𝒞𝑜𝓂𝓅𝓁𝒾𝒸𝑒𝓈 𝒸𝑜𝓂𝓅𝓁𝑒𝓍𝑒𝓈
DrEaM gLoW
Je te vois en rêve, sérieusement ?
Purée mais sors de ma tête
Dégage, va-t-en, ou crève
Vraiment
Jusqu'au bout tu me les pètes
***
Alisha Kaspov et Oliver Jones formaient un jeune et joli couple épanoui dans une jolie petite ville. Ils habitaient ensembles dans une maisonnette, au sein d'un quartier plutôt calme.
Par une chaude après-midi d'été, Alisha s'afférait dans le jardin. Elle avait à la main une pelle et creusait un trou dans le sol. Elle creusait profond, très profond. Oliver la rejoignit bientôt en poussant une brouette et lui tendit une bouteille d'eau à bout de bras. Puis il prit lui aussi une pelle et ramassa la terre qu'il mit dans la brouette.
Alisha but pendant ce temps à grosses gorgées rafraîchissantes. Les oiseaux pépiaient gaiement dans les arbres, le soleil se couchait doucement sur l'horizon.
Une fois la brouette pleine, Oliver partit jeter la terre un peu plus loin. Alisha se retroussa les manches et reprit sa tâche. Elle voulait creuser plus large, sinon ça n'allait jamais rentrer.
Mais qu'est-ce qui n'allait pas rentrer, au juste ?
- Tu as fini ? Demanda Oliver. On peut l'enterrer ?
- Oui, c'est bon je pense.
Oliver était revenu, mais cette fois-ci la brouette n'était pas vide. Il y avait un corps dedans.
Un cadavre.
Alisha se pencha dessus. Elle connaissait cette personne. C'était Julie Gaultier, la première de la classe et la chouchou des professeurs.
Oliver saisit Julie par les bras tandis qu'Alisha la prit par les chevilles. Le corps inerte était lourd. Tous les deux le jetèrent dans le trou sans plus de cérémonie et se saisirent à nouveau de leurs pelles.
Alisha et Oliver cachaient un corps ensembles dans le plus grand des calmes. Oui, vous avez bien lu correctement.
Un pelletée de terre, deux pelletées de terre... Le cadavre était peu à peu recouvert et disparaissait. Alisha releva la tête vers son camarade. Qu'il était beau pendant l'effort, les manches retroussées et les cheveux décoiffés et tous collants de transpiration sur son front.
Le garçon vit qu'elle le regardait et lui sourit, ce qui le rendit plus beau encore.
- J'aime les pizzas, dit-il en la regardant droit dans les yeux.
- Moi aussi j'aime les pizzas, répondit-elle.
Le fait que cela soit réciproque rendit le garçon si heureux qu'il fit une roulade arrière dans l'herbe. Alisha sourit. Elle aimait vraiment les pizzas.
- Eh ! Dites donc ! Vous avez oublié d'enterrer mon pied gauche ! Se plaignit Julie, ensevelie sous la terre.
Son bras émergeait du sol et pointait son pied d'un mouvement courroucé.
- Oh oui, sorry, s'excusa Oliver.
Alisha se renfrogna.
- Eh la morte, ne parle pas à ma pizza ou j'te ressuscite avant de te brûler à l'essence.
Julie sortit la tête de la terre.
- Ah ouais ? Essaie un peu pour voir sale-
Mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Oliver lui avait déjà mis un majestueux coup de pelle derrière le crâne.
- Tu es la seule vraie pizza pour moi, Alisha. Cette chose n'est qu'une pizza à l'ananas à mes yeux.
Rassurée par ces paroles, la jeune fille jeta sa pelle sur Julie comme un javelot et sauta dans les bras d'Oliver. Elle le serra de toutes ses forces jusqu'à...
Jusqu'à ce que son réveil sonne.
Elle se réveilla brutalement et remarqua qu'elle était en train de serrer son traversin contre sa poitrine. Choquée, elle sursauta et chuta du lit.
- Putain de shit... Qu'est-ce que c'est que ce bordel...?
***
Plus tard, au lycée, la classe de Terminale 7 était en cours de philosophie.
- Qu'est-ce que la confiance ? Énonça la professeure. Pour aujourd'hui vous formeraient des groupes de trois et vous réfléchirez aux différentes définitions du mot "confiance". Je veux une copie rendue à la fin de l'heure.
Alisha ne savait pas vraiment le comment du pourquoi, mais elle s'était retrouvée en groupe avec Oliver Jones et Julie Gaultier.
- La confiance, c'est quand on est confiant, dit Julie. Quand on sait exactement ce qu'on vaut et qu'on avance dans la vie la tête haute.
- C'est quoi cette définition pourrie et pas du tout complète ? Marmonna Alisha.
Elle savait qu'ils n'auraient pas besoin de faire du bon travail pour avoir une bonne note, vu que Julie était dans leur groupe. Cependant, Alisha chérissait trop la philosophie pour rendre un travail bâclé et puéril.
Julie ne semblait pas avoir entendu la remarque de la jeune fille. Elle commençait déjà à faire son brouillon, toute guillerette. Mais Oliver, lui, avait très bien compris ce qu'elle voulait dire, et il était d'accord.
- Euh, Julie. Tu ne crois pas que cette définition est un peu bancale ?
- Comment ça ?
- Bah... On peut faire mieux je pense.
La blonde semblait surprise, presque blessée qu'on ne fasse pas "confiance" en ses capacités, justement.
- Eh ben vas-y Jones, si tu penses faire mieux, dit-elle en faisant une moue de canard constipé.
Alisha avait envie de lui donner un coup de pelle, bizarrement. Cette fille méritait clairement une fracture de l'os occipital.
Oliver se redressa, acceptant le défi.
- Au sens strict du terme, la confiance renvoie à l'idée qu'on peut se fier à quelqu'un ou à quelque chose. Le verbe confier vient du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ». Cela signifie donc qu'on remet quelque chose de précieux à quelqu'un, en se fiant à lui et en s'abandonnant à sa bienveillance et à sa bonne foi.
- C'est exactement ce que je voulais dire, le coupa Julie.
Alisha leva la tête vers la jeune fille et lui servit un regard aussi noir qu'une tombe.
- Ce n'est pas du tout ce que tu as dis. Tu n'as dit que d'la merde du début à la fin. Du bullshit moisi.
Julie hoqueta de surprise en mettant une main sur ses omoplates de mijaurée. C'était peut-être la troisième fois qu'Alisha lui adressait la parole dans toute sa vie, et elle n'était pas du tout habituée à son vocabulaire.
- La confiance en soi, reprit Alisha, c'est pas pareil que l'« estime de soi ». C'est con de dire ça. L'estime de soi c'est l'évaluation qu'un individu fait par rapport à sa propre valeur. La confiance en soi c'est en rapport avec ses capacités, et pas du tout avec ses valeurs.
Julie papillonait des yeux, ne trouvant rien d'intelligent à dire. Elle se tourna vers Oliver, cherchant un peu de soutien.
- Oui, bon, je me suis trompée... Mais je pensais aussi comme ça au fond, je me suis juste mélangée les pinceaux.
- Bon tu nous saoules avec tes excuses qui puent la bouse, dit Alisha. Laisse-moi faire ce brouillon sinon je sens que Socrate et Freud vont sortir de leur tombe pour venir faire Zombieland et bouffer ta mère.
Et elle arracha la feuille à Julie sous le piaillement aigu de cette dernière. Oliver souriait devant cette scène. Il pensait qu'après ce qui s'était passé entre eux, Alisha serait perturbée. Visiblement elle n'avait pas du tout changé durant les trois jours où il n'était pas venu en cours.
Maintenant que sa blessure était plus ou moins guérie, il revenait au lycée plus enthousiaste que jamais. Les choses devaient évoluer entre eux, et ce même s'il venait à être encore blessé par la fougueuse lycéenne.
- En conclusion, je dirais que la confiance est un état psychologique qui se caractérise par l'intention d'accepter sa vulnérabilité, sur la base de croyances optimistes concernant les intentions et le comportement d'autrui et de soi-même.
Alisha referma le capuchon de son bic et referma la copie. Elle avait écrit six longs paragraphes entre une introduction et une conclusion.
Oliver ne se rappelait plus de grand chose, à part peut-être de ces lèvres roses qui bougeaient pour laisser sortir d'autres mots que les habituelles insultes. Ces lèvres qui étaient comme des bonbons, qu'il avait déjà réussit à goûter et qu'il rêvait de goûter encore et encore, jusqu'au diabète de type 2.
Julie quant à elle transpirait à grosses gouttes. Elle tremblait des mains aussi. C'était la conséquence pour avoir écouté le développement d'Alisha en entier. Ses longues argumentations avaient l'aptitude de faire remettre en question l'existence toute entière de ses interlocuteurs.
- Julie, tu veux aller à l'infirmerie ? Demanda la professeure qui compatissait.
Elle savait très bien ce à quoi pouvait ressembler un raisonnement philosophique à la Alisha. Grandiose et effrayant. Elle-même devait se coucher dans son lit avec une tisane avant de corriger ses dissertations. Sinon elle risquait de faire un malaise, un infarctus ou un AVC.
Julie ne répondit pas et s'évanouit. Elle était bien trop fragile pour tout ça.
- Oliver tu peux porter ta camarade à l'infirmerie ?
- Euh... Oui...
- Laisse, coupa Alisha. Je vais le faire.
Elle se leva alors de sa chaise, saisit Julie par les poignets et la balança sur son dos comme un sac à patates.
- Ça ira ? Lui demanda l'enseignante.
Alisha ne répondit pas et sortit de la classe.
- Bon... Très bien... Oliver, accompagne-les quand même...
Oliver hocha la tête et suivit.
- C'est pas trop lourd ? Demanda-t-il à sa camarade en la rattrapant.
- T'inquiète pas, j'ai déjà porté plus lourd que cette connasse dans ma vie.
Ils marchèrent côte à côte pendant plusieurs minutes. Ils n'étaient pas pressés.
- C'est ce qui s'appelle "un abus de confiance", plaisanta le garçon.
- Pff...
Elle avait pouffé. C'était certes plus du mépris que de l'amusement, mais Oliver en était satisfait.
- Au fait, est-ce que tu me fais confiance ? Lui demanda-t-il, curieux.
- Pourquoi je ferais confiance à un abruti qui ne devrait même pas se faire confiance à lui-même ? Dit-elle en fronçant les sourcils.
Oliver haussa les épaules.
- Moi je te fais confiance. J'ai l'impression que je pourrais cacher un corps avec toi.
Alisha s'arrêta au milieu du couloir.
- Qu... quoi ?
Elle jeta un coup d'œil à Julie qui était toujours dans les vapes.
- Tu veux qu'on... l'enterre ? S'étonna-t-elle. Là, maintenant ?
Oliver recula, étonné.
- Quoi ? Non, je parlais pas de Julie ! Je disais juste ça comme ça !
Alisha resta silencieuse un moment. Puis elle fut prise d'un fou rire incontrôlable.
"Mes nerfs sont complètement en train de disjoncter", se dit-elle.
Oliver riait aussi sans trop comprendre la situation, jusqu'à ce qu'il vit que Julie glissait de l'épaule de sa porteuse. Il la rattrapa avant qu'elle ne tombe par terre.
- Oula fais gaffe...
Alisha essuya quelques larmes de rire au coin de ses yeux et cessa enfin de rigoler. C'est alors qu'elle vit que Julie était agrippée au cou d'Oliver qui la portait comme une mariée.
- Redonne-la-moi, dit-elle avec sérieux. Tu ne devrais pas toucher les filles alors qu'elles sont inconscientes.
Et elle lui arracha Julie des bras pour la remettre négligemment sur son dos. Puis elle se dirigea vers l'infirmerie d'un pas vif. Oliver la suivit, le sourire ne quittant pas ses lèvres.
- Tu manges avec moi ce midi ? Y'a des pizzas au menu.
Alisha lui mit un vent comme elle savait si bien les faire et entra dans l'infirmerie.
***
L'interprétation des rêves ou onirocritique est l'ensemble des pratiques ou techniques, rituelles ou symboliques, qui tentent, au sein d'une culture donnée, de donner un sens au rêve.
J'aime pas Julie.
@Rgauxe prochain chapitre, je te passe un lien avec le squelette de l'histoire et tu pourras en faire ce que tu veux ;) Tu pourras ajouter, supprimer et modifier les trucs à ta guise.
Prépare-toi ! <3
Peace <3
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