Épisode n°4

Le lendemain matin vers huit heures, le téléphone se mit à sonner bruyamment. Annie, en chemise de nuit, se précipita dans l’escalier pour répondre très vite sans éveiller les enfants.

Elle se sentait toute drôle, dans une douce torpeur, encore assommée de sommeil.

« Allo, fit-elle d’une voix mal assurée »

« Allo, Madame Louise Lochlainn ? »

« Non, je suis sa fille. Ma mère n’est pas là…. »

« Inspecteur Leroy à l’appareil. Je suis heureux de vous savoir chez vous. Votre mère nous a prévenus hier car elle était inquiète pour vous. Mais où étiez-vous donc passés, vous, votre mari et vos enfants ? »

Il y eut un instant de silence. Pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, Annie ne pouvait guère répondre à cette question de manière précise. Perplexe, elle se contenta d’un :

 « Oh ! Inspecteur, ma mère est en permanence d’un naturel anxieux. Hier, nous avons eu un gros coup de fatigue, rien de plus. Excusez-là pour le dérangement. »

« Pas de problème ! Au revoir Madame » dit l’inspecteur en raccrochant. Puis, regardant son collègue avec un sourire goguenard : « tu vois, je te l’avais dit, on s’est déplacés pour rien. Affaire classée… »

La rumeur qui s’était étendue en une journée dans le village s’évapora comme elle était venue. On ne reparla plus jamais de l’événement.