Chapitre III.

| Teatro Colón |

  Les yeux posés sur le rivage, tasse de thé à la main, il restait un british comme aimait tant l'appeler Thiago, Edgar repensait à la soirée dernière. A sa courte discussion avec Thiago, qui l'avait presque supplié, agacé, de l'appeler par son prénom, soit disant ''parce qu'ils n'étaient pas comme les japonais''. Il se souvenait encore des questions, pleins de surprise, de Thiago. Edgar pouvait comprendre. Jamais personne n'auraient pu l'imaginer quitter son cher pays de bourgeois pour l'Argentine.

  Edgar soupira. Il n'avait prétendu que des vacances. Il n'avait étrangement pas voulu dire la vérité.

  Le bleu releva la tête vers l'horloge mural de la chambre. Il sursauta. L'argentin lui avait donné rendez-vous, sans lui laisser le choix. Et comme le bleu n'avait rien de prévu, à part une recherche d'emplois, et un appartement,, même si ce genre de choses pouvaient attendre, il avait accepté. « Rendez-vous au même endroit à onze heures le British. ». Edgar enfila un short bleu atteignant ses genoux, le soleil dehors le brûlait déjà à travers la fenêtre, lui qui était si peu habitué, un t-shirt jaune, toujours autant oversize, puis sortit de sa chambre d'hôtel, son sac sur le dos, ses lunettes de soleil sur le front, ses cheveux encore en une haute queue-de-cheval.

  Comme prévu, le soleil tapait fort, alors qu'il n'était même pas midi. Le britannique souffla, et marcha sur ses pas de la veille, pour retourner au petit coin où il avait croisé son ancien adversaire. De temps en temps il regardait les panneaux autour de lui. Heureusement pour lui qu'il parlait espagnol, il pouvait comprendre tout ce qu'il pouvait lire. Mais il s'estimait tout de même heureux que l'anglais soit la langue universel, bien qu'en général, les gens parlent l'anglais américain.

  Soudain, il releva la tête de son téléphone, lui qui s'apprêtait à appeler Thiago qui lui avait donné son numéro. Il était sur la plage, au trottoir d'en face, discutant joyeusement avec deux bruns, une glace à l'eau à la main. Edgar s'approcha, et n'en cru pas ses yeux, en reconnaissant ce fameux bandeau orange. Et ces yeux bleu acier.

« Eh, mais c'est ce cher Partinus. Que fais notre cher britannique en Argentine ?

- Je peux te retourner la question, hum... Il fut décontenancé de l'anglais parfait de celui aux longs cheveux bruns, mais avait totalement oublié son nom, contrairement à Endou.

- Fudo. Sympa d'avoir oublié.

- Sois sympa Akio.

- Désolé. Mais donc, Endou, Fudo, que faites-vous là vous aussi ?

- Ils sont aussi en vacance, comme toi. »

  Recroiser Thiago fut une surprise, mais en plus les deux japonais... Edgar commençait à se demander à quelles genre de surprises il aurait à faire plus tard.

  Les deux bruns les quittèrent, se promettant de passer la soirée ensemble, ce que Thiago accepta avec plaisir. Edgar obtempera simplement de la tête, bien qu'il n'était pas sûr devenir à cette soirée.

« Au fait Thiago, pourquoi m'avoir demandé de venir?

- T'es en vacances, pas vrai ?

- Oui.

- Et tu ne connais rien de Buenos Aires ?

- Exact. Mais où veux-tu en venir à la fin ?

- Je suis en congé, donc j'vais te faire visiter une partie de la ville aujourd'hui ! »

  Le britannique n'eut pas le temps de digérer la nouvelle, que le basané attrapait déjà son poignet pour le mener à un arrêt de bus, pas loin d'eux. Son ami, s'il pouvait l'appeler comme tel, lui donna un carnet de ticket, puis lui expliqua le plan de la journée. Il l'écoutait, les yeux grands ouverts, ce qui fit rire l'argentin. Gêné, Edgar, une fois assis dans le bus, avait croisé les bras, et regardait la ville à travers la vitre. Peut-être son impression était dû à cause du soleil, de la plage et de la mer, mais Edgar trouvait la ville colorée, bien plus vivante que Londres. Sa mauvaise humeur disparu, laissant place à un sourire.
  De son côté, Thiago ne cessait de jeter quelques regards à son ancien adversaire. Il avait bien sentit ce malaise,dans ces yeux clairs, la veille. L'argentin sortit de sa poche le plan des différents lieux de visites de Buenos Aires, puis prit son téléphone, regardant le lieu de leur destination. Il ne connaissait pas bien les goûts du britannique, mais ce doutait, sans doute parles clichés et son comportement, que l'opéra devrait lui plaire.

  Ses doutes furent confirmés quand il vit un regard pratiquement enfantin dans les yeux de son ami. Il ne put retenir un rire, faisant ainsi reprendre constance à ce british.

« Voici l'opéra Teatro Colón. C'est une semaine spéciale, où ils font visiter les locaux. J'ai reçu deux billets pour une visite à mon travail.

- Ah oui ? Tu travail dans quoi pour avoir reçu de tel billets ? Cet opéra est plutôt réputé pourtant. Répliqua le bleu, relevant la tête de son téléphone, après avoir vu le cinq étoiles affiché sur son écran.

- Je suis professeur de danse, expliqua le basané, en riant. En réalité, je connais déjà les lieux, je travaille là-bas parfois. Mais il fallait bien que je les utilise, alors allons y. »

  Edgar le regarda prendre la tête de marche, et le remercia en bafouillant un peu, décontenancé, avant de le suivre. Une fois à l'intérieur, il mit l'oreillette qui allait traduire ce que dirait l'agent de tourisme dans sa langue. Il comprenait bien l'espagnol, mais l'espagnol argentin ressemblait plus à de l'italien, bien qu'Edgar sache aussi parler cette langue ; il préférait tout de même l'anglais britannique.

  Le temps de cette visite, Edgar eut l'impression de retourner en enfance – une impression qu'il avait depuis son départ en réalité. Il se souvenait de toutes les différentes pièces qu'il avait put voir, plus jeune. Il n'avait jamais cessé d'aimer le théâtre, ainsi que la musique classique.

  Lorsque lui et Thiago ressortirent dehors, le bleu soupira longuement, en enfilant ses lunettes de soleil. Avec la clim de l'opéra, il avait oublié la chaleur accablante de février. Se souvenir du mois le fit tiquer, comme ce mois était bien différent à Londre.

« Et si on allait manger quelque part ?

- Tu n'a rien d'autres à faire ?

- Absolument pas.

- Je vois... Un sourire un peu désespéré, de cette franchise, vint sur ses lèvres. Je te laisse me faire découvrir la cuisine d'ici, mais j'invite. »

  L'argentin ne cacha pas sa surprise, faisant ainsi sourire le britannique, loin de ses airs hautains d'il y a dix ans. Le plus grand des deux prit une minute pour réfléchir, puis mena son ancien adversaire dans un petit restaurant, plutôt calme.

  Le repas se fit dans la bonne humeur, l'Argentin parlant de Buenos Aires, le britannique lui montrant les différents lieux qu'il comptait visiter. Ils parlèrent même du travail de Thiago, qui enseignait le tango. Edgar fronça les sourcils : jamais il ne l'aurait imaginer enseigner cela. Quand au basané, il ne posait aucune questions personnel au bleu, remarquant le malaise de celui-ci.

  L'après-midi se déroula dans cette ambiance bonne enfant. Longeant les différentes rues de Buenos Aires, les deux anciens footballers ne se retenaient pas de ressasser le passé, de se rappeler du FFI, de Liocott, de cette histoire étrange avec les anges et les démons qui avaient kidanppés deux amies de l'équipe japonaise. A ce souvenir, ils se mirent à rire. Jamais ils n'avaient parlé de cela à leur équipe respective, ils auraient été prit pour des fous.

  Le soir, Edgar fut un peu forcé de venir à cette soirée proposée par les deux japonais. Mais il ne rechigna pas. De toute façon, il ne voulait pas quitter ce sentiment de calme et de tranquilité qu'il avait avec le basané, qui lui faisait oublier ses derniers mots échangés avec son paternel. Il lui était impossible de les oublier. De même que ce regard froid.

  Assis dans un fauteuil de paille, devant la plage, Edgar regardait Mamoru et Akio – l'ancien capitaine de Raimon lui avait demandé de les appeler par leurs prénoms – se prêter à différents jeux organisés par un groupe de jeunes de leur âge. Même si en réalité, c'était le plus petit des deux japonais qui avait forcé l'autre à venir.

  Edgar tourna la tête vers Thiago qui, bière à la main, ne cessait de rire à l'entente des protestation du brun aux yeux bleus. Edgar zieuta sa propre bière qu'il n'avait pas entamé. Il n'aimait pas spécialement ce type d'alcools, mais haussa des épaules, et décida de la boire. Ce qui le fit grincer, et rire de pus belle l'argentin à côté de lui.

  Il soupira en levant les yeux au ciel, prenant une seconde gorgée. Il s'étouffa avec, et laissa sa bière sur la table, la donnant volontiers à Thiago qui demandait à la finir, toujours dans un fou rire. Cet alcool était trop amer pour lui. Il préférait les cocktails et mélanges d'alcools forts. Ou encore le vin et le champagne de qualité.

« T'es pas vraiment ''alcools de bade gamme'', pas vrai ?

- Exact. En fait, je ne suis pas vraiment alcools du tout. Je préfère les cocktails légers.

- Je vois. »

  Le bleu porta à nouveau son regard sur Mamoru, qui essayait de passer sous une corde sans la toucher, en ce penchant en arrière. Il tomba bien sûr lamentablement sur le sable, donnant un fou rire incontrôlable à Akio, faisant crier celui au sol.

« Au fait Thiago, tu sais s'il y a des appartements à vendre dans le coin ?

- Hmm ? Oui, il y en a, bien sûr. Pourquoi ?

- Je devais en chercher un aujourd'hui. Je dois aussi chercher un travail d'ailleurs. »

  Le professeur de danse regarda son interlocuteur, les yeux grands ouverts. Il avait posé un peu brusquement son verre sur leur petite table, faisant sursauter une serveuse qui passait à côté.

« Q-Quoi ?! T'es pas censé être en vacances ?!

- Pas vraiment... En réalité, j'ai, hum, en quelques sortes fugué ?

- À vingt-quatre ans ? Répondit-il de tac au tac, avec un ton à la fois désarçonné et blasé.

- J'ai fuis ma famille si tu préfères. Et donc l'Angleterre, c'est plus simple ainsi.

- C'est donc pour ça que tu tire la gueule à chaque fois que je te laisse dans tes pensées ? »

  Edgar hocha la tête, puis regarda Thiago soupirer longuement, en passant sa main sur son visage. Il ne sut cependant comment réagir face à ce regard aussi chaud que du rubis, plein d'inquiétude, qu'il semblait chercher à cacher.

« On ira voir mon cousin si tu veux, il est agent immobilier.

- Merci Thiago... »

  Il ne put que lui sourire, surpris d'une telle compassion que lui offrait l'argentin. Le basané se releva, expliquant qu'il allait commander de nouveau de quoi boire et un petit quelque chose à grignoter. Edgar hocha la tête, le laissant partir, mais sursauta en sentant une large main sur le sommet de sa tête. Il releva la tête, faisant à nouveau face à ce visage carré, ces yeux sombres, et ce sourire plein de sympathie.

« Le temps de te trouver un appart, au lieu de vivre à l'hôtel, tu n'as qu'à débarquer chez moi si tu le souhaite. Està bien, querido ? »

  Les joues blanches d'Edgar se teintèrent de rouge à ce surnom, accompagné de cette voix plutôt suave, ce qui fit rire Thiago qui prit quelques secondes pour se délecter de ce fin visage coloré par la gène. Puis il s'en alla chercher ses commandes, laissant le bleu penaud, avec les deux japonais qui revenaient, pleins de sable.

†††

potite note : parfois je mettrai des dialogues en italiques pour souligner qu'ils parlent d'autres langues même si c'est écrit en français (par exemple si Akio et Mamoru parlent seulement entre eux, ce sera en japonais). actuellement ils se parlent tous en anglais. je ne traduirais pas les dialogues en espagnol, donc je mettrai les traductions dans les commentaires.

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