Chapitre 24 : Déclaration de guerre

[Attention, 🍋 dans la première partie]

Les acclamations fusaient à la table Serpentard. Les banderoles étaient encore fièrement levées, heureux de leur victoire sur les Gryffondors. Lucius plus que quiconque avait été félicité, pour sa capacité de diriger et encourager son équipe, et la majorité des points qu’ils avaient gagné grâce à lui. Lucretia n’avait pas eu beaucoup de mal à repérer le Vif d’Or, car Prewett, étant malade, était en train de se moucher quand elle se jeta dans sa direction. Une belle chance de finir une fois de plus premier pour la Coupe des Maisons.

— Regarde les, fit-t-elle remarquer d’un ton railleur, alors qu’elle engloutissait le ragoût. Ils ont tous des têtes de chiens battus.

— Potter me fait de la peine, continua Victoire sur le même ton.

Lucius eut un petit rire moqueur.

— Il fera moins le malin, lui et ses amis.

Après le dîner, ils descendirent dans une Salle Commune en feu, prête pour passer la meilleure soirée de l’année. Pourtant, Lucretia avait envie d’un peu de silence. Après une après midi entière passée sous les cris, un maux de tête menaçait.

— Et si on montait ? Rien que tous les deux, glissa-t-elle dans l’oreille d’Evan.

Celui ci eut un énorme sourire.

— Comme le voudra ma princesse.

Il lui prit la main et la tira dans les escaliers, envieux de passer une nuit à ses côtés. La chambre des garçons était à peu près rangée, un miracle avec deux flemmards comme Rabastan et Lucius. Evan était le plus organisé. Il avait toujours été rigoureux, autant dans ses études que dans la vie. Lui au moins prenait au sérieux sa condition d’héritier...

— J’ai envie de faire quelque chose de spécial, déclara-t-il en refermant la porte derrière lui.

— Ah oui, quoi ?

Ses deux mains se posèrent sur sa taille et se glissèrent sous son tee-shirt. Lucretia frissona. Le bas de son ventre s’envoyait déjà en une nuée de papillons.

— J’ai envie de te prendre sans introduction, lui susurra-t-il à l’oreille.

— Fais ce que tu veux. Je suis tienne.

Et c’était vrai. Il pouvait lui demander absolument tout. Elle lui obéirait. Parce qu’elle aimait ça, parce que cette sensation dépassait toute raison, parce qu’elle voulait tenter quelque chose de nouveau. Il lui retira son tee-shirt et lui baissa son pantalon de Quidditch. Il aurait aimé relever sa jupe à la place, mais bon, la faire se changer maintenant le rendrait impatient. Son corps fut collé au sien ; ses dents lui mordirent le lobe de son oreille et elle gémit.

— Répète ces mots.

— Je suis tienne, souffla-t-elle.

Il la força à plier les genoux. Sa main se posa au milieu de son dos pour la pencher sur le lit. Elle ne résista pas. Son visage finit par être à moitié enfoui dans les draps, et elle entendit le bruit du pantalon tomber au sol. Il lui écarta légèrement les cuisses et la pénétra sans avertissement. Les doigts de la jeune fille s’agrippèrent à la couverture, alors qu’il lui assénait des coups de reins de plus en plus puissants. Son corps suivait le mouvement, mais ses hanches se cognèrent contre le contour du lit. Cette douleur ne lui déplut pas. Un cri sortit de sa bouche. L’orgasme approchait. Les souffles rauques d’Evan se mêlèrent à ses gémissements plaintifs. Le troisième ciel lui apparut devant les yeux. Lucretia plaqua sa bouche contre les draps pour étouffer le son de son exaltation, et Evan s’effondra sur elle, n’ayant pas pu tenir plus longtemps.

Un petit silence passa.

Puis, la tête toujours enfuie dans le tissu, elle lâcha un petit rire.

— C’était... intense, commenta-t-il.

Euphémisme. Elle tourna la tête dans sa direction, le sourire aux lèvres.

— Je crois que j’ai fait mon sport pour deux ans.

Ils éclatèrent tous deux de rire. Il fallait dire qu’ils étaient transpirants. La fatigue après le match n’aidait pas, aussi Evan déclara-t-il qu’il fallait prendre une douche.

— Ensemble, précisa-t-il.

Elle soupira, contente malgré elle.

— On sait tous les deux comment ça va finir.

L’eau chaude coula pendant plus d’une demi heure. Evan en profita pour passer en revue les moindres parcelles du corps de sa petite amie, en partant de sa bouche jusqu’à sa partie intime, qu’il soulagea après une aussi brusque pénétration. Lucretia avait ordre de rester contre le mur, passive, aussi resta-t-elle contre le mur, passive, même si l’envie de faire la même chose avec lui la tiraillait.

— Tu seras bientôt mienne pour de vrai, dit-il alors qu’il passait suavement le savon sur son bras.

— Pourquoi, je ne le suis pas vraiment ? rit-elle.

— Aucun lien ne nous oblige à rester ensemble. Tu peux partir à tout moment.

— Mais je ne le ferai pas, et tu le sais.

— Sache juste que si un jour les choses se passent mal, je ne te retiendrai pas contre ton gré. Pas si nous ne sommes pas encore officiellement unis.

Elle fronça les sourcils. Lui continuait ses gestes, ayant passé cette fois ci à son ventre.

— Qu’est-ce que le mariage change à ça ?

— Tu voudrais partir où ? Quand nous nous marierons, mon Manoir deviendra le tien.

— Mais le Manoir Malefoy resterait ma maison primitive.

— Narcissa l’occupera certainement, et déranger ton frère dans sa tranquillité n’est pas chose qui se fait.

— Ne t’en fais pas pour ça, mes parents ont prévu des occupations différentes de l’espace quand Lucius se mariera. Sa petite sœur ne viendra pas l’embêter.

— Ce que je voulais dire, soupira-t-il, c’est qu’après le mariage, tu seras officiellement mienne. Plus personne ne pourra te toucher. Je serai le seul à pouvoir contempler ton magnifique corps dénudé...

Sur ces mots, il glissa en elle deux doigts sans la prévenir. Elle sursauta puis pencha sa tête en arrière, les paupières closes. Alors qu’il réalisait des vas et viens, ses hanches se mouvaient au même rythme sous un souffle saccadé. Il l’observa avec une certaine satisfaction. Si Lucretia avait un caractère de fer dans la vie de tous les jours, pour le sexe, elle était la plus sensible des jeunes filles. Et Merlin qu’il aimait ça.

— Je ne suis pas sûre que tu attendras le mariage pour ça... laissa-t-elle échapper entre deux respirations.

Sur ce point, elle avait totalement raison.

Quand Rabastan et Lucius rentrèrent se coucher ce soir là, ils trouvèrent les deux amants endormis, Evan enveloppant Lucretia de ses bras. Celle ci portait une chemise à lui, grand heureusement, car les savoir nus sous les draps les auraient rendus mal à l’aise. Lucius les observa avec un goût amer dans la bouche. Voir sa petite sœur dans le lit de son meilleur ami lui faisait bizarre. Surtout quand les souvenirs de ce qu’il avait fait avec elle lui revint. Avant que la honte ne l’envahisse, il détourna la tête, ferma les rideaux de son lit et se coucha.

***

Dès qu’elle se leva, Lucretia sentit que quelque chose n’allait pas. Pas pour se réveiller dans le lit d’Evan, bien au contraire. Elle était consciente de ce qu’elle avait fait la veille et ne regrettait absolument rien. Mais plutôt parce que le concerné n’était pas dans son lit. Ni Lucius. Il était huit heures du matin, un dimanche, et les garçons étaient déjà partis.

En relevant la tête, elle aperçut Rabastan qui l’observait. Il était assis sur le lit, les coudes posés sur les genoux.

— Salut Beauté.

— Hey, croassa-t-elle, puis elle se racla la gorge. Où sont-ils passés ?

Il ne répondit pas. Il détourna même le regard, préférant fixer ses mains plutôt qu’elle. Un détail qui ne fit que renforcer son impression.

— Tu ne dois pas sortir de la chambre. Ordre de Lucius.

Révoltée, elle se redressa en ignorant la boule de cheveux emmêlés qui se dressait au dessus de sa tête.

— Et pourquoi ?

— Crois-moi, tu ne veux pas le savoir.

— Bien sûr que je veux le savoir.

— Je suppose que tu n’obéiras pas de toi même, soupira-t-il en se levant. Les filles ont les clefs. Elles viendront te voir dans peu de temps.

Avant qu’elle n’ait pu faire quoi que ce soit, il sortit de la chambre et ferma à clef. Le coeur battant, elle se leva et se jeta sur la porte, frappant et hurlant à plein poumons de lui rouvrir. Lucretia détestait se retrouver enfermée seule dans une pièce. C’était sa punition quand elle était petite. Aujourd'hui, ne sachant même pas la raison de cette séquestration, elle se sentait asphyxiée. Elle ouvrit les fenêtres pour faire passer un peu d’air, puis revint à la porte pour frapper une nouvelle fois dessus ; mais comme elle s’y attendait, il n’y eut aucune réponse.

Super pour le lendemain d’une nuit enflammée.

Elle se laissa glisser le long du mur et enfouit sa tête dans ses mains. Qu’avait-elle manqué ? Pourquoi son frère lui interdisait de sortir, et pourquoi tous paraissaient de mèche ? L’expression de Rabastan avait été trop sévère pour qu’il ne s’agisse d’une surprise. Il y avait quelque chose d’autre. Quelque chose de plus grave.

Dix minutes plus tard, on déverouilla la porte. Lucretia sauta sur ses pieds. Avadys entra la première, suivie de Victoire. Narcissa brillait par son absence. Elle attendit que la blonde ait refermé la porte derrière elle pour parler.

— Je veux ma baguette.

Evan avait du la poser sur la table de nuit quand il l’avait déshabillée, et il l’avait reprise ce matin. Avadys poussa un long soupir.

— Tu connais déjà la réponse.

Elle paraissait fatiguée. Un poids affaissait ses épaules, elle qui d’habitude se tenait fière, la tête haute. Victoire essayait de tourner la tête pour ne pas qu’elle la voit, mais les traces de larmes furent flagrantes. Elle le sentait mal. Très très mal.

— Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi vous m’enfermez ici ?

— C’est le temps de...

Elle s’arrêta de parler sous le regard noir de Victoire.

— Enfin bref.

— "Enfin bref" non, riposta Lucretia d’une voix trahissant sa panique. Je veux voir Evan.

— Lucre'...

— Je veux voir Evan ! hurla-t-elle.

Puis elle cogna la porte de coup en criant et pleurant son nom, avec l’infime espoir qu’il l’entende de là où il se trouvait. Elle voulait se fondre dans ses bras et l’entendre dire qu’il ne se passait rien. Qu’il n’y avait rien de grave, que tout allait bien se passer. Même si c’étaient des mensonges. Peu importait.

— Arrête ! lui ordonna Avadys en voulant l’éloigner de la porte.

Mais Lucretia la repoussa et continua de la frapper désespérément.

— Faut aller le chercher, entendit-elle dire, elle est en train de péter un câble.

— Et lui dire ?

— Après.

Dire quoi ? Elle voulait savoir, et peut être que si elle suppliait Evan de le lui dire, il céderait. Peut être.

— Ça suffit, siffla Avadys en la prenant par la taille pour permettre à Victoire de sortir sans se recevoir un coup.

Lucretia se débarrassa de l’emprise de sa meilleure amie et resta pantelante devant la porte, prête à se glisser à travers l’ouverture des que celle ci s’ouvrirait. Elle devenait folle ainsi enfermée. Avadys ne lâcherait rien, elle la connaissait assez bien. Mais Evan...

Deux minutes plus tard, elle entendit le bruit du verrou. Aussitôt, elle se précipita vers l’ouverture mais se cogna avec un corps. Evan lui prit chaque bras et s’engouffra avec elle dans la chambre, lui ôtant tout chance de pouvoir sortir.

— Dis moi ce qui se passe, plaida-t-elle en tremblant.

Il avait les yeux injectés de sang. Il devait lui dire quelque chose. Énoncer un indice, peu importe, ils n’avaient aucun droit de la laisser dans l’ignorance, aucun. Ses yeux se fermèrent l’instant de quelques secondes. Ses doigts étaient toujours enroulés autour de ses bras, la tenant près de lui, mais pas assez pour qu’elle puisse sentir son corps contre elle.

— Evan, même pas t’y penses, menaça Avadys. Lucius a insisté.

— Rends-toi à l’évidence, grinça-t-il. Dans son état il ne va pas pouvoir.

— Lucius ? Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

— Lucius va bien, la rassura-t-il. C’est... c’est à propos de tes parents.

Son cœur oublia de battre. Ses parents ?

— Ils ont été tués.

***

La nouvelle s’était répandue rapidement à Poudlard. Les journaux furent distribués des les premières heures du matin. On chuchotait, on s’inquiétait. Même les professeurs eurent des réactions similaires. Les gros titres résumaient parfaitement la situation : LA DÉCLARATION DE GUERRE ENTRE NÉS MOLDUS ET SANG PURS A ÉTÉ LANCÉE.

Puis, en dessous : MEUTRE DANS LE MANOIR MALEFOY

L’article en fit sourire certains, d’autres s’en trouvèrent terrorisés. Le peu de Serpentards présents dans la Grande Salle se dévisageaient gravement. Tous les sang purs de l’élite étaient restés dans la Salle Commune. On ne sut comment réagirent les deux élèves concernés.

Tard dans la soirée, dans les alentours de 23 heures, le Wiltshire connut son plus grand épisode sanglant depuis Grindelwald. Un groupe de révolutionnaires nés moldus appartenant à la Libération s’est infiltré dans le Manoir Malefoy par les sous terrains, déjouant ainsi les protections magiques de la demeure. Surpris dans son sommeil, Abraxas Malefoy n’a pas eu le temps de se défendre ; le premier coup de couteau a été planté. Après avoir violé sa femme et l’avoir tuée de la même manière, les meurtriers hont hissé leur corps à l’entrée du manoir afin de les pendre. Le message a été clair : pour deux sang purs d’une si haute classe, la pendaison est un outrage, une manière moldue de mourir, et se référant également à la chasse aux sorcières qui a eu lieu à Salem au 17 ème siècle et a touché plusieurs familles de sorciers. Mais alors, quelle opinion avoir face à ce drame ?

Vous Savez Qui a déjà privé de nombreuses familles de leurs êtres chers, sans aucune raison valable. Ses Mangemorts commencent dorénavant à attaquer plus souvent, et leur cercle s’élargit à mesure que les jours passent. La Libération serait-elle différente ? "Les deux sont considérés comme terroristes", explique Laurance, ministre Magique de la Justice, "mais leurs causes sont totalement différentes. Et on peut dire que la Libération est née des horreurs commises par les Mangemorts". Si beaucoup affirment que ce meurtre n’était qu’une affaire de vengeance, d’autres voient cela comme le début d’un cercle vicieux. Asgard Nott, Ministre de l’Intérieur, affirme : "Les Malefoy font partis des plus importants parmi la communauté sang purs. Touchez à leur vie, et la poignée des familles les plus puissantes d’Angleterre qui se retourneront contre vous. La Libération a été bête et lâche : on n’assassine pas un homme dans son sommeil, on ne viole pas sa femme ensuite, et on ne les pends pas devant leur propre manoir, c’est une question de respect, non de vengeance ; un sujet concernant l’honneur, et non la justice". À seulement dix sept ans, et encore scolarisé à Poudlard, Lucius Malefoy devra accomplir son devoir d’héritier. Par peur d’une mauvaise influence de la part de Vous Savez Qui, le Ministère a chargé Cygnus Black, patriarche de la maison Black et fidèle au Ministère, de prendre sous tutelle le jeune chef de famille et sa sœur, Lucretia Malefoy.
Mais la vengeance ne serait-elle pas le chemin qu’aspirerait tout enfant dont ses parents seraient sauvagement assassinés ? Un cercle vicieueux qui revient et n’est pas prêt de s’arrêter, pas après cette déclaration pour la guerre entre les nés moldus et les sang purs.

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