𓆟; 𝐍𝐚𝐨𝐲𝐚 𝐙𝐞𝐧'𝐢𝐧, ☁

⸻𝖓𝖆𝖔𝖞𝖆 𝖟𝖊𝖓'𝖎𝖓;
𝐕𝐎𝐋𝐔𝐌𝐄 𝐒𝐈𝐗𝐓𝐄𝐄𝐍.

« m'sieur Naobito, vous êtes tordant de rire, c'est pas croyable ! »

Le son cristallin du ricanement qu'elle laissa échapper perçait les oreilles du vieillard. Il était bruyant et très aiguë, puisque, bien évidemment, elle forçait les tons de sa voix. La jeune femme, assise au sol même, et prenant une fumante tasse de thé entre ses sublimes mains, s'autorisait à geindre joyeusement. L'homme face à elle, son beau-père ne semblait cependant pas prendre autant de plaisir qu'elle à discuter. Malgré tout, il ne se levait pas, il ne quittait pas la pièce, principalement parce qu'il retardait toujours ce genre de moment avec la jeune femme, néanmoins, cette fois-ci, il n'avait pas pu la fuir. Il ne restait que eux deux dans cette immense demeure, alors il était évident qu'ils avaient fini par se croiser et à finir coincé l'un en présence de l'autre. La jeune femme, cependant, semblait être la seule à prendre autant de plaisir à la discussion. Alors elle fut celle qui la maintenait. Et elle le faisait avec grande joie.

« enfin. » souffla finalement la demoiselle. « je me sens un peu embarrassée de parler ainsi de vos nièces. » elle avouait. « surtout connaissant votre fils. »

« Naoya est un bon garçon. » répondait le vieillard.

« c'est fou à quel point la famille Zen'in vit dans le déni. »

Les jeunes moqueries de la demoiselle ne manquaient pas de contrarier Naobito. Il grimaçait et écoutait d'une oreille furieuse sa belle-fille cracher du venin sur la chair de sa chair, le sang de son sang. L'envie de la heurter n'était pas ce qui lui manquait, mais il n'osait imaginer ce que Naoya serait capable de faire si il retrouvait son épouse assassinée voire tout simplement recouverte de bleus. Autant pouvait-il ignorer son cadavre et passer à autre chose, voire pouvait-il provoquer un carnage. Surtout qu'une triste nouvelle venait d'arriver et le grand-père se retrouvait malheureusement le premier prévenu. Alors, pieds et mains liés, il restait comme figé au sol, répugné par son verre de thé récemment servi, tout autant que par la présence de la jeune femme devant lui. Il l'écoutait parler, répondait brièvement pour ne pas la provoquer d'avantage et détournait à de nombreuses reprises le regard afin d'occuper son esprit ᅳprincipalement sa colèreᅳ.

« je suis peut-être dure parce que je suis une femme. » pensa subitement la demoiselle. « après tout Naoya est bon avec vous. c'est vrai. »

La concession qu'elle accorda à son époux suffisait à attiser la perplexité du vieillard. Il arquait un sourcil et la dévisageait. La surprise ne fut pas ce qui le fit agir, ce fut surtout la réflexion que cette soudaine gentillesse de sa part devait cacher autre chose. Et, en apercevant le rictus malicieux que vinrent arborer ses jolies lèvres brillantes suffisait à le conforter dans cette idée.

« votre fils est quand même stupide. » pensa-t-elle. « drôlement stupide. »

Rapidement, la jeune femme lâchait un rire. Puis, au lieu de rester soigneusement assise, de manière traditionnelle et respectueuse, elle préférait opter pour une pose plus masculine; donc provoquante. Précédemment assise les jambes en tailleur, elle en avait relevé une, de manière à poser son pied au sol, les jambes écartées et le coude posé sur son genoux. Elle admirait avec fierté l'expression du vieillard se tordre de surprise, complètement scandalisé par la familiarité avec laquelle elle agissait devant un membre plus sage, haut gradé et âgé qu'elle. Cependant, la jeune femme ne fit rien pour changer cela, au contraire. Elle se contentait de lever son verre dans sa direction, comme pour trinquer, et bu une gorgée de son délicieux et somptueux nectar. Naobito la regarda faire, impuissant et surtout envahi d'une colère des plus consumantes. Jamais, jamais de sa vie il n'aurait cru qu'une fille si jolie, serviable, soignée et puissante aurait pu donner une femme aussi diabolique, séductrice, infidèle et manipulatrice.

Face à Naoya, elle était la femme parfaite, des plus divines. Fidèle comme un chien, obéissante comme un chien, respecteuse comme un sage et belle comme le plus pur de tous les anges, voire joyaux.

Dans son dos, elle était une parfaite diablesse. Infidèle comme un chat, désobéissante comme un chat, irrespectueuse comme une fille en pleine crise d'adolescence et belle comme une putain.

« il me suffit de lui faire les yeux doux, de dire quelque chose de stupide, et, fait incroyable, votre fils me tombe dans la paume de la main. » s'exclama la jeune femme. « c'est fou à quel point il ferait tout pour de la reconnaissance féminine. » ricana-t-elle.

« ce genre de discours finiront par causer votre perte. » affirma le vieillard.

« sûrement. » elle concédait. « mais vous serez mort le temps que ça me retombe dessus, alors tant pis. »

« aillez au moins la décence de bien vous tenir. » râla-t-il. « c'est inadmissible. »

La jeune femme éclata d'un rire léger. Elle se retenait de le faire plus bruyant, sans aucune raison, contentant son hilarité derrière le dos de ses doigts. Elle levait les yeux au ciel et ouvrait la bouche. Son comportement irrespectueux et familier était de trop. Cependant, aucun des deux ne firent quelque chose afin de changer la situation. Le vieillard supportait son comportement détestable et la jeune femme en profitait autant qu'elle le pouvait. Elle détestait cette famille, elle l'a détestait plus qu'elle ne l'aurait jamais cru, alors, lorsque l'occasion s'était montrée, elle l'avait saisie et avait épousé un des fils Zen'in ᅳl'autre étant déjà pris et bientôt dans de sales drapsᅳ avant de faire de la vie des anciens, et de tous le reste du clan, un véritable enfer. Son péché mignon, elle devait se l'avouer, était son beau-père. Quel plaisir de le savoir subir sa présence, puis après de l'observer roucouler timidement autour de son stupide fils ! C'était jouissant. Pervers, certes, mais jouissant.

« je trouve cette position confortable. où est le problème ? » s'étonna faussement la demoiselle.

« votre attitude fait honte à notre famille. » s'énerva brusquement le vieillard. « vos infidélités, votre irrespect et vos provocations ne sauraient durer. »

Après avoir roulé des yeux, la demoiselle finissait par soupirer et planter un regard des plus impassible dans celui de son beau-père. Peu après, elle se relevait et tendait sa tasse en direction de ce dernier. Naobito eu à peine le temps de réagir que le contenu de la tasse fut brusquement déversé sur lui. Plus précisément, sur son entrejambe. Il s'exclama alors de surprise, absolument furieux, et ne tardait pas à faire face au regard diabolique de sa belle-fille.

« mais quelle maladroite je fais ! » s'écria-t-elle. « monsieur beau-papa, est-ce que vous allez bien ? »

Sa petite comédie continuait alors que les bruits de pas qu'elle avait précédemment entendu se firent plus forts. La jeune femme, follement amusée par la situation dans laquelle elle se trouvait, ne tardait cependant pas à prendre une mine sérieusement paniquée et désolée. Elle déposa rapidement sa tasse sur la petite table séparant son beau-père de sa personne et se mettait à pleurer. De jolies, soigneuses et absolument parfaites larmes de crocodile se mettaient à rouler le long de ses joues. Au même moment, quelqu'un pénétra dans la pièce. Elle hoquetait donc de surprise, de manière terriblement surjouée, puis se retournait en direction de son mari. Naoya Zen'in venait de faire son entrée. L'expression surprise sur son visage trahissait son état actuel. Revenant d'une réunion en centre-ville, la dernière chose à laquelle il s'attendait fut de voir son épouse et son père dans la même pièce, mais surtout son père brûlé et sa femme autant bouleversée.

« jeᅳje suis tellement désolée ! »

« qu'est-ce que tu as fait ? » s'énerva brusquement Naoya.

Le jeune homme s'approcha de sa femme, et l'ignora royalement pour aller rejoindre de son géniteur. Cependant, la main qu'il vint tendre dans sa direction fut brusquement rejetée. Le vieillard foudroyait du regard son enfant, terriblement en colère devant ses yeux aveugles. Il ne put faire autrement. Sa répulsion envers les femmes semblait même lui faire croire qu'elles ne pouvaient pas être diabolique. Pourtant, oui, pourtant, sa femme état le Diable lui-même, incarné. Meurtrière, infidèle, avare, fainéante et purement méchante. Malgré tout, il était le seul à ignorer cela, complètement aveuglé par ses beaux yeux, sa gentillesse exagérée et son angélique voix de soie.

« je peux me débrouiller seul. » affirma Naobito. « occupe toi d'emmener ta femme loin d'ici. » conclua-t-il durement.

« évidement. » répliqua son fils. « tout de suite. »

Naoya se relevait avec force. Il n'attendait pas un seul instant de plus et laissait son père se remettre de cet événement des plus surprenants après avoir saisi le poignet de son épouse ᅳcelle-ci encore secouée par de puissants sanglotsᅳ et l'avoir jetée hors de la pièce. Quatre pas les séparant, Naoya abandonna la prise sur sa main et la laissait avancer seule. Elle le suivait, juste derrière lui, et continuant de pleurer, cependant, cette fois-ci plus timidement. Elle continuait même son numéro devant d'autres membres de la famille, ou des serviteurs. La honte n'aurait su l'envahir, car elles savaient qu'ils étaient tous conscients que son petit numéro cachait en fait un nouvel événement diabolique concocté par son esprit machiavélique. Alors, au lieu de prendre peine pour elle, tout ceux qui vinrent croiser le chemin de Naoya et de sa femme, sentirent la terreur les envahir. Puisque, finalement, sous ces larmes de crocodile, se cachaient les gloussements éternels du Diable.

Après avoir fait entrer sa femme dans leurs appartements, Naoya la laissait arriver au centre de la pièce, juste devant leur futon, avant de faire coulisser la porte derrière eux. Il grognait, passablement énervé.

« qu'est-ce que c'était ce cirque ? » demanda-t-il subitement. « tu martyrises mes parents maintenant ? » il s'étonnait.

« bᅳbien sûr que non..! »

La jeune femme déglutit et relevait un regard des plus poignants dans celui de son mari. Et, si Naoya n'avait pas écouté leur précédente conversation, il aurait certainement bu chacune de ses larmes de crocodile sans ne s'être jamais douté de rien. Cependant, il se contentait d'arquer un sourcil face au numéro de son épouse puis d'avancer dans sa direction.

« nous prenions simplement le thé et la tasse m'a échappée des mains. c'était un horrible accident. » déblatérait la jeune femme. « je m'en veux terriblement ! qu'est-ce que je vais faire... »

Les trais de son visage, étirés par le remord et la tristesse, étaient absolument divins. Naoya ne pouvait le nier. À la voir ainsi, coincée dans cette tenue traditionnelle, sa fine taille enfermée par une grande puissante ceinture d'un tissu coûteux, les cheveux tirés dans un chignon des plus minutieux et le visage somptueusement retouché par une poignée de touche de maquillage. Elle laissait flotter dans l'air une odeur divine, des plus hypnotisantes et charmantes. Énormément d'hommes avaient été séduit par se spectacle, et tant d'autres avaient succombé. Malheureusement, Naoya ne fut pas meilleur qu'eux. Face à ce diablotin déguisé en ange, il hésita même ᅳl'espace d'un instant bien trop longᅳ à croire que ce qu'il avait précédemment entendu était la vérité. Le prenait-elle vraiment pour le dernier des idiots ? S'était-elle vraiment jouée de lui depuis le début ? C'était irréaliste.

Allant délicatement frôler du dos de ses doigts la joue de sa femme, Naoya n'en respirait plus. Il perdait son regard dans le sien, toujours aussi troublé par la situation. Elle papillonnait des yeux dans sa direction, feignant d'être troublée par sa douceur.

« je suis stupide. je m'en veux terriblement... j'espère ne pas me faire haïr pour ma maladresse. »

Les yeux de la jeune femme se firent subitement larmoyants. Naoya fut alors brusquement surpris de constater à quel point son épouse pouvait manier son propre corps à sa guise. L'espace d'un instant, elle pouvait passer d'un ange soucieux, à la plus machiavélique des diablesses. Avant d'être terriblement dégradant, Naoya trouvait cela presque impressionnant.

« depuis combien de temps exactement tu te fiches de moi ? »

« hein ? de quoi est-ce que tu parles mon amour ? » s'étonnait la demoiselle.

Rapidement, Naoya lâchait sa joue pour attraper sa mâchoire. Il le fit si violemment, et si durement que son épouse fut contrainte de gémir de douleur. Elle se tordait contre lui, brusquement rabaissée. Ses yeux se plissaient et elle s'accrochait de manière désespérée à ses avants-bras.

« est-ce que tu te devais vraiment d'être aussi belle ? » râla Naoya. « un tel visage ne mérite pas d'appartenir à un cœur aussi pourri. c'en est désolant. »

Il la fixait davantage. Même crispée et torturée par la douleur, son épouse n'en restait pas moins sublime. Elle faisait s'accélérer les battements de son cœur et faire se réchauffer son corps. Naoya était pitoyable et se sentait terriblement en colère d'être réduit, aussi honteusement, et qui plus est par une femme, à être aussi faible et aveugle. Si la chance n'avait pas été avec lui en ce simple jour, il aurait sûrement joué encore des années dans son petit manège, et cette simple constatation suffisait à le rendre fou de rage. Naoya raffermissait alors la prise de ses doigts sur la mâchoire de sa femme. Et il finissait par brutalement la jeter au sol. Dans sa chute, la coiffure de la jeune femme vint alors se défaire. Ses mèches retombaient naturellement dans l'air, et, ses yeux surpris et à la fois perplexes, vinrent alors de nouveau se poser sur son époux.

« tu sais quoi, peut-être que t'arracher le visage n'est pas une si mauvaise idée. » pensa Naoya. « relève toi. »

Son épouse ne bougea cependant pas.

« lève toi, j'ai dit ! » hurla-t-il.

La jeune femme obéissait.

« depuis nos vœux, non, depuis que tu as posé tes yeux sur moi tu avais ça en tête hein ? » cracha Naoya. « et ose, ose simplement, me dire que ça t'amuse. »

Contre toute attente, la demoiselle se mettait à sourire. Elle esquissait un divin rictus, partagé entre la malice et la satisfaction. Ses yeux déposaient un regard lourd de sens sur Naoya alors que celui-ci, pris par surprise, mis alors un certain temps avant de réagir.

« j'ai eu le temps de te faire beaucoup de tort, Naoya. il est un peu tard pour ne penser qu'à toi. »

« de quoi est-ce que tu parles ? »

« ça crève les yeux que tu te retiens de me briser en deux. » lui fit-elle remarquer.

« et alors ? » aboya-t-il.

« et alors ? » elle répétait. « demande toi plutôt pourquoi est-ce que tu refuses de me frapper. pourquoi est-ce que tu as toujours refusé de me frapper. » rectifia-t-elle.

Peu après s'être rapprochée de lui, la jeune femme vint glisser ses mains jusqu'à sa nuque. Elle laissait ses lèvres s'ouvrir légèrement, et ses yeux se plisser de manière sensuelle. Elle perdait ses belles pupilles dans les siennes. Elle abandonnait sa raison dans ses bras. Naoya finissait par l'attraper par la taille et la dévisager.

« le grand Naoya Zen'in aurait-il finalement été remis à sa place par la gente féminine ? » miaula son épouse. « pitoyable. »

« j'aurai dû savoir qu'une femme aussi parfaite n'existait pas. tu l'étais trop pour être vrai. » jura-t-il.

« ça me va droit au cœur. »

Naoya et son épouse auraient pu le nier, les faits n'auraient pas changé. Alors qu'ils s'étaient rapprochés, que leurs souffles s'étaient mélangés et que leurs yeux s'étaient perdus dans le regard de l'autre, l'atmosphère avait changé. Un léger silence planait, chamboulé par le son de leurs murmurs. Et alors que la jeune femme remontait ses jolis doigts, fraîchement vernis d'un blanc pur, dans les racines de la chevelure de son mari, Naoya, lui, plantait presque ses doigts dans la chair de ses hanches. Il la sentait frêle sous lui, alors que le regard malicieux qu'elle lui offrait ne cessait de le narguer. Son odeur infiltrait ses narines, devenant presque le seul oxygène présent dans la pièce. Et il admirait les sublimes traits maquillés de son visage. Alors que ses yeux se perdaient sur elle, et seulement elle, Naoya se sentait perdre le contrôle. Il sentait son cœur devenir fou, tambourinant à un rythme presque inhumain, et sa raison s'abandonner à la seule chose qu'il trouva logique en cet instant ; l'attirance de son corps pour celui de son épouse.

« j'aurai ta peau. » il affirmait.

« si seulement ça pourrait racheter tout ce que je t'ai fait perdre. » pleurnicha son épouse.

Délicatement, elle se pinçait les lèvres. Son rouge à lèvres fut alors davantage réparti et elle vint peu après déglutir face à la proximité entre son visage et celui de son mari. Naoya ne détournait pas le regard, il n'osait pas. Il fixait son épouse avec force, sentant son souffle se faire plus lourd et s'abattre sur celui de la demoiselle. Sa divine silhouette fondait contre son torse musclé, comme elle avait toujours su le faire avec les années, et il se sentait devenir fou. Naoya avait beau être en colère et être humilié, un fort sentiment grimpait en lui. Car, voir la femme, en qui il avait toujours vu faiblesse et innocence, désormais se dresser face à lui, ne faisait pas que le surprendre, au contraire.

« t'exécuter tâcherait le nom de ma famille. » pensa Naoya. « mais si ta mort venait à être accidentelle, il me serait plus facile de réparer les dégâts. »

Dans une mine faussement attristée, la jeune femme vint brusquement retirer une main de la chevelure de son mari pour la glisser sur sa joue.

« oh, mon pauvre chou. » elle murmura. « et comment diable feras-tu pour vivre sans ta sublime épouse ? je n'ose imaginer la tristesse qui te submergera lorsque tu seras forcé de m'enterrer ! quelle horreur... »

De manière brusque, comme une claque dans l'air, Naoya relevait une de ses mains pour saisir le crâne de son épouse. Sous le coup de la surprise, il l'avait sentie se crisper. Et alors que ses doigts allaient se mélanger à quelques mèches de ses cheveux, allant y fondre jusqu'à atteindre des abysses sobres, Naoya ne la quittait plus du regard. Il la fixait jusqu'à en sentir son cœur s'effondrer en un million de morceaux, son corps s'enflammer de désirs et les neurones de son cerveau finir complètement grillées. Malgré le fait qu'il se sentait toujours en colère et pitoyable, Naoya se prenait au jeu. Le nouveau visage de son épouse ne le laissait pas indifférent, au contraire. Il faisait naître quelque chose en lui, et cette chose venait à peine d'éclore. Elle s'étirait, prenait vie et contaminait les moindres cellules du Zen'in. Une fois submergé par la maladie, Naoya plissait les yeux.

« la situation t'amuse, mais tu sais que je vais te tuer, n'est-ce pas ? »

Son épouse esquissait un sourire joueur. Rapidement, elle se rapprochait de lui et, alors que leur nez vinrent entrer en contact, elle laissait un petit rire taquin la quitter.

« avec ce que ton petit papa d'amour vient d'apprendre, je doute qu'il te laisse faire. » murmura-t-elle d'un ton satisfait.

Sur ces mots, la jeune femme compléta finalement l'écart la séparant de Naoya. Elle vint l'embrasser. Pour la première fois, depuis le commencement de leur relation, Naoya avait été devancé par une femme, sa femme. Embrassé, au lieu d'embrasser. Il sentait la douceur de sa bouche caresser la sienne de manière onctueuse. Il sentait son humidité, douceur et sensualité, le rendre fou. Naoya fut soudainement submergé par de brusques éclosions. Partout sur son corps, jusque dans ses moindres cellules. Il se retrouvait contaminé d'une instense fièvre. La fièvre du désir, de l'amour. Elle grimpait en lui, s'accrochant à sa peau et lacérant son épiderme jusqu'à le rendre complètement ivre de sa femme. Naoya raffermissait alors sa prise sur la taille et la chevelure de celle-ci. Il répondait durement à son baiser, l'emportant dans un échange des plus sensuel et sexuel. La fièvre qui le consumait, finissait par éclore sur la peau de la jeune femme. Tout deux contaminés par la passion, ils s'abandonnaient au désir, ignorant royalement le destin sinistre qui pesait sur eux.

Naoya glissait sa main sur le dessous de la cuisse de la jeune femme. Il relevait durement sa jambe pour la coller à sa hanche et ainsi faire se rencontrer leur bassin. À l'entente d'un gémissement sortant de la gorge de son épouse, il ne put se retenir d'esquisser un sourire. Désormais collés l'un contre l'autre, ils ne sentirent plus les secondes s'écouler. Car, tandis que le temps passait, leur échange se fit toujours plus langoureux et fiévreux. Ce ne fut que lorsque Naoya se retrouva à bout de souffle, qu'il fut contraint de se reculer des lèvres envoûtantes de la demoiselle.

« si seulement tout le temps que tu passais à cracher sur les femmes, tu le dépensais à m'embrasser... » murmura cette dernière. « ça aurait pu régler pas mal de problèmes... »

« à commencer pas ton infidélité. »

« oh. tu étais au courant ? » elle s'étonnait.

« avec tous ces hommes qui tournent autour de toi, et ces rumeurs, j'ai bien été obligé d'y croire. » répondait Naoya.

« il faut dire qu'on s'ennuie avec toi. »

La jeune femme se pinçait les lèvres avant de gémir à la sensation de la main de son mari descendant au niveau de ses fesses.

« tu t'en vas toujours hors de la maison, tu m'abandonnes et c'est à peine si tu me baises en prenant en compte ce que je peux ressentir. »

« vraiment ? » s'étonna faussement Naoya.

« et pourtant, je ne sais comment, j'ai réussi à tomber enceinte. » lâcha-t-elle finalement.

L'expression surprise de son mari ne prenait pas de court la jeune femme. La réaction qu'elle attendait était venue; des yeux écarquillés, des pupilles tremblantes et la respirait coupée. Elle sentait sa prise sur son corps se raffermir et son regard se faire plus sévère. Naoya peinait à y croire.

« tu mens ? » il demandait alors.

« j'aurai aimé. » répliqua-t-elle.

« et comment savoir que c'est le mien ? »

« tu pourras toujours faire un test ADN ou l'admirer user de tes sorts. » affirma la jeune femme. « tu es malheureusement le seul homme avec qui je n'ai pas eu de rapports protégés. toi et ta fichue envie d'avoir des descendants... »

Naoya déglutissait.

« ça me permettra de survivre un peu plus longtemps, et tu auras ce que tu as toujours attendu de moi. tu vois, finalement, on y gagne tous les deux. » s'amusa-t-elle.

De manière soudaine, prenant alors de court la jeune femme, Naoya déposait sa main ᅳcelle tenant précédemment sa têteᅳ sur son estomac. Il avait les sourcils froncés et respirait anormalement. Doucement, il caressait sa peau de son pouce.

« j'en conclue que tu veux plus m'arracher le visage ? »

« on verra ça plus tard. tais toi. »

Surprise, la demoiselle le regardait faire.

« ah. arrête d'agir bizarrement. » elle allait durement le reprendre. « qu'est-ce que tu fiches à la fin ? »

Rapidement, la jeune femme se retrouvait de nouveau prisonnière de l'emprise de Naoya. Elle l'observait de haut, toute troublée. Car, tout simplement, Naoya venait de s'agenouiller face à elle. Pieds nus, au sol, et le visage face à son estomac, le jeune homme faisait désormais face à son futur héritier, à peine formé. La demoiselle déglutissait, mal à l'aise, alors que le spectacle se déroulant sous ses yeux vint puissamment la troubler. Son cœur battait vite et son estomac était secoué par une panoplie de jolis papillons. Elle descendait alors gentiment ses mains sur le visage de Naoya, frôlant de ses jolis doigts, vernis d'un blanc pur, ses nombreuses boucles d'oreilles, jusqu'à arriver à ses joues. La douceur de sa peau la fit frissonner et ce fut à peine si elle osa respirer en le voyant fixer avec tant d'amour et de douceur son ventre. Naoya papillonnait des yeux, conservant une expression crispée et osant à peine déglutir sous la surprise. Il resserra sa prise sur les hanches de sa femme, et finissait par relever son regard dans le sien.

« peu importe le châtiment qui t'attend. peu importe la haine que tu as à l'égard de mon clan. de notre clan. » il déclarait. « notre enfant vivra. tâche d'en prendre soin jusqu'à ce que je puisse mettre la main dessus. »

La jeune femme ne sut quoi répondre. Pour la première fois, depuis le commencement de cette sordide histoire, elle ne savait honnêtement pas quoi lui dire. Sa bouche semblait pâteuse, et sa gorge lui faisait mal, ses mots y restaient coincés. La réaction de Naoya l'avait prise de court et elle se retrouvait désormais sans dessus dessous, le cœur battant à vive allure et les yeux scintillants d'une puissant lueur. Elle gardait son regard dans le sien, sentant ses mains sur son corps, et ses yeux admirant son divin faciès troublé. Et, pour la toute première fois de son existence, l'amour frappa à sa porte.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
#𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐚𝐫𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

ᴅᴇ; 𝟏𝟓𝐡𝟑𝟔; 𝟏𝟗𝐡𝟎𝟎;
ᴀ̀; 𝟏𝟖𝐡𝟑𝟔; 𝟏𝟗𝐡𝟏𝟓;

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