Chapitre 16 : Action ou vérité ?
— Avadys, ouvre cette porte.
Lucretia tambourina comme une folle sur le bois, et ses coups se répercutèrent entre les deux murs du couloirs. Evan, appuyé contre le mur, soupira.
— Tu veux toujours pas ?
— Non, laisse-moi faire. Elle va ouvrir.
— Je t’en pris. Si tu veux perdre deux heures de ta vie, c’est le bon moment.
Lucretia leva les yeux au ciel et recommença son vacarme. Toujours aucune réponse.
— Ok, capitula-t-elle. Fais-le.
Il lui adressa un sourire vainqueur puis l’embrassa sur la bouche avant de sortir sa baguette magique. Avec une seule incantation, il parvint à déverrouiller la serrure.
L’intérieur était sombre, et pour cause : les fenêtres étaient calfeutrées de ses lourds rideaux. Une odeur de renfermé flottait un peu partout dans la pièce, et les yeux de Lucretia durent s’habituer à l’obscurité pour discerner une forme sous la masse de couettes qui s’amassaient sur le lit.
— Avadys, tu vas devoir préparer tes affaires. On part pour l’Irlande demain matin.
Aucune réponse. Lucretia se demanda un instant si elle n’était pas morte. Evan alla vérifier pour elle. Il s’assit sur le rebord du lit et tira les draps. Un grognement perça alors le silence. La jeune fille sourit. Elle était bien vivante.
— Partez sans moi, grommela-t-elle.
— Tu peux toujours rêver.
Elle sortit sa malette de l’armoire avec la ferme intention de la remplir, tandis qu’Evan permettait à la lumière du jour d’entrer à nouveau. Avadys marmonna quelques jurons et se recouvrit de ses draps. Son frère l’observa, dépité.
— Comment on fait pour la sortir de là ?
Soudain, Lucretia se souvint du jour où Victoire avait réveillé Narcissa avec la magie. Plus tard, elle lui avait enseigné le sortilège, mais elle ne s’en était jamais servi.
— J’ai ma petite idée.
Elle sortit sa baguette. Quelques secondes plus tard, les couvertures se mirent à prendre vie, et Avadys hurla sous les coups. Evan retint un fou rire. Cette technique était la meilleure de tous les temps.
Avadys sortit de son lit en maudissant sa meilleure amie. Ce fut à ce moment précis que Lucretia se rendit compte de sa maigreur.
— Depuis combien de temps tu es restée dans cette chambre ?
La cadette Rosier la fixa avec une lueur de désespoir dans les yeux. Son tee-shirt trop grand lui tombait au dessus des genoux, et faisait sac sur son corps frêle. Soudain, elle laissa échapper un sanglot et se mit à pleurer. Alarmé, Evan la prit dans ses bras. La situation était pire que ce qu’elle ne s’était imaginé.
— Avadys, combien de temps ? répéta-t-elle, imperturbable.
— Depuis le premier soir des vacances, l’informa Evan à sa place. Je pensais juste qu’elle passait de temps en temps à la cuisine.
La jeune fille ne s’arrêtait plus. Son corps tremblait sous les larmes. Evan ne faisait que l’encourager à se laisser aller, il était beaucoup trop gentil avec elle. Avadys avait besoin qu’on lui crit dessus. Elle avait besoin qu’on lui rappelle quel prix avait la vie. Trop de personnes mouraient dans ce monde pour qu’elle se permette de gaspiller son temps à pleurer sur son sort.
— Ça suffit.
Elle lui empoigna le bras et l’écarta de son frère. Ce dernier lui jeta un regard noir, mais la laissa faire. Lucretia la traîna jusqu’à la salle de bain, où elle lui ordonna de se déshabiller tandis qu’elle faisait couler de l’eau chaude. Tremblante, Avadys obéit, non sans difficulté.
Lucretia ne s’attarda pas sur la vue du corps nue de son amie. Elle s’empressa de la faire rentrer dans l’eau, et se mit à lui laver les cheveux, lui ordonnant de frotter son corps avec le savon. Assise sur le rebord de la baignoire, elle avait l’impression d’être une mère en train de laver son enfant.
Après le rinçage, elle l’envellopa avec une grande serviette. Avadys continuait de trembler, mais cette fois ci de froid. C’était déjà ça. Lucretia sortit de la pièce et revint avec une robe faite de dentelle noire, ornée d’une ceinture dorée à la taille et d’un nœud jaune autour du cou.
— Tu as cinq minutes pour t’habiller. Pas une de plus.
De retour dans la chambre, elle lâcha un soupir d’épuisement. Evan était assis sur le lit et la dévisageait.
— Tu es dure avec elle.
— Je ne suis pas dure, c’est soit ça, soit elle continue de désespérer dans son lit.
— Tu aurais pu le faire avec un peu plus de douceur.
— Evan, c’est toi qui est trop sentimental. Parfois, il faut savoir prendre les choses en main. Si elle n’est pas capable de le faire elle-même, c’est quelqu'un d’autre qui doit le faire pour elle. Prépare sa valise, je vais chercher à manger.
Quand elle revint, un plateau de fruits dans une main, une assiette de cookies dans l’autre, la valise était déjà faite, et Evan brossait les cheveux de sa sœur, tout en s’appliquant pour ne pas lui faire de mal. Elle fut surprise par son habileté à tenir le peigne. Lucius l’aurait déjà emmêlé à ses cheveux depuis longtemps. Mais Avadys et Evan n’avaient plus de mère, et ce n’était pas leur père qui allait s’occuper de la cadette. Evan avait du apprendre à s’occuper d’elle. Cette pensée lui provoqua un pincement au cœur. On avait beau penser que les familles sang pur étaient les plus chanceuses, c’était loin d’être le cas.
— Tu y arrives ?
— Je m’en sors, répondit-t-il, concentré sur sa tâche. Ça fait juste longtemps que je ne l’ai pas fait.
— Le jour où on aura des enfants, je te laisserai le soin de les peigner, rit-elle.
Evan releva la tête dans sa direction, les yeux remplis d’espoir.
— Avant, tu disais que tu ne voulais pas avoir d’enfants.
— Avant, je rejetais toute idée de mariage. Maintenant je ne pense qu’à ça.
Lucretia crut un instant qu’il allait se mettre à pleurer de joie.
— C’est vrai ?
— Épargnez-moi vos scènes émotionnelles, râla Avadys.
La jeune fille observa avec fierté son œuvre. Sa meilleure amie était bel et bien de retour. Lucretia sourit.
— Tu comprendras quand tu tomberas amoureuse.
***
— Dieu merci, tu n’as pas apporté ton chat, dit Narcissa avec soulagement.
— Je ne le trouvais pas, maugréa Avadys.
Ils se trouvaient tous dans le salon des Rosier, leurs valises en main. La cheminée du Manoir menait directement à la maison en Irlande, et Armand Rosier leur avait confié la poudre le Cheminette avant de s’enfermer dans son bureau. Rien que se trouver dans la même pièce que lui suffisait à Avadys pour perdre toute confiance en elle. Elle se mettait alors à baisser la tête et laisser le temps filer, avec pour seul objectif attendre qu’il sorte. Son comportement n’avait échappé à aucun d’entre eux. Se rendait-il compte à quel point il faisait du mal à sa propre fille ?
Rabastan, assis sur l’accoudoir d’un fauteuil, la fixait depuis pas mal de temps déjà, sourcils froncés.
— T’as pas maigri toi ?
Avadys détourna le regard, faisant mine de s’intéresser à sa valise.
— Laisse tomber, lui intima Lucretia.
Sans même lui dire, il comprit qu’elle lui expliquerait plus tard.
Avadys avait encore beaucoup de mal à se nourrir correctement. La veille, elle n’avait mangé qu’un biscuit, et but une tasse de thé. Lucretia comprenait qu’après plusieurs jours passés sans manger, avaler tout ce qui lui passait sous la main était dangereux, mais elle avait juste peur qu’elle se contente d’une petite portion chaque jour. Ce n’était pas comme cela qu’elle allait reprendre du poids.
Evan répéta une dernière fois les indications, puis il fut le premier à disparaître sous la poudre verte. Les uns après les autres, ils l’imitèrent, transportant leurs bagages par la même occasion.
Victoire attrapa le bras de Lucretia au moment où celle ci s’apprêtait à s’avancer sous la cheminée. Ils ne restait plus qu’elles dans l’immense salon de Rosiers.
— La pierre est dans ma valise, l’informa-t-elle. Je ne voulais pas la laisser seule chez moi.
— Bien. On la mettra dans un lieu sûr une fois arrivés.
— Euh, Lucretia ?
— Oui ?
— Comment ça se passera ? Quand viendra le moment de la remettre. Comment est-ce que je pourrais la donner convenablement au Seigneur des Ténèbres ?
Lucretia posa une main sur son épaule.
— On s’occupera de ça plus tard. Profite de Noël. La pierre, ce sera pour après.
Victoire hocha la tête, la gorge nouée. Quand Lucretia disparut, elle s’empara à son tour de la poudre et les flammes vertes l’avalèrent.
Elle ne se rendit pas compte qu’Armand Rosier avait tout entendu.
***
La maison supposée être "de campagne" était en fait aussi grande que le Manoir familial. Chacun avait choisi une chambre à l’étage ; les débats avaient été nombreux à ce propos. Rabastan affirmait que garçons et filles devaient dormir séparés, Lucretia avait rétorqué qu’ils n’étaient plus au Moyen-Âge, Victoire avait dit qu’il disait cela parce qu’il était jaloux et que, s’il voulait, elle pouvait dormir avec lui, puis quand il refusa, elle monta les escaliers dans un silence glacial. Finalement, ils optèrent pour le raisonnement le plus logique. Les couples ensemble, et les autres à leur bon vouloir.
Et au Diable l’avis de Rabastan.
C’était la première fois que Lucretia dormait avec un autre garçon que son frère. Et c’était... bizarre. De l’autre côté du mur, Narcissa était encore plus pétrifiée. C’était la première fois qu’elle dormait avec un garçon tout court. Lucius, en train de choisir sa tenue pour la soirée (on était le jour de Noël, ne l’oublions pas, et même les elfes de maison avaient commencé à préparer le repas), le remarqua. Gêné, il dit :
— Si tu veux, je dors sur le canapé.
Il désigna du menton le sofa, posé juste en face du lit. Narcissa secoua la tête.
— Non. C’est bon.
— Enfin, c’est pas comme si on avait pas déjà couché ensemble...
— C’est bon je te dis.
Il sourit devant la rougeur qui s’étendait sur ses joues. Il ne se lasserait jamais de cette fille.
Le reste de la journée consista à décorer la maison, visiter les lieux et s’enquiquiner mutuellement. Entre deux ordres de la part de Lucretia pour que tout aille plus vite et qu’ils puissent enfin profiter du séjour, il y eut une bataille de boules du sapin. Mine de rien, elles faisaient mal quand elles atterrissaient sur le visage, ou même sur le corps, mais cela n’empêcha pas les garçons d’attaquer sans pitié les filles. Même Lucretia céda à la tentation. L’hilarité devint générale quand Victoire glissa sur une boule au sol et atterrit sur les fesses, avec un air de "que s’est-il passé ?" sur le visage.
Le repas du midi fut oublié. À la place, ils s’alimentèrent de sucreries en tout genre que leurs parents leur avait donné. Éléonore Malefoy et Druella Black avaient été celles qui avaient envoyé le plus de chocolat. Tout le monde se servit, excepté Avadys, qui observait les aliments comme s’ils allaient se jeter sur elle pour la dévorer.
La soirée de Noël fut la meilleure de toute leur vie. C’était la première fois qu’ils le fêtaient entre amis, et ils avaient bien l’intention de recommencer l’année d’après. Le repas des elfes de maison était passable ; ce n’était pas non plus de la haute gastronomie, mais pour ce qu’ils en avaient fait, c’était parfait. Pour rajouter un peu plus d’originalité, Rabastan avait en effet mis la sauce du chapon sur le pudding, puis arrosé tout cela de gousses d’ail. Quand il avait affirmé que ce n’était pas si mauvais que ça, tout le monde s’y était mis. Narcissa s’était précipitée vers les toilettes pour vomir, Lucretia avait bu dix flûtes de champagne pour faire passer le goût et Victoire en avait fait une bouillie marron, allez savoir pourquoi. Les garçons, eux, se contentaient de manger.
Seule Avadys ne prenait pas part à leurs délires. Ses pensées dérivaient loin de l’ambiance joyeuse, dans une partie sombre de son esprit qui ne faisait que l’attirer. Plus elle s’efforçait de sourire, de prétendre qu’elle allait bien, et plus elle était fatiguée. Depuis qu’elle avait entendu son père dire "je prendrai le premier venu", toute promesse d’avenir s’était envolé. C’était comme si, face à elle, se trouvait un énorme gouffre. Comment rire quand on avait l’impression de s’y précipiter à grand pas ?
Elle aurait tout donné pour que Luisa soit présente. La Serdaigle aurait su trouver les mots justes pour lui redonner espoir.
— Et si on jouait à action ou vérité ? proposa alors Lucretia, qui, après dix coupes de champagne, se sentait d’excellente humeur.
Tous furent d’accord. Avadys soupira. La soirée n'était pas prête de se terminer.
— Je commence, dans ce cas. Victoire, action ou vérité ?
— Vérité.
— Es-tu amoureuse de quelqu’un ?
C’était fou comme, dans ce jeu, tout était question d’amour. Et après, on s’étonnait que ça finissait mal.
— Oui, affirma-t-elle.
— De qui ?
— Je ne réponds qu’à une question.
— Victoire a raison, intervint Evan. On ne pose qu’une question à la fois.
Lucretia croisa ses bras sur sa poitrine et se mit à bouder comme une enfant. Ok, elle avait peut être un peu forcé sur la boisson.
— Lucius, fit à son tour Victoire, action ou vérité ?
— Action.
— L’homme d’action en maaaaaarche ! s’exclama alors Rabastan.
— Qu’est-ce qu’il est con celui-là, maugréa Avadys.
À l’évidence, lui aussi avait abusé sur le champagne.
— Embrasse Lucretia.
— Quoi ? Non mais ça va pas non ? C’est ma sœur !
— Justement, si je dis "embrasse Narcissa", ce serait trop facile, et si je dis "embrasse Avadys", Narcissa deviendrait jalouse. Comme c’est ta sœur, c’est pas facile, et personne n’est jaloux.
Narcissa buvait tranquillement son verre de vin, et hocha la tête. Avadys ne savait pas ce qu’elle faisait dans cette bande d’idiots arrosés.
Lucretia, agacée par la lente réactivité de son frère, se leva et s’approcha, se tenant quand même à la table, comme si le monde était en mouvement. Ses deux mains encadrèrent son visage, et Lucius, encore assis, du relever le menton.
— On est pas obligé, tu sais, murmura-t-il.
Elle le fit taire en scellant leurs lèvres. Evan grimaça, et Narcissa détourna le regard. Victoire et Rabastan furent les seuls à applaudir.
— C’est dégueulasse, commenta Avadys.
— On t’emmerde, lui répondit Lucretia en se rassayant sur son siège.
En temps normal, elle se serait fâchée, mais elle dut prendre en compte le fait que sa meilleure amie était bourrée. Prenant son mal en patience, elle s’enfonça dans son fauteuil en espérant pouvoir disparaître dedans.
— Avadys, fit alors Lucius, action ou vérité.
Il le faisait exprès. C’était obligé. Rien que pour l’emmerder.
— Action, marmonna-t-elle.
Elle n’aurait pas à répondre à une de ses questions débiles. En même temps, elle redoutait le défi.
— Tu dois finir la bouteille de vin qu’il y a sur la table.
Si ce n’était que ça. Il restait tout de même plus moins la moitié (Narcissa s’était chargée de la boire), mais cela ne l’empêcha pas de porter la bouteille à ses lèvres et prendre de grosses gorgées. Les autres se mirent à l’encourager en frappant la table avec leurs mains. L’alcool brûlait sa gorge, et Avadys le sentit enflammer son estomac vide. Peu importait. C’était ce qu’elle avait besoin.
En moins de cinq minutes, elle finit la bouteille.
— Rabastan, désigna-t-elle en s’essuyant la bouche avec le revers de la main. Action ou vérité ?
— Action.
— Déshabille Victoire.
Ça partait vraiment en couilles, et elle le savait, mais qu’importait. N’était-ce pas Noël ?
Au début, aucun des deux n’osa bouger, puis Victoire se leva et lui tourna le dos. Rabastan mouilla ses lèvres. Il se décida enfin à se lever puis, lentement, très lentement, descendit la fermeture éclair de sa robe. Tous regardaient la scène moitié souriants, moitié avec une tête de "qu’est-il en train de se passer ? " mais cela semblait amuser les concernés. Le tissu tomba tragiquement au sol, et Victoire se retrouva en sous vêtement. Elle se retourna pour lui faire face. Leurs yeux se rencontrèrent. Victoire ne sut ce qui se passa à ce moment là, mais ce dont elle était sûr, c’est qu’elle le voulait. Lui. Tout entier.
— Victoire, fit-il d’une voix sensuel.
Son prénom prononcé par lui avait un tout autre sens.
— Action ou vérité ?
— Action, souffla-t-elle.
Il eut un petit sourire. Tout le monde retint son souffle.
— Couche avec moi.
So intense.
En moins d’une seconde, ils s’embrassaient déjà, sous les yeux de tous leurs amis. Il en fallut peu avant que Rabastan ne baisse son pantalon, geste qui fit détourner le regard de Narcissa. Avadys eut un ricanement, puis elle se rendit compte que Lucretia, Lucius et Evan étaient littéralement happés par la scène. Ok. Tout allait bien. Rien n’était bizarre, c’était la normalité même.
[Début du passage fortement déconseillé pour les moins de 14 ans]
Les gémissements de Victoire s’élevèrent au-dessus de la table. Avadys trouvait cela carrément malsain de les regarder faire, mais elle-même se surprit à ne pas pouvoir décrocher son regard des deux Serpentards. Par la barbe de Merlin, comment trouvaient-ils le courage de le faire devant tout le monde ? Il fallait vraiment être barge.
Victoire était assise sur la table, la culotte descendue aux cuisses, tandis que Rabastan lui assénait des coups de reins, dans un deuxième monde. Leur cirque continua pendant plusieurs longues minutes. Et ils étaient tous là, comme des idiots, à les regarder coucher ensemble, comme si c’était la chose la plus normale à faire.
[Fin du passage fortement déconseillé pour les moins de 14 ans]
Avadys remarqua l’absence de Narcissa. Cette dernière était partie plus discrètement qu’une souris. Dans un soupir, elle quitta elle aussi la pièce, ayant décidé qu’elle en avait vu assez. Elle chercha la jeune fille un peu partout dans la maison, l’appelant par son prénom toutes les cinq secondes. Finalement, elle la trouva dans sa chambre, les genoux repliés contre sa poitrine et ses bras les enserrant fermement. Ses yeux étaient perdus dans le vide. À la lumière de la lune, elle remarqua que ses joues étaient mouillées.
Avadys s’assit à côté d’elle, sans rien dire, et adopta la même position. Un étrange silence prit place. Dieu merci, on n’entendait pas les deux fous qui se mettaient en l’air dans la salle à manger.
— Tu crois que c’est moi qui suis trop sensible ? fit-elle au bout d’un moment.
— C’est plutôt eux qui sont cinglés.
Elle renifla et essuya ses joues avec véhémence, comme si elle détestait pleurer.
— J’ai l’impression que... que Lucius a apprécié embrasser Lucretia. Mais vraiment. Ça s’est vu. Puis après il... il les regarde faire ça, et moi j’ai juste l’impression d’être une fille ennuyeuse et naï...
— Non. Arrête. Lucius t’aime pour qui tu es. Tu es sensible, et il le sait. C’est juste un mec. Les mecs aiment tous les trucs qui s’apparentent au cul.
— Euh, je te rappelle que Lucretia est toujours en bas.
— Oui, mais Lucretia est un cas à part.
— Victoire aussi apparemment, marmonna la blonde.
C’était indéniable.
— Eh, fit Avadys,
— Quoi ?
— Arrête de toujours penser que tu es inférieure aux autres. Trop ennuyante ou je ne sais quelle autre connerie. Tu es qui tu es. Et puis, chez les Black, je doute qu’on vous habitue à ce genre de scènes. Juste arrête.
— On fait un pacte, dans ce cas ?
La brune fronça les sourcils. Narcissa s’expliqua.
— J’arrête de penser que je vaux moins que les autres, et tu te remets à manger.
Elle ne s’était pas attendue à ça. Son regard se mit à vouloir se poser partout, sauf sur elle.
— Ok, souffla-t-elle.
Narcissa lui tendit son petit doigt. Ça lui rappelait les promesses puérilles qu’elle faisait avec son frère, quand ils étaient encore petits. Elle tendit le siens, et leurs deux membres s’emboîtèrent l’un dans l’autre, plus solides que jamais.
OK, je sais, c’était hyper chelou, à l’origine c’était pas du tout prévu, mais je me suis laissée entraîner par mes fantasmes et... ça a donné ça. J’espère quand même que ça vous a pas choqué, et que ça vous a quand même plu (avouez... ça vous a plu).
Anyway, j’espère être capable d’écrire le chapitre suivant avec un peu plus de normalité. Serpentard dans l’âme, que voulez vous que j’y fasse.
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