
— J’AI PLUS LE DROIT DE METTRE DES PULLS ROUGES MAINTENANT !
— OUAIS BEN MOI MON JOB, C’EST DE DÉGOMMER LES GRYFFONDOR ALORS FAUT PAS S’ÉTONNER QUAND JE VISE UN TRUC ROUGE QUI S’AVANCE SUR NOTRE TERRAIN !
Le "truc rouge" redoubla le fou rire de Lucretia. Tellement elle en avait mal au ventre, elle se tint à son frère pour ne pas tomber. Excellent. Mais vraiment excellent. Si elle pouvait graver ce moment à jamais dans son esprit, elle le ferait. Surtout sa tête. Par Merlin, sa tête était juste la chose la plus hilarante qu’elle ait vu de toute sa vie.
— J’adore mon nouveau batteur, sourit Lucius.
Evan, quant à lui, s’était reçu le Cognard en plein estomac et avait presque envie de vomir. Tous les joueurs de Quidditch avaient atterris, alertés pas les cris. Finalement, l’héritier Malefoy ne put se permettre de laisser son meilleur ami dans cet état et l’aida à se relever. Lucretia, elle, se remettait petit à petit du choc émotionnel et séchait ses larmes d’hilarité.
— Pourquoi t’es venu en pull rouge toi aussi ?
— Non mais tu vas pas t’y mettre toi aussi ! Merde, si je veux mettre des claquettes en forme de pénis pour aller en cours de Métamorphose, je le fais !
Lucretia s’effondra de rire à sa réplique. Les claquettes étaient si bien imaginées dans sa tête que ça en devenait intenable.
— Pull rouge ou pull avec des petits pois dessinés dessus, je m’en fous. Je croyais que le désespoir t’avais cloué au lit.
— Ouais. C’était avant que j’entende Avery l’ouvrir.
L’effet fut immédiat. Lucretia s’arrêta de rire et le fixa avec béatitude, redoutant le pire.
— Comment ça ?
Mais elle n’eut pas besoin d’entendre sa réponse. Dans ses yeux, tout était dit. Déception. Tristesse. Colère. Un gros tas de sentiments négatifs s’amassaient dans ses pupilles trop sombres. Son sourire s’évanouit plus vite que si elle avait été rejointe par les Détraqueurs.
Lucius, quant à lui, attendait la réponse.
— Eh ben quoi ?
— Disons qu’avant hier, ta sœur a apprécié la soupe au potiron.
Il y avait dans sa voix une sorte de venin qui se bloqua en travers de sa gorge. Elle allait le tuer. Lui arracher ses tripes et les lui faire manger. Quel gros connard. Bien sûr, elle le savait déjà avant. Avery était un connard professionnel, mais à ce point, il avait battu tous les records. Et elle qui avait cru une seconde, une seule seconde, qu’il lui avait proposé ça pour se racheter. Pour qui la prendrait-on à présent ? Une traînée ? Non merci, elle n’avait pas envie de rassembler à Avadys.
Lucius perdit toutes ses couleurs et se tourna vers sa sœur d’une manière très lente, comme pour dire "fais gaffe, mon regard actuel est mortel".
— Dis moi que t’as pas fait ça.
— Alors, commença-t-elle en contrôlant sa voix pour ne pas la faire trembler, c’était un mauvais jour, un très mauvais jour et je...
— PARCE QUE C’EST UNE EXCUSE POUR TE TAPPER LE MOINDRE ABRUTI QUI TE PASSES PAR LA MAIN ?
— PARCE QUE T’AS BESOIN D’UNE EXCUSE TOI PEUT-ÊTRE POUR LE FAIRE ?
La mouche qui vola à cet instant précis eut droit à son moment de gloire. Sachant que la moitié des Serpentards étaient présent, la moitié de cette moitié baissa la tête, se mordant la lèvre pour ne pas affirmer qu’en effet, il n’avait besoin d’aucune excuse pour tout se permettre.
— Je t’interdis de...
— De quoi ? le coupa-t-elle. De quoi, vas-y ! Tu crois que je ne le sais pas ? Avec des mangeuses de ragots comme Victoire et Narcissa, tu pensais me maintenir dans l’ignorance ?
Victoire s’apprêta à se défendre contre ce "mangeuse de ragot" dont sa meilleure amie l’avait qualifiée, mais se ravisa au dernier moment. Mieux valait ne pas envenimer la situation plus qu’elle ne l’était déjà.
— Donc dans cette école, continua-t-elle, toujours en hurlant à moitié, quand une fille se tape plusieurs mecs on l’appelle traînée, mais quand un mec le fait, c’est un blasphème de le lui faire reconnaître ? Pire, on le voit comme un dieu de l’amour quand en réalité il ne vaut pas mieux qu’une prostituée ! Alors tu sais quoi Lucius ? La prochaine fois que tu veux me faire un reproche, réfléchis si tu es toi même un exemple à prendre. Et tu te rendras compte que le plus saint de nous deux, ce n’est certainement pas toi.
— Pourquoi tu l’a fait?
La question d’Evan lui brisa le coeur. Il portait ce regard d’enfant blessé, avec son pull rouge trop grand et son bras autour de son ventre. Sa voix avait été si basse entre tous ces hurlements qu’elle eut la sonorité d’une innocence pure.
— Je suis désolée Evan, lâcha-t-elle, mais je ne suis pas le genre de fille avec qui tu serais heureux. Alors abandonne et trouve en une autre.
Il eut envie de lui crier que justement, il n’en voulait pas une autre, que c’était elle qui occupait toutes ses pensées, elle dont il n’arrêtait pas de vanter les qualités tout en ignorant ses défauts ô combien nombreux. Elle qu’il avait choisi d’aimer. En fait non, il n’avait pas choisi, il avait plutôt subi le choix de foutu cœur, mais au final on s’en foutait non ? Le résultat était le même. Cupidon n’avait visé qu’un des deux.
Elle partit avant même d’attendre une réaction externe de sa part. Lucius restait parfaitement immobile, choqué par ses paroles qu’il savait pourtant vraies. Chaque joueur passa à côté de lui et Evan alternativement, déposant leur main sur leur épaule dans un geste d’encouragement. Victoire s’imaginait déjà la réaction de Narcissa et Rabastan quand elle leur raconterait tout ça.
Et elle n’était pas la seule. Car un secret ne reste pas très longtemps gardé dans leur maison, le lendemain, tout le monde fut au courant. Avery fuyait autant que possible Lucretia, celle ci l’attendant dans chaque détour de couloir pour mettre en action sa parfaite vengeance. Avadys ne tarda pas non plus à entendre parler de cette histoire. Étrangement, elle ne se moqua pas trop de Lucius - puisqu’elle avait elle même couché avec lui en deuxième année et chaque regard qu’il lui lançait signifiait clairement que si elle l’ouvrait, son frère ne tarderait pas à être mis au courant - mais pour Lucretia, elle n’y alla pas de main morte. Chaque fois qu’elle la croisait, en cours ou dans un couloir, elle lui lançait des "alors, comment il s’appelle celui d’hier" ou des " on est toujours en activité ?" si bien que Narcissa avait finie par s’interposer, ne supportant pas la méchanceté gratuite envers ses amies (précision importante). Cependant, elle ne savait pas qu’il ne s’agissait que d’une revanche pour ce qu’elle lui avait dit dans les cuisines. Lucretia le savait très bien, et pour cette raison, ne réagissait pas. Elle commençait à regretter le froid posé entre elles. Jamais elles n’avaient été longtemps si fâchées, surtout pour une pierre d’une pas si grande importance que ça. D’ailleurs, les filles se relayaient la garde du trésor, craignant que les garçons - ayant eu connaissance de son existence - ne rentrent par effraction dans leur dortoir pour le leur voler.
La semaine se termina donc avec une Lucretia et un Lucius terriblement fâchés, un Evan complètement déprimé, une Avadys avec des yeux larmoyants au dessus d’oignons cruels, et un Avery craignant chaque instant pour sa vie et l’intégrité de son corps.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top