Chapitre 03| Photo
Assis par terre contre la grille délimitant le terrain de sport du lycée, Bryce regardait ses camarades courir. Même s'il était revenu au lycée, il était dispensé de sport ; grâce à sa grand mère et un ami médecin.
Il ne put réprimer un baillement, fatigué. Il avait peu dormi cette nuit.
Alors que ses yeux se fermaient seuls, il entendit son nom dans une conversation d'un petit groupe de sa classe, filles et garçons assis par terre, attendant leur tour pour courir.
"- Vous trouvez pas que les profs en font trop pour Bryce ? J'veux dire, ouais, il a vraiment pas eu de chance, mais.. Voilà, ça va, c'est bon. Ça va bientôt faire un mois et demi, il peut rependre les cours comme nous.
- C'est vrai ! Il sèche pleins de cours, et les profs ne disent rien.
- J'suis sûr qu'ils pardonnent par pitié.
- Ça doit être ça."
Toutes ces phrases, ces piques, il s'en foutait. Ça ne lui faisait rien du tout. Chacun pensaient ce qu'ils voulaient de lui. Alors pourquoi y prêtait-il attention ?
"- Ou peut-être qu'ils pardonnent ses absences parce qu'il travaille quand même ? Et qu'ils savent qu'il souffre encore ? Ouais ça fait un mois et demi, mais justement, c'est récent bande de connards. Cria soudainement une tête brûlée à l'étrange coiffure, et aux yeux sauvage d'un tigre, ce qui fit sursauter la petite bande d'élèves qui parlaient de l'argenté.
- Allez vous en. Rajouta un roux, aux yeux verts, foudroyant et débordant de colère, accompagné d'une voix agressive, rare, faisant trembler la petite bande.
- C'est votre tour de courir." Ce fut la goutte de trop. Voir ce garçon débordant de joie de vivre, avec ces yeux sombres, pleins de rage, fit fuir la bande. Ces trois là, quand ils étaient en colère, il ne fallait jamais se les mettre à dos.
Les trois garçons ne regardèrent même pas les élèves courir. Ils se sourirent, puis vinrent voir leur ami. Celui-ci leva piteusement la tête. Ses yeux étaient cernés, et grisés. Bryce n'était plus qu'un cadavre de lui même. Il avait maigri aussi, sûrement un peu trop. Pourtant, les trois garçons savaient que sa grand-mère ne le laissait pas ainsi. Elle faisait tout pour l'aider, mais elle était seule, et elle aussi souffrait.
Xavier et Jordan s'installèrent de chaque côté de Bryce, tandis que Claude se laissait tomber à côté d'eux, et s'allongea par terre de tout son long. Claude faisait la même taille que Xavier, les deux plus grands de la bande étaient Bryce et Jordan.
Les trois assis parlèrent entre eux, même si le rouquin et la pistache faisaient plus la conversation entre eux, que l'argenté. A côté, la tulipe-plante piranha dormait par terre bruyamment.
࿐
A la sonnerie, les quatre garçons se séparèrent, chacun partit de son côté pour rentrer chez soi. Jordan chez sa mère, Xavier chez son père, Bryce chez sa grand mère, et Claude chez ses parents.
D'ailleurs, celui-ci en rentrant fut attaquer par une petite boule d'énergie. Une petite brunettes aux cheveux attachées en couette, et aux yeux bleus, pétillants de joie de vivre. Claude ria en la voyant arriver, lâcha son sac, pour la rattraper et la porter contre lui, tandis que la petite riait aux éclats. Le rouquin ramassa son sac, et s'avança dans la maison.
Quand il parvint au salon, une belle femme aux longs cheveux blonds était assis sur le canapé, regardant la télé, sûrement avec la petite fille vu le dessin animé.
"- Salut M'man.
- Claude, tu es rentré. Comment était ta journée mon grand ?
- Bof, normal." Dit-il en se rapprochant d'elle. Il posa la petite sur le canapé, et embrassa la joue de sa mère. "Avec Xavier et Jordan on a calmé des idiots qui insultaient Bryce, mais à part ça, nickel."
Le rouquin vit la jeune blonde soupirer. Elle aussi s'inquiétait beaucoup pour Bryce. Elle le connaissait depuis qu'ils étaient enfant, vu que les deux garçons étaient des amis du bac à sable.
"- J'espère que tu l'aide, hein ?
- J'fais d'mon mieux. Mais tu l'connais.
- Hmm.."
La jeune femme avait la tête un peu abaissée, le visage triste. Claude ne sut que faire pour lui rendre le sourire, puis eut une idée. Il connaissait tellement bien cette femme.
"- C'est pas tout ça, mais j'ai des devoirs.
- Ah ! Comme si tu allais les faire !
- Voyons M'man, je suis très studieux ! Tu oses douter de moi ?! Demanda-t-il sur un ton sarcastique, faisant rire sa mère.
- Et cette colle pour ne pas avoir fait ton devoir ? C'était quoi ? Répliqua-t-elle en riant.
- Même les bons élèves ont des oublis !
- Mais oui, mais oui ! Aller, file dans ta chambre !"
La femme balança un oreiller sur son fils, qui se mit à fuir en ricanant. Son plan avait fonctionné, et sa mère avait à nouveau le sourire.
Claude entra rapidement dans sa chambre, et jeta son sac au pied de son bureau, puis se laissa tomber dans son lit. Un long et profond soupire quitta ses lèvres, tandis que son visage se cachait entre ses oreillers.
Sa chambre était un bordel monstre. Entre livres du lycée empilés dans un quoi, cahiers et feuilles ainsi que vêtements sales trainants par terre, placard ouvert et éventré et bureau à peine rangé, Claude avait de quoi attirer les foudres de son père maniaque.
Le rouquin se redressa, et fouilla par terre, histoire de trouver une connerie pour l'occuper. Ses doigts touchèrent une photo un peu déchirée. Il la regarda, et se vit, avec son père et sa mère, sa petite soeur dans ses bras. Il était petit, en CM2.
Mais Claude, contrairement à celui de la photo, ne souriait pas. Il froissa la photo dans sa main, et la jeta à la poubelle. Puis il se retourna dans son lit, pour regarder le mur plutôt que sa chambre.
Claude n'en avait rien à faire de cette photo.
Et puis, même s'il aimait ces deux adultes de tout son coeur, il savait une chose importante.
Cet homme et cette femme n'étaient pas ses parents. Et cette petite fille n'était pas sa petite soeur. Ce n'était pas sa famille.
_★_
Ptn y a vraiment que moi pour debouller comme ça avec un chapitre d'à peine 1000 mots. Mdr tuez moi.
Bref. J'espère que la nouvelle mise en page des dialogues vous à pas gênés hein
Vous en pensez quoi du chapitre ? J'suis bof pour le début, mais la fin ça va (mdr le début je l'ai écrit y a un mois, la fin je l'écris pendant une insomnie, qu'est-ce qui va pas chez moi)
bref, by-bye les gens
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