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XXX

ᴄʜᴀᴘᴛᴇʀ
✠︎

ɪᴛ'ꜱ ᴛɪᴍᴇ ᴛᴏ ɢᴇᴛ ᴛᴏ ᴋɴᴏᴡ ᴜꜱ

Marie, Marie pensais-je encore depuis hier.
Qui pouvait-elle être ? Et comment était-elle ?

Repoussant le fin rideau de lin blanc, mes multiples pensées au tournant, je scrutai le paysage au travers de la petite fenêtre du salon.
C'était étrange, le temps avait soudainement changé du tout au tout, il était dorénavant pluvieux tandis que les éclairs grondaient inlassablement aussi fort que le son de la télévision.

Bien que la pluie ne tue personne, je ne voulais pas le laisser s'en aller à travers ce temps affreux.

Ou peut-être ne voulais-je juste pas le voir s'en aller d'aussitôt ?
Peut-être bien...

- Restez donc au moins cette nuit. Proposai-je en quittant la fenêtre des yeux pour m'y concentrer pleinement sur lui

Mr.Park bien apprêté, et sur le point de partir, s'assit sur le divan, ses chaussures de cuir noir en mains prêt à les enfiler une part une.

- Vous-vous inquiétez pour si peu. Ricanait-il en les lassant

Je marchai alors calmement jusqu'à lui, restant debout, le regard songeur et vagabond d'un coin à un autre.

- Je préfère vous savoir à l'abri. Avouai-je les yeux plantés frénétiquement au loin suite à ma gêne

Il se levait ensuite, lentement face à ma réponse, puis se rapprochait de moi.

- Oh, Mai Lan... Murmurait-il soudain

Ses yeux ne me manquaient pas, son regard est doux, tandis qu'il me dédiait un ravissant sourire.
Je crois qu'il a compris que je ne voulais pas qu'il s'en aille. Et tant mieux, d'un autre coté, je n'aurai pas à argumenter quoique ce soit à ce sujet.

- En êtes-vous certaine ? S'enquit-il en passant sa main droite tendrement sur ma joue

Je posai alors la mienne par-dessus, savourant ses caresses, les yeux clos.

- Oui.

- Alor-

Fut-il coupé rapidement par le retentissent de mon téléphone portable posé sur la table de basse

Je rouvrais les yeux peu à peu, la main de mon bien-aimé quittant mon visage puis regardais le destinataire de l'appel entrant sur l'écran.

- C'est ma mère. L'en informai-je avant de saisir le téléphone avec hésitation

- Répondez-y. Me souriait-il

Je décroche alors sur ses mots, portant l'appareil à mon oreille.
Le temps que ma mère finisse par répondre, je l'observe minutieusement.

Mon cœur se serrait soudain lorsqu'il passait, frôlant son bras contre mon épaule tandis qu'il s'en va sans mot dire...

Je restai la statique, le téléphone en main, attristée, tandis que je ravalai ma salive avec difficulté.

- Ma chérie ? Retentissait soudain la voix de ma mère à travers l'appareil

- Tout va bien ? Continuait mon père après mon long silence

Je prenais mon souffle, me tenais au canapé puis répondais enfin.

- Oui, tout va pour le mieux ici.
Comment va grand-mère ?

- Son état est stable pour le moment, nous restons à ses côtés en cas de besoin.

- D'accord.

- Tu me sembles fatiguée, Mai Lan ?
Tu dors bien la nuit ?

- Oui, évidemment.
Je me couche tôt comme d'habitude ne t'en inquiète pas.

- Bon, ça me rassure.
D'ailleurs, je suis désolé de ne pas pouvoir beaucoup t'appeler Mai Lan. J'espère que tu comprends... Murmure ma mère doucement

Je ressens alors sa peine, même aussi loin d'elle, elle s'en veut.

- Le forfait est payant, je sais, ne t'en inquiète donc pas, je m'en sors à merveille.
Puis... J'ai l'habitude.

- Je sais chérie, pardonne moi.
Je vais devoir te laisser, ici, il est minuit passé nous allons nous coucher pour la journée de demain.
Je t'embrasse.

- Moi aussi. Chuchotai-je avant de raccrocher

Le silence surplombe la pièce.
Je reste un court instant à penser, dans ce grand espace vide jusqu'à finalement poser le portable à sa place initiale, puis me diriger jusqu'à l'entrée en y fixant la porte.
Un courant d'air froid souffles sur ma peau, j'en frissonne puis passais mes mains sur mes bras dans l'intention de m'y réchauffer.

Je ne voulais pas qu'il s'en aille...

Soudain, je reculai d'un ou deux pas en arrière, jusqu'à sentir soudain une chaleur m'envelopper et deux mains masculines se poser délicatement sur mes épaules dénudées.

- Ne restez donc pas près de la porte, vous-allez attraper froid Mai Lan. Murmurait M.Park derrière moi, frottant ses mains chaudes sur mes bras

- Vous...

Je mis un temps à me ressaisir avant de reprendre ;

- Je vous croyais déjà parti. Me retournai-je alors précipitamment, ancrent mon regard dans le sien

Il rit un moment face à ma réaction puis continue.

- Je crois bien avoir entendu que vous souhaitiez que je reste.
Puis, vous savoir seule dans ce vaste espace m'attriste.

- Dites-vous que c'est souvent le cas...

- Je suis désolé.

*

Il était treize heures et demie, pendant que nous contemplions le plafond de ma chambre sans vraiment prendre la parole.
Son regard sur moi me fait rougir alors que je continue mon éternel silence.

- C'est peut-être la bonne occasion ? Commençait-il en s'installent confortablement sur le flanc afin de mieux me regarder

Son regard m'épiant alors, je me pinçai légèrement la lèvre inférieure. 

- L'occasion ?
De quoi voulez-vous parler ?

- Et bien, d'apprendre à se connaître Mai Lan.
Vous m'aimez, seulement, vous ne connaissez rien à mon sujet et par ailleurs, moi non plus.

Je n'y avais jamais pensé jusque là...
C'est vrai que je ne connaissais rien de lui, mise à part Marie, pourtant, j'en étais éperdument amoureuse sans même rien savoir.
C'était étrange, je dois l'avouer.

- Commencez, Mai Lan, je vous écoute.

- Je ne sais pas par quoi entamer...

Je réfléchissais un instant avant de me lancer ;

- J'aime aller à la bibliothèque.

- Je le savais déjà Mai Lan, depuis le début de l'année je vous vois vous y rendre tous les midis.

- Oh.

- Quels genres de roman lisez-vous ? Demandait-il un brin curieux

Les vieux passages de mes lectures précédentes me reviennent tout à coup tandis que j'essaie de marmonner un traître mot, je balbutie.

- Des... Des romans d'amour. Rattrapais-je de peu

- Je vois, et qu'est ce qui vous plaît dans ces livres ?

- La passion que ressentent les personnages dans leur histoire d'amour.
Vous savez, comme la tragédie de Roméo et Juliette par William Shakespeare.
Un amour véritable et incontesté.

- Celui-ci est votre préféré, je présume ?

- Pas tout à fait, il y en a tant d'autre dans le monde que je ne pourrai jamais en choisir ne serait ce qu'un seul.

- Je vois.

- À vous, je veux en savoir d'avantage si vous le permettez.

- Hmm.
J'aime me retrouver parfois à l'Opéra, je trouve l'art de la danse splendide.
Par ailleurs, je voulais autrefois devenir un grand danseur contemporain, seulement...
À cause d'une fracture dû à un malheureux accident de moto, j'ai dû stopper ma carrière et abandonner mon rêve.

- C'est dommage. Murmurai-je en me positionnant cette fois-ci sur le ventre, le regardant avec peine

Il avait l'air triste, ses yeux baissés sur ses mains crispés qu'il tentait silencieusement de calmer.
Je pose ma main sur les siennes en terme de réconfort, ses yeux venant à l'encontre des miens.

- Mais... Il déglutissait, avant de sourire

- Il faut voir le bon coté des choses, sans ça, je ne vous aurai jamais rencontré Mai Lan.

Je lui adressai à mon tour un léger sourire tandis que de ses mains, il entrelaçait nos doigts ensemble.

- À votre tour mademoiselle. Se reprend-t-il avec entrain

- Hmm. Réfléchissais-je en ne sachant pas quoi dire

- Si jamais nous finissions ensemble un jour.
Selon vous, comment voyez-vous l'avenir avec moi ? Lançait-il soudain

- Je n'y ai pas encore réfléchi à vrai dire, je vis au jour le jour.
Et vous ?

Il baisse le regard un léger sourire aux lèvres.

- Je suis adulte, je n'attends rien de cette relation, parce que je ne sais trop bien que votre avenir ne se fera pas avec moi.
Cependant, j'aime vivre le peu d'instant que nous avons à deux durant cette année.

Je soufflais alors,  le cœur serré au travers de ma poitrine.

- Qui vous dis que j'en aimerai un autre dans ma vie ?
Vous ne savez rien de moi. Murmurai-je calmement en y retirant ma main des siennes

- On ne sait pas ce que la vie nous réserve Mai Lan, mais je veux le meilleur pour vous.
Je ne suis pas riche, j'ai peu à vous offrir si ça en étais le cas.

- Je préfère vivre pauvre mais être aimé, que riche et finir trompé.

Il se mordait la lèvre avant de venir y glisser sa main dans mes cheveux.

- Je ne suis pas un homme pour vous. Finissait-il par dire en m'embrassant les lèvres avec une infime tendresse

- Attendez ma majorité Mr.Park pour en déduire quoique ce soit...
Je vous en pris... L'embrassai-je à mon tour avec passion, d'une main sur sa joue

- Je ne vous garantis rien, mademoiselle.
Mais ce qui en ai certain, c'est que je vous aimerai toujours autant jusqu'au restant de mes jours. Susurrait-il caressant de son pouce la fine larme coulant sur ma joue

- Mr.Park... Au moins, dites-moi votre nom.

- Jimin, je m'appelle Jimin.

- Sachez que quoiqu'il arrive par la suite, que nous finissions ensemble ou non votre nom sera à jamais gravé dans mon cœur...

-Je n'en doute pas, Mai Lan.
Je n'en doute pas un seul instant.

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