𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟓
NOA
𝖩𝖺𝗇𝗏𝗂𝖾𝗋. 𝖯𝖺𝗋𝗂𝗌, 𝖥𝗋𝖺𝗇𝖼𝖾
Je me réveille lentement, secouer par le ronronnement de l'avion en plein vol. Mes paupières s'ouvrent délicatement pour accueillir la lumière tamisée de la cabine. Je prends une profonde inspiration, m'étirant légèrement dans mon siège étroit.
À travers le hublot, je contemple avec curiosité les paysages qui défilent sous mes yeux. Un sourire niais se dessine sur mes lèvres alors que je me laisse submerger par la beauté si peu familière de ces paysages. Une boule d'excitation se forme dans le creux de mon estomac.
Je ressens un mélange d'impatience et de fébrilité à l'idée de découvrir les rues Parisiennes.
Alors que l'avion poursuit sa course à travers le ciel, je laisse mes pensées vagabonder, m'abandonnant à l'anticipation de ce qui m'attend de l'autre côté. Car même si le voyage a été long, chaque seconde en vaut la peine pour atteindre mon objectif.
Quelques personnes commencent à s'agiter signe de notre prochain atterrissage.
Mes sens ont été submergés par une avalanche d'émotions contradictoires, le tumulte de l'aéroport me frappe de plein fouet.
Les vibrations de la cabine sont peu rassurantes, l'engin volant est désormais sur le sol parisien.
Les passagers s'agitent sous les instructions du pilote, le grésillement du micro de mélange au crie insupportable des gamins.
Je sens une pression sur le bas de mon ventre, cette même sensation qui revient sans cesse, encore et encore. Je me bats pour me lever de ce putain de siège mais j'ai comme un blocage. Mes tempes s'humidifient, une vague de chaleur s'installe sur mon visage, un frisson finit par me parcourir l'échine. Je n'avais certainement pas besoin de cela, je priais silencieusement pour que quelqu'un vienne me sortir de ce putain de cauchemar sans fin.
Les images s'enchaînent si vites, une voix éraillées me sort de mes rêveries.
-Mademoiselle !
Sa voix s'éloigne lentement, mes mains tremblent sans rompre, je sens mes poumons se serraient sous la pression.
-Mademoiselle tout va bien ?
Noa ?
Noa réveille toi putain.
Un bruit perçant me tire de mon angoisse, mes yeux se détournent instinctivement vers l'écran lumineux de mon téléphone, mais avant même que je puisse voir de quoi il s'agissait, une voix masculine me tire brutalement de ma torpeur.
Depuis peu, une étrange angoisse s'est emparée de moi, me serrant le cœur, une boule de plomb pesant sur ma poitrine. C'est comme s'il n'existe aucun répit, aucun refuge lorsque la foule m'enserre de toute part, me privant de toute lucidité.
Cette voix, c'est celle de tout à l'heure.
« Mademoiselle »
Je me souviens maintenant il le répétait plusieurs fois.
-Excusez-moi, mademoiselle, vous allez bien ?demanda-t-il, sa voix empreinte de sollicitude.
Je clignai des yeux, encore hébétée par la transition rapide de mon état mental. Mon regard croise celui d'un jeune homme, penché légèrement vers moi avec un mélange d'inquiétude et de gentillesse dans ses yeux. J'étais confuse. Comment était-il encore là, à l'intérieur de l'avion, alors que tout le monde semblait avoir déjà débarqué ?
Oh merde.
Mes yeux s'écarquillent sous la surprise lorsque je réalise que le temps file et que j'allais être en retard à mon rendez-vous.
Les responsables du centre d'entraînement de la FFR m'avaient indiqué une heure précise, pour la mise en place des équipements et du déroulement des semaines. N'étant pas sur Paris habituellement, le staff prend en charge mon logement. J'imagine sur place.
Sans réfléchir, un élan d'urgence me traverse.
Dans un geste brusque, je me lève de mon siège d'avion, éparpillant mes affaires autour de moi dans ma hâte. Le regard perdu dans l'urgence du moment, j'ai à peine remarqué l'homme qui s'était pourtant préoccupé de moi, dont l'expression surprise trahissait sa perplexité face à mon agitation.
Mes mains tremblaient légèrement alors que je rassemblais mes affaires avec précipitation, ignorant son regard curieux.
L'adrénaline pulsait dans mes veines, me poussant à agir avec une énergie peu délicate.
Le jeune homme maintenant derrière moi s'accoude sur mon siège voisin, affichant un sourire traduisant son amusement.
-Vous êtes du genre tête en l'air je me trompe ?
Je souffle pour lui faire comprendre que converser avec lui ne m'intéresse pas. Il se décale légèrement sur sa droite pour m'empêcher de m'échapper du duo de sièges. Je pose mon regard sur lui le dévisageant de toutes parts.
L'amabilité n'est pas toujours mon point fort, mon retard risqué de ne rien arranger à la situation.
Je tente tout de même de m'extraire poliment de sa présence, il n'a pas l'air de cet avis.
-Excusez moi mais j'ai un rendez-vous.
L'exaspération commence à gronder alors que chaque seconde perdue aller être compté comme un manque de professionnalisme dans mon dossier.
Mes mots, d'abord retenus par la politesse, trouvent finalement une issue dans un murmure venimeux
Sous ma respiration, espérant qu'il n'entende rien de plus qu'un murmure inoffensif.
-Vaffanculo. Dis-je tous bas
Mais le destin, ou peut-être la malchance, décide autrement, et un sourire complice s'épanouit sur ses lèvres, trahissant qu'il avait compris bien plus que je ne l'aurais souhaité.
-Ne vous donnez pas tant de mal pour m'insulter Mademoiselle Bianchi, je suis juste venue vous informer que vos collaborateurs vous attendent pour vous rendre sur place. Poursuit-il dans le plus grand des calmes.
Confuse, je relève les yeux pour rencontrer le regard pourtant bienveillant de cet homme qui se tenait devant moi.
-Au fait, je me présente, Damian Penaud !
La gêne m'envahit alors, mêlée à un sentiment d'embarras profond.
Quelle conne..
Mes excuses se bousculent dans ma bouche. Je m'en voulais d'avoir laissé ma frustration prendre le dessus, surtout en présence de l'ailier international. Pourtant, malgré mon flot incessant d'excuses, il ne semblait pas offensé. Au contraire, un sourire bienveillant étira ses lèvres.
L'embarras me submerge toujours autant, transformant mes joues en brasiers.
-Décidément ce voyage ne me réussis pas..Dis-je encore confuse
-Ne vous excusez pas, c'est déjà oublier !
Le numéro 14 lève son pouce vers le haut et affiche encore une fois un sourire sincère. Décidément ce n'est pas la mauvaise humeur qui va lui pourrir sa journée.
Il me fait signe de le suivre vers la sortie de l'avion.
L'ailier se dresse devant moi, sa silhouette massive dominait le couloir. Son allure athlétique trahissait une force naturelle, une assurance qui captivait mon regard. C'est vrai que c'est assez impressionnant, à travers un écran on a du mal à se rendre compte du gabarit des joueurs.
Je continue de le suivre, captivée par sa démarche assez cocasse..
Sacré personnage ce Penaud..
-Euh excusez-moi mais où allons-nous exactement ? Je n'ai pas eu certains détails concernant l'emplacement du centre.
-Je me permets de le faire, mais tu peux me tutoyer !
Nous filons au centre d'entraînement à Marcoussis.
Lorsque le rugbyman international me demande de le tutoyer, une légère surprise marque mon visage. Son manque de formalité me déconcerte pendant un bref instant. Malgré ma surprise initiale, je me suis sentie plus à l'aise, plus en phase avec le genre de personne que j'allais côtoyer pour un bon moment.
Je lui adresse un sourire timide, acceptant tacitement son offre.
-Et comment ça ce fait qu'un des joueurs du XV de France accueille une simple membre du staff ?
Dis-je un peu plus à l'aise
-Chaque année l'un d'entre nous est désigné pour accueillir les nouveaux membres de l'équipe du staff. Et comme certains sont mauvais perdants je m'y suis collé.
-Et qui était censé le faire cette année ?
-Un brave garçon aussi aimable que toi si tu vois ce que je veux dire. Il doit avoir ton âge sans être indiscret.
Nous poursuivons notre course jusqu'à notre transport. Le chauffeur prend gentiment l'initiative d'installer mes bagages dans le coffre avec l'aide du Damian. Fidèle à lui-même il affiche son sourire et vient s'installer à mes côtés.
Pendant le trajet nous venons à discuter de mon université à Milan et l'opportunité qui m'a était offerte. Sa curiosité est plutôt étonnante mais pas désagréable ni intrusive.
je laisse mon regard errer sur les paysages parisiens qui défilent devant mes yeux. Tout cela semble si familier et pourtant si nouveau à la fois.
Je me surprends à réfléchir à tout ce qui m'attend au centre d'entraînement.
Mes interrogations se traduisent par un léger stresse. Le rugbyman ne manque pas de le constater.
-Ne t'inquiète pas, sous leurs airs de tracteurs se cache de gros nounours !
Un rire s'échappe de mes lèvres, il doit faire référence à ses coéquipiers. Une drôle de comparaison tout de même.
Alors que la voiture continue sa route, je me replonge dans mes pensées.
Alors que le taxi ralentit devant ce que je suppose être le bâtiment du centre d'entraînement, je remarque de loin le blason emblématique de l'équipe de France de rugby. Mon cœur bat un peu plus vite à cette vue, réalisant la densité du site.
C'est les jambes engourdies que je sors avec peu d'assurance du véhicule en remerciant au passage le chauffeur.
À peine avons-nous franchi le seuil que nous sommes accueillis par une atmosphère vibrante. Un peu plus loin le claquement des crampons sur le sol signe notre arrivée.
Nous sommes rapidement accueillis par le personnel du centre, qui nous guide à travers les couloirs labyrinthiques probablement jusqu'a l'administration pour mon identification.
Les murs sont ornés de photos et de trophées. L'ailier reste silencieux et se contente de suivre le personnel les mains dans les poches.
༻༺
Notre chère Penaud au premier plan n'est ce pas formidable ?!
Et voici le cinquième chapitre en espérant qu'il vous plaise. Je met un peu de temp à installer les bases de l'histoire pour faire quelques choses d'un minimum cohérent ahah.
J'espère vous évitez un max de fautes d'orthographe !
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