𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝟑

NOA

   𝘑𝘢𝘯𝘷𝘪𝘦𝘳. 𝘔𝘪𝘭𝘢𝘯, 𝘐𝘵𝘢𝘭𝘪𝘦

Je suis rentrée chez moi, épuisée après une journée interminable. Depuis ce matin, cette nouvelle me hante, m'arrachant tout de même quelques doutes. Mais ce soir, malgré ma fatigue, je suis prête à profiter de l'une de mes dernières soirées ici, en Italie. Les vendredis étaient toujours une journée épuisante, avec un goût de satisfaction quand sonnent les dernières minutes de la journée.

Le soleil déclinait doucement, teintant le ciel de nuance rose et orangé, je me perdais lentement dans mes pensées assise confortablement à mon bureau. Mon appartement à Milan offrait une vue dont je ne me lasserais jamais. Ses toits rouges se fondaient dans le paysage urbain où la vie citadine y était très active.
A travers la fenêtre entrouverte, une légère brise caressait mes joues rosies par la fraîcheur.
Les pas pressés des passants résonnaient faiblement le long des ruelles. Pourtant, malgré la beauté de cette vue, mon esprit était ailleurs.
Je laissai mon regard errer sur les toits de la ville, cherchant en vain une réponse claire à mes questions dans les lumières qui s'allumaient timidement à mesure que la nuit tombait.
Peut-être était-ce le moment de prendre une pause et penser à autre chose.
Je me levai de mon bureau, sentant mes muscles raides après des heures d'immobilité.
J'allumai simplement une bougie parfumée, une ambiance chaleureuse s'installe dans ma chambre. Je rassemble quelques forces pour ramasser mon portable, mes doigts fins serrent le téléphone avec peu d'assurance.
j'entamais une nouvelle discussion à la recherche d'une réponse.
Les touches froides sous mes doigts se dressaient comme une épreuve en plus.
Cette sensation de message risqué m'offrait un frisson peu agréable, une sensation de stresse parcourant chaque recoin de mon corps. Ma boîte mail était désormais ouverte, prête à envoyer les dernières formalités.

PRODUCTION. N [boite de réception]

moi 2 janv. 18h30
à [email protected]

Bonsoir, je tenais à vous exprimer ma gratitude pour l'opportunité exceptionnelle que vous m'avez offerte en me proposant de rejoindre le projet concernant le XV de France rugby.

Après mûre réflexion, je suis ravie de vous confirmer mon engagement à participer à ce projet. C'est une occasion unique qui correspond parfaitement à mes aspirations professionnelles et une grande opportunité personnelle.
Je reste à votre entière disposition pour toute information complémentaire ou pour discuter des détails antérieurs.
Dans l'attente de votre réponse,

Bien cordialement,

Bianchi Noa.

Je me débarrassais enfin d'un poids lourd, je pouvais enfin profiter de mes derniers instants aux côtés de mes copines d'université, Emma et Lili.
Je m'empresse de leur envoyer un message, simple, efficace quant au projet de ce soir.

« Les filles on se retrouve devant la boîte vers 23h »

Nous venons toutes les trois de pays différents mais malgré ça, au début de notre cursus universitaire nous avions très vite sympathisé.
Emma est une force de la nature, toujours prête à relever n'importe quel défi débile et dangereux. Son esprit vif et sa spontanéité en font tout de même une très bonne compagnie. Elle est la dose de dynamisme dont j'ai besoin lorsque je me sentais dépassée.
Lily quant à elle atténue son grain de folie, avec sa douceur et sa sagesse qui en apaise plus d'un.
Sa gentillesse et sa compassion illuminent nos moments les plus compliqués.

Alors que la soirée se profile à l'horizon, l'excitation monte en moi assez rapidement. Je me tiens devant le miroir de ma chambre, réfléchissant à ma tenue pour les prochaines heures.
J'opte pour un jean large accompagné d'un top pailleté assez léger. Pour une touche d'élégance j'ajoute une paire d'escarpins.
Je laisse mes cheveux tomber librement sur mes épaules, optant pour des boucles douces qui encadreront mon visage fin.
Les heures passent à toutes vitesses, mon vilain défaut de retardatrice refait surface.

Avant de filer vers la sortis de mon appartement je prends soin d'ajouter quelques bijoux dorés pour assortir mon teint plutôt bronzé pour un hiver.
J'enfile une veste et m'emprisonne d'une odeur florale assez envoûtante.
Je me glisse dans mes talons hauts avec facilité, sachant que chaque pas sera probablement une épreuve douloureuse.

Les rues de Milan scintillent de lumières pour un vendredi soir.
Je me fraye un chemin à travers la foule en activité qui se presse devant l'entrée de la boîte de nuit dans une des célèbres rues de Milan.
À mesure que je m'approchais, mon doute de ne pas repérer mes deux copines grandissait car en effet je  n'étais pas bien grande malgré la prestance de mes talons hauts.
Plus loin je finis tout de même par les apercevoir, leurs silhouettes se détachaient dans la lumière des néons, et un sourire illumine mon visage alors que je les rejoins.
Emma, avec son énergie contagieuse, agite déjà ses bras en signe de salutation, tandis que Lily, plus réservée, arbore un sourire doux mais chaleureux. Nous échangeons des rires et des accolades, partageant notre excitation pour la soirée qui s'annonce.

La musique bat son plein, pulsant à travers la foule agitée de la boîte de nuit. Aux côtés de mes deux amies, je laisse mes soucis s'envoler dans les airs, happée par l'énergie électrique qui imprègne l'atmosphère. Nous dansons sans retenue, nos corps se mouvant au rythme de la musique, libres et insouciants.
Les heures défilent, mais le temps semble suspendu dans cette ambiance de lumières et de son. Nous rions, nous embrassons la nuit avec ferveur, savourant chaque instant comme s'il était le dernier. Les conversations se perdent dans le vacarme de la foule, mais nos sourires suffisent à exprimer notre complicité indéfectible.

Entre deux danses endiablées, nous nous frayons un chemin jusqu'au bar, où nous trinquons aux bonnes nouvelles concernant mes futurs éloges au sein du XV de France. Les cocktails colorés glissent dans nos gorges asséchées, nous procurant une sensation de légèreté et de bien-être.
La nuit s'étire, mais notre énergie ne faiblit pas. Au contraire, elle grandit à mesure que la musique monte en intensité.
Je m'accorde un temps pour évacuer tout ça,
mes pas vacillants trahissant mon état d'ébriété me dirigeant vers les toilettes les plus proches.
La musique s'éloigne peu à peu et finit par s'étouffer derrière la grande porte du sanitaire.
La pièce est éclairée par une lueur tamisée, accentuant la seule atmosphère calme de la boîte.
À l'intérieur, je découvre un grand miroir encadré par des ampoules scintillantes.
Je m'approche avec précaution, mes yeux rencontrant mon reflet accompagné des traces de la nuit. Quelques mèches de mes cheveux bruns en désordre, un maquillage estompé et des yeux brillants d'excès gustatif, en d'autres therme l'alcool fusaient dans mon foie.
Je me penche plus près, mes doigts effleurant la surface lisse du miroir alors que je me détaille avec une attention me dégoûtant presque. Chaque ligne de mon visage semble raconter une histoire, chaque imperfection laissant une marque de mes doutes.
Une pensée insistante traverse mon esprit embrumé par l'alcool : mon meilleur ami.
L'annonce de mon retour en France ne lui était pas encore parvenu.
Mon cœur se serre légèrement à l'idée de ne pas lui avoir partagé cette nouvelle avant d'entamer cette longue soirée. Il aurait été le premier à qui j'aurais dû le dire, mais mon doute est passé outre.

Je prends une profonde inspiration, peut-être que je pourrais lui envoyer un message dès que je sors d'ici, ou mieux encore, l'appeler dès maintenant, malgré l'heure tardive. Je suis impatiente de partager cette nouvelle avec lui, de voir sa réaction et de sentir son soutien, comme toujours d'ailleurs.

Mais d'abord, je dois me concentrer sur ce coup de fil. Je sors mon téléphone de mon sac avec des gestes maladroits, mes doigts glissant sur l'écran alors que je tente de composer le numéro de Nicolas. Je porte mon téléphone prêt de mon oreille.
Après quelques sonneries sonnant désagréable pour ma tête embrumée par l'alcool, une voix répond à l'autre bout de la ligne. Mais quand il répond, sa voix a un ton agacé, presque condescendant.

-Salut, c'est moi. Dis-je faiblement sous l'emprise des derniers shooter.

-Écoute, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer. Je rentre en France dans les prochains jours !

Un simple silence s'installe, suivi d'un soupir légèrement audible.

-Euh, ouais, c'est cool pour toi, je suppose.. répond-il d'un ton peu enthousiaste.

J'écarquille les yeux sous la surprise de sa réponse.
Nicolas, mon meilleur amis d'enfance n'aurait jamais réagi comme ça. Je lui soutirais ce soir un côté peu agréable qui me chagrinais au fond.

-Mais qu'est ce qui te prend Nico ?

-Non mais tu sais quel heure il est au moins ? Répond-il froidement

Il y avait comme quelque chose qui changer dans sa voix, qui me briser le cœur.
Mes yeux s'élargissent une fois de plus avec surprise, un sentiment de malaise grandissant dans ma poitrine. En effet l'heure affichée aux alentours des trois heures du matin. L'horloge perchée au-dessus de ma tête apparaissait comme flou donc impossible d'avoir plus de précisions.

-Oh, euh, excuse moi Nicolas.. je bredouille, sentant mon élan s'effondrer.

-Rappel le quand tu seras un peu plus sobre.

rapidement, une vague de confusion s'empare de moi. Son ton n'est pas celui auquel je m'attendais.
Sous l'effet encore présent de l'alcool je n'avais pas fait attention à mon interlocuteur.
Une pointe d'énervement se mêle à ma confusion. Son attitude peu agréable m'irrite tout particulièrement. Mes sourcils se froncent légèrement alors que je prends conscience que je m'adresse à un parfait inconnu.

-Je peux savoir qui tu es au juste ? je demande d'un ton plus sec, cherchant à obtenir au moins une explication à cette attitude particulièrement déplaisante.

-Si t'as finis de poser des questions tu vas gentiment raccrocher et laisser les gens se reposer, tu le rappelleras demain.

Il continue de marmonner quelque chose d'incompréhensible avant de raccrocher avec toute impudence.
Son comportement désagréable et exécrable me laisse un goût amer dans la bouche, une irritation sourde qui pulse à travers mes veines. Son arrogance me heurte de plein fouet, faisant ressortir en moi un côté peu agréable de ma personnalité.

-Pfff tocard. Marmonnais-je tout bas

Je laisse ma tête partir en arrière en fermant les yeux. Je réprime un soupir exaspéré alors que je m'efforce de garder mon calme.
Un frisson de contrariété parcourt mon corps alors que je réalise à quel point cette conversation a été inutile. Je n'ai finalement pas pue parler à mon meilleur ami.
Mais je refuse de laisser cette rencontre puérile et insignifiante gâcher ma soirée. Je me ressaisis, déterminée à profiter du reste de la nuit avec mes amies, en laissant derrière moi cet échange désagréable.
Une fois mon téléphone rangé, je me tournai vers le miroir à côté de moi, ajustant mes cheveux et replaçant quelques mèches rebelles derrière mes oreilles.
La musique de la boîte de nuit résonnait dans l'air, m'attirant de nouveau vers la piste de danse où les deux copines s'enjaillaient toujours. Avec un dernier coup d'œil à mon reflet pesant sous le poids des boissons alcoolisées, je me dirigeai vers la piste, à la rencontre de mes amies.

Les heures défilaient, il était temps pour nous de renter après une soirée plutôt agitée.
je quittai enfin la boîte de nuit, les éclats de rire et les rythmes irréguliers de la musique résonnaient encore dans mes oreilles.
Mes pas vacillaient légèrement sur le pavé de Milan, trahissant mon état peu sobre. Malgré cela, je m'accrochais à la bienveillance du chauffeur Uber pour me conduire en toute sécurité chez moi.
Avec l'envie irrépressible de retrouver le confort de mon appartement l'emportant sur la fatigue qui commençait à s'emparer de moi.

Arriver à destination je me dirige vers mon lotissement. La fraîcheur de la nuit m'enveloppait alors que je déambulais dans les rues désertes, les lumières de la ville divaguant devant mes yeux embrumés.
Enfin, j'atteignis le seuil de mon appartement, le soulagement m'envahissant à l'idée de me retrouver enfin dans mon cocon si confortable. Je m'efforçai de déverrouiller la porte avec des gestes maladroits, mes doigts refusant parfois de coopérer.

Une fois à l'intérieur, je me laissai tomber lourdement sur le canapé, laissant échapper un soupir de contentement mêlé de fatigue. Mes paupières étaient lourdes, mes membres engourdis par la nuit de folie qui touchait à sa fin.

Je me débarrassai de mes chaussures d'un geste nonchalant, laissant mes pieds se libérer enfin de leur étreinte inconfortable. Puis, dans un dernier effort, je me levai péniblement et me traînai jusqu'à ma chambre, où mon lit m'attendait avec une promesse de repos bien mérité.
Je m'effondrai sur les draps frais, m'enveloppant dans la chaleur réconfortante de ma couette.
Je sentis mon téléphone poser sur ma table de nuit vibrer, je n'y prêtai pas plus d'attention.
Mes pensées se mêlaient à la douceur de la nuit alors que je glissais lentement dans le sommeil, laissant derrière moi les tourments de la soirée.

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Mais qui est donc cette personne si désagréable ?!

Si vous ne l'aviez pas compris, le fameux Nico n'est d'autre que notre rugbyman de L'UBB. Nicolas Depoortère !!

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