Début de carrière - Partie 6
Quartier général du Bataillon d'Exploration, sud-est du Mur Rose, 1er juillet 850
Dans une petite salle de réunion étaient réunis Erwin, Livaï, Mike et Hansi. Cette dernière observait le major avec choc : ce qu'il venait de déblatérer était tiré par les cheveux. Marion, venir de l'extérieur ? Détenir tant d'informations cruciales, situer les Murs dans le monde avec précision, élaborer la théorie de son arrivée en quelques jours, et servir une conclusion crédible ?
Outre la fascination que lui vouait désormais la chef d'escouade – la bougresse l'avait écoutée avec entrain parler du titan d'Eren, alors qu'elle venait de frôler la mort –, ces révélations-là la mettaient purement et simplement sur le cul. Mais ça explique beaucoup de choses..., pensa-t-elle, les paupières écarquillées. Son arrivée complètement incohérente, ses lunettes, ses connaissances, son accent...
« Il n'y aurait manifestement aucun autre traître dans cette base », disait Erwin. « Vous avez été écartés de la liste des suspects à l'instant où moi et Livaï avons vu vos réactions face à la tentative d'assassinat dont a souffert Marion. Du reste, nous avons analysé nos effectifs de fond en comble. »
Il marqua une courte pause : la jeune femme scruta son visage rectangulaire et soigné, éclairé par les rayons matinaux qui filtraient au travers de la fenêtre dos à elle. Il restait éternellement impassible. Ses yeux bleus ne montraient rien de ce qu'il pouvait possiblement penser. Affaire habituelle, mais que son calme olympien aille jusque-là... Il n'est pas un major réputé pour rien...
« A l'extérieur, des informations ont fuité sur le recrutement de Livaï au Bataillon, et sa première Expédition. Le traître devait donc se trouver parmi nous à ce moment-là. Puis, rien n'a jamais été dévoilé entre cet évènement et la chute du Mur Maria. Il est probablement mort, ou a profité d'une excursion pour partir d'ici. »
« Puis, il y a eu des détails sur l'attaque à Shiganshina – et surtout, sur l'enfance de Mikasa, Eren, et Armin... Emilie n'y figurait pas, mais, aux dires du trio, elle ne passait que peu de temps chez les Jäger, en 845. Cette fois-ci, le suspect le plus crédible est Grisha Jäger. Pour ce qui est de la mort de Carla Jäger, Eren l'a racontée, aux Brigades d'Entraînement. Là, Reiner, Bertolt, et Annie ont dû rentrer en jeu. »
« Et ce sont également eux qui ont dû rapporter toutes ces informations sur ce qui a suivi... Leur service militaire, la bataille de Trost, leur entrée dans le Bataillon, l'attaque du titan Femelle. Le bouche-à-oreille qui a suivi ces évènements a certainement permis à Reiner et Bertolt d'envoyer encore des données à leurs supérieurs. »
« Puis, ce qui a suivi le combat à Stohess n'a jamais été dévoilé à l'extérieur. Le reste de l'histoire a été purement et simplement inventée, leur isolement dans Rose mis à part. La seule chose qu'il reste, c'est lorsque toi, Hansi, tu as découvert le fameux titan qui parlait... Encore une fois, des rumeurs, peut-être.
— Mais il y a un problème, intervint-elle. »
Il la gratifia d'un air surpris.
« Je comprends l'intérêt de nos ennemis à raconter notre histoire à l'extérieur. En faire des livres permet une communication plus simple, et d'apparence très innocente. Cependant, Grisha Jäger ferait partie de ta liste de suspects... Pourquoi aurait-il incité Eren à se battre contre les titans s'il faisait partie du camp adverse ? L'arrivée de Marion aussi est incohérente. Ce ne sont certainement pas les supérieurs de Reiner et Bertolt qui l'ont envoyée ici : ils l'auraient anticipé, qu'elle allait les dénoncer. Jusque-là, elle n'a fait que nous aider à avancer. Soit ils se tirent une belle balle dans le pied... Soit ce sont des alliés qui l'ont enlevée, et amenée ici. »
Un fin silence suivit ses paroles. Le blond réfléchit un instant ; ses trois collègues attendirent sa réponse avec attention. Finalement, il eut un bref sourire, qui disparut bien vite sous son sérieux grave.
« C'est vrai. Là se compliquent les choses... Et je ne sais pas de quoi il en retourne. L'histoire diffusée à l'extérieur est bien trop cohérente pour qu'elle soit le fruit des deux camps. Sinon, ils n'auraient pas travaillé sur le même support...
— Et si ce sont des alliés de l'humanité qui ont rapporté tout ça ? intervint Livaï.
— Peut-être aussi. Il y a beaucoup d'inconnues dans l'équation... »
Erwin observa longuement sa large main, pour enfin soupirer légèrement. « Dans tous les cas, il n'y a plus de traître ici. Si c'est le cas, ils se dévoileront à Shiganshina, et se retrouveront bien vite en sous-nombre : on peut en compter trois, quatre au maximum. Face à nos corps d'armée, ça ne représente rien. La priorité, désormais, c'est d'accéder au sous-sol d'Eren. »
Instant de flottement, hochement de tête approbateur. « Eren ne peut manifestement pas cristalliser sa peau. Armin a donc proposé une alternative pour boucher la porte : répéter ce qui a été fait à Trost. Notre approche sera toutefois différente. Vous l'avez reçue, la stratégie qu'on a élaborée. »
Une nouvelle fois, on acquiesça simplement. « La route est tracée, les escouades sont réparties dans notre formation, la date a également été choisie. Seule l'agression de Marion nous a posés problème, puisqu'elle a besoin d'être gardée en sécurité. J'ai toutefois trouvé un bon compromis. Hansi. Tu as longuement parlé avec elle du titan Mural, de celui d'Annie, et des cristaux que tu as relevés, n'est-ce pas ? »
A cette seule évocation, l'expression lumineuse de l'adolescente apparut dans son esprit. Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu un échange aussi passionnant avec quelqu'un ? Non, cela n'était jamais arrivé, même avec Armin. Outre son statut manifestement important, la chef d'escouade ne voulait pas savoir Marion morte. C'était une perle rare qu'elle avait dénichée là, après tout.
« En effet. On avait abordé le sujet dans mon laboratoire, et en avons largement discuté avant-hier soir, dans les cachots.
— Puisque nous n'avons finalement pas besoin d'elle pour Eren, je propose de l'envoyer étudier le bloc d'Annie. Zackley est déjà mis au parfum. Est-ce que tu la penses capable de ça ?
— Bien évidemment, qu'elle la pense capable de ça, lâcha Livaï. T'as vu les résultats qu'elle nous a fournis ? »
Quelques secondes. Ça, de la part de Livaï, c'est du compliment..., songea Hansi.
« Oui, répondit-elle. Elle est une excellente candidate pour ce poste.
— Dans ce cas, c'est décidé. On l'enverra à Stohess, où elle sera gardée par les brigadiers pendant la reprise de Maria. Est-ce que l'un de vous a des questions ? »
On échangea un rapide coup d'œil. Un « non » unanime finit par sortir ; Erwin se leva, on l'imita, on retrouva le corridor lumineux aux vieilles pierres des officiers. Hansi jeta un œil à la cour intérieure ; il y avait Marion, en bas. Emilie se tenait à côté d'elle, et lui parlait avec un sourire rassurant. Ces deux là..., pensa-t-elle brièvement. Elle reprit sa route sans s'y attarder plus que cela.
***
L'espace carré dans lequel Marion se trouvait était écrasé sous un soleil de plomb. Elle maudissait sa chemise blanche et son pantalon brun du plus profond de son âme ; elle la sentait trop bien, la sueur qui coulait le long de son dos et sur son front. Et c'est qu'elle manquait même parfois de faire glisser ses larges lunettes rouges. Une horreur.
Une horreur, mais son attention était essentiellement dirigée vers Emilie. La jeune femme était en train de lui dire des choses du type « J'espère que ça se passera bien pour toi à Stohess », « Tu dois avoir hâte de retrouver tes parents », ou encore « Tu me raconteras, hein ? ». Mais la pseudo-scientifique, elle, étudiait principalement ses traits élégants.
Son nez était fin, remarquait-elle pour la énième fois. Ses yeux bleus en amande pétillaient autant qu'usuellement, et semblaient presque la détailler également. La lumière vive du ciel faisait luire son haut front, dégagé par sa longue queue-de-cheval ; elle aussi avait un peu de mal avec cet été-ci. Bon, l'adolescente n'ignorait pas non plus ce qu'elle disait, puisqu'elle les voyait bien, ses lèvres fines et rosées, former les mots que sa voix tendre traduisaient avec brio.
« Une fois parties, on se reverra dans un peu moins d'un mois, n'est-ce pas ? » Marion fut brutalement tirée de sa contemplation. En effet, je n'ai pas écouté grand-chose, se maudit-elle, le cœur battant.
« Oui. Et tu as intérêt à revenir vivante, marmonna-t-elle.
— Ça devrait le faire, ne t'en fais pas.
— Mais beaucoup de personnes vont mourir...
— Je n'ai pas de problème avec la manœuvre tridimensionnelle. Et le caporal Livaï m'a éventuellement recrutée dans son escouade, la taquina l'exploratrice. »
Le petit coup d'elle lui mit sur l'épaule arracha un bref sourire à la française.
« Peut-être. D'ailleurs, pourquoi toi ?
— Mikasa est plus douée que moi, mais on doit encadrer Eren. Le caporal a préféré choisir des personnes qui pourraient garder leur sang-froid... Voilà pourquoi je me retrouve chez lui.
— Oh, je vois... En effet, c'est plutôt sensé, admit la plus petite. Et il y a qui d'autre ?
— Je ne crois pas que tu les connaisses. Ils sont au Bataillon depuis un moment. Martin, Cindi, et...
— Et moi ! s'exclama quelqu'un non loin. »
Elles furent deux à se tourner d'un bond vers un grand blond. Baraqué, aussi, nota Marion. Sur sa face large à la mâchoire bien dessinée, un air exagérément fanfaron. Il remit éventuellement ses courts cheveux soignés en arrière. Et posa ses paumes sur ses hanches. Et prit une pose à la... A la Dio qui vient de sauter de sa calèche ?! Non, ce gars doit le faire exprès.
« Samuel », se présenta-t-il dans un rictus à la blancheur éblouissante. Il s'approcha, ignora l'air blasé d'Emilie, et se pencha sur la plus jeune. C'était qu'il était grand, en plus.
« Tu es la petite Rovoff, c'est ça ? Enchanté, mademoiselle. Je fais aussi partie de l'escouade spéciale du caporal Livaï, expliqua-t-il sur un ton faussement humble.
— Oui. Bonjour. »
Le ravissement éclaira les traits dudit Samuel. Il se tourna énergiquement vers sa camarade.
« T'as vu ?! s'extasia-t-il. Elle m'a dit bonjour normalement ! Toi qui arrête pas de dire que je suis le pire des enfoirés !
— Le pire des machos, corrigea la guerrière avec ennui. Ne la touche pas, elle risque de t'en mettre une.
— Une brindille comme ça ? Quand même pas...
— Dans tous les cas, siffla-t-elle, ne la touche pas. Je risque de t'en mettre une.
— Pourquoi être si agressive, 'Lilie ?
— Tu es contagieux. Et ne m'appelle pas comme ça. »
Il croisa les bras ; un nouveau sourire barra son visage. « Ce n'est pas comme si... », commença-t-il. Mais Emilie le prit par le col avant qu'il ne puisse réagir, et le balança au sol avec violence. « Comme si ? » articula-t-elle, l'œil noir.
Un long silence tomba sur eux ; Marion, elle, resta murée dans un mutisme stupéfait. C'est habituel, ou... ? « Oh, rien », rit nerveusement Samuel. Il se releva en grimaçant, s'épousseta le dos, et fit volte-face. « Enfin, on verra bien qui rameutera le plus beau score. Le corps-à-corps ne fait pas tout », conclut-il dans un clin d'œil. Il les laissa sur ces magnifiques paroles.
Quelques secondes coulèrent.
« Il est toujours comme ça ? hésita la lycéenne.
— Désolée pour lui.
— Non... C'était très intéressant à voir.
— Pourquoi ? s'étonna sa colocataire.
— Tu me laisses admirative. »
L'autre détourna subitement le regard, les joues roses. « Trois ans d'entraînement », bougonna-t-elle simplement. « Tu devais pas aller voir les cailloux de Hansi ? Il serait peut-être temps. Regarde, il est quatorze heures. Allez, hop, au boulot, mademoiselle. » L'intéressée la dévisagea avec surprise ; on lui ébouriffa finalement les cheveux dans un petit sourire, et tourna également les talons.
« A tout à l'heure, Marion », souffla-t-elle.
***
Tokyo, 15 août 2017
Hajime Isayama se laissa tomber dans son canapé en soupirant bruyamment. Son petit appartement baignait dans une lumière froide ; le temps dehors était gris et pluvieux. Devant lui, sur une table basse, un ordinateur portable était posé, et des ébauches de planches s'étalaient tout autour.
Les cheveux de l'homme retombèrent devant ses yeux bridés. Il les remit en place d'une main légèrement tremblante et se pencha vers son écran. Il ouvrit sa messagerie, cliqua sur l'onglet « ? », puis sur « Notes de version ».
Une fenêtre s'ouvrit ; il pressa la touche « Impr écran » et attendit. L'écran s'éteignit. Au bout d'une minute, il appuya sur « Fin », sur « ² », et enfin, sur « Tab ». C'est n'importe-quoi, ce protocole, râla pour la millième fois le mangaka.
Un message d'erreur apparut. Il fit un clic gauche en haut à droite de l'écran. Immédiatement, les images d'une vingtaine de caméras s'affichèrent, montrant les recoins de chaque ascenseur, chaque couloir, chaque escalier de son immeuble. Il les inspecta avec une précaution ultime.
Mais au moins, ça fonctionne..., songea-t-il. L'homme se leva, ferma les rideaux de ses fenêtres, et démonta une planche de son plan de travail, entre son frigidaire et son évier. Il sortit d'un petit compartiment fait de mousse synthétique un second ordinateur, qu'il posa à côté de l'autre.
Il l'alluma et ouvrit un moteur de recherche du nom de Stumpedia. Là, il écrivit, symbole par symbole, un lien interminable, et valida. Une page entièrement noire, à l'exception de quelques lignes de texte datées, entièrement blanches et en gras, s'ouvrit. Le cœur serré, il en relut le contenu.
[Tickles, 4 août 2006, 02 :27] summary5.txt
[Tickles, 11 décembre 2007, 04 :56] Échec de l'opération. Victoire totale de l'ennemi. Aucun espoir.
[Tickles, 28 mars 2008, 15 :40] summary1.txt
[Tickles, 28 mars 2008, 15 :41] summary3.txt
[Tickles, 17 juillet 2008, 23:02] summary2.txt
[Tickles, 02 janvier 2009, 10:23] summary4.txt
[Tickles, 18 juin 2017, 01:59] Opération ketchup réussie.
Il soupira une seconde fois. La précision de leur machine est plutôt dérisoire... Elle envoyait toujours tout dans le désordre, et il lui fallut attendre 2009 pour avoir tous les résumés de Tickles et commencer à dessiner.
On lui avait ensuite ordonné d'inventer le reste. Depuis la capture d'Annie, il avait seulement glissé quelques indices sur leurs ennemis, facilement reconnaissables par leurs alliés dispersés dans le monde.
Seulement, la signification du second message leur était toujours complètement inconnue, si ce n'est qu'elle était très mauvaise pour eux. Quelle était cette opération dont Tickles parlait ? L'opération ketchup s'était pourtant bien déroulée, et Ketchup avait été, d'après ses supérieurs, envoyée saine et sauve... Malgré sa pseudo-mort. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de Ketchup#1 et Ketchup #2... ? C'est à n'y rien comprendre...
L'apparition d'un nouveau message le fit sursauter. Tickles est vivant, d'un coup ? Il se frappa le front. Imbécile, maugréa-t-il intérieurement. Enlève-toi ces foutus repères temporels classiques de la tête. Ils ne te servent à rien, ici.
On l'avait pourtant coaché, lors de son entrée dans la R2.0. « Quand tu recevras des messages, leur ordre n'aura aucune importance. Il faudra que tu les reclasses de manière cohérente, en te fiant seulement au contenu », lui avait répété son capitaine. Il avait beau faire le plus d'efforts qu'il pouvait, Hajime avait toujours du mal à complètement se détacher de ses habitudes. C'était une aubaine que Tickles ait numéroté ses dossiers.
Il posa ses yeux sur l'écran. [Tickles, 15 août 2017, 06 :12] help.avi, lut-il. Une vidéo ? Il la téléchargea et, au bout de quelques dizaines de minutes durant lesquelles il gribouilla un personnage et but un café, il ouvrit le fichier.
L'objectif montra une clairière aux herbes éparses, écrasées par des pas immenses. Faiblement éclairés par la pâle lumière de la lune, des cadavres étaient étendus dans une mare de sang. Il reconnut avec horreur la tête décapitée de Mikasa, les corps déchiquetés de Hansi, Jean et Eren, et le visage, figé en une expression de haine, de Livaï.
Il appuya sur « Pause » et partit vomir. Tremblant de tous ses membres, il retourna à sa place. « Ils sont tous morts... », souffla-t-il. « Est-ce que... Est-ce que c'est la suite du second message de Tickles... ? » Il respira profondément, retrouva un peu de son calme et relança la vidéo.
Quelqu'un bougea la caméra. « Ici Tickles », murmura en anglais une voix de femme. Tickles ?! Il... Non, elle est en vie ? « L'ennemi nous a décimé. Tout le monde est mort... » Elle s'étrangla, laissant échapper un sanglot. « Seulement... Je refuse... Je refuse que ce soit un échec... »
Elle parut de lever, grognant de douleur ou de rage. « Écoutez bien, Cheesy... », dit-elle d'une voix essoufflée. « Reportez ça plus haut... Nous sommes en 854... Ketchup a disparu en 850, quatre mois après son arrivée, et est tombée dans les mains de nos ennemis. Vous avez eu raison de nous l'emmener ; sa science nous a été plus qu'indispensable. Elle... »
Elle se tut un moment, puis reprit sa marche. « Elle est incroyablement douée... L'ennemi a dû exploiter son potentiel jusqu'à la dernière miette. J'en suis persuadée, c'est à cause de cela que la défaite a été aussi écrasante... »
L'image montra un bâtiment en béton armé, infesté de titans étalés au sol. « C'est pourquoi... C'est pourquoi je reviendrai la sauver... Si vous recevez ce message, Cheesy, c'est que j'ai réussi à m'infiltrer, à vous envoyer cette vidéo et à utiliser leur machine... Et vous pourrez considérer que tout ce que nos supérieurs ont récupéré comme informations après juillet 850 n'est plus vrai... »
Tickles s'arrêta. L'homme l'entendit recharger une arme. « Là où je vais, nul besoin de lames... », articula-t-elle. « Tout se réglera à l'ancienne, avec des balles... C'était Tickles... Fin du message. »
La vidéo s'arrêta. Il resta un moment immobile, profondément choqué. Tout le monde est mort... Non, si on m'a envoyé cette vidéo, c'est que Tickles a réussi à revenir en juillet 850... Il se prit la tête dans les mains, le cœur battant. Mais alors... Est-ce que ça a réussi ?
Il modifia quelques lettres dans le lien. Une page semblable à la précédente se chargea. Il tapa frénétiquement sur son clavier, et appuya sur « Entrée ».
[Camembert, 15 août 2017, 06 :24] Cheesy, ici Camembert. J'ai reçu l'aide de Tickles. Qu'est-ce que cela signifie ?
Il attendit en se rongeant les ongles, nerveux, ses yeux rivés sur l'écran. Au bout d'une attente interminable, il reçut enfin une réponse de son supérieur :
[Cheesy, 15 août 2017, 06 :36] Camembert, ici Cheesy. Je te propose d'aller manger une glace dans deux jours, à quinze heures pétantes, devant notre glacier favori. Chocolat ou vanille ?
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