𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟔
NOA
𝘑𝘢𝘯𝘷𝘪𝘦𝘳. 𝘔𝘢𝘳𝘤𝘰𝘶𝘴𝘴𝘪𝘴, 𝘍𝘳𝘢𝘯𝘤𝘦.
Je sens un léger frisson de nervosité parcourir mon échine. Ses murs de pierre robustes accompagnent ses larges fenêtres qui laissent filtrer la lumière du jour. J'apporte une fois de plus mon attention sur les trophées qui scintillent dans leurs vitrines, témoins silencieux de notre belle France.
À l'intérieur, les couloirs s'étirent dans plusieurs directions, connectant les différentes sections du centre Parisien. Des salles d'entraînement adroitement décorées côtoient des espaces de récupération et de réunion.
Damian, qui était derrière moi il y a quelques instants à peine, a sûrement rejoint ses coéquipiers, laissant les couloirs désormais silencieux à mes pas hésitants. Guidée par un membre du personnel, je suis conduite vers l'administration pour finaliser mon processus d'identification. Le claquement de mes chaussures sur le sol carrelé résonne dans un silence bien robuste.
Les murs blancs et les bureaux bien alignés confèrent à l'endroit une atmosphère professionnelle mais assez chaleureuse. Je m'assois nerveusement, attendant mon tour sous le regard d'une dès secrétaire du centre. Quand vient enfin mon tour, je présente mes papiers d'identité, sentant le regard scrutateur du personnel administratif. Après quelques formalités, je reçois mon badge d'accès au centre d'entraînement. Je ne manque aucun détail des explications de la jeune femme. Elle me fournit ensuite deux ou trois dossiers de papier à remplir.
S'en suit une explication détaillée de l'organisation des locaux avec quelques heures d'entraînement des joueurs avant le début de la compétition.
Les détails me seront précisés un peu plus tard dans la journée en compagnie de l'équipe de prod. Je me contente de simplement hocher la tête et lui adresser un sourire. J'enfile mon badge où est inscrit mon nom et quelques informations formelles.
La jeune brune en face de moi est prête à conclure notre entretien, je sens une agitation naître derrière moi. Curieuse je jette un coup d'œil assez discret. Un grand homme d'une cinquantaine d'années s'empare d'un dossier à son nom. Son regard perçant balaye la pièce, d'une exigence naturelle. Je me surprends à suspendre mon souffle quelques instants alors qu'il remarque ma présence. Pourtant, je suis presque incapable de détourner les yeux bien trop intimidé par le sélectionneur Français.
Il s'approche de moi avec une démarche assurée. Monsieur Galthié se présente à moi avec une politesse empreinte de simplicité. Je suis pétrifiée, incapable de trouver les mots pour lui répondre de manière cohérente. Je parviens enfin à balbutier quelques mots de politesse, mais je sens que mes joues rougissent et que ma voix trahit mon émotion. Son sourire bienveillant semble apaiser quelque peu mes nerfs à vif, mais je reste profondément consciente de mon professionnalisme. Je me penche légèrement en avant en signe de salutations.
-Ravis de vous rencontrer! Je suis-
-Mademoiselle Bianchi Noa ! Enchantée
Il m'adresse un sourire et me pointe du doigt mon badge. Je pointe le bout de mon nez vers le sol, en direction du bout de papier plastifié accrocher autour de mon coup.
-Vous devez sûrement faire partie de l'équipe de production Netflix. On m'a fait part de l'arrivée d'une membre de leur staff ! Vous allez donc suivre l'équipe pendant le tournoi je me trompe ?
-Eh bien vous ne vous êtes pas trompé c'est bien ça ! Lui dis-je en acquiesçant simplement
-J'imagine que vous ne connaissez pas encore très bien les locaux.
-Je viens tout juste d'arrivée alors je risque de me perdre les premiers jours. Dis-je avec sarcasme
Un peu d'humour pour détendre l'atmosphère ça ne fait de mal à personne. Ce n'est pas comme si le sélectionneur Français m'adresser la parole..
-Tient Moefana vient par ici ! Dit-il en faisant signe à l'un des rugbymans de l'équipe
Le célèbre sélectionneur Français connu pour ses drôles de lunettes interpelle un pauvre malheureux qui tracer simplement son chemin.
Mes yeux s'animent d'une curiosité fébrile alors que je scrute la scène avec attention. Je suis captivée par l'interaction qui se déroule sous mes yeux, observant chaque geste du joueur et du sélectionneur avec un mélange d'admiration et de fascination. La présence de ces deux figures du rugby français dans un lieu aussi banal que l'administration du centre d'entraînement est à la fois surprenante et impressionnante.
Bordel Noa tu es dans la cour des grands maintenant alors décoinces-toi un peu !
-Patrick m'attend, je te confie cette jeune femme fait lui visiter le centre ! Lui adresse-t'il d'un ton pressé
Alors qu'il récupère son petit bout de papier, je sens son regard se poser sur moi une dernière fois avant qu'il ne quitte l'administration. Le principal intéressé se fige un instant, surpris par cette interruption inattendue dans sa déambulation dans les couloirs. Son expression passe rapidement de la confusion à la concentration alors qu'il se tourne vers le sélectionneur déjà à quelques mètres de là.
Je m'efforce de rester discrète, en attendant les indications du joueur international. Décidément j'ai à faire à tous les rugbymans Bordelais aujourd'hui.
-Noa Bianchi j'imagine ? Dit-il une première fois
Je relève mon regard vers lui et lui sourit chaleureusement en acquiesçant une fois de plus.
-En elle-même !
-Les présentations ce n'est pas mon point fort mais pour la faire courte je suis-
Avec un minimum de politesse je lui coupe la parole imitant le sélectionneur français un peu plus tôt. Yoeram Moefana, centre et ailier de l'union Bordeaux Belge. Ce type respire la bonne humeur.
-Yoeram Moefana bien sûr ! Dis-je en me levant de mon siège
-Une connaisseuse à ce que je vois, j'aime bien ! Me répond t'il en s'agitant
Je récupère les dossiers qui m'on était confié un peu plus tôt et me re concentre sur le rugbyman.
Après les présentations rapides, le Bordelais m'invite à le suivre pour une visite en toute simplicité. Mes pas résonnent sur le sol alors que nous parcourons les couloirs, Yoeram me guidant avec une aisance naturelle. Il me montre les différentes installations du centre : les salles d'entraînement parfaitement équipées, les terrains d'entraînement impeccables, les espaces de récupération ou encore les espaces de détente comme de grand salon où se réunissent très certainement les joueurs.
Le numéro 12 partage avec moi des anecdotes sur les moments forts de sa carrière, et quelques anecdotes croustillantes sur ses coéquipiers qui sont d'ailleurs à mourir de rire. À mesure que la visite avance, je me sens de plus en plus à l'aise. Accompagner par la bienveillance de Moefana. La discussion avait laisser ce côté distant des formalités.
-Mademoiselle si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre, c'est par ici. Dit-il de façon faussement élégante.
-Avec grand plaisir.
De grandes baies vitrées laissent entrer la lumière du jour, baignant la pièce d'une douce clarté. Elles offrent également une vue imprenable sur l'extérieur, où l'on peut à peine apercevoir les terrains d'entraînement verdoyants. Au fond de la salle, une porte coulissante s'ouvre sur une terrasse extérieure aménagée, où des chaises longues invitent à profiter du soleil et de l'air frais entre deux sessions d'entraînement. Par la même occasion je lui explique la raison de ma présence ici. Ses yeux attentifs me fixent avec curiosité, prêts à écouter ce que j'ai à dire. Je survole le sujet dans trop rentrer dans les détails
-Je suis ici pour documenter votre parcours pendant le tournois. Dis-je avec un peu plus de sérieux
Le joueur acquiesce avec un sourire, semblant apprécier la perspective de partager son expérience avec un public plus large.
Yoeram m'indique qu'il doit s'absenter car ses coéquipiers ce sont apparemment tous rassembler dans l'une des salles de debrief.
-On se verra avec les autres la miss ! Dit-il en levant son pouce vers le haut.
Il s'avance vers l'une des portes pour rejoindre ses coéquipiers, je me retrouve seule dans la grande salle de repos du centre d'entraînement. Je prends un moment pour contempler la pièce, qui s'accompagne d'une ambiance chaleureuse. Cette même ambiance que l'on retrouve en fin de soirée en compagnie de ses amis les plus proches, où les bons moments s'enchaînent sans rompre.
L'affreux tintement de mon téléphone me tire de mes pensées, rompant le silence feutré de la salle de repos. Mon cœur rate un battement alors que je me précipite pour répondre à l'une des notifications, curieuse de savoir qui peut bien me contacter en ce moment précis. Je déverrouille l'écran avec empressement, mes doigts frôlant l'écran tactile. Le nom qui s'affiche m'arrache un sourire :
De Nico 💅
Bien arriver championne ?
Bien arriver chef !
Alors ils sont comment là bas ??
Bah tu sais quoi !!!
C'est un de tes copains qui m'a fait visiter les lieux
Qui ça ??
Loulou ?
Je t'aime bien Nico mais tu m'excuseras je connais pas tous le monde non plus hein..
Mais si Louis c'est mon pote que t'as eut au téléphone l'autre soir
Sérieusement ?
Mais oui tu verras il est tous mignon
J'aurais plus dit un vrai bouffon nuance
Un léger grincement, presque imperceptible, mais suffisamment fort, attire mon attention. Je me lève lentement, gardant mon téléphone encore ouvert sur ma discussion avec Nicolas, et me dirige vers la porte d'où semble provenir le bruit. La pièce est plongée dans une semi-pénombre, la lumière du jour filtrant à travers les grandes baies vitrées. Mes pas résonnent sur le sol, mêlant leur écho au silence qui règne autour de moi. Je tends l'oreille, cherchant à localiser la source du bruit, qui semble maintenant s'être tu. Arrivée près de la porte, je tends la main pour tourner la poignée. Un instant de silence total s'ensuit, comme si le monde retenait son souffle, avant que je n'ouvre la porte lentement, laissant apparaître ce qui se trouve de l'autre côté. La porte cède sous mon geste et s'ouvre avec un léger grincement. Avant que je puisse réagir, mon corps plus frêle heurte celui de cet homme, bien plus imposant que moi, avec une force qui me fait reculer de plusieurs pas. Un cri étouffé m'échappe alors que je tente de retrouver mon équilibre, le téléphone toujours fermement pressé entre mes mains.
Ce qui semble être l'un des coéquipiers de Yoeram, visiblement agacé par cette collision inattendue, arque un sourcil d'un air exacerbé. Son expression, mélange de contrariété, laisse transparaître son irritation.
Lui, il a passé une salle journée..
Mes joues s'empourprent sous le regard accusateur du joueur, et une pointe d'irritation m'envahit face à sa réaction. Après tout, je ne suis pas responsable de cette rencontre. Cependant, je garde mon calme, tentant de dissimuler mon embarras et ma frustration derrière un masque de politesse.
-Pardon. parviens-je à articuler d'une voix légèrement tremblante.
Tentant de désamorcer la tension qui règne entre nous. Mes mots semblent se perdre dans l'air, étouffés par le poids de l'embarras et de la contrariété qui pèse sur nous deux.
-Ça te tuerais de dire pardon peut-être ? dis-je froidement en croisant les bras
Mon téléphone vibre une nouvelle fois dans ma main. Je jette un rapide coup d'œil à l'écran pour découvrir un nouveau message de mon ami.
De Nico 💅
Si tu veux absolument l'éviter il porte souvent un casque rouge tu peux pas le louper
Un frisson d'incrédulité parcourt mon échine alors que je réalise la coïncidence troublante de la situation. Ce type, celui-là même qui m'a causé cette rencontre malheureuse, est celui que j'éviterais à tout prix lui et son manque évident de tact, muni de son casque rouge accrocher à son short. Comme indiquer par mon meilleur ami.
Une pointe d'indignation naît en moi face à cette ironie cruelle du destin. Je ressens un mélange de frustration et de mépris envers mon « interlocuteur », dont l'attitude agacée et peu aimable m'a laissé avec une impression mitigée.
-Ce n'est pas contre toi mais tu gênes Nono.
Dit il en appuyant bien sur mon surnom.
Il n'emploie en aucun cas un ton convivial ou même agréable, ça ressemble plus à du foutage de gueules ?
Oui totalement.
Je ravale ma colère, refusant de me laisser submerger par mes émotions. Je grogne dans mon coin mais ne me décale pas pour autant, ma fierté l'emporte une fois de plus. Je croise les bras affichant un sourire en coin plein de défis.
-Gamine. Dit-il dans sa barbe
Le joueur marmonne quelques injures à peine audibles, puis se détourne rapidement, disparaissant dans le couloir sans un regard en arrière. Je reste là, le souffle court, me demandant comment est ce possible d'être aussi désagréable.
A Nico 💅
Si tu veux absolument l'éviter il porte souvent un casque rouge tu peux pas le louper
Trop tard..
༻༺
Dans cette histoire Ntamack et Dupont font partie de l'aventure des six nations 2024 !
J'espère que le chapitre vous a plu !
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