En route pour Shiganshina - Partie 7


Mike alluma une torche. Sous la lumière chaude de la flamme se dévoila un bureau tout à fait conforme au style du reste des Murs, quoique légèrement encombré de papiers et de livres en tout genre, posés sur des étagères croulantes et une table de travail poussiéreuse.

« La clef », demanda le major. Le petit homme lui donna, et il se pencha vers un tiroir, qu'il ouvrit. Il souleva le fond, découvrant une serrure. « Reculez », prévint-il. Il attendit quelques secondes et inséra l'objet dans le trou métallique.

Un clic retentit. Qu'est-ce qu'il va se passer ? se demanda l'adolescente, le cœur battant, alors qu'une tension pesante s'installait chez les individus. Elle jeta un coup d'œil au caporal-chef, qui se posta très légèrement devant elle, une main sur sa lame.

L'homme aux yeux bleus recula rapidement, sur la défensive. Elle ferma les paupières, crispée. Lorsqu'elle les rouvrit, une lueur blanche éclairait la pièce. Que... ? Elle se détendit aussitôt, au contraire des autres qui se raidirent. « Bien. Il va falloir que tu étudies cela. Livaï, accompagne-la. »

Elle fronça les sourcils et s'approcha lentement. Lorsqu'elle vit un simple écran interactif installé au fond du compartiment, elle relâcha ses épaules, puis accéléra.

« Oh, l'interrompit-il en posant une main sur son épaule. Qu'est-ce que tu fais ? Ce truc...

— Est complètement inoffensif en soi, compléta-t-elle. »

Il la gratifia d'un air surpris. « Vous voyez bien. Ça ressemble à l'objet que j'avais, le portable. » Il hocha la tête. « Personne ne craint rien. » Il pinça les lèvres, méfiant, et attendit.

L'écran était entièrement bleu. Elle le toucha légèrement ; un frisson la parcourut lorsqu'elle toucha sa surface froide et dure. Cela faisait des mois qu'elle n'était pas entrée en contact avec une technologie de ce genre.

Là, une icône se présenta, indiquant un emplacement où poser la surface de son index. Elle obtempéra. Le logiciel chargea un instant, puis une lumière verte clignota. A cet instant précis, des planches, situées dans un recoin de la salle, se glissèrent sous leurs voisines, et la bibliothèque qu'elles supportaient descendit dans un tremblement. Cette fois-ci, les combattants dégainèrent leurs épées.

Un second écran s'alluma. Elle s'approcha, faisant signe aux autres que tout était normal ; l'autre la suivit, aux aguets. « Scan de l'iris », lut-elle en anglais. Ils froncèrent les sourcils, et elle leur traduisit. « Ça veut simplement dire qu'ils veulent vérifier mon identité en observant mon œil. » Ils hochèrent la tête et elle obéit au programme.

Un laser rouge passa devant sa pupille. Une nouvelle fois, l'opération fut un succès, mais rien ne bougea, si ce n'est qu'une phrase apparut devant elle, écrite en blanc et en gras. Toujours de l'anglais... « Marion Griffonds, née le trois juin deux mille, de nationalité française et de groupe sanguin A+ », leur décoda-t-elle.

Elle attendit, sourcils froncés. D'autres mots se formèrent. « Quel est votre fruit préféré ? » Un clavier tactile se montra. « Litchi », écrivit-elle. « En quelle année est né Einstein ? » Elle plissa les yeux. « 1879 », répondit-elle. « Choisissez votre McFlurry. »

La jeune fille manqua de tomber à la renverse en voyant un programme McDonald's tout à fait conforme à ceux des bornes de commande des réels restaurants se présenter sous ses yeux. Livaï posa brièvement une main dans son dos afin de la retenir. « Qu'est-ce qu'il y a d'écrit ? »

Elle déglutit. « Ils me demandent de choisir un dessert venant d'une chaîne de restaurants très célèbre, de là d'où je viens », souffla-t-elle, stupéfaite. Il leva son arme. « Est-ce que c'est dangereux ? » lâcha-t-il.

Elle pinça les lèvres. « C'est sidérant », le corrigea-t-elle. Elle choisit une glace nature, au coulis de chocolat et aux éclats de Daim, et valida. « Combien de grains de beauté avez-vous sur votre corps ? » questionna la machine. Elle inscrivit « 87 », de plus en plus mal à l'aise.

Une série de questions similaires s'enchaîna, et au bout d'une longue heure, sous ses yeux écarquillés, un petit coton se présenta, sortant d'un bout de mur, planté à l'extrémité d'une pique. « Déposez votre sang ici. »

Ils se foutent de ma gueule. Elle le traduisit aux autres, qui restèrent interdits. « C'est nécessaire », finit par trancher Erwin. Le caporal-chef lui tendit son propre couteau, d'une propreté impeccable, et elle se piqua le bout du doigt. Une goutte vermeille apparut, qu'elle posa à l'emplacement indiqué.

« Analyse en cours. » La jeune scientifique attendit, la gorge nouée. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ? Finalement, elle ne sut trop comment, l'écran laissa la place à une ouverture. « Test terminé », annonça une voix grave. « Identité confirmée. Veuillez pénétrer les commandes avant trente secondes. »

Elle se raidit. « Il faut rentrer là avant trente secondes », leur apprit-elle en montrant la pièce obscure du doigt. Tous obtempérèrent, et le mur se referma derrière eux dans un claquement sec. « C'était un piège ? » souffla Hansi alors qu'ils se retrouvaient plongés dans une obscurité totale.

Trois ordinateurs s'allumèrent subitement en face d'eux. La chef d'escouade plaça immédiatement Marion derrière elle. « Est-ce que c'est dangereux ? » L'intéressée fronça les sourcils. C'est vraiment ça, le sous-sol de la maison d'Eren ? « Non. »

Elle s'approcha des engins, manifestement de dernier cri. A sa grande surprise, un fichier Word s'ouvrit, contenant un très court texte en russe. Heureusement pour eux que je l'ai appris cette année...

« Mode d'emploi de la machine #7 », lut-elle à haute voix. « Située par une flèche rouge dans le plan ci-contre. » Elle observa l'image en question ; l'objet semblait se trouver dans une pièce circulaire, au bout d'un couloir, dans un bâtiment qui lui était inconnu.

« Déverrouillez les commandes. Sur le tableau de bord : sélectionnez les coordonnées d'espace et de temps souhaitées, inférieures aux vôtres. »

Elle passa la main dans ses cheveux, trop concentrée à déchiffrer le cyrillique affiché sur l'écran pour saisir pleinement les enjeux des informations qu'ils recevaient. « Validez votre requête. Installez la personne à transférer sur le siège. Appliquer l'encéphalogramme comme indiqué sur l'image ci-contre. »

Le schéma en question, assez complexe, présentait un crâne humain, où étaient placés plusieurs points numérotés. Elle l'observa un long moment, stupéfaite, et retourna à sa lecture. « Appuyez sur « entrée ». »

Elle ouvrit légèrement la bouche. C'est une machine à voyager dans le passé, en conclut-elle, sidérée. Je suis en train de lire le fonctionnement d'une machine à voyager dans le passé. « Pour sceller la machine, entrez les commandes nécessaires », continua-t-elle. C'est ce dont parlait Emilie...

« Attention :

- Si l'encéphalogramme est retiré lors du transfert, l'organisme transféré mourra dans les 9,6447xE-6 secondes suivantes.

- En cas de dysfonctionnement de la machine, l'opération doit être avortée avec le bouton « Avorter ».

- Si la machine est scellée lors de l'opération, la mort de l'organisme est certaine. Aucun cas de survie n'a été rapporté jusque-là à la suite d'une situation similaire. En ce cas, la probabilité que la particule manipulée ne provoque pas l'explosion de l'entièreté du système est d'un sur mille trois cent quarante-six. »

Le texte se finit là-dessus, et l'adolescente s'appuya contre la table, choquée. Je vois. Il est en fait tout à fait possible que je retourne chez moi... Mais je dois sceller cette putain de machine, donc je ne peux pas.

Ses jambes se firent flageolantes, et une douleur atroce lui assaillit la poitrine. Ses yeux se remplirent de larmes, transformant les caractères du fichier en des lignes difformes. Je ne peux pas les laisser dans une bouse pareille. Mais je veux rentrer, merde...

Hansi posa une main sur son épaule, la tirant brusquement de ses pensées. « Est-ce qu'il y a quoi que ce soit de mentionné sur le lieu où se trouve cette chose ? » L'intéressée se reprit difficilement et prit la souris en main.

Elle abaissa la fenêtre : à la place du bureau, un second logiciel se lança, qui lui était cette fois-ci complètement étranger. La miniature d'une vidéo apparut ; Marion reconnut avec sidération le visage anguleux et les lunettes rondes du père d'Eren.

Un cliquetis s'enclencha derrière elle. Elle se retourna dans un sursaut, et vit Livaï et la chef d'escouade, l'œil plissé, viser l'écran de leur fusil.

« Non, ne tirez pas ! s'exclama-t-elle, affolée.

— Qui êtes-vous ? lâcha le petit homme, l'ignorant complètement.

— Il ne peut pas vous entendre, expliqua-t-elle sur ton tendu. C'est le père d'Eren, mais c'est une vidéo. Vous savez... Je vous avais expliqué...

— Tu es sûre de toi ? l'interrompit la femme.

— Oui. »

Ils baissèrent leurs armes. La chercheuse regarda avec stupeur sa supérieure, dont le visage était plongé dans un profond sérieux. Hansi... Elle pinça les lèvres. Même elle est déstabilisée. Ils ne savent pas comment réagir devant des trucs pareils... Après tout, c'est tout nouveau pour eux. Ses yeux verts glissèrent vers Mike, posté en retrait. Mais lui est toujours calme, réalisa-t-elle.

Elle mit en route la vidéo ; l'homme se trouvait dans une pièce plongée dans le noir, et seule sa figure était filmée. Il toussota un moment, faisant tressaillir les autres derrière elle. « Eren », commença-t-il. Marion arrêta immédiatement l'animation.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda le caporal-chef avec méfiance. Elle recula de quelques pas.

« C'est un message pour Eren.

— Oui, mais pourquoi est-ce qu'il s'est arrêté de parler ?

— Ah... J'ai mis sur pause. »

Il y eut un silence.

« Hansi, va le chercher, finit par trancher Erwin. Après tout, ça lui est destiné.

— D'accord. »

Elle sortit, et la jeune fille attendit avec les autres, l'angoisse lui serrant la gorge. Au bout de cinq longues minutes, le jeune homme entra ; ses yeux verts s'écarquillèrent en voyant les machines les entourant.

« Que... » Il chancela. « Qu'est-ce que c'est que ça ? » La femme jeta un œil au major. Celui-ci s'approcha de lui, et posa une main sur son épaule. « Eren. Il y a plusieurs choses que tu dois savoir avant de continuer. »

Le soldat acquiesça, et l'autre se décala légèrement, lui montrant Marion du menton. Cette dernière déglutit, le cœur battant. « Je sais que toi et Armin avez remarqué des choses étranges au sujet de Marion. Je me trompe ? »

Son interlocuteur secoua la tête. « Quelqu'un va chercher Armin et Mikasa », dit le blond. Mike s'en chargea, et les deux entrèrent : ils ouvrirent la bouche avec stupéfaction.

« Bien. Je pense que ce que je vais vous dire, au vu des circonstances, vous concerne tous les trois. » Ils acquiescèrent. « Je vous présente Marion Griffonds », dit-il alors. L'adolescente sursauta. « Elle vient de l'extérieur. »

Les trois l'écoutèrent, l'œil écarquillé, raconter tout ce qu'il s'était passé depuis son arrivée dans les Murs. Le souffle coupé, elle s'appuya contre le bureau. Mon dieu. Son cœur s'affola. Il est en train de tout leur dire... Je n'aurai plus rien à cacher...

Il résuma ensuite la lettre d'Emilie, et l'histoire de transfert spatio-temporel. Dents serrées, le brun détourna le visage. « Je vois », finit-il par articuler. « Au final, nos ennemis sont réellement des humains. » Armin, quant à lui, scruta longuement la jeune scientifique, qui se balança d'un pied sur l'autre, mal à l'aise.

La troisième guerrière resta muette, jusqu'à ce que son regard glisse vers l'écran d'ordinateur. Là, elle ouvrit grand les yeux. « Major Erwin », articula-t-elle en montrant l'objet du doigt. « Est-ce que c'est le docteur Grisha ? »

Eren se précipita vers l'image. « Papa », souffla-t-il. Il tendit sa main vers lui, mais Marion le retint de justesse. « Ne le touche pas. » Il manqua de se retourner contre elle, furieux, mais Livaï l'interrompit d'un regard.

« Il n'est pas réellement là », expliqua-t-elle, la gorge serrée. « C'est simplement une vidéo. Une série d'images qui créent une animation, décodée par cette machine et retranscrite sur cet écran. » Il recula, profondément déstabilisé.

Sur un signe de tête de ses supérieurs, elle lança de nouveau le logiciel. « Eren, Mikasa et Armin », reprit Grisha. « A ce stade, vous avez déjà dû en apprendre beaucoup ; je ne résumerai pas ce que l'on vient de vous dire. »

L'atmosphère se fit plus lourde. « A l'heure où vous regardez ceci, cela fait des années que je suis retourné d'où vient Emilie. Je ne suis pas parti de mon plein gré : on m'a ramené, et au moment où je tourne cette vidéo, je suis en 2017. Heureusement, il m'a été donné l'autorisation de vous l'envoyer, et Marion a dû la débloquer en prouvant son identité aux postes de contrôle de mon bureau. »

Elle déglutit. C'est incroyable. « Tout comme Emilie, je fais partie de la R2.0, et suis un membre de Tickles, chargé de la synthétisation des informations sur les Murs et de leur envoi... Du moins, jusqu'à l'invasion de Shiganshina. »

« Cet évènement nous a tous choqués et surpris, même parmi la Résistance. L'ennemi a décidé de passer la quatrième vitesse. A cause de cela, Eren... » Il s'étrangla, manifestement très troublé. « A cause de cela, j'ai dû activer tes pouvoirs de Titan. Je suis profondément navré que tu aies à subir tout cela... »

Il étouffa un sanglot. Une larme coula sur la joue de l'intéressé, profondément choqué. « Au même titre que Mikasa, Armin et Marion... » reprit-il d'une voix légèrement tremblante. « Tu es une clé de la victoire de l'humanité face aux américains du vingt-et-unième siècle. A mon grand regret, ta place et celle de Mikasa est au front. »

Il serra les dents. « Ta mère savait tout cela. Son sacrifice a été honorable. Je sais qu'elle repose en paix ; j'en suis convaincu. Eren... » souffla-t-il d'un ton poignant. Il inspira longuement, la respiration saccadée. « J'aimerais te dire tant d'autres choses. Mais le temps m'est compté. »

Il s'arrêta un long moment. « Il faut que tu accomplisses ta mission. Il faut que tu venges ta mère, et tous ceux qui sont tombés à cause de ces monstres. Je sais que tu en es capable. Tu es un garçon très fort, et très brave. »

« Armin, nous comptons tous sur ton intelligence ; Mikasa, sur tes capacités hors du commun. Marion... » Son ton se fit étonnamment sombre. « Ne te fais surtout pas attraper. Ça serait la fin de tout. Nous avons besoin de toi jusqu'au bout : tu dois sceller cette machine. »

Elle serra les poings. Je le sais, ça. L'homme regarda quelque part, et écarquilla légèrement les yeux. « Eren, mon garçon », dit-il plus rapidement, au bord des larmes. « Je t'aime de tout mon cœur. Il est temps que l'on se dise au revoir. Mikasa, veille sur lui. Je compte sur vous tous... Nous comptons sur vous tous. »

Il parut sur le point de rajouter quelque chose, mais la vidéo s'arrêta. Le silence retomba brutalement dans la pièce. Au bout de quelques temps, le fils du docteur tomba à genoux, les joues couvertes de larmes. « Papa... » souffla-t-il.

Son amie se précipita vers lui et lui caressa le dos alors qu'il éclatait en sanglots. « Je les tuerai tous... » articula-t-il entre deux pleurs rageurs. « Je les exterminerai, et ces porcs qui se pensent humains aussi... »

Elle hocha la tête plusieurs fois. Armin, l'air lugubre, resta parfaitement immobile. Cette ambiance ténébreuse persista ainsi pendant un long moment. « Bon », finit par lancer Hansi. « On va pas rester là à rien foutre. On vient de vous confier une mission, quand même ! »

Tous les trois relevèrent la tête. « Vous devez sauver l'humanité, rien que ça ! Au boulot ! » Ils eurent un sourire tremblant, et particulièrement mitigé. L'adolescente les observa en retrait. Ces trois-là sont le centre de la survie de l'humanité. Comme dans l'anime, au final...

Livaï lui donna subitement une tape dans le dos. « Toi aussi », lâcha-t-il. « Tu as été mentionnée. » Elle leva les mains.

« Je dois seulement être là à la fin, balbutia-t-elle.

— Il me semble l'avoir entendu dire qu'ils avaient besoin de toi jusqu'au bout. »

Donc en continu, c'est ça ? Il la scruta un moment ; elle crut voir une étrange lueur dans ses yeux clairs, mais elle disparut presque aussitôt. Il détourna le regard vers Erwin, qui acquiesça. « Marion », dit-il, « est-ce que tu peux vérifier s'il y a autre chose ? » Elle hocha la tête, et les deux sortirent de la pièce, donnant le commandement à Hansi.

Le regard des trois soldats lui transperça le dos alors qu'elle fouillait l'ordinateur. Et merde... Ses mains se firent tremblantes. Tu m'étonnes qu'ils agissent comme ça... Le docteur Jäger me connaît...

Au bout d'un très long moment, elle se tourna vers ses supérieurs. « Il n'y a rien d'autre. » Seuls le fichier Word et la vidéo restaient sur le PC, qui avait été entièrement vidé. Ils cherchèrent donc dans le reste de la pièce, pour ne trouver que des câbles et quelques meubles vides.

La femme ferma les paupières quelques secondes. « Il n'y a plus rien ici, mais on a déjà une bonne dose d'informations à digérer. On remonte », annonça-t-elle. Les quatre obtempérèrent. Lorsque la chercheuse, qui fermait la marche, monta la dernière marche de l'escalier, les yeux de tous les autres combattants la frappèrent comme autant de balles.

Quoi, encore ? Leur face reflétait une sidération sans nom. Elle recula, apeurée. « Nous leur avons tout dit, à eux aussi », lui expliqua le major. Je vois. Elle relâcha ses épaules. Il n'y a que des gens de la 104ème Brigade d'Entraînement. Je suppose que ça aurait pu être pire.

« Eh, Marion », commença Jean après un très long silence. « Tu viens vraiment d'il y a deux mille ans ? » Elle hocha faiblement la tête ; lui baissa la sienne, livide. « Et tu ne peux vraiment pas y retourner ? » Les lèvres pincées, elle confirma.

« Donc, toutes les fois où les gens te traitaient de bourge... » souffla Sasha. L'intéressée tourna sa figure. « Mais, pourquoi t'as été envoyée, toi ? » s'exclama Conny. Elle serra les dents, incapable de dire quoi que ce soit. « Ça veut dire que... » continua-t-il, avant de s'arrêter brutalement.

« Je pense que c'est assez », entendit-elle Erwin dire. « On repart. » Ils remontèrent tous sur leur cheval, et elle suivit peu de temps après. Le visage d'Eren et de Mikasa était funèbre ; celui d'Armin, médusé. Tous les autres, à l'exception d'Ymir, arboraient une expression sidérée.

Et moi... Crispée, elle fit avancer Bartholo. Je dois ni plus ni moins sacrifier mon rêve pour eux.

Lien vers l'image : https://www.zerochan.net/1624156

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top