Chapitre 27 : La plus grande peur
Rogue avait enfin terminé sa retranscription. Après deux mois d’attente, il était temps.
Ils se retrouvèrent tous dans une classe vide, à l’abris des regards des Serpentards indiscrets. Narcissa s’était forcée à venir pour Avadys, mais elle se tint le plus loin possible de Lucius, les bras croisés sur sa poitrine. Ce dernier était lamantablement affalé sur une chaise, le visage pâle et les yeux injectés de sang d’avoir pleuré. Même si Lucretia le soupçonnait le Whisky Pur Feu de donner cet effet.
— J’ai une bonne et mauvaise nouvelle, annonça Severus avec son habituelle voix traînante.
— On a l’habitude de terminer sur de mauvaises choses dans ce groupe, lança Rabastan, dis la bonne.
— La bonne c’est que tous les ingrédients nécessaires à l’élixir de vie sont à notre portée. Tous sauf la pierre philosophale. Mais je... je pense que vous l’avez déjà.
— Pas tes affaires, grogna Evan.
— La mauvaise ? s’enquit Avadys.
— La mauvaise, c’est que la prochaine éclipse est dans trois ans. Et que l’élixir ne se finalise que sous la lumière d’une éclipse.
Si une mouche serait rentrée dans la pièce, elle aurait fait un bruit d’enfer. Tous les regards étaient posés sur le Serpentard, attendant d’entendre le fameux "c’était une blague". Mais non. Severus resta droit, impassible. Finalement, la cadette Rosier lâcha un petit rire.
— Il ne reste plus qu’à préparer mes funérailles.
— Il doit y avoir une autre solution, fit Evan.
La panique se cacha sous le tremblement de sa voix.
— Malheureusement non. J’ai vérifié plusieurs fois ma traduction, mais c’est ça.
— Il y a une autre solution.
— Evan... souffla sa sœur.
— Non !
Il frappa la table avec son poing.
— On a cette pierre, on l’a merde, il doit y avoir une autre recette, une autre manière, quelque chose !
— Il est bien spécifié que l’élixir ne se réalise qu’ainsi. L’élixir de vie n’est pas quelque chose que l’on obtient du jour au lendemain, prononça calmement Severus.
On aurait dit que le sort d’Avadys l’importait peu. Son comportement irrita encore plus Evan, qui était prêt à renverser la table pour laisser s’échapper sa colère.
— On a pas trois ans !
— Je tiendrai, affirma Avadys.
Lucretia sentit son cœur craqueler.
— Ces choses là ne dépendent pas de toi...
— Je tiendrai, répéta-t-elle.
Et que ce passerait-il si elle ne tiendrait pas ? Evan passa une main sur son visage et sortit de la pièce. Lucretia le suivit, inquiète. Dans son état, il était capable de tout. Avadys s’enfonça dans son siège, la mine attristée.
— Tout ça est ma faute.
— Fautive d’être malade ? Tu es sérieuse ?
Rabastan s’était redressé, presque indigné. D’habitude, les états d’âme des autres l’importait peu, mais cette fois ci, il prenait son rôle d’ami à cœur. Avadys baissa la tête.
— Tu peux tout dire, tout faire, Rosier. Mais pas ça. Pas t’excuser.
Victoire posa son regard sur le jeune homme. Une flamme entoura son cœur, et sans pouvoir s’en empêcher, elle sourit. Comme elle était fière de lui. De leur groupe entier. Ils étaient plus unis que jamais malgré les tragédies qui pointaient le bout de leur nez. Cette année, ils étaient devenu un groupe puissant, un groupe qui ferait face à tout ce qui viendrait, au pire ou au meilleure. Rabastan leva la tête dans sa direction. Une douceur singulière emplit ses yeux marrons. Oui, Victoire en était certaine. Ils allaient se serrer les coudes. Traverser cela ensemble. Et en ressortir plus forts.
Severus se sentit de trop et partit. Il avait laissé la traduction sur la table. Avadys s’en empara à contrecœur et l’imita, décidée à retrouver son frère. Il était plus secoué qu’elle, et la cadette Rosier avait besoin d’être à ses côtés. Il avait toujours été là pour elle ; elle serait toujours là pour lui. Aussi longtemps qu’elle le pourrait.
Victoire et Rabastan s’echangèrent un coup d’oeil complice et laissèrent Lucius et Narcissa seuls.
Le silence envahit la pièce. Le blond gardait les yeux rivés sur le sol, comme vidé de toute énergie. Son teint était plus pâle que d’habitude, ses lèvres séchées. Narcissa eut mal de le voir ainsi. Plus le temps passait, et plus elle regrettait les mots qu’elle lui avait dit.
— Je... commença-t-elle, mais les mots s’étranglèrent dans sa gorge.
Qu’allait-elle lui dire ? Qu’elle était profondément désolée ? Qu’elle se sentait bien avec Avery et qu’elle lui en voulait encore de l’avoir frappé ? Où en était-elle avec ses sentiments ? En avait-elle encore ?
— Je veux que tu sois sincère, parla-t-il.
Il ne leva pas la tête. Ses lèvres seules avaient bougé.
— Je le serai.
— Est-ce que tu m’aimes ?
— Lucius...
Cette fois ci, il redressa son menton. Narcissa put contempler les larmes naissantes dans ses pupilles grises. Son être entier se consuma par le regret.
— C’est oui ou non.
— Je ne peux pas... je ne peux pas choisir oui ou non, c’est...
— Donc c’est non.
— Non !
Elle se mordit la lèvre et détourna le regard. Lucius continuait de la regarder aussi fixement qu’il avait regardé le sol quelques minutes auparavant.
— Ces derniers temps, expliqua-t-elle, je n’ai pas eu l’impression d’être en couple. Et je ne parle pas seulement d’après la mort de tes parents, je parle de tout, en général. Il n’y en a que pour Lucretia. Toujours Lucretia.
— C’est faux, murmura-t-il.
— Non, c’est vrai. Mais après tout, comment pourrais-je l’égaler ? J’ai beau porter le nom le plus puissant d’Angleterre, je ne suis rien. Je suis née la dernière. Je resterai la dernière, pour tout. Je ne comprends toujours pas pourquoi je lutte contre ça.
Elle se releva. Les larmes maculaient ses joues. Ses doigts passèrent dessus pour les essuyer. Elle ne se laisserait pas abattre.
— Pour la première fois de ma vie, je ne suis pas passée en second plan pour quelqu’un. Alors oui, Avery a été ingrat envers Lucretia. Mais à moi, il m’a offert tout ce que j’ai toujours recherché. De l’importance.
Lucius aurait voulu dire quelque chose. Des paroles qui auraient pu la retenir, lui redonner le sourire. Des mots digne des plus grands romans d’amour. Mais voilà. Lucius n’était pas un poète. La seule chose romantique qu’il ait faite dans sa vie avait été de lui offrir des fleurs. Le reste, il ne savait pas faire. Alors il la laissa partir, parce qu’il n’avait pas le courage de lui avouer ce qu’il avait sur le cœur. En amour, Lucius Malefoy était un lâche. Mais à force, il avait l’habitude, n’est-ce pas ?
Et que fait un lâche quand il abandonne une bataille ? Pleurer. Se haïr. Maudire son existence. Un sanglot brisa le silence. Lucius était seul. Personne ne l’entendait.
C’était mieux ainsi.
***
— Aujourd'hui, nous allons donc travailler sur les Épouvantards. Je suppose que vous savez déjà tous de quoi il s’agit, aussi nous allons directement passer à la pratique.
Narcissa soupira de lassitude. Les Épouvantards, elle connaissait déjà. Petite, son père l’enfermait avec un dans une pièce pendant plusieurs heures. Cela faisait partie de l’éducation "à la Black". À force, elle avait su contrôler sa peur. Ce n’était pas si difficile que cela, au final.
Tout dépendait de sa peur, bien entendu.
— Formez une queue, s’il vous plaît.
Les tables avaient déjà désertées la salle. Une grande armoire surplombait l’espace, intimidant ceux qui n’avaient jamais vu la créature de leurs propres yeux. Narcissa leva les yeux au ciel quand elle entendit une Gryffondor dire "et s’il nous attaque ?". Un Épouvantard n’attaquait pas. Un Épouvantard hantait.
— Peur, Black ?
— Pas le moins du monde, Lestrange.
Rabastan croisa ses bras sur sa poitrine, la baguette déjà en main. Les septièmes années les avaient rejoins pour ne pas avoir pu réaliser l’activité l’année précédente, pour cause d’une procédure du Ministère sur les Épouvantards. Lucius se tenait à l’autre bout de la pièce, avec Evan. Étonnament, Lucretia ne les avaient pas rejoint.
— Je crois que nous deux, nous sommes les habitués, railla-t-elle.
— Prends garde tout de même. Les peurs changent.
— Pas la mienne.
Il lâcha un petit rire.
— Si tu le dis.
Il se rangea dans la queue. Narcissa, après avoir inspecté les autres élèves, en fit de même. La première était une Serdaigle, effrayée par les hurlements de sa mère. Narcissa voulut savoir son histoire, mais après avoir réussi à changer sa génitrice en livre volant, elle sortit de la pièce en courant.
— Mademoiselle Malefoy ?
Oh, voilà que les choses devenaient intéressantes. Narcissa se déplaça un peu sur le côté pour observer l’Épouvantard de sa meilleure amie. Une fumée noire s’étendit sur le sol, attendant de prendre forme. Lucretia se tenait prête, la baguette pointée sur la créature. Soudain, la fumée s’éleva, et une figure blanche prit forme. Un corps. Une robe d’abord, transparente, puis de longs cheveux blonds, des yeux clos, une bouche droite. Allongée dans un cercueil noir. C’était elle.
Ce dont Lucretia craignait le plus, c’était sa propre mort.
Pourtant, celle ci ne parut pas déstabilisée et prononça le contre sort avec facilité. Le cercueil se transforma en deux enfants qui jouaient dans un pré, riant aux éclats. Narcissa reconnut avec facilité Lucius. Mais elle resta à réfléchir sur la première image de l’animal. On disait que, quand la personne n’avait aucune réelle peur, l’Épouvantard prédisait l’avenir. C’était une théorie non approuvée par le Ministère, et pourtant, Narcissa y croyait. Il n’y avait qu’à voir la facilité avec laquelle Lucretia avait maîtrisé la créature. La mort ne lui faisait pas peur.
— Mademoiselle Rosier ?
Celle ci s’avança et se prépara. Ce qui arriva ensuite fut une première. L’Épouvantard disparut. Narcissa ouvrit la bouche de surprise, regardant de tous les côtés pour voir où il était passé. Peut-être avait elle peur d’un monstre se cachant sous les toits ? Ou de rien ? Non, pas de rien. Avadys vivait dans une peur constante : son père. Lui au moins devait apparaître.
Puis, quand elle reposa son regard sur son amie, elle comprit. Du sang maculait ses mains. Sa chemise, aussi. Son visage. Avadys s’en rendit compte et hurla.
Sa maladie avait surpassé son père.
Evan recula contre le mur, presque aussi effrayé qu’elle. Ses mains ensanglantées avaient lâché sa baguette. Elle s’effondra. Narcissa ne supporta pas cette vue. Avadys ne pouvait rien faire, sa peur avait été si forte que l’Épouvantard s’était directement collé à elle, sans aucune pitié. Aussi, la cadette Black dirigea la pointe de la baguette sur elle et entrouvrit ses lèvres pour prononcer le sort.
Mais aucun son ne sortit.
Avadys n’avait plus de sang sur elle. La créature avait changé de forme.
Et Narcissa connaissait cette forme mieux que personne.
— Bonjour, petite sœur.
Elle aurait dû y être habituée. Combien de fois lui avait-elle fait face, déjà ? Vingt, cinquante, mille fois ? Et pourtant, sa main se mit à trembler. Elle sentit sa poitrine se resserrer, si fort, si fort que respirer devint douloureux.
— Baisse cette baguette.
Non. Non. Non. Ce n’était qu’un Épouvantard. Ce n’était pas elle. Bellatrix n’était pas là. Pas là. Pas là. Pas là.
— BAISSE CETTE BAGUETTE J’AI DIS !
Narcissa éclata en sanglot et lâcha son arme.
— Faible
Oui. Elle était faible. On le lui avait assez répété pour que cela reste dans sa mémoire.
— Pauvre petite créature. Encore à s’apitoyer sur ton sort, au lieu de faire briller le nom Black comme il se doit. Que vas-tu faire, dis-moi ? Demander à ton cher Malefoy de t’aimer, de t’accueillir dans ses bras pour le restant de ses jours ?
Son rire fit naître un nouveau sanglot dans sa poitrine.
— Laisse moi de dire un secret.
Un souffle vint caresser sa joue. Tout ceci était réel. Tout ceci était bien trop réel.
— Personne ne veut de toi.
Une gifle invisible la projeta au sol. Le goût du sang emplit sa bouche. Maîtriser. Il fallait maîtriser sa peur. Bellatrix n’était pas là. Bellatrix ne pouvait pas être là, c’était impossible.
— Tu fais pitié.
— La ferme... grogna-elle.
— Pardon ? J’ai mal entendu. Est-ce que toi tu me dis de la fermer ? Où est le respect que tu dois à ton aîné ? Je te parle, regarde moi quand je te parle. REGARDE-MOI !
Narcissa ferma les yeux et aplatit ses mains sur ses oreilles. Cependant, la voix de sa sœur l’atteignait encore. Elle l’atteindrait toujours. Bellatrix ne cesserait jamais de l’étouffer.
— Tu ne vaux rien et tu n’es rien, Narcissa. L’exception et la déception de la famille. Regarde, même ton nom n’est pas une étoile. Et tes cheveux, que c’est pathétique. Depuis quand les Black sont-ils blonds ?
— Tais-toi, tais-toi, tais-toi...
Un rire aigu s’imisça dans sa tête.
— Tu n’es pas une Black. Tu n’es qu’un déchet. Agis comme tel.
— TAIS-TOI !
— Ridikulus !
Narcissa ne savait pas qui avait lancé le sort, et elle n’en avait rien à faire. Recroquevillée sur elle-même, les mains sur les oreilles, elle ne voulait plus rien entendre. Le rire aigu de sa sœur continuait de résonner dans sa tête. Il ne voulait pas sortir.
Deux mains aggripèrent ses poignets. On la força à libérer ses oreilles.
— Narcissa, je suis là. Tout va bien.
Elle s’abandonna dans les bras de Lucius. Il avait tout vu. Il avait vu combien elle était lâche, comment sa sœur était devenue une de ses plus grandes peurs. Narcissa se méprisait elle même. C’était pathétique. Indigne d’une Black.
Tu n’es qu’un déchet. Agis comme tel.
Cette phrase fit écho dans son esprit. Lucius la releva de force et l’entraîna hors de la salle. Tu n’es qu’un déchet. Agis comme tel. Sa main dans la sienne, il la serrait, fort. Ce contact la rassura. Tu n’es qu’un déchet. Agis comme tel. Elle aurait aimé faire taire son cerveau. Juste une fois.
Il ouvrit la porte d’une salle de classe vide et la fit asseoir sur une chaise. Narcissa obéissait, comme une marionnette à qui on aurait enlevé son âme. Tu n’es qu’un déchet. Agis comme tel.
Qu’il se taise.
— Que te fais Bellatrix ? Pourquoi est-elle ta pire peur ?
Quand elle releva la tête, elle vit l’héritier Malefoy lui faire face, le visage sérieux et les bras croisés sur son torse. Jamais il ne s’était montré aussi inquiet pour elle. Cette simple perspective lui réchauffait le cœur. Peut être n’était-elle pas aussi insignifiante qu’elle ne le pensait.
— Elle ne me fais rien, répondit-elle d’une voix blanche.
— Si elle ne te faisait rien, l’Épouvantards n’aurait pas prit sa forme. Et j’ai comme l’impression que ce n’est pas la première fois que tu l’affrontes.
Elle avait oublié la capacité de Lucius à deviner ce qui ne se disait pas. Narcissa se mordit la lèvre et baissa la tête.
— Je ne sais pas pourquoi l’Épouvantard prends sa forme. Sincèrement, Bellatrix m’aime à sa manière. Jamais elle ne me ferait de mal.
— Elle t’a giflée ?
Narcissa hocha la tête. Le soufflet de l’Épouvantard lui brûlait encore la joue.
— Pour quelle raison ?
— Elle était en colère et je l’ai ennuyée. Mais je... enfin, elle faisait la même chose avec Andry. C’est Bella quoi.
Lucius s’agenouilla face à elle. Le sérieux de ses traits avaient laissé place à une tendresse singulière. Il montrait si rarement ses sentiments. Des garçons du groupe, le plus expressif était Evan. Rabastan et Lucius gardaient leur stoïcité aussi longtemps qu’ils le pouvaient. C’était ce qui se demandait des hommes sang purs, et c’était ce qu’ils faisaient.
— Personne ne devrait lever la main sur toi. Et surtout pas ta sœur.
— Ça se voit que tu ne connais pas ma famille. Les Black aiment faire ce genre de correction.
Un goût amer avait emplit sa bouche au moment où elle avait prononcé ces mots. Il soupira.
— Je sais. Mais tu es grande à présent, ce genre de "correction" ne devrait plus se faire.
Il posa un doigt sous son menton et lui releva légèrement la tête. La rencontre avec ses yeux gris acier la fit frissonner. Elle ne s’en laisserait jamais.
— Je ne laisserai plus personne lever la main sur toi.
Un faible sourire étira ses lèvres. Personne ne lui avait jamais promis de la protéger. Pas de cette manière. Pas d’une manière aussi gentille et douce et attentionnée qu’elle ne méritait pas.
— Et je suis désolé, reprit-il, si tu as pensé que je ne te considérais pas comme ma priorité. L’autre jour, je n’ai pas su te retenir. Je n’ai pas su non plus exprimer mes sentiments, parce que je suis nul avec les mots. Mais le fait que je ne le montre pas ne veut pas dire que je n’en ai pas. Je t’aime, Narcissa. Tu es... (il soupira). Je n’arrive pas à décrire toutes les bonnes choses que tu m’apportes, ni ce que tu représentes pour moi, mais j’espère que tu t’en fais une idée.
Dévoiler ses sentiments de cette manière lui coûtait des efforts, elle le voyait bien. Mais c’était justement cet effort qu’elle appréciait. Elle ne demandait pas qu’il lui récite un poème. Elle voulait juste avoir la certitude de ne pas être un détail pour des personnes qui constituaient son monde.
— Et moi, je suis désolée de t’avoir comparé à Avery. Il n’a rien à voir avec toi. Il n’est même pas drôle.
Un sourire de soulagement éclaira son visage. Narcissa elle même se sentit plus légère.
— Je t’ai fais du mal dans un moment où tu n’en avais pas besoin.
— J’ai pu survivre, la rassura-t-il.
— Cela ne veut pas dire que je ne t’ai pas blessé.
— Du moment que tout redevienne comme avant, je n’en ai rien à faire.
Évidemment qu’elle voulait que tout redevienne comme avant. Ces quelques jours de séparation avaient été un supplice pour elle. Elle avait passé ses nuits à se retourner dans son lit, pensant à ce fameux jour où Lucius avait frappé Avery par pure jalousie. Elle en avait voulu aux deux, mais surtout à elle même pour avoir agis aussi impulsivement. Aussi, elle hocha lentement la tête. Et comme pour appuyer son affirmation, elle avança sa bouche de la sienne et l’embrassa longuement. Ce fut le baiser le plus passionné, peut être le plus désespéré qu’elle n’eut fait. Un baiser capable de guérir toutes les blessures qu’ils s’étaient infligés. Un baiser de paix, symbole de leur amour plus profond que leurs différences. Oui, Narcissa se rappellerait toute sa vie de ce baiser.
Quand elle éloigna son visage, elle dit :
— Je veux que nous passions plus de temps ensemble. Je veux profiter de toi pendant ce qui reste de cette année, passer mes journées à tes côtés.
— Promis. Mais promets moi une chose en retour : que personne ne te laisse jamais plus te faire de mal.
— Promis.
Même si personne ne pouvait vraiment tenir cette promesse.
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