𝟑𝟐

J'entre dans ma colocation mais quelque chose cloche. Personne ne parle, il n'y a aucun bruit. Je m'avance un peu plus dans la pièce à vivre et suis surprise lorsque je vois mes quatre colocataire alignée, les yeux rivés sur leurs pieds et toutes silencieuses.

- La voici ! clame une voix dans mon dos.

Je sursaute puis me tourne vers la voix menaçante qui parle de moi. Klaus, il me regarde comme s'il voulait me tuer, très peu habituelle venant dans sorcier blanc.

- Ouvre ton sac, m'ordonne-t-il sèchement.

Je fais un pas en arrière tout en secouant la tête.

- Bien, quelle recherche fais-tu à la bibliothèque ce dernier temps ? grogne-t-il.

J'ouvre la bouche mais rien n'en sort, aucun mensonge, aucun mot, même ma respiration se suspend.

- Tu veux retrouver l'épée, n'est-ce pas ? Tu veux réduire à néant le monde ? Je sais que tu fais des recherches sur l'instrument, tu le cherches pas vrai ?

- Non, je ne le cherche pas !

- Tu mens, voilà pourquoi les véritables sorciers sont des menaces, ils mentent comme ils respirent et en plus de ça, ils veulent nous détruire.

- Non ! réplique-je.

Klaus fait un geste lent avec ses mains qui remontent vers le haut, des flammes, immenses jaillissent du sol pour m'entourer. Je regarde paniquée autour de moi alors que mes colocataires me fixent complètement impuissantes.

- Mage que faites-vous ?! s'exclame Gaia.

- Arrêtez cette jeune fille, proclame-t-il.

Deux hommes à la force Hulk entre dans la chambre, l'un d'entre eux tient dans ses mains un genre de menotte qui brille. Une fois à un mètre de moi, les flammes s'arrêtent. J'hésite à tenter de m'enfuir mais tout compte fait, autant me faire emprisonner. J'espère juste avoir encore mes livres, je rêve probablement.

- Tendez vos bras.

Il relève mes manches et me clipse les menottes aux poignets. Une douleur immense me vient dans tout le corp, comme si on arrachait mes veines. Je tombe à genoux au sol en hurlant de douleur.

Sans aucune délicatesse, les deux hommes me trainent en me tirant par les bras. Je n'aurais jamais pensé qu'autant de gens voulaient ma mort.

Nous traversons le couloir sous tous les regards effarés. Certains ont l'air plus soulagés que d'autres mais ceci n'empêche que je suis mal en point. Je n'ai aucune idée de comment me sortir de cette situation. Je me sens faible, très faible. Les menottes doivent probablement bloquées ma magie.

- Que faites-vous ?! s'exclame une voix que je loue intérieurement.

- Nous exécutons les ordres, cette sorcière est...

- Relâchez là sur le champ ! Je n'ai jamais été informé de cet arrêt !

- Vous n'êtes pas la seule mage.

Althéa jure dans sa barbe en frappant du pied.

- Où l'emmenez-vous ?

- Dans la cage.

Le regard de la mage se décompose. Elle échange un regard de compassion avec moi puis serre les poings. J'aimerais pouvoir lire ses pensées à ce moment là.

- Elle est mise à mort ? demande-t-elle.

Les deux hommes ne disent rien. Je le prends comme une approbation, à mon tour de me décomposer. Je vais mourir.

- Quand ? demande durement Althéa.

- Nous ne savons pas mais le jugement des mages est sans appel.

- Je suis une mage ! Je n'ai jamais assisté à ce débat !

- La majorité l'emporte de toute façon, maintenant écartez-vous.

Althéa frotte son visage alors que les hommes recommencent à me trainer sur le sol. Je me sens plus que faible. J'ai l'impression de n'être plus qu'un corps vide d'âme et, de magie.

- Comment vais-je... mourir ? ose-je demander.

Les hommes rigolent.

- Première fois qu'on nous pose cette question, et la réponse est, pendu ou décapité.

Je sens mes entrailles se retourner, on se croirait vraiment au moyen-âge. J'ai des sueurs froides. Je ne me sens vraiment pas bien à l'idée de mourir ainsi. Un des hommes crée soudainement un portail bleu et puis nous nous embarquons à l'intérieur.

Je sens mes jambes percuter du béton à l'arrivée. Mes yeux regardent un peu partout dans la pièce et la seule chose que je vois, est une grande cage à barreaux, vide, éclairée au centre de la pièce. Ils me trainent encore jusqu'à elle puis ils l'ouvrent. Sans la moindre sympathie ou douceur, il balance mon corps entre ces barreaux, puis m'enferme.

- Tu vas avoir de la visite, ne t'inquiète pas. Nous voulons juste des réponses et leur méthode est parfois assez virulente, déclare l'un deux avec un sourire sadique.

Je ne réponds alors qu'ils disparaissent.

Je reste seule quelques minutes avant d'entendre des pas. Je m'efforce de relever ma tête pour voir qui est là, ma vision est trouble mais je discerne trois ombres. Elles s'approchent lentement de moi, a à peine deux mètres de moi, l'un d'entre eux se colle aux barreaux. Ma vision devient plus nette et je crois reconnaître les mages noirs.

- Elle est encore en vie, parfait ! Certains sorciers meurent juste avec ces menottes, dit l'homme avec sa tenue noire.

- Lève-toi sorcière ! m'ordonne une femme au charisme surprenant.

Je pousse sur mes bras pour tenter de me relever mais retombe au sol.

- Enlevez ses pouvoirs à une sorcière et vous retrouverez un légume, plaisante le dernier.

J'ignore ses critiques et ses moqueries en réessayant. Cette fois, j'y parviens. Je les regarde essoufflée de mon effort minime, je tente de garder la face ce qui n'est pas simple du tout.

- Dommage qu'une erreur de la nature comme elle soit si jolie, plaide le premier homme.

- Où est l'épée de Division ? demande la femme.

- Je n'en ai aucune idée.

- Mensonge ! Klaus nous a dit qu'elle faisait des recherches, ajoute le second homme.

- Je m'intéressais à l'instrument, avoue-je.

Les trois mages noirs me regardent subitement, tous les trois avec des yeux grands et ronds.

- Tu l'as trouvé ?

Je secoue la tête puis baisse les yeux.

- Tu voulais le trouver ? continue ma femme.

- Non, je voulais juste en savoir plus, mens-je en relevant les yeux vers elle.

- Tu es pathétique, proclame le premier homme, tes recherches prouvent que tu cherches l'instrument, même que tu l'as.

Je fronce les sourcils alors qu'il fait apparaître mon livre, celui qui réunit tout.

- Je lis, "L'instrument est une source de magie noire, il fonctionne grâce au sang d'un véritable sorcier pour débloquer ses capacités de recherches à l'épée de Division", alors tu es sûre de ne pas l'avoir ?

Je ne dis rien. Je garde le silence et espère qu'ils arrêteront avec leur question.

- Répond, insite-t-il.

Je ne dis rien.

- Tu préfères qu'on aille demander à Vicious ?

Je me demande s'ils sont au courant pour Vicious, s'ils savent que nous nous sommes embrassé plusieurs fois.

- Pourquoi Vicious ? demande-je en les regardant de haut.

Les mages rigolent, je déchante.

- Il ne t'a pas dit ? Ton très chère ami, Samuel, est allé rapporté à la mage Diana que toi et Vicious étaient plus que proche lors de la cérémonie de tes parents.

- Il a juste été là pour moi ! On a enterré mes parents ! réplique-je agacée.

- Faith, dis-nous la vérité ou lui aussi va subir quelque chose, proclame le premier homme.

« Tes pensées sont si accessibles puisque tu n'as plus de pouvoirs. »

Je le regarde horrifiée, c'est un sorcier d'esprit. Il peut lire dans mes pensée comme bon lui semble et même y participé. Mon rythme cardiaque s'accélère.

- Non, je n'ai pas l'instrument, affirme-je encore dans un mensonge.

- Bien, tu ne veux pas nous dire. Ta mise à mort est prévu pour dans une semaine tout pile, tu serras pendue, histoire de souffrir un peu, sourit-il.

- Vous êtes pathétique, vous pensez que je vais croupir ici pendant une semaine ? Quelqu'un viendra m'aider, je trouverais un moyen de m'en sortir. Je suis une véritable sorcière après tout.

Soudainement, il se recule d'un pas tous les trois comme si j'avais fait quelque chose d'anormale ou d'effrayant. Je me regarde dans le reflet des menottes qui scintillent, j'y vois très mal mais j'aperçois mes yeux. Ils ne sont plus verts émeraudes mais rouge pétant. Il me reste des pouvoirs. Malgré tout ils restent là, le regard effaré alors que moi, je ne sais quoi faire. J'ai encore des pouvoirs. Je tente de tirer sur mes poignets mais la douleur dans mes veines reprend de plus belle. Je gémis en me laissant tomber à genou.

- Les menottes tiendront jusqu'à son exécution ? demande la mage noire.

Le plus sérieux de tous ne répond rien. Il me fixe comme si j'étais une vulgaire bête de foire. 

- Elles devront tenir, dit le dernier, allons-y.

Les trois silhouettes s'éloignent.

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