Paenitet
S'il avait agit différemment, les choses se seraient-elles déroulées autrement ?
La pluie diluvienne s'abattait avec violence sur Mondstadt, tout comme le vent du nord frappant les habitants qui essayaient de rester à l'abri chez eux. Son corps plein de spasmes tremblaient, et il ne savait plus faire la différence entre larmes et gouttes de pluies roulant sur son visage.
Le sang recouvrait les herbes mortes sur le sol. Avait tâché ses vêtements détrempés. Et ses cris se mélangeaient à l'orage.
†††
La neige s'installait tranquillement sur Mondstadt. Le regard flamboyant de Diluc s'était perdu dans le verre qu'il nettoyait en silence, tandis qu'il écoutait les aléas de ses clients. Quelqu'un se plaignant de sa femme qui l'empêche de boire, un bard s'amusant à chanter ce qui lui passait par la tête, des aventuriers venus se reposer. Diluc jeta un regard dehors, par l'une des fenêtres de sa taverne.
Il détestait l'hiver, la neige – le mauvais temps plus particulièrement. La pluie était probablement la chose qu'il haïssait le plus – sûrement bien plus que l'Ordre de l'Abîme. Les soirs de mauvais temps ne cessaient de lui rappeler certains souvenirs qu'il souhaitait oublier, qu'il cherchait à enfermer dans un coffre, quelque part, tout au fond de sa mémoire, de son cœur. Son regard se porta ensuite à la petite horloge à côté de lui qu'il avait installé récemment ; l'heure approchait. Il allait encore le voir venir avec son sourire factice, boire, et ne plus pouvoir bouger. Comme tout les soirs depuis presque deux ans.
Il n'aimait pas le voir ainsi. Mais comment lui dire ?
La porte du Cadeau de l'Ange s'ouvrit finalement sur les deux personnes qu'attendaient Diluc : Kaeya et Rosaria, tout deux vêtus d'un manteau de fourrure blanc et bleu nuit. Comme chaque soirs, Kaeya salue tout le monde, étant connu et relativement apprécié, alors que Rosaria se pressait de prendre place au bar. Et comme chaque soir, la première commande fut la même.
« Deux verres de Dent-de-Lion, Maître Diluc. »
Il détestait cela. Il détestait quand Kaeya l'appelait de ce nom honorifique, tout en le regardant droit dans les yeux. Diluc fronça légèrement les sourcils – il ne put s'empêcher de se demander comment allait l'œil de l'homme en face de lui. Mais il ne posa pas la question, et prépara la commande de ses deux meilleurs clients.
C'est ainsi que plusieurs heures passèrent, où Diluc s'occupa de servir ses clients, ne voulant pas penser au dépravé qui commençait à s'endormir sur son bar, tandis que la Sœur à ses côtés buvaient tranquillement son dernier verre. L'homme aux cheveux rouges ne pouvait cependant que regarder le nombre de verres autour du Capitaine de la Cavalerie de l'Ordre de Favonius ; sachant qu'il en avait déjà nettoyé et rangé plusieurs juste avant. Le soupire de Rosaria ramena Diluc à la réalité.
« On dirait qu'il va falloir encore le ramener chez lui.
- Pourquoi ne l'empêches-tu pas de boire ?, questionna Diluc du tac au tac.
- Car ce n'est pas à moi de le faire. »
La réponse fut sec et directe, alors que dans un même geste Rosaria sortit une bourse avec la somme totale de sa commande qu'elle déposa sur le bar. Diluc l'a regarda quitter sa taverne silencieusement, ayant compris ce qu'avait dit la Sœur à demi-mots. Son regard se posa sur Kaeya, à moitié endormi sur son bar. Minuit allait bientôt sonner, l'heure de fermeture de la taverne. Celui aux cheveux rouge feu souffla, et monta pour nettoyer les tables du haut, laissant à l'homme assoupi quelques minutes de répits en plus.
Les tables nettoyées, les verres rangés sur l'étagère, la pancarte posée dehors enfin remises à l'intérieur ; Diluc s'assit le temps de quelques secondes sur l'un des tabourets de son bar pour détacher ses cheveux, les laissant tomber en cascades sur ses épaules. Il était minuit, et il allait encore une fois devoir aider Kaeya à rentrer chez lui. C'était ainsi depuis plusieurs mois – avant cela Kaeya était capable de rentrer – accompagné – chez lui. Mais depuis la fin de l'été, le Capitaine de la Cavalerie buvait à un point qu'il s'endormait au Cadeau de l'Ange, et Diluc se chargeait depuis de le ramener chez lui. Il était persuadé que Kaeya n'en avait d'ailleurs aucune idée.
Il l'observa longuement, et remarqua un détail sur le visage du jeune homme endormi : ses sourcils étaient froncés. Diluc se souvenait de cette expression que Kaeya faisait depuis l'enfance lorsqu'il était en plein cauchemar, il faisait exactement cette tête dans son sommeil. De quoi pouvait-il bien rêver. Diluc se savait parfois un peu trop curieux à son propre goût lorsqu'il s'agissait de Kaeya, mais il ne pouvait s'en empêcher, sûrement à cause de son côté parfois un peu paranoïaque, à cause de ces quelques années où il avait voyagé seul dans tout Teyvat, pour revenir à Mondstadt du jour au lendemain. Et lorsqu'il était revenu, Kaeya était là, devenu l'un des nouveaux capitaine de l'ordre, son ancienne place lorsqu'il était lui aussi chevalier.
« Limite... Li-.. Date limite... »
Le sang de Diluc ne fit qu'un tour dans ses vaines à ces deux mots. Il ne put s'empêcher de repenser à cette nuit d'orage, où Kaeya lui avait tout révélé. « Date limite », qu'est-ce que cela était censé vouloir dire ? Kaeya avait-il décidé de suivre le chemin que son ancien peuple lui avait imposé ? Diluc secoua la tête, ne voulant pas y penser – bien qu'il se sentait obligé. En voyant l'heure, il comprit qu'il allait devoir rentrer lui aussi. Le barman se leva, renoua ses cheveux de son ruban noir, les nouant en une queue-de-cheval basse, puis passa un bras des bras de Kaeya autour de ses épaules, et sortit par la porte arrière – après avoir fermé la porte principale. Il ne souhaitait pas non plus risquer d'être vu avec cet ivrogne sur le dos.
L'appartement de Kaeya semblait toujours étonnamment simple pour Diluc. Suffisamment meublé pour vivre confortablement, avec peu de décorations – hors mis ses différentes médailles et des dessins d'enfants. Diluc avait reconnu la façon de dessiner de la petite Klee. En d'autre circonstances, il aurait probablement esquissé un sourire à chaque coup d'œil jetés sur les dessins accrochés aux murs. Mais il n'en était rien. Le maître du Domaine de l'Aurore laissa simplement l'ivrogne endormi sur son lit, et quitta l'appartement sans demander son reste.
Il voulait cesser de penser à ce visage endormi torturé, et à ces larmes qu'il avait vu perler au coin de son œil.
Son arme frappa le sol d'un coup violent, avant de disparaître dans une gerbe de flammes brûlantes. Diluc leva les yeux vers le ciel, soupirant bruyamment, tandis que les particules de l'ancien corps du mage de l'abîme volaient autour de lui. Il avait l'impression d'en voir de plus en plus ces derniers temps, et avait l'intime conviction que ça n'avait pas qu'un simple lien avec l'incapacité de l'Ordre de Favonius d'être utile. Un râle d'agacement lui échappa, lorsqu'il vit l'état des pans de son manteau – il détestait les PyroMages, ayant de grandes difficultés à se débarrasser de leurs boucliers, il finissait toujours dans un sale état lorsqu'il les combattait. Il ne put s'empêcher de se dire que Kaeya lui aurait été utile pour une fois.
Son regard se bloqua dans l'horizon. Il ne parvenait pas à oublier cette larme qui n'avait pas coulée. Est-ce que Kaeya pleurait régulièrement dans son sommeil ? Diluc voulut se fustiger, lui qui disait détester Kaeya, il devait admettre que le jeune homme était souvent le point central de ses pensées. Probablement car il le connaissait depuis l'enfance. De vieux réflexes de grand frères.
Ce fut son faucon qui tira le jeune Maître de ses pensées. Diluc tendit le bras pour le laisser se poser, et prit la lettre qu'il tenait dans son bec. L'oiseau se posa sur son épaule, laissant au barman son autre main libre pour pouvoir déplier la lettre. Il reconnu immédiatement l'écriture de Jean, et fronça les sourcils.
« Je ne veux pas écrire ce que j'ai à te dire, bien que je sais que ton faucon arrivera toujours à te retrouver. Rejoins moi dans mon bureau.
Jean. »
Diluc fronça les sourcils. Jean savait parfaitement qu'il ne voulait pas être mêlé aux affaires de l'Ordre de Favonius – l'épisode de Dvalin avec Venti et le voyageur avait été une exception comme Jean avait agit en tant qu'elle-même, et non en tant que Grande Maîtresse suppléante. Il comprit qu'elle n'avait probablement pas le choix que de le contacter, et Diluc ne put que perdre son sang froid, et brûla la lettre dans sa main.
Lorsqu'il arriva dans les quartiers de l'Ordre de Favonius, le Maître du Domaine de l'Aurore fut surpris de ne voir personne devant la porte du bureau de Jean, hors mis Rosaria. Il arqua un sourcil, et cette dernière haussa simplement des épaules, signe qu'elle ne semblait pas savoir non plus ce qu'elle faisait là.
« La Grande Maîtresse Jean m'a demandé de t'attendre devant son bureau, va savoir pourquoi.
- Entrons, dans ce cas. »
La Sœur hocha de la tête, et toqua à la porte. Ce fut Jean qui ouvrit, d'abord timidement, avant de les faire entrer précipitamment, et de refermer la porter. Les soupçons de Diluc se confirmèrent, en voyant le comportement de la jeune femme, et lorsqu'il vit Lisa déposer un sceau sur la porte. Quelque chose n'allait pas.
« Jean, que se passe-t-il ? J'ai d'autres choses à faire- mais Diluc ne put finir sa phrase.
- Kaeya a disparu. »
Un lourd silence s'installa dans le bureau de la Grande Maîtresse suppléante. Diluc du respirer longuement pour garder son sang froid, ne voulant montrer aucune faille.
« Il ne s'est pas présenté ce matin, et il n'était pas dans son appartement, commença Jean, en se posant sur son bureau. Diluc, je sais que tu t'occupes de le ramener chez lui le soir, depuis quelques mois maintenant, as-tu..
- Je t'arrêtes tout de suite. Je n'ai absolument aucune idée d'où il peut se trouver. Effectivement, je le ramènes chez lui constamment ces derniers temps, mais je te rappelle qu'il ne fait que boire puis s'endort. On ne se parle pas. Son ton était sec, direct. Peut-être un peu trop froid, un peu trop agacé.
- Vers quelle heure l'as-tu ramené hier soir ? Demanda Lisa.
- Aux alentours de minuit trente. Je l'ai déposé dans son lit et je suis rentré. »
Son regard se posa sur ses chaussures. Un doute commença à germer dans l'esprit de Diluc, mais il ne voulait certainement pas y penser. La disparition de Kaeya aurait-elle un lien avec ses mots murmurés la veille. « Date limite. », il avait beau retourner cette phrase dans tout les sens, il y avait toujours bien trop de possibilités au sens de cette phrase. Une date limite pour quoi ? Donner des informations sur Mondstadt ? Retourner dans son ancien clan ? Trahir tout le monde ? Diluc ferma les yeux quelques secondes, ayant deviné que son silence avait attiré le regard curieux des trois femmes autour de lui. Aucune d'elles ne savaient pour la véritable identité de Kaeya – personne dans tout Mondstadt hors mis lui.
« Je vais demander à mes différentes ressources de me tenir au courant s'ils aperçoivent Kaeya.
- Tu n'as vraiment aucune idée d'où il pourrait être ? Un endroit quelconque, où vous alliez en étant jeune.. ? Tenta Lisa, les bras croisés sur sa poitrine.
- Absolument aucune, et je doute fortement que Kaeya se soit rendu à des endroits où nous avions l'habitude d'aller. Jean, parles-en au voyageur, il a tendance à traîner avec Kaeya, peut-être qu'il saura quelque chose. »
Sur ces derniers mots, le jeune Maître se tourna vers la porte encore scellée. Un regard vers Lisa, et la jeune femme retira son propre sort d'un claquement de doigts, et l'homme à la chevelure flamboyante quitta l'ancien endroit qui était autrefois sa seconde maison. Sur ses pas, il se retourna pour observer le bâtiment en silence.
Kaeya aurait-il disparu ainsi s'il n'avait jamais quitté l'Ordre de Favonius, et s'il était resté Capitaine ?
Bien qu'il haïssait l'admettre, Diluc avait eu la même idée que Jean. Et il se doutait que la jeune blonde savait d'avance qu'il comptait se rendre dans les différents lieux où ils avaient l'habitude de traîner, plus jeune. Elle les connaissait depuis de nombreuses années, et bien que cela l'agaçait, Diluc savait qu'il était facile à lire lorsqu'on le connaissait bien.
Les Montagnes du Guet, la Falaise Arrachétoile, et même le Lac du Cidre à côté de Deauclaire... Kaeya était nul part. Diluc avait prévenu Charles de prendre sa place au Cadeau de l'Ange ce soir, sachant pertinemment qu'il ne comptait pas s'arrêter de chercher tant qu'il ne retrouverait pas cet ivrogne de Capitaine de l'Ordre et ne l'aurait pas ramené dans le bureau de Jean, quitte à le ramener en étant inconscient.
« Tu n'as certainement pas intérêt à avoir fait ça Kaeya. »
Il ne voulait pas y penser, l'idée même que Kaeya ait décidé de tous les abandonner le terrifiait plus qu'il ne le pensait, mais il était réaliste, et avait toujours su que cela aurait pu arriver, après ce soir-là. La nuit venait de tomber quand Diluc quitta l'antre de Stormterror – Dvalin, non sans quelques égratignures. Il se sentait ridicule à courir ainsi à n'importe quel endroit où Kaeya aurait pu se rendre. Cela l'agaçait, au point qu'il brûla l'arbre contre lequel il s'était appuyé pour se reposer. Il pesta de la langue.
Diluc avait appris, d'après Aether, que les gardiens des ruines étaient en réalité d'anciennes armes du peuple déchu de Kaeya. Il s'était dit qu'il y avait possiblement une chance pour que Kaeya se soit rendu au sommet de la tour de Dvalin, là où se trouvait l'un des gardiens. Le plus vieux, toujours d'après Aether. Mais il n'y était pas non plus, et Diluc était simplement tombé en face d'une vielle ruine recouverte de plantes et de fleurs, sur laquelle des oiseaux avaient fait leur nid.
Sans qu'il ne comprenne pourquoi, cette vision l'avait attristé.
†††
Un lourd soupir s'échappa des lèvres du jeune homme. Lorsqu'il rouvrit les yeux, il du faire face au regard curieux de Venti, entouré de cadavres de bouteilles de vins. Le barman comprit qu'il avait soupiré probablement bruyamment, et cela avait bien sûr interpellé ce bard de pacotille – il avait toujours du mal à croire qu'il s'agissait de l'Archon de Mondstadt, malgré qu'il ait été aux premiers loges pour le voir régler l'affaire de Dvalin.
« J'ai l'habitude que tu tire toujours la tête, Maître Diluc, mais pas de te voir soupirer ainsi. Quelque chose te tracasses ?
- Pourquoi ne continuerais-tu pas plutôt à boire, et me laisser tranquille ? Dit Diluc, dans un marmonnement agacé. Tu as dit avoir reçu une belle somme d'argent à Liyue.
- Oh, donc tu écoutes bel et bien ce que je te dis quand je te parle ! »
Diluc se pinça l'arête de son nez, de plus en plus agacé. Cela faisait bien plus d'une semaine qu'il n'avait plus aucune nouvelle de Kaeya désormais, et le barman avait remarqué qu'il gérait de moins en moins bien sa colère depuis. Probablement à cause du risque de cette disparition, plus que de la disparition en elle-même. Et la présence de Venti ne l'aidait pas ; si au moins Albedo et la petite Klee pouvait venir, leur présence avait tendance à calmer l'homme à la chevelure rouge.
« C'est à cause de Kaeya, n'est-ce pas ? »
Diluc releva immédiatement la tête à cette question, croisant le regard d'un émeraude pur du bard assis en face de lui. Diluc avait conscience que Venti était probablement au courant de ce qu'il s'était passé entre lui et Kaeya il y a plusieurs années maintenant, il s'agissait tout de même de l'Archon Anemo. Le vent était violent, ce soir-là.
« Comment es-tu au courant ?
- Tu me poses réellement la question, Maître Diluc ? »
Le sourire de Venti commençait sérieusement à irriter Diluc, mais il ne pouvait pas non plus le virer ainsi de sa taverne. Cela attirerait forcément la curiosité de ses autres clients.
« Si tu n'as rien à me dire, cesses tout de suite de parler de ça, veux-tu ? »
Il fut étonné de voir Venti se refermer sur sa bouteille. Peut-être avait-il sentit sa colère monté dans le ton de sa voix ? Dans tout les cas, Diluc préférait cela. Il devait encore tenir jusqu'à la fermeture de sa taverne, puis repartir chercher Kaeya. Pour rassurer les habitants de la cité, Jean avait prétexté que Kaeya avait été pour une mission entre les montagnes de Dos Dragon et Liyue, qui pourrait lui prendre plusieurs jours. Mais tous les Mondstadoits semblaient commencer à se poser des questions, Kaeya était tout de même connu pour être l'un des meilleurs épéistes des chevaliers de Favonius – juste après Jean d'ailleurs. Diluc était étrangement content d'avoir été retiré de cette liste de meilleur épéistes, lorsqu'il avait quitté l'Ordre. Il trouvait cela ridicule, le maniement de l'épée ne faisait pas tout pour un chevalier.
Les heures passèrent presque bien trop lentement pour Diluc, qui ferma même une heure plus tôt, tous ses clients ayant quittés la taverne aux alentours de vingt-trois heures – même Venti et Rosaria. Cette dernière se mêlait de temps en temps aux recherches, mais sa place de Soeur de la cathédrale de Favonius l'empêchait de participer activement, au risque d'alimenter les questions des habitants sur l'absence du chevalier aux cheveux bleus.
C'est lorsqu'il ferma la porte de sa taverne à clé que son mauvais pressentiment depuis plusieurs jours maintenant commença à monter en lui.
Il marchait simplement dans les rues de Mondstadt, se dirigeant vers la sortie de la cité, mais il s'arrêta une fois devant le pont les séparant des différentes forêts et falaises de Mondstadt. Une lourde fumée semblaient s'échapper depuis les Monts Dosdragon, et le sang de Diluc sembla cesser de couler dans ses vaines le temps d'une seconde. Son instinct prit le devant sur sa raison, et l'ancien membre de l'Ordre de Favonius se mit à courir à tout allure, dépassant Deauclaire bien rapidement.
Cependant, il ne put que s'arrêter face au carnage sous ses yeux. Des maisons détruites, du sang recouvrant le sol, et des cadavres à perte de vues. Le cœur de l'épéiste battait à tout allure, à croire qu'il risquait de s'échapper de sa cage thoracique. Il ne s'agissait pas d'une simple attaque de Brutocollinus, ou de mages de l'Abîme. Les dégâts étaient bien trop conséquents.
Le jeune homme se mit à chercher dans les débris quelqu'un, un survivant, mais il ne faisait face qu'à des cadavres sans vies. Il avait l'habitude de la mort, du sang, mais une terrible envie de vomir l'avait prit aux narines. Les corps étaient tous massacrés, déchiquetés, écrasés. Il n'avait jamais rien vu de tel. Ce fut un gémissement dans son dos qui lui permit de rester debout. Quelqu'un était encore vivant. Il se précipita vers la personne qui gémissait à l'aide : un jeune homme de probablement son âge, un chasseur.
« Que s'est-il passé ?! S'était-il exclamé, en aidant l'homme à se relever. Mais il s'arrêta dans son geste.
- D-Des machines... Gigantesques... Il y av-aient des mages autour d'eux, et... Et... »
Alors qu'il écoutait l'homme essayer de finir sa phrase, les yeux de Diluc s'étaient lentement posés sur ses jambes – sur l'une d'entre elles. Elle était complètement écrasée, des morceaux d'os avaient volés autour du chasseur. C'était une vision d'horreur.
« I-Il y avait un homme blond, et.. Et le.. Le Capitaine Kaeya...
- Le Capi- Kaeya ? Kaeya était avec les mages ?! »
L'homme hocha simplement de la tête, avant de se mettre à tousser et cracher du sang. Diluc comprit qu'il ne pourrait tirer plus d'informations de cet homme, et se chargea alors de lui donner les premiers soins avec ce qu'il avait, et de le poser contre les ruines stables d'une maison. N'ayant pas le temps de se rendre à Mondstadt, Diluc chercha dans les décombre quelque chose pour écrire, n'importe quoi, pour ainsi griffonner un appel à l'aide pour Jean. Il siffla, appelant son faucon, lui donna la lettre, et lui intima de chercher Jean ou Lisa. Il savait qu'il aurait besoin d'aide, et il fallait absolument que Barbara se rende à Deauclaire avec les autres soignantes.
Trouver les machines décrites par le chasseur ne fut pas bien compliqué. Le souffle de Diluc se bloqua dans sa gorge lorsqu'il les vit avancer vers l'antre de Stormterror. Il ne comprenait pas ce qu'elles s'apprêtaient à faire là-bas, mais il se devait de les empêcher d'avancer plus. Diluc dégaina alors son arme, se jetant sur la première machine en face de lui. Il n'avait pas le temps d'attendre.
Le vent se mit à souffler de plus en plus fort, emportant chacune de ses flammes dans le lointain, tandis qu'il essayait désespérément d'arrêter le plus de Gardiens de Ruines que possible. Un missile frôlant sa jambe le surpris, et Diluc couru vers un arbre pour s'y cacher par réflexe. Des machines semblables aux Gardiens des Ruines l'avaient remarqués et prit pour cible ; elles étaient plus grosses, volantes, et leurs bras semblables à des broches le fit déglutir. Il ne préférait pas imaginer dans quel état il finirait s'il se faisait toucher par ceux-ci. Son regard se posa sur sa jambe égratignée dont des perles de sang roulaient sur sa peau. Ses vêtements étaient brûlés, déchirés, et de vielles cicatrices s'étaient rouvertes.
La soudaine bourrasque de vent surpris l'épéiste, qui dut s'accrocher à l'arbre contre lequel il s'était caché pour ne pas s'envoler. Il crut entendre de lourds bruits métalliques s'entrechoquer, et lorsqu'il se retourna, il vit les machines volantes toutes démontées au sol, ainsi qu'un jeune homme dans une tenue verte se tenir au milieu du carnage.
« Désolé du retard, Maître Diluc, ton faucon a eu du mal à venir avec ce vent ! Tout va bien ?
- Je dirai que maintenant, ça va.
- Regarde toi avant de parler, s'il te plaît. »
Diluc secoua sa main dans le vide, faisant signe à Venti de ne pas s'inquiéter des nombreuses cicatrices recouvrant son corps. Les autres machines ne semblaient plus s'occuper d'eux, et Diluc en profita pour expliquer rapidement la situations. Il entendit dans son dos les cris de chevaliers de l'Ordre de Favonius. Il savait d'avance que les morts allaient pleuvoir cette nuit.
« Kaeya est avec eux, avoua-t-il finalement, en courant vers l'armée de machine avançant vers l'Antre de Stormterror en détruisant tout sur leur passage.
- Q-Quoi ?! Comment ça avec eux ?!
- D'après les dires d'un survivant de Deauclaire, il se tiendrait aux côté d'un homme aux cheveux blonds. Je ne sais pas ce qu'il fout encore, mais je compte bien le ramener à Mondstadt, qu'il le veuille ou non ! »
En sentant de nouvelles présences, les machines se retournèrent. Diluc déglutit en voyant de nouvelles machines ressemblant à des serpents se jeter vers eux, les dépasser, et s'attaquer aux chevaliers dans son dos. Il vit les corps valser, s'exploser, être charcutés.
« Que ceux n'ayant pas d'œils divins fuient le combat, c'est bien trop dangereux! »
Mais la voix de Jean se perdit dans les cris de douleur et la tempête. Après avoir à nouveau détruit un Gardien des Ruines, Diluc remarqua que l'armée s'était arrêtée, et que chaque machines s'étaient retournés vers eux, ainsi que différents mages de l'abîme. Son regard se leva vers la plus grande machine de cette armée démoniaque, et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il reconnu cette chevelure bleue nuit.
Kaeya était là, sur l'une des épaule de la plus grande des machines, aux côtés de cet inconnu. Il reconnu son visage, étant persuadé de l'avoir déjà vu au Cadeau de l'Ange une fois, aux côtés de Aether.
Qu'est-ce que Kaeya faisait là, aux côtés des mages de l'abîme ? Pourquoi les mages étaient-ils en contact avec un descendant de Khaenri'ah ?
« KAEYA ! DESCENDS DE LÀ ! »
Il savait. Il savait que son cris avait percé le vent de rage qui s'était abattu sur Mondstadt. Il crut voir l'homme dont il avait hurlé le nom baisser la tête vers lui, et il crut croiser son regard. Ce regard d'un bleu si vide et triste. Il ne semblait ne plus y avoir d'émotions dans cet iris d'un bleu profond.
Comment en étaient-ils arrivés là au juste ?
Il ne fit pas attention à l'un des Gardiens dans son dos tombant en ruine après l'une des bourrasques de Venti, et couru à toute allure entre les différentes machines, brandissant sa lourde épée, et faisant apparaître un Phoenix gigantesque, détruisant divers machines, ou les éparpillant autour de lui. Il sauta sur celles au sol, grimpa sur les bras des Gardiens des ruines pour monter toujours plus haut, se fichant des missiles l'éraflant de partout. Il se fichait du sang giclant de chacune de ses blessures, et de son corps hurlant de douleur. Il ne pouvait supporter cette vision de Kaeya, en face de lui, dans le camp adverse avec un tel regard.
Il ne remarqua pas son pied se poser sur une étrange fleur mauve, qui le souleva dans le ciel sans qu'il ne comprenne comment. Il croisa cependant Albedo plus bas, lui souriant d'un air désolé, tandis que Klee plus loin venait de faire exploser une énième machine. Toujours sur cette fleur, Diluc regarda le champ de bataille au sol. Il vit Jean s'occuper de ces étranges machines faisant penser à des serpents, Lisa reliant chaque Gardien par des sorts, ou encore Amber viser ce qui devait être l'œil des machines. Il se tourna à nouveau vers Kaeya, alors qu'il atteignait enfin sa hauteur grâce à la fleur que venait de créer Albedo.
Tu penses toujours être seul désormais, Kaeya ?
Mais il ne put essayer de lui adresser la parole, lorsqu'il vit l'homme aux cheveux blonds se tenant aux côtés de l'ancien chevalier lever la main vers lui. Une sortes de germe d'électricité bleu sembla entourer sa main, et la seule réaction de Diluc fut de se cacher derrière son épée, ne pouvant esquiver l'attaque sans risquer de tomber dans le vide.
Sauf que rien ne sembla toucher le métal de son épée rouge et noire. Diluc la baissa, et vit Kaeya maintenir le bras de l'autre homme, signe qu'il avait dévié son attaque. La seconde d'après, il vit son ancien frère d'arme se jeter sur lui d'un bon, le faisant quitter ce qui le maintenait dans les airs jusque là.
Les deux hommes tombèrent dans le vide ; Diluc parvint à se rattraper grâce aux différentes machines volantes, non sans quelques blessures, tandis que Kaeya semblait créer des plateformes de glaces sous ses pieds, jusqu'à finalement atteindre le sol. Lorsqu'ils se tinrent l'un en face de l'autre, les machines semblèrent s'éloigner. Diluc en profita.
« Kaeya, qu'est-ce que tu fabriques ?!
- Ça ne se voit pas, peut-être ? Kaeya ne semblait même pas regarder Diluc dans les yeux, son regard restant viré au sol.
- Tu as décidé de tous nous trahir finalement ? Tu rejoins les mages de l'abîme pour détruire Mondstadt, puis tout Teyvat ? »
Diluc ne voulait pas cracher tout son venin à la figure de Kaeya, mais il ne pouvait s'en empêcher. Il se fichait de la pluie commençant à s'abattre sur eux, de ses vêtements détrempés, du risque que Kaeya le gèle grâce à sa vision mêlée à la pluie. L'homme aux cheveux rouges s'approcha de son ancien frère d'armes d'un pas décidé, avant de l'attraper par le col de cette veste noire qu'il arborait, le forçant à se baisser légèrement vers lui, étant plus grand.
Il ne supportait pas de voir Kaeya ainsi. Il aurait préféré le voir sourire de façon stupide et moqueuse, plutôt que de le voir afficher ce regard emplit de peine, totalement démuni. Comme s'il ne voulait pas vivre cela.
Ils vivaient cela à nouveau. Alors que la pluie se fit plus forte et plus froide sur eux.
« Les mages de l'abîme sont mon ancien peuple, Diluc...
- Un peuple dont tu ne connais rien est plus important que Mondstadt ? Que tes amis ? Que... »
Que ta famille ?
Mais il ne parvint pas à finir sa phrase. Il ne pouvait pas. Après la façon dont il l'avait traité ces dernières années, avait-il le droit de lui dire cela ?
Il vit la main de Kaeya se poser sur son poignet, et fut surpris de la force qu'il sentit l'entourer. Il repoussa son adversaire, s'écartant de quelques mètres. Il n'avait jamais nié la force de Kaeya, et avec la fatigue dont son corps souffrait depuis maintenant plusieurs heures, Diluc avait conscience qu'il aurait pu le blesser, lui casser le poignet.
« Sors ton arme, Diluc.
- Kaeya...
- Sors-la.»
« Sors ton arme, Kaeya.
- Diluc...
- Sors-la. »
Tout se répétait encore. La pluie, le tonnerre, l'un évitant le regard de l'autre. La cœur de Diluc se serra dans sa poitrine, alors que d'un geste tremblant, il serra la poigne de son arme dans ses deux mains.
Il ne voulait pas.
Il ne voulait pas ça.
Pas une seconde fois.
Il ne put s'empêcher de regarder le cache œil de Kaeya, et ne le remarqua pas se jeter sur lui. Il parvint à l'esquiver de justesse, non sans que la lame de son épée ne touche son visage déjà recouvert d'hématomes et de sang. Cette égratignure sembla pourtant le faire encore plus souffrir que les autres.
Son regard se fit plus froid, plus dure. S'il devait battre Kaeya ainsi, le blesser une seconde fois, pour le ramener chez eux, il le ferait sans hésiter. Tout dans le regard de son frère lui hurlait qu'il ne voulait pas faire cela. Il le connaissait si bien.
Les deux épées s'entrechoquèrent, les coups volèrent, le sang gicla sur l'herbe morte et trempée. Le corps de Diluc était recouvert d'engelures, quand celui de Kaeya recouvert de brûlures. Diluc bascula sur l'une de ses jambes pour esquiver une énième attaque de son adversaire, et du se rattraper sur son arme pour ne pas tomber. S'il avait l'habitude de se battre, les combats de longues durée lui faisait toujours faillite. Esquiver les coups et la glace de Kaeya, en plus des missiles des gardiens n'étaient pas choses aisées. Il devait laisser les autres protéger ses arrières ce soir, quelques choses dont il n'avait plus l'habitude désormais.
Peut-être était-ce pour ça qu'il avait décidé de cesser de faire confiance aux autres. Qu'il avait commencé à récupérer des informations sur tout le monde. Pour ne plus souffrir de cette manière.
« Kaeya, je t'en prit, arrêtes ça ! »
Mais il ne sembla pas écouter. Diluc serra les dents, esquivant une énième attaque, et attaquant une énième fois l'homme en face de lui, entourant le métal de son épée d'une gerbe de flammes brûlante.
En relevant son épée vers lui, Diluc toucha le front de Kaeya, déchirant par la même occasion son foutu cache œil. Il fit face à ses yeux vairons, mais surtout à cette cicatrice qu'il lui avait faite, quelques années au paravent. La brûlure recouvrant une partie de sa peau, et cette cicatrice qui avait failli lui retirer la vie. Le regard de Diluc se fit plus triste, plus désespéré. S'il avait mieux écouté Kaeya, quelques années plus tôt, tout serait-il différent ?
Il s'apprêta à se jeter à nouveau sur Kaeya, lorsqu'il sentit un lourd choque métallique le frapper de plein fouet, l'envoyant valser plusieurs mètres plus loin. Le craquement qu'il avait sentit parcourir ses côtes le fit grogner, et Diluc ne parvint pas à se relever immédiatement, évitant les attaques répétées du Gardien des ruines volant en se roulant sur le côté. En toussant, il cracha quelques gouttes de sang. Ses côtes probablement brisées semblaient l'avoir blessées de l'intérieur. La douleur était infernal, sa vue devenait trouble, tandis que son corps tremblait de plus en plus.
Diluc dut s'appuyer sur son arme pour se relever. Il ne comptait pas certainement abandonner, et encore moins mourir ici. Mourir maintenant signifiait laisser Kaeya s'abandonner pour les mages de l'abîme et Khaenri'ah. Il lui était impossible de laisser faire ça.
Mais quand il releva la tête, son regard croisa les yeux vairons – jaune et bleu – de son frère, posés sur lui. Diluc écarquilla les yeux, lorsqu'il vit les filets de sang couler le longs des lèvres puis de la mâchoire de Kaeya. Le bruit autour de lui sembla se taire, hors mis la tempête devenant toujours plus violente, plus froide, plus mordante. Ses yeux rouges se baissèrent plus bas sur le corps de Kaeya, et il vit l'un des bras pointus de la machine volante transperçant le corps de l'ancien chevalier de Favonius.
« K.. Kaeya ? »
La seconde d'après, la machine valsa plus loin dans le lointain, tandis que le corps de Kaeya tomba sur celui à la chevelure rouge, l'emportant dans sa chute au sol. Il prit alors de ses mains tremblantes le corps de Kaeya contre lui, tandis que Diluc lui criait d'ouvrir les yeux, de lui parler. De lui montrer un signe de vie.
« KAEYA ! »
Et Kaeya rouvrit doucement les yeux, souriant faiblement. Comme s'il était fier. La peur et la colère se mêlèrent dans le cœur de Diluc. Pourquoi avait-il fait cela ? Pourquoi avait-il commencé tout ce massacre, si c'était pour faire cette action inutile ?
« Qu'est-ce qu'il t'as pris ?! Kaeya ! Pourquoi avoir fait ça ?
- Ah.. Ah, Diluc..., articula difficilement Kaeya, entre deux cracha de sang, pourquoi je ne l'aurai pas fait ? Je ne veux.. Certainement pas que tu meurs.
- Alors pourquoi tu as commencé ce carnage ?! Pourquoi as-tu disparu comme ça ?! Réponds moi ! »
Sans qu'il ne s'en rende compte, des larmes semblèrent commencer à rouler le long de ses joues, tombant sur le visage de Kaeya, qui perdit son sourire factice. Il n'y avait que de la douleur dans son regard. L'ancien chevalier leva difficilement sa main vers le visage de son frère, séchant une larme d'un de ses yeux.
« Si je meurs, tout.. Tout s'arrêtera d'un coup, Diluc. Littéralement.
- Q-Qu'est-ce que tu veux dire par là.. ?
- Je.. J'ai quitté Mondstadt simplement pour récupérer la clé qui peut faire fonctionner tous les Gardiens répartis dans Teyvat.. E-Elle n'est active que si je vie, Diluc.. »
Diluc secoua la tête, refusant d'écouter Kaeya plus longtemps. Il n'était pas passé par quatre chemins et avait été direct ; tant qu'il serait en vie, les machines fonctionneraient constamment, et détruiraient tout Teyvat. Le regard de Diluc se posa sur le champ de bataille. Les gardiens tombaient les uns après les autres, mais les combattants aussi. Certains corps gisaient sur le sol, d'autre tenaient le visage en sang, certains ne pouvaient plus marcher. Diluc baissa la tête vers Kaeya, qui n'avait pas lâché son regard.
« Désolé Diluc..., marmonna soudainement Kaeya, ses yeux se fermant lentement, sa voix se faisant plus faible.
- Non, non ! Kaeya ! Kaeya, réponds moi ! »
Mais il ne répondit pas. Ses larmes s'intensifièrent, lorsqu'il comprit ce qu'il venait de se passer.
S'il avait agit différemment, les choses se seraient-elles déroulées autrement ?
La pluie diluvienne s'abattait avec violence sur Mondstadt, tout comme le vent du nord frappant les habitants qui essayaient de rester à l'abri chez eux. Son corps plein de spasmes tremblaient, et il ne savait plus faire la différence entre larmes et gouttes de pluies roulant sur son visage.
Le sang recouvrait les herbes mortes sur le sol. Avait tâché ses vêtements détrempés. Et ses cris se mélangeaient à l'orage. Cette pluie qui commençait lentement à se calmer, mais dont le vent frappait toujours aussi fort. Diluc ressentait une rage, une haine dévastatrice monter en lui, quand son regard se porta vers l'homme qui avait accompagné Kaeya plus tôt.
Il le vit courir vers lui, sa main s'entourant d'une électricité bleue, mais la haine de Diluc semblait bien plus violente, bien plus dévastatrice. Il sentit un feu bien plus brûlant que d'habitude l'entourer, alors qu'un gigantesque Phoenix de flammes apparu dans le ciel, détruisant tout sur son passage. Un Phoenix pouvant presque rivaliser avec Dvalin lui-même. Le corps de l'homme se fit calciner, mais au lieu de tomber au sol, il le vit disparaître derrière un portail d'un bleu nuit terrifiant.
Les machines restantes étaient toutes tombées au sol, toutes mortes. On pouvait voir les soigneurs de la cathédrale de Mondstadt courir vers les survivants de la bataille, s'occuper de rassembler les corps... Et au milieu de ce cimetière de machine et de corps humains, on pouvait discerné un homme à la chevelure rouge cascadant dans son dos serrer tout contre lui le corps refroidit de son jeune frère, paraissant paisiblement endormi. Diluc pleurait silencieusement, ne faisant pas attention aux personnes s'approchant de lui, refusant catégoriquement de lâcher le corps de Kaeya, de lâcher son œil divin qu'il serrait aussi contre son cœur.
Cet œil divin désormais éteint à tout jamais.
Il venait de perdre sa dernière famille. Sa seule famille. Kaeya était mort sans qu'il ne lui laisse le temps de s''excuser pour ces dernières années d'abandon.
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