Chapitre 09| be here for the poor little child who's crying
Ses yeux ont eut du mal à se fermer, tant il était troublé par ce qu'il venait de découvrir. Il ne fallait pas être un génie pour le comprendre.
Oui. Cela paraissait logique. Et Bryce commençait à comprendre le comportement de Claude à l'égard des filles et des garçons. Il comprenait pourquoi il ne faisait pas confiance aux garçons, et protégeait autant les filles du lycée lorsqu'il en voyait une avoir des ennuis avec d'autres gars.
Claude a perdu sa mère à cause de son père.
Pourtant, il le connaissait depuis toujours. Bryce était même déjà venu chez lui. Il a toujours été accueilli par un belle femme blonde, qui approchait lentement de la quarantaine. Parfois par une petite fille. Et les week-end, c'était un homme brun qui lui ouvrait la porte.
Bryce voulait comprendre qui était ces personnes. Depuis combien de temps Claude était orphelin d'un parent. Ce qu'était devenu son père.
Sa nuit avait été peuplé de scénarios, plus fous les uns que les autres. Mais ayant déjà beaucoup d'heures de sommeils en moins à cause des jours précédents, il s'était rapatrié dans la cuisine pour se faire une tisane. Et en regardant à la fenêtre, il cru voir une tête rouge. Il sortit en courant, et ne vit qu'un des deux chats de sa grand mère. Le noir.
Le lendemain, en classe, on ne parlait que de ça. Et bien sûr, le concerné n'était pas là.
Bryce, qui tentait tant bien que mal de lire pour oublier ces idiots, sursauta quand quatre mains se plaquèrent sur la table. En relevant la tête, il vit Xavier tirer Alicia et Jordan par le col.
« Tu as vu sur Twitter hier soir ?! » s'exclama Jordan, tout en fouillant sok sac à la recherche de son téléphone.
« Bien sûr que j'ai vu Jordan.
- Je ne pensais pas que Claude faisait partit de ces personnes qui collent ces affiches. » intervient Alicia, qui fit froncer les sourcils de Xavier.
- Mais de quoi vous parler au juste ? C'est quoi cette histoire de Claude et d'affiches féminicides ? Demanda le rouge, confus.
- Tu n'étais pas sur Twitter hier ?
- Non, j'étais au cinéma avec Mark, donc j'étais pas vraiment sur mon téléphone. »
Jordan regarda Xavier, à la fois choqué, surpris, mais surtout.. habitué. Fallait s'en douter. Bryce soupira, et chercha la vidéo en question, pour la montrer à son ami paumé. Celui-ci écarquilla les yeux. Et tous sursautèrent quand la porte s'ouvrit lentement, sur une tulipe rouge.
Claude était là, les yeux rouges, éclatés par le sommeil et les bombes lacrymogènes. Sa joue était enflée, malgré le pansement qu'il portait. Il ne jeta pas un seul regard à sa classe, s'approcha simplement de sa place.
L'argenté ne pouvait retirer son regard de glace de son meilleur ami. Claude avait l'air épuisé. Son "activité nocturne" avait l'air de s'être mal passée. Il baissa les yeux. Se souvint de cette nuit au parc. Il serra les dents, grogna quand la classe se rua sur lui, malgré quelques camarades comme Hurley qui leur demandaient de lui foutre la paix.
Il n'en pouvait plus, n'imaginant même pas l'état mental de son meilleur ami. Instinctivement, il se leva d'un bon, faisant tomber bruyamment sa chaise, faisant sursauter tout le monde, y compris le professeur qui venait d'entrer dans la classe.
Son regard glacial figea tout le monde, hors mis Claude, qui gardait la tête basse, ses yeux posés sur ses mains. Bryce s'approcha, empoigna son bras, et le força à se lever.
« Viens avec moi.
- Y a cours.
- Comme si t'en avais quelque chose à foutre. »
Le ton était sans appel. Claude préféra donc se taire et le laisser faire.
De toute façon, il n'avait aucune force aujourd'hui. Alors il laissa Bryce le tirer hors de la classe malgré les appels du professeur. Il le laissa le trainer dans les couloirs. Faire sa partie de cache-cache avec les surveillants. Jusqu'à ce qu'il l'emmène sur le toit.
Décidément, ce toit va voir tout les drama du lycée.
Il releva finalement la tête. Il fit enfin face au regard du garçon dont il était dingue. Et il ne plia pas devant lui. Pas comme devant l'ordure. Bien que ce regard à la couleur si froide pouvait en faire frissonner plus d'un, Claude se sentait rassuré, une fois couvert de celui-ci. Il avait moins peur.
Bryce était bien l'un des seuls hommes en qui il avait confiance.
« Claude..
- J'imagine que tu veux tout savoir, n'est-ce pas ? »
Bryce hocha la tête.
Claude soupira.
Il s'adossa contre un des grillages qui longeaient les rebords du toit, puis se laissa tomber au sol, la tête basse. Bryce vint s'asseoir à côté de lui.
« T'a compris que les adultes qui t'ont toujours ouvert la porte quand j'étais petit, c'était pas mes vrais parents ?
- Oui...
- C'étaient des amis proches de ma mère. Mon géniteur était alcoolique, ainsi que violent. Quand j'avais trois ou quatre pijs, j'avais la mémoire de me souvenir de ce qu'il lui faisait. Mais je crois que ça durait depuis des années.
- Que... Qu'est-ce qu'il lui faisait...?
- Il la battait... L'insultait... Il l'a violait parfois. Je me souviens de ses cris. Et des moments de silence, après qu'il ait prononcé mon nom. Je me souviens des grincements du lit, des hématomes de ma mère... Je me souviens encore de ses longs cheveux rouges, ils étaient toujours longs, et bien entretenus... Et du regard ocre de cet homme... Du regard qu'il avait lorsqu'il me regardait. »
L'argenté ne sut que dire. Il ne pouvait que regarder Claude lui raconter la vérité. Le regarder trembler de rage. Le voir cacher ses yeux fauves dont il avait toujours eu si honte. Il baissa les yeux vers sa seconde main. Il vit qu'il la serrait au point de se planter les ongles dans la peau.
Bryce posa sa main sur celle du rouge, faisant sursauter celui-ci. Il lui prit la main, acceptant l'aide.
« Un jour, il la battait encore, il a attrapé une bouteille de vin, et la éclatée sur la tête de ma mère... À ce moment là, j'avais déjà appelé les amis de ma mère, j'étais en larmes, je n'en pouvais plus. Mais je l'ai tout de même vu lui retirer la vie. Et je n'ai rien pu faire. Il m'a totalement oublié ce jour là. Il est partit après ça, et je suis resté à côté du corps de ma mère, jusqu'à l'arrivée de ses amis.
- Et... Et ensuite ?
- On a retrouvé mon père. Il a été mit en prison, je l'ai dénoncé, j'étais suffisamment en âge pour comprendre et dire ce que j'ai vu. A quatre ans, t'a beau être un enfant, être innocent, tu sais ce que c'est de retirer la vie de quelqu'un lorsque tu le vois. Plus tard, on a découvert sur le testament de ma mère qu'elle souhaitait que ce soit ses amis proches qui m'adoptent, si cela devait arriver. »
Bryce sentit Claude resserrer sa prise sur sa main. Il vit son bras trembler. Il entendit sa voix devenir plus faible.
« Elle savait que ça arriverait... E-Elle... Elle le savait bordel...! Et lui, il l'a... »
Il ne put dire un mot de plus, soudainement plaqué contre le torse de l'argenté, son visage dans son cou, pouvant sentir cette odeur d'agrumes qu'il y a sans cesse chez sa grand-mère à cette époque là de l'année.
« Bryce ?
- Ta gueule. »
Il eut une impression de déjà vu.
Claude ferma les yeux, laissant ses larmes dévaler ses joues, tandis qu'il serrait le pull de Bryce dans le dos. Bryce le gardait tant bien que mal contre lui. Tentait de le calmer, de l'apaiser. Des caresses sur l'épaule, quelques mots. Mais il réalisa que ça ne servait à rien.
Alors il laissa Claude pleurer. Il le laissa déverser la haine et la peine qu'il cache depuis des années. Il le laissa se vider de tout son poids, le vider tout ses secrets.
Il le laissa faire, tout en le serrant contre lui. Une envie de le protéger, de le faire sien, était monté en lui. Il ne voulait que ça. Protéger et défendre Claude de ce monde. Empêcher quiconque d'une nouvelle fois blesser Claude.
Ce sentiment lui fit peur. Cette soudaine envie et impulsion le terrifiait. Mais en voyant le regard si affligé, plein de grosse larmes, de son meilleur ami, il ne pouvait se la retirer de la tête.
Inconsciemment ou consciemment, il lui embrassa le front, calmant instantanément le rouge, ne s'y attendant pas du tout. Il le serra à nouveau contre lui, son visage se trouvant à présent dans le cou du rouge, qui sentait le poivre et la transpiration.
« Comment ça s'est finit hier ?
- Les flics nous ont tej' à coups de bombes lacrymo' et de matraques.
- Et pour toi ?
- J'ai mal aux yeux à cause de la fumée, et j'ai pris quelques coups, mais sans plus. Je vais bien. »
Ils étaient installés de sortes à ce que Claude ait sa tête posée sur le torse de Bryce. L'argenté ne faisait pas vraiment attention à l'inconfort du grillage et du sol. Seul Claude et son bien l'intéressait.
« Je te jure d'être là pour toi à présent.
- Dis pas ce genre de choses, je t'en supplie...
- C'est trop tard. »
Claude n'eut pas la force de faire face aux yeux si clairs de son meilleur ami. Et Bryce ne put que poser sa main dans les cheveux emmêlés de Claude, qui semblait somnoler sur lui.
Son ton si triste et résigné le fit soupirer. Tandis qu'il ne cessait de repensait à sa folle envie, si brûlante, si douloureuse, de le protéger.
C'est ça que ressentaient Jordan et Xavier vis à vis d'Alicia et Mark ? C'est ça dont lui parlaient ses parents, il y a quelques mois encore ?
Bryce n'aimait pas ça.
★
pou-et.
oui je suis vivant.
oui ce chapitre est plus long que les précédents.
non, je sais pas combien de chapitres aura cette histoire.
au passage voilà l'image complète du média, que j'ai rogné.
bisous tout doux.
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