Chapitre 18 - Froide distance
Un simple tintement de leur sonnette, et le regard de Tsukishima s'assombrit d'autant plus. Ah... Je n'ai vraiment pas envie de ça. Il se leva avec lenteur de son bureau, auquel il était assis sans rien faire pendant trois bons quarts d'heure – c'était-à-dire, depuis son appel avec Eigishi. L'abruti que je suis n'a lâché qu'un « mmh ». Je suppose que je n'avais vraiment pas envie de me lancer dans un quelconque « ô adieu, ma bien-aimée », pensa-t-il, blasé au possible.
Il descendit les escaliers dans une lenteur légendaire. Et, même en ayant entendu la porte d'entrée et senti des courants d'air glacés de l'extérieur, il bloqua tout de même dans le rez-de-chaussée dès qu'il vit les trois silhouettes s'y tenant.
La tata blondinette, le petit tonton chauve, et Eigishi. Les petits iris de celle-ci se posèrent sur lui : il se figea lorsqu'il vit du rouge cerner ses paupières tombantes. ... C'était à prévoir, supposa-t-il – mais son coffre ne cessa pas de se serrer.
Il les salua d'un acquiescement, pour rester dans un coin de l'anti-chambre, le menton bas. Un peu plus, et il aurait cru se retrouver au stade de gamin puni pour une sottise. Peut-être était-ce à cause du regard fuyant d'Eigishi et de la présence intense de sa mère.
Les trois venus s'inclinèrent aussitôt.
— Bonjour, madame Tsukishima, commença la tante du groupe. Mon nom est Saki Eigishi. Nous nous excusons platement pour les problèmes qu'a engendrés notre nièce hier soir.
Tsukishima serra discrètement le poing. La lèvre inférieure de l'intéressée commençait à trembler, et cela le frustrait au plus haut point. La blâmer alors qu'elle était victime relevait de l'absurde ; il aurait bien apprécié jeter le fond de sa pensée, s'il n'était pas lui-même en position de faiblesse.
Et puis, ces paroles semblaient avoir arraché la langue de Saki même – même si elle se faisait petite et conservait un air pseudo-dur envers la jeune fille, il était évident qu'elle s'était fait un sang d'encre. Eigishi avait manqué de se faire frapper, après tout.
— Je suis Sachiko Tsukishima, répondit-on. Mon fils, Akiteru, m'a rapportée une partie des incidents. Pourrais-je savoir dans quelle exacte situation se sont retrouvés mes enfants ?
Ça, ça, c'était bien ambitieux. Une excuse n'était pas suffisante ? Fallait-il exposer les problèmes de la lycéenne avec ? Tsukishima en connaissait certes une partie, Akiteru était certes au courant de presque tout, leur mère effleurait certes ces « deux-trois soucis », et l'oncle et la tante d'Eigishi étaient certes en plein dedans. Mais de là à les expliciter...
Maman est en droit de savoir à quel bazar on s'est mêlés, céda-t-il. Cependant... ça me rebute. Au moins, elle n'interpellait pas l'adolescente même ; elle tremblait assez comme ça. Mais mon inutilité me tape sur les nerfs. Il contracta les mâchoires. Il est encore heureux que son agression se soit « résumée » à un nez qui saigne et une engueulade avec un étudiant arrogant...
— L'homme ayant suivi Kana se faisait passer pour un étudiant, développa donc Saki, mal à l'aise. La gendarmerie a rapporté qu'il était déjà fiché pour tentative d'enlèvement. Kana a donc... raté une catastrophe de peu.
Cette fois-ci, les entrailles de Tsukishima se tordirent avec violence ; un hoquet silencieux s'échappa de ses lèvres. Elle a failli se faire kidnapper ? Si Akiteru n'avait pas été là et que je ne m'étais pas déplacé, elle serait au moins séquestrée à l'heure actuelle ?!
Il lança une œillade estomaquée à Eigishi, mais cette dernière le fuyait d'autant plus qu'auparavant. C'était donc de ça dont elle avait voulu parler en mentionnant la police. Mais je n'aurais pas pu deviner un truc pareil ! C'est quoi, ce bordel ? Est-ce que ça a un lien avec le vol de son téléphone ? Pourquoi elle n'a pas dit que c'était un stalker ? Elle ne le savait pas ? D'autres personnes la suivent comme ça ? Quelqu'un, est-ce que quelqu'un est là pour éviter qu'elle se fasse définitivement tuer ?!
— Kei, calme-toi, l'interpella soudain sa mère.
Il sursauta derechef, l'œil rond : même si on lui avait tendu l'occasion miracle de répliquer quoi que ce soit, il serait resté muet comme une tombe. Son choc le compressait avec trop d'intensité ; le lycéen peinait même pour stabiliser sa respiration hachée.
— Je pensais que c'était lié aux problèmes qu'elle avait causés en chimie, s'aventura sa parente avec prudence.
— Cet homme n'est en aucun cas lié à la pression qu'elle subit de la part de certains étudiants.
« Subir » : pour une fichue fois, on avait sorti un terme bien approprié. Voici que cette Saki passait à la défensive, car on causait tout de même de sa nièce. Tsukishima décelait enfin de l'humanité et de la compassion chez elle. Qu'en était-il de sa mère ?
Son expression, à elle, avait changé du tout au tout. Une profonde gravité avait dévoré ses traits sombres. Elle posait désormais deux pupilles mitigées sur Eigishi.
— Je suis navrée de l'entendre. Kana, il est heureux que tu sois en sécurité.
L'interpellée se pencha d'autant plus, raide comme un piquet. Sachiko, elle, soupira brièvement. Son regard passa de Tsukishima à Eigishi, d'Eigishi à Tsukishima, de Tsukishima à la tante de la troupe.
— Tant que de tels incidents ne se reproduisent pas à l'avenir, conclut-elle.
Que dire de plus ? Faire preuve de pitié pour la lycéenne aurait été déplacé. Alors, les Eigishi s'excusèrent encore trois bonnes fois, avant que Sachiko leur souhaite sombrement une bonne continuation. Lorsque la porte se referma, un silence de mort chuta sur les épaules de l'adolescent ; elles ployaient sous la pression. Non seulement n'allait-il plus pouvoir échanger avec Eigishi, mais en plus le désagréable sentiment de la laisser livrée à son sort le démangeait désormais cruellement.
— On passe à table. Akiteru ! héla-t-elle au passage.
Tsukishima n'eut pas d'autre choix que d'y s'y rendre. Son appétit s'était évaporé. Il n'était pas surprenant, d'un œil extérieur, qu'il ne mange qu'une maigre assiette et sorte de leur déjeuner plus tôt que les deux autres. Néanmoins, même cette ridicule portion de nourriture le ballonna.
Il entendit tout juste sa mère demander des précisions sur Eigishi avant de retrouver sa chambre et s'écrouler sur son lit. Son portable, il ne savait plus quoi en faire. Naturellement, lorsqu'il s'en saisit, il n'y avait aucune nouvelle d'Eigishi, car elle avait bien compris qu'ils étaient censés couper les ponts. Devait-il supprimer son numéro ?
Je n'en ai pas envie. C'est enfantin. C'est ridicule. Mais je ne peux pas empêcher ça... Il retira ses lunettes, et passa ses mains sur son visage glacé.
Il ne se remettait toujours pas de cette nouvelle désastreuse – et il était désormais forcé de balancer Eigishi au loin. Il n'avait plus qu'à prier pour que le rêve qu'il ait fait la nuit même ne revienne pas le hanter, ou que Yamaguchi ne mentionne plus la jeune fille...
« Yamaguchi, 13:32 : Alors, qu'est-ce que tu as eu pour Noël ? »
Quand on parle du loup. Il tapa sur son clavier sans grande envie ; sa conversation avec son ami fut aux antipodes des pensées assaillant son crâne. « Elle a failli se faire enlever », « elle aurait même pu se faire tuer », « dans quel état se serait-elle retrouvée ? », « il y a quelqu'un pour elle ? », « je ne sais même pas si j'arriverai à rester passif ».
« Moi, 13:33 : Je n'ai eu qu'un casque. »
***
Oh, pensa Eigishi sans grande conviction. Un manuel détaillé de chimie et une carte Michelin de France. Superbe. Joyeux Noël.
Où avaient-ils trouvé ce second cadeau ? S'ils l'avaient commandé sur internet, son oncle et sa tante étaient pour de bon tarés. Une carte Michelin, à la fin !
Mais l'oncle et la tante en question semblaient bien fiers de leur trouvaille, même si leur visage ridé se tordait toujours sous le mélange d'horreur et de gravité les taillant depuis des heures déjà.
Eux échangeaient leurs cadeaux de Noël après le déjeuner. Quatorze heures sonnaient. Eigishi s'ennuyait. L'expression sombre puis horrifiée de Tsukishima la hantait chaque seconde. Ça me les brise. Ne pouvait-elle pas avoir la paix quelques temps, sans qu'on lui dise qu'elle avait manqué de se faire enlever ou que savait-elle ?
Elle avait vérifié six bonnes fois que personne d'autre ne savait où elle se trouvait ; qu'un second Tsukamura ne traînait pas dans ses contacts, ou que les autres étudiants ne comptaient pas la traîner dans un van avant de la jeter à la mer.
Elle était autant terrifiée qu'excédée. Plus les minutes passaient, plus elle souhaitait s'aérer là-dehors, dans le froid, car l'atmosphère tiède de la vieille maison de Saki l'étouffait. Mais non, c'était impossible, car on avait failli la kidnapper !
À défaut de gambader là-dehors, elle retourna dans sa chambre, bouquin et carte en mains. Les sciences, passaient encore – mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi Michelin. Et même, comment ils connaissent cette entreprise ? Je l'ai mentionnée, à un quelconque moment ?
Elle se posa sur son futon fin et poussa un long soupir. Il échoua à décompresser son coffre tailladé de partout. En allumant son téléphone, elle espéra un peu, juste un peu, que le nom « Tsukishima-kun », ou même « Akiteru » suivi du smiley ridicule qu'elle lui avait placardé dans ses contacts, apparaisse comme par magie.
Mais ne se pointa que « Tadashi Yamaguchi » : puisque sa cervelle ne parvint pas à trancher entre l'ironie et le désespoir, elle laissa échapper un ricanement tremblotant.
« Tadashi Yamaguchi, 14:06 : Joyeux Noël, Eigishi-san !
Moi, 14:07 : Merci. Joyeux Noël à toi aussi. »
Il ne lui répondit pas, peut-être car il n'avait balancé son message que pour la forme. Elle feuilleta donc son manuel tout beau tout propre : son odeur de papier neuf l'aurait envoûtée, si elle ne guettait pas son écran du coin de l'œil.
Bon, elle céda tout de même face à l'histoire du tableau périodique des éléments ; toutefois, son appareil la happa bien vite. Une vibration, et elle le chopa derechef, le cœur battant. Suivit une déception incommensurable.
« Tsutomu Goshiki, 14:13 : Salut, joyeux Noël »
Ah. Lui, ça fait longtemps, non... ? Elle lui répondit tout de même – car même s'ils s'étaient éloignés pour une raison obscure, il restait son seul camarade de Shiratorizawa. Et être toujours seule, très peu pour elle.
« Moi, 14:14 : Hey, joyeux Noël à toi aussi
Tsutomu Goshiki, 14:15 : Des nouvelles ? »
Des nouvelles ? Il lui demandait des nouvelles ? Mais des nouvelles de quoi ? Des fêtes, probablement.
« Moi, 14:15 : Une carte Michelin.
Tsutomu Goshiki, 14:15 : Une quoi ? »
Évidemment.
« Moi, 14:16 : Une carte de France, je veux dire. Et toi ?
Tsutomu Goshiki, 14:16 : Ah, moi ! De nouvelles affaires de sport, je n'ai pas vraiment besoin de plus
Moi, 14:16 : Oh. C'est bien. »
Elle retourna à ses notes là-dessus... mais à son plus grand dam, son smartphone vibra encore.
« Yuu Masayuki, 14:16 : Coucou, Kana-kun ! Joyeux Noël ! Tu as eu quoi ? »
« Masayuki »... Ce n'est pas la seule étudiante sympa du groupe ? Puisqu'Eigishi émettait désormais des réserves sur le moindre jeune majeur qu'elle connaissait, elle préféra jouer la carte de la prudence.
« Moi, 14:17 : J'ai eu une carte Michelin. Et toi ?
Yuu Masayuki, 14:17 : Michelin ? C'est quoi ? »
Comment toujours !
« Yuu Masayuki, 14:18 : Perso, un livre sur Stephanie Kwolek »
Elle ne tenta pas de lui répondre. Si Masayuki mentionnait la docteure Kwolek, elle n'allait pas en finir, avec les remarques inutiles sur la « rareté d'une telle génie de la chimie » et autres « ouah, regarde – je suis si cultivée, et toi, t'as eu une carte Michelin ! ». Je veux juste causer à Tsukishima-kun, moi, se désespéra-t-elle.
Mais aussi fort le souhaitait-elle, le contacter lui était proscrite. Alors...
« Julie Guérard, 14:22 : Putain, il est super tard.
Je sais pas quelle heure il est au Japon, mais Joyeux Noël
T'as eu une baguette tradition ? »
... alors, ses yeux s'illuminèrent de mille étoiles et autres larmes sauvages. Julie ne l'avait donc pas oubliée. Julie lui offrait une délivrance des plus miraculeuses. Même au bout de deux ans, tu me contactes encore... Épouse-moi ! Française comme t'es, je peux arrêter d'appeler les gens par leur nom de famille et jurer à tout va – de toute façon, ici, personne comprend l'alphabet romain ! Les Dieux soient loués...
« Moi, 14:23 : Je me suis prise un râteau
Julie Guérard, 14:23 : Les japonais sortent avec des gens ?!
Moi, 14:24 : Je vais te bloquer.
Julie Guérard, 14:26 : Pardon. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Moi, 14:28 : L'une des personnes qui me déprécie m'a suivie dans mon village. Un gars est venu m'aider. J'ai plus ou moins des sentiments pour lui. Mais la gendarmerie est venue et sa mère ne veut plus qu'on se parle.
Julie Guérard, 14:28 : ...
Julie Guérard, 14:29 : Faisons les choses dans l'ordre : où est le premier type ?
Moi, 14:32 : Il a été emmené par la police. »
Et je vais passer les détails..., songea-t-elle sombrement. Son estomac se nouait toujours – un kidnappeur, rien que ça.
« Julie Guérard, 14:33 : Et le gars pour qui t'as des sentiments ? Je comprends pas sa mère ? Il a juste voulu t'aider, pourtant ??
Moi, 14:37 : Si on apprend qu'il traîne avec une fille ayant des affaires avec la gendarmerie, ça serait mauvais pour sa « réputation ». C'est une idée qui commence à être démodée, au Japon ; mais sa mère a peur qu'il se retrouve aussi avec des problèmes ou se coltine une mauvaise image. Or, l'apparence a un impact assez important, chez nous.
Moi, 14:37 : Donc elle préfère ça pour son fils.
Julie Guérard, 14:38 : Et vous allez rien faire ? Il a dit quoi ?
Moi, 14:39 : Il m'a expliqué qu'il valait mieux suivre les indications de sa mère.
Julie Guérard, 14:40 : Wtf ce keum, c'est une tapette ou quoi ? Je sais pas, vous êtes au lycée, et il t'a aidée genre maintenant il se barre ? Il est teubé ou ?
Meuf vaut mieux changer de cible là, 0 potentiel, il va rester puceau jusqu'à sa mort, tu vaux mieux que ça
Next, c'est tout
Moi, 14:41 : ... »
Et Eigishi de balancer son téléphone avec colère. Quoi, « zéro potentiel » ? « Wtf ce keum » ? « Une tapette » ? Tu pourrais, je ne sais pas, ne pas insulter les gens que tu ne connais pas ?! Elle se prit la tête dans les mains en grognant ; puis, ses iris se posèrent sur l'extérieur. Le toit jouxtant leur maison était recouvert de givre et de névé, que le soleil faisait généreusement luire.
J'ai super peur, mais je veux vraiment m'aérer trois secondes. Si on m'accompagne, c'est bon, non... ? Elle s'apprêta à appeler Ayaka, puis se souvint qu'elle avait un genou blessé. Oh, sa mère ! La jeune fille se leva en grognant. Elle ne courait plus grand risque. Elle pouvait tout autant promettre de contacter la police en cas de problème. Si elle faisait juste le tour du quartier, tout allait bien se passer.
Elle fourra donc son téléphone dans sa poche, partit chercher de quoi se couvrir, enfila ses chaussures et sortit dans un joli « je prends l'air, pas plus de cent mètres plus loin ». La réponse de son oncle et sa tante, elle n'y prêta aucune attention ; et puis, personne ne la retint lorsqu'elle s'avança sur le goudron verglacé de leur rue résidentielle rurale.
Une bise froide agressa ses joues et malmena ses cheveux détachés. Elle s'éloigna quelques instants avant de s'adosser contre un muret, face à une bâtisse complètement aléatoire. Sa frustration était à son comble ; son Noël s'était tant mitigé qu'elle avait envie d'éclater en sanglots. Plus d'Akiteru, plus de Tsukishima. Juste une carte Michelin et une Julie Guérard probablement bourrée balançant des paroles des plus blessantes.
Elle ferma les paupières un bref instant, éreintée par ces rebondissements catastrophiques. Mauvaise idée : le visage railleur, stupéfait, hésitant, légèrement rougi, horrifié, puis pâle comme un linge de Tsukishima se placarda dans son esprit. Elle rouvrit aussitôt les yeux et fonça dans une direction au hasard...
Pour se casser le nez contre un bloc dur comme du béton. Elle sauta en arrière en grognant, puis leva le regard sur un grand adolescent à la plate coiffure noire. Ses petites prunelles sombres la fixèrent un instant avec surprise. Elle venait manifestement de l'arrêter dans son jogging, car il se trimballait des habits de sport bien complets pour un jeunot. Un petit silence coula entre eux : plus elle étudiait sa face, plus un sentiment familier la titillait.
Enfin, elle se raidit d'un coup. Le gars qui n'aime pas Tsukishima-kun et que Tsukishima-kun n'aime pas ! Kageyama-san, je crois ? Elle s'inclina rapidement.
— Navrée. Je ne t'avais pas vu.
— Oh, Tsukishima-san. Pas de problème, posa-t-il d'un timbre neutre.
— Tsukishima-san ? s'étrangla-t-elle aussitôt.
Il inclina la tête, légèrement étonné.
— Tu n'es pas la cousine de Tsukishima ? Ton nom n'est pas Tsukishima aussi ?
— Ah ! rit-elle nerveusement. Non, mon côté de la famille porte un nom différent.
— Oh.
Il hocha la tête, puis pointa le sol du doigt.
— Ton portable a glissé dans une bouche d'évacuation.
— Il a quoi ?!
— Glissé dans une bouche de...
Mais ce con ne finit pas sa phrase. Son regard se posa derrière elle : elle se retourna à son tour. Cette fois-ci, elle crut y passer en voyant Tsukishima même posté là, lui aussi en affaires de sport.
Ces deux-là se fixèrent un long moment – cependant, chez le blond ne traînait pas l'once d'une exaspération ou d'un ennui. Là où Kageyama fronçait les sourcils, bien peu ravi, lui entrouvrait les lèvres avec choc. L'entièreté de son corps semblait s'être figée, et ses lèvres s'entrouvraient de plus en plus.
Pour une raison inconnue, Eigishi se sentit acculée dans la pire des situations possibles.
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