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Je ne ressens plus rien, mes muscles sont fatigués. Je ne sais pas comment vais-je faire pour me battre contre les sorciers originels.

- Faith tout va bien ? demande Lucian en tenant ma taille alors que je m'efforce de monter.

- Je me sens bien trop vide Lucian, je ne sais pas comment je vais faire.

- Tu vas y arriver, je crois en toi et je t'aiderai. Tu le sais, je suis là.

Je lui offre un sourire puis nous continuons de monter, il me tient toujours pour m'aider mais ce qu'il m'est arrivé avec les Mages m'a épuisé. Je regarde où nous en sommes et il me semble que c'est bientôt fini, si mes souvenirs avec Gaia sont bons.

Je vois un genre de portail, j'essaye de le passer mais il me bloque. Je n'ai pas de pouvoir, comment vais-je faire ? En dehors, nous entendons tous les rugissement et les hurlements se faire, je me sens coupable d'orchestrer la perte de tous ces gens.

- Partez, dit une voix grave et effrayante.

Une dose d'adrénaline me monte.

- Qui êtes-vous ? Où êtes-vous ? m'inquiète-je.

- Ouvre cette porte ! hurle Lucian.

- L'épée restera cachée de vous abomination, dit-elle toujours d'un ton lent et froid.

Je sens l'énervement monter en moi, je vais finir par exploser. Je ne me suis pas donné tout ce mal pour si peu. J'ai dû mentir, enfreindre les règles, me préparer à ma mort, être rechercher et ce n'est pas pour rien bordel !

- Force, odium ira ignis et terra. Ego hic vincere, non relinquam me. Amittens victoria illis, marmonne-je de plus en plus fort.

- Arrête, répète la voix.

Je répète en hurlant cette phrase lorsque soudainement, les torches autour de nous explosent en flamme. Je regarde Lucian qui a l'air impressionné.*

- Toujours se fier à son intuition, dis-je d'une voix froide en m'insérant dans le couloir maintenant libre d'accès.

Je me méfie, je ne sais pas où je vais tomber et surtout comment ils se seront préparés. J'ai beau me faire confiance, les sorciers originels sont des personnes imprévisibles et doués pour le camouflages. Rappelons qu'ils se sont cachés pendant des dizaines d'années.

- Faith, où allons-nous ?

- Essaye de courir Lucian, tes pouvoirs doivent être débloqué, dis-je en continuant à marcher.

Mon ami s'arrête net devant moi, nos poitrines buttant l'une contre l'autre.

- Parfait, allons plus vite.

Je m'appuie sur ses épaules et sautent pour m'accrocher à lui. Il se met à courir pour traverser le couloir plus rapidement et éviter de croiser les sorciers. Je vois l'endroit où ils ont découverts mon élément, enfin l'un d'entre eux. Il est toujours éclairé au centre, j'incite Lucian à rester où il est alors que je m'avance vers l'endroit lumineux.

- Fais attention.

Je m'avance avec précaution vers le centre, je regarde autour de moi et je sens une autre présence. Pas celle de Lucian, je ne la connais pas. Son aura se propage tout autour de moi. J'arrive sous la lumière. J'entends un bruit dans mon dos, je ne sais pas si j'ai halluciné. J'ai peur de ce qui pourrait me tomber dessus. Encore un autre de l'autre coté, je commence à m'agiter.

- Faith ! Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu n'entends donc pas ? Ils se mettent à chuchoter ! cri-je dans la panique.

Lucian s'avance mais je l'arrête en me tenant la tête.

- Ne bouge pas !

Mon corps se rigidifie.

- Extract de corpore Daemonium tuum Fatum iam non, dit un étrange personnage en se rapprochant.

Je ne peux plus bouger.

- Tu crois que quelqu'un comme toi peut récupérer une Épée cachée depuis des millénaires ? Ce n'est pas parce qu'une envoyée te dit que tu es la fille du monde que tu va réussir ta destinée.

- Je vais y arriver. Sortez de votre cachette ! hurle-je.

Je sais qu'ils sont plusieurs, chacun prend un malin plaisir à me voir me faire battre sans rien pouvoir faire. Je regarde Lucian qui reste impuissant face à moi et les sorciers. Je regarde l'inconnu et puis soupire. Je ferme les yeux et tentent de me faire confiance. Comment est-ce que je peux m'en sortir ? Ma magie n'est sûrement pas assez forte pour battre la sienne, je ne suis pas dupe. Il y a forcément un moyen.

- Vous avez tellement peur de moi que vous me retenez et ne vous montrez pas. Je n'aurais jamais pensé que des sorciers originels auraient peur d'une gamine qui ne connaît la magie depuis quelques mois ou semaines. Vous êtes faibles.

Je peux sentir son énervement dans mes entrailles.

- Vous vous cachez de moi sachant que je vais mourir, pathétique, articule-je.

Celui en face de moi laisse tomber son masque. Il est brun avec l'air assez jeune malgré une immense brulure sur la partie droite de son visage. Les autres sorciers passent sous les arches et laissent eux aussi tomber leurs masques, certains sont brulés, ont un œil sans vie, ont des veines bien trop voyantes, d'autres ont des peaux bien trop pales comme s'ils avaient été noyé. Chacun à une blessure vis a vis d'un élément. Mais je ne retrouve pas celui de l'esprit. Une dernière femme sort de derrière les autres, elle abaisse sa capuche et je suis sous le choc.

C'est moi, nous avons les mêmes traits, le même visage, la même corpulence, nous sommes les mêmes. Elles ouvrent ses yeux et aussi étonnant que cela puissent paraitre, je sais qu'elle est de l'élément de l'esprit, elle a un troisième œil sur le front. C'est assez étrange.

- Que comptes-tu faire de cette épée ? Tu crois que cette prophétie m'a aidé dis-moi ? hurle-t-elle en s'avançant vers moi.

Je ne comprends pas bien. La prophétie ne les impacte pas ce sont des vies comme les miennes qui les détruisent, des gens qui sont presque au bout de leur destinée, près de leur fatalité.

- Tu ne me reconnais donc pas, je ne pensais pas finir ici un jour. Tu me ressembles vraiment. Les protecteurs du pentacle sont ici mais toi, tu as bravé cette lignée.

- Qui êtes-vous ? demande-je incertaine.

- Marie-Jeanne Sinners.

Je sens comme un poids se poser sur ma poitrine.

- Où est l'Épée de Division ? m'indigne-je.

- Celare circa me, ego potest ostendam tibi, dit-elle sans émotion.

Je relève la tête, elle descend lentement dans un éclair de lumière. Marie-Jeanne la récupère. Elle regarde la lame, je sais ce qu'elle va faire, je regarde Lucian. C'est maintenant ou jamais, je regarde Lucian mais le premier homme à la face brulée me tourne le visage.

- Tu es la fille du monde, oui. Mais ce n'est pas dans cette vie que vous gagnerez.

Deux hommes me tiennent les bras alors que je tente de me débattre, je force mon sang à me brûler en hurlant alors que Lucian attend mon signal. Et puis même, deux autres sorciers le maintiennent.

- Filia mundi, perforatur ab elementis sua bonitas et sacrificium destruit fatum, répètent-ils alors que l'épée se rapproche du pentacle apparu autour de mon cou.

- Lucian non ! hurle-je au bord des larmes.

Maintenant, à présent, dans l'instant, j'ai peur. Je ne veux pas de cette fatalité mais je ne peux m'empêcher d'être une bonne personne, je me déteste pour ce trait de bonté.

Je sens la pointe de l'épée débuter son chemin en moi sous les voix effroyables de ces sorciers.

- Finem.

- Maintenant Lucian !

Un dessin de lumière se forme devant lui, un pentacle avec une épée au centre. La sorcière plante son épée dans mon corps lorsque la lumière vient tous nous rafler. Nous hurlons sans peine. Ce fût rapide et peu douloureux au fond. Maintenant, tout est fini.

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