PDV Hyunjin

La journée passa tranquillement et je reprends peu à peu mes habitudes, mes marques de l'année dernière. Ma classe n'a pas changé si on ne parle pas de lui... et de cet énergumène désagréable à présent assis derrière moi.
Les gens s'adressent à moi comme avant, certaines filles et gars me regardant avec des étoiles dans mes yeux. Il faut dire que l'année dernière.. Il s'est passé des "petites" choses qui ont imposé le respect envers ma personne à certains de mes camarades. Même s'ils ne connaissent pas vraiment toute l'histoire...

Sentant mon coeur se resserrer, je me redresse alors quand la dernière sonnerie raisonne, m'apprêtant à sortir de la classe avant de me faire bousculer par le jeune imbécile qui était derrière moi.

- mais regarde où tu marches bordel ! Je lui crie.

Le garçon tout de noir vêtu s'arrête et me regarde, les yeux sombre, me faisant frissonner d'effroi. Mais comme à mon habitude, je n'en montre rien.

- la ferme, il me répond. 

Et il reprend son chemin, me laissant sans voix. Je n'en crois pas mes yeux. Est il sérieux..?? Une furieuse envie de le poursuivre me prends, sauf que je me restreins. Nous ne sommes que la première journée après tout.

Je rentre alors plus calmement chez moi, ayant mis de la musique orchestrale dans mes écouteurs afin d'oublier les courtes altercations que j'ai eu avec cet homme.

Une fois chez moi, j'entre dans ce noir complet après avoir déverrouillé la porte.

- je suis rentré...

Ma voix résonne dans l'appartement miteux et vide de présence, ne me perturbant pas le moins du monde. J'en ai l'habitude à présent...

Une fois dans mon lit, quelques heures plus tard, devoirs fait, repas et toilettes réalisés, je traîne sur mon téléphone. Je n'ai rien à faire après tout. Pourtant, alors que je regardais une vidéo de chatons plutôt adorable, j'ai commencé à penser à autre chose.

Vous savez, quand on regarde mécaniquement l'écran et que soudain on se met à réfléchir à des trucs sans vraiment s'en rendre compte ?

Eh bien c'est exactement ce qui m'arrive et à présent, le regard noir et glacial de mon nouveau camarade de classe ne cesse de trotter dans ma tête, me faisant réfléchir.

J'ai tendance à dire que je ne suis pas une personne qui juge au premier regard... Mais que puis-je faire d'autre..? C'est vraiment ce que j'ai ressenti au plus profond de moi... Il lui ressemble trop pour que je ne le considère pas ainsi... comme cette personne...

En me rendant compte d'à qui je pense, je secoue la tête, les yeux écarquillés. C'est passé, il faut que j'arrête de ressasser tout ça... Pourtant, la venue de cet homme n'est pas irresponsable de la mise à vif de cette blessure jusque là cicatrisée...

Soupirant, je finis par me redresser, regardant l'heure. Il est 1 heure du matin... Mais avec ce que j'ai dans la tête, je n'arriverai pas à dormir... Je décide donc d'aller ouvrir ma fenêtre, ayant besoin de me rafraîchir. Pourtant, dès que l'air frais entre dans mes poumons, je me mets à tousser puissamment. Clairement, je n'ai pas inhalé que du dioxygène, de l'azote et du dioxyde de carbone...

Les yeux jetant des éclairs alors que je continue de tousser fortement, je cherche la provenance de cette fumée de cigarette, avant de baisser le regard vers la fenêtre du dessous... Et d'apercevoir un jeune homme dans la même position que moi, prenant des taffes tranquillement. Je tousse une nouvelle fois et m'apprête à lui dire d'arrêter ce qu'il fait, avant qu'il ne relève le regard vers moi.

Putain de merde.

J'aurais tout donné, l'argent de mon père, mes quelques vêtements hors de prix, mon lit, tout ce a quoi je tiens, pour ne pas qu'il se retrouve la. Pour ne pas qu'il me regarde de ses yeux glacés me foutant des frissons. Car en effet, mon nouveau "camarade" me regarde à présent, me jugeant visiblement du regard.

Je supporte pas la fumée de cigarette qu'est ce qu'il veut avec son regard la ?? Lui jetant un regard noir, je me force à arrêter de tousser avant de lui lancer.

- tu voudrais pas arrêter de fumer sous les fenêtres des gens ? Il y a un espace fumeurs plus loin.

Il ne me quitte pas du regard. Comme s'il savait que j'allais détourner les yeux. Que j'allais me taire. Mais je n'en fais rien, je continue de le regarder avec colère. Il se contente alors d'hausser les épaules, le regard toujours aussi sombre, venant tirer dans sa cigarette pour me narguer.

- désolé princesse mais à 1h du mat' je vais pas descendre tout ces escaliers pour fumer puis les remonter juste pour ton bon vouloir. Fais pas chier et retourne dormir, à moins qu'un petit pois t'en empêche ?

Je lui lance un regard plus noir encore et referme violemment ma fenêtre. 

M'appeler princesse... et le petit pois... Est-ce qu'il vient juste de me comparer avec "La princesse et le petit pois" ?

Quel connard.