𓆟; 𝐆𝐨𝐣𝐨 𝐒𝐚𝐭𝐨𝐫𝐮,

⸻𝖌𝖔𝖏𝖔 𝖘𝖆𝖙𝖔𝖗𝖚;
𝐕𝐎𝐋𝐔𝐌𝐄 𝐍𝐈𝐍𝐄.

Après être sortie du bureau du directeur Masamichi Yaga, je m'étais directement rendue dans la chambre de mon meilleur ami, Gojo Satoru.

Il était tard, tout le monde s'était déjà couché. Le soleil avait fait de même. Seule alors la lumière de la lune guidait mes pas grâce aux fenêtres du bâtiment jusqu'aux dortoirs. Le parquet craquait sous mes pas et l'air était si frais que le souffle s'échappant de mes lèvres devenait visible, dansant sous mes yeux.

Je gardais mes bras autour de ma poitrine, frigorifiée. J'essayais de me réchauffer en frottant ma peau de mes mains et en avançant rapidement.

Ce fut ainsi, après quelques minutes, que j'arrivais enfin devant la chambre de Gojo.

Je stoppais ma marche, relevant mes yeux vers la grande porte. D'un geste hésitant, j'avançais d'un pas et levais ma main. Mais un petit tremblement me fit me m'arrêter. Mon souffle s'en coupait et je pinçais mes lèvres sans trop savoir quoi faire. Je jetais alors un regard aux alentours et profitais longuement de ce silence apaisant.

Je savais très bien ce qui allait se passer lorsque j'entrerais dans cette pièce, je le savais parfaitement.

J'avais honte, terriblement honte. Et j'avais tellement de question à poser, mais étais-je vraiment sûre de vouloir des réponses ? Je ne pouvais qu'hésiter dans ce long et sombre couloir. Un silence jugeur accompagnait mes pensées honteuses.

"Tu comptes entrer ou tu attends que j'ouvre la porte pour toi ?"

La voix de Satoru me surpris.

Je fronçais mes sourcils et dans la confusion vins déposer la paume de ma main contre la porte de sa chambre. Ma respiration reprenait son cours, cependant, elle se fit beaucoup plus haletante. Ma poitrine se surélevait beaucoup trop et mes mains, elles, commençaient déjà à trembler.

"Je.."

Je ne pouvais que me pincer les lèvres, désormais prise au piège.

Je savais ce qu'il attendait, ma fuite. Il attendait que je parte d'ici et que je l'ignore. Il devait sûrement croire que je le pensais responsable pour ce qui était arrivé à Suguru. Et il avait en partie raison. Mais je ne voulais pas le laisser penser ça, je ne pouvais pas. D'un côté, fuir me semblait la solution la plus facile. Sauf que les secondes passaient, et je commençais à penser que finalement elle était bien plus dure que les autres.

Je ne pourrais pas vivre sans savoir, je ne pourrais pas vivre la conscience tranquille sans lui avoir demandé pardon.

"J'aimerais.."

Ma main glissais le long de la porte jusqu'à ce que mes doigts entre en contact avec la poignée.

"J'aimerais entrer, Satoru. Il faut qu'on parle." repris-je.

Je pressais la poignée et ouvrais légèrement la porte qui nous séparait. Mais des doigts glissèrent dans l'embrasure et me stoppèrent. La moitié du visage de mon meilleur ami apparut l'instant d'après, me glaçant le sang. Je reculais en sursaut ce qui lui permis d'ouvrir un peu plus la porte, me dévoilant ainsi une partie de son corps et l'entièreté de son visage.

"T'as pas besoin de faire tout ça. J'ai déjà compris." soufflait Satoru.

Je fronçais mes sourcils ce qui me fit automatiquement le dévisager.

"Non. Il faut qu'on discute." j'insistais.

Mon meilleur ami secouait la tête.

"Je n'ai rien à te dire à propos de Suguru. J'en sais autant que toi."

"J'en doute, Satoru." le coupais-je. "J'ai besoin de savoir si il est parti à cause de.."

Mes yeux n'arrivaient pas à tenir face à ses lunettes. Je détournais le regard toutes les secondes, embarrassée et coupable. Mais comment étais-je supposée ne pas l'être ?

"J'ai besoin de savoir si il est parti à cause de nous."

Je le rejoignais de quelques pas et accompagnais mes dires d'un regard des plus sérieux et bouleversés. Il devait forcément savoir, j'en étais convaincue. Suguru n'aurait jamais pu partir sans rien lui dire, je ne pouvais pas avaler ça... Mais Satoru ne me semblait pas savoir. Il était complètement indifférent face à cette situation.

"Monsieur Yaga m'a posé des questions sur lui et il a demandé à ce que tu viennes le voir demain." je lui expliquais. "Tu sais forcément qu'il est parti à cause de ce qu'on faisait."

Mon meilleur ami haussait un sourcil. Son air vide disparaissait pour laisser place à un des plus hautains. Il me jaugeait de haut en bas tout en gardant une de ses mains sur la porte.

"Faisait ?" il répétait.

Il me donnait envie de rire. Comment pouvait-il penser un seul instant que j'allais rester les bras croisés à abandonner mon petit ami pour rester bien au chaud avec lui ? Je ne pouvais plus me permettre de faire comme si tout allait bien. Parce que la situation était chaotique depuis bien trop longtemps.

Ça avait assez duré comme ça.

"J'ai compris la leçon, Satoru." sifflais-je. "J'arrête tout. C'est lui que j'aime, il faut que je le retrouve. Il est sûrement en danger."

Son expression se froissait.

"Je sais pas où il est." grogna-t-il. "Et je pense même pas qu'il sache pour nous."

C'était difficile de le croire, mais pourtant il avait l'air sincère.

"Alors il serait parti juste à cause de ses idéaux sur les humains ?" je m'étonnais. "Tu te fiches de moi ?"

Satoru haussait les épaules.

"Il a disparu sans un mot. Tu penses vraiment que si il était parti je n'aurais pas essayé de l'en empêcher ? C'est mon meilleur ami."

Un rire sec quittait mes lèvres.

"C'était." je le corrigeais. "Avant que tu ne décides de te taper sa petite amie."

Sans surprise, il ne me répondait pas.

Je savais qu'il pourrait profiter de cette occasion pour m'attaquer à son tour. Mais c'était flagrant que j'étais déjà aussi blessée que lui. Je ne savais même pas pourquoi je l'avais corrigé. J'étais épuisée et j'avais le cœur brisé. J'avais sûrement juste besoin de m'en prendre à quelqu'un. Et malheureusement c'était tombé sur lui.

"Tu l'aimes ?" il me demandait.

Un soupir s'échappait de mes lèvres. Ma gorge commençait à se nouer et mon cœur me faisait tellement mal que je commençais à avoir du mal à respirer.

"Bien sûr que je l'aime..." murmurais-je. "C'est mon premier amour."

Je relevais mes yeux vers lui après avoir dévisagé mes chaussures qui étaient soudainement devenues extrêmement intéressantes. Je croisais alors ses yeux d'un bleuté exagéré. Il avait retiré ses lunettes pour me fixer sérieusement. Et la douleur ainsi que jalousie dans son regard me poignardaient violemment en pleine poitrine.

"Mais je t'aime aussi."

Satoru soufflait. Il roulait des yeux avant de coller son front contre le dos de sa main -celle déposée sur la porte-.

"J'essaye de me pas compliquer les choses, d'accord ?" je tentais de me rattraper. "Je n'ai jamais su quoi faire depuis que je me suis mise avec Suguru ! J'ai tout essayé pour t'oublier ou pour l'oublier, ça m'est impossible !"

Je passais une main sur mon front et regardais brièvement les alentours pour m'assurer que je n'avais réveillé personne. Mais seul un silence pesant m'accueillait avant que je ne me retourne de nouveau vers mon meilleur ami. Il n'avait pas changé de position et ne semblait pas prêt à me parler. J'en profitais alors.

"Mais je sais que.. Je sais que en vue de la situation, il faut que je le suive." insistais-je. "Pas seulement parce que je suis sa petite amie. Mais aussi parce qu'il risque de faire quelque chose qu'il regrettera." repris-je. "J'espérais que tu pourrais le comprendre."

Il me coupait dans un rire.

"Comprendre ?" il répétait.

Brusquement, il relevait sa tête vers moi. Son regard m'écrasait et je dû couper mon souffle par surprise.

"Non, je peux pas. Je suis désolé je peux pas." il me répondait.

Il frappait le mur de sa paume de main et grognait.

"Je ne veux plus te partager avec lui maintenant qu'il est parti." cracha-t-il. "Je t'aime depuis plus longtemps que lui, je ne trouve pas ça juste qu'on ait besoin de se cacher alors que je suis autant légitime que lui de te couvrir de baisers en publique !" s'exclama-t-il.

"Il m'a invitée en premier, Satoru.." murmurais-je. "Je me voyais mal le remballer alors que j'étais aussi amoureuse de lui."

"Et alors ?!" il me coupait. "Mes sentiments sont plus forts que les siens ! C'est pas juste !"

"J'ai juré que je ferais de toi ma femme." il reprenait. "Et c'est pas les caprices d'un exorciste dans son genre qui vont m'arrêter. Je suis le plus fort, il ne peut rien contre moi."

Ma bouche s'ouvrait légèrement sous la surprise. Ses propos me laissaient bouche bée. J'étais outrée et ne savais même pas quoi lui répondre. Comment pouvait-il oser dire ça ?

"Si c'était moi qui avait fuis, tu ne serais même pas partie me retrouver. Ne te fiche plus de moi. Mes sentiments ne sont pas quelque chose que tu peux manipuler sans crainte." me crachait Satoru.

Mon état de choc mais laissait stoïque. Mais, après l'avoir entendu me dire de telles horreurs à propos de mon comportement, je ne pu que m'avancer vers lui et me jeter sur son torse. Il pouvait bien garder sa protection, je n'en avais que faire. Il fallait qu'il regrette. Il ne pouvait pas dire ça impunément.

La porte de sa chambre claquait derrière nous alors que mon meilleur ami s'écrasait au sol et que je lui tombais dessus.

Je ne le laissais même pas parler et me mis à lui hurler dessus.

"Comment tu peux oser dire ça !?" je m'écriais. "Je t'ai toujours aimé autant que lui !" avouais-je. "C'est même pour ça qu'on est arrivé à cette situation, parce que je n'ai jamais été capable de choisir entre toi et lui !" j'insistais.

Mes poings s'abattaient sur son visage mais à chaque fois je touchais cette fichue protection, ce qui ne faisait que redoubler mon état de colère. Je lui en voulais tellement, j'étais tellement en colère contre lui ! Il ne pouvait pas dire de telles choses dans cette situation. Il n'avait pas le droit de se montrer jaloux maintenant.. C'était tellement mais tellement déplacé !

"Alors reste."

Je me stoppais.

"Quoi..?"

Satoru attrapait mes mains des siennes et les entourait chaleureusement. Il me fixait sérieusement et désespérément, j'en finissais chamboulée. Ses yeux étaient d'une beauté et d'une profondeur..

Il avait toujours su me regarder spécialement et avec tant d'amour. Il y avait une certaine douceur dans son regard qui me touchait systématiquement.

"Ne rejoins pas Geto. Reste avec moi et laisse moi une chance de te montrer ma véritable façon d'aimer."

Il se redressait et frôlait mon nez du sien.

"Je pourrais t'emmener en ville et on pourrait aller manger une glace. On pourrait aller à autant de rendez-vous qu'on souhaite. Tu n'aurais plus peur d'être vue avec moi et je pourrais enfin t'aimer sans avoir peur que tu me quittes pour lui."

Satoru fut pris d'une confidence qui me chamboulait.

"Je t'en prie. Regarde nous, on est fait pour s'aimer." il insistait en faisant pression sur mes mains.

Son souffle haletant s'abattait sur moi et son odeur parfumée envahissait mes narines. Sentir son regard posé sur moi me rendait confuse et troublée. Je ne savais pas quoi lui répondre. Car bien sûr que j'en avais envie. J'avais tant envie de pouvoir l'aimer sans avoir peur... Mais il n'était pas le seul à être dans mon cœur, je ne pouvais pas simplement oublier Suguru d'un claquement de doigt.

Ce n'était pas aussi simple.

"Si Geto est parti c'est son problème." insistait Satoru. "Il t'a abandonnée, c'est évident. Alors pourquoi tu veux autant le rejoindre, hein ?" il s'empressait de dire.

"La situation n'est pas aussi simple. Ne dis pas ça..." le coupais-je.

Il avait tout simplement changé. Sa vision des humains avait changée et il avait juste besoin d'aide. Il devait comprendre que forcer les humains à muter était trop dangereux et que continuer à protéger les plus faibles était un équilibre qui fonctionnait. Ça fonctionnait depuis si longtemps, c'était bien ainsi...

"Alors dis moi. Explique moi pourquoi il ne t'a pas dit au revoir ? Pourquoi il est parti comme un voleur ?" insistait mon meilleur ami.

Je papillonnais des yeux et, encore toute confuse, lui jetais un regard.

"Parce qu'il veut me protéger ou parce qu'il a fini par apprendre pour nous deux..." je supposais. "Il ne veut sûrement pas de moi après ce que j'ai osé lui faire..."

Gojo lâchait mes mains pour venir saisir mon menton de ses doigts. Il rapprochait sèchement mon visage du sien et insistait en plongeant son regard profondément dans le mien. Mon cœur s'emballait. Le sentir si proche de moi me rendait faible et désireuse. Désireuse de chaque centimètres de sa peau, de lui...

"Est-ce que tu regrettes ?"

Je secouais la tête.

"J'ai essayé de t'oublier, je n'y suis jamais arrivée. J'ai aussi essayé de te résister, mais j'ai aussi échoué." avouais-je.

Je glissais ma main sur sa joue et lui souris timidement.

"Tu m'as fait vivre des choses fantastiques, Satoru." je lui murmurais. "Je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir autant pour être honnête. Et quand j'ai accepté d'entrer dans cette relation je me suis aussi promise de ne jamais regretter." insistais-je. "Comment pourrais-je regretter de t'aimer, hein ?"

Mon meilleur ami déposait son autre main dans le creu de mes reins et frôlait au même moment mes lèvres des siennes.

"Alors reste." il répétait. "Je ne t'abandonnerai jamais. Je ne te laisserai jamais comme lui l'a fait."

Il embrassait ma joue et glissait jusqu'à la commissure de ma bouche. Il jouait avec mes nerfs, s'amusant à frôler mes lèvres tout en me suppliant. Et j'avais tant envie qu'il m'embrasse.. Je ne pensais même plus à Suguru. Satoru commençait même à me le faire haïr. Il jouait avec mes sentiments, il manipulant la réalité. Et je n'y voyais que du feu.

Car c'était Suguru qui était parti.

C'était Suguru qui m'avait abandonné sans un mot.

Et c'était Satoru qui était resté.

C'était Satoru qui me suppliait de rester à ses côtés.

"Tu deviendra puissante à mes cotés.. On est encore si jeunes.." il me murmurait au creu de l'oreille. "J'aurais le temps de te faire découvrir tellement plus de sensations et j'aurais le temps de devenir si puissant que tu ne risqueras plus jamais de me perdre.."

C'était immonde, il jouait la carte de sa mort.

C'était si petit et si violent que ça fonctionnait automatiquement sur moi. La peur de le perdre remontait en moi et me saisissait violemment à l'estomac. Son combat avec Toji Fushiguro m'avait traumatisée, j'en avais été inconsolable pendant des jours, il savait donc quel impact ça avait sur moi. Et il en jouait.

"Je t'en prie, ne m'abandonne pas pour lui." il me suppliait. "Laisse moi te montrer à quel point je tiens à toi, laisse moi te montrer à quel point tu seras heureuse à mes côtés."

Satoru glissait ses lèvres sur ma mâchoire et déposait un petit smack sur mes lèvres. Je rapprochais les miennes des siennes instantanément, chercheuse de contact, mais il reculait sa tête. Je lui lançais un regard foudroyant tentant de lui faire ressentir ma frustration. Mais en croisant son regard, je comprenais qu'il était dans le même état que moi.

Il voulait juste savoir si me laisser succomber maintenant allait m'aider à rester.

"Ne joue pas à ce petit jeu avec moi." je sifflais. "Tu m'as bien manipulée, alors maintenant ne me repousse pas."

Une lueur d'espoir glissait dans ses yeux.

"Tu ne m'abandonnera pas pour lui alors ?" il s'exclamait.

Je glissais mes mains sur son corps, arrêtais l'une sur son torse et l'autre sur ses abdos. Je me penchais sur lui.

"J'aurais aimé qu'on essaie de le sauver, Satoru. Je ne veux pas le laisser seul..." murmurais-je. "Sa vision du monde est trop sombre, elle le forcera à prendre des choix qui mèneront à une future rencontre. Il faut qu'on l'aide."

Mon meilleur ami levait sa main de ma mâchoire pour venir caresser lentement ma joue. Il esquissait un sourire en fixant mes lèvres avant de relever ses yeux vers moi.

"J'irais parler au proviseur. Je me charge de Suguru." il me promettait. "Mais jure moi de ne pas m'abandonner. Jure moi de m'aimer."

Un petit rire embarrassé quittait mes lèvres.

"Je suis déjà dingue de toi, Satoru." lui répondis-je. "Je peux te promettre en revanche de ne jamais cesser de t'aimer, car je ne m'en pense même pas capable."

Fou de joie, il vint me serrer dans ses bras.

Toute la tension redescendait et alors que j'acceptais son toucher, cette proximité, je sentais mon cœur se briser. Finalement, j'avais fait mon choix, et, sans surprise, je regrettais. Mais je ne pouvais que l'enlacer en retour. Car même si j'avais choisi Suguru, je savais que j'aurais fini par regretter Satoru.

J'étais destinée à aimer les deux.

"Je te promets de te couvrir de tout l'amour du monde. Tu ne regrettera jamais de m'avoir choisi."

Il se reculait et m'accueillait dans un grand sourire chaleureux.

"Je t'aime."

Je déposais une main sur son épaule et l'autre sur sa joue. En lui volant un rapide baiser j'en profitais pour savourer la douceur de ses lèvres ce qui me permis d'oublier l'espace d'un instant ma trahison. Sauf qu'en me reculant, Satoru vint contester et m'embrasser fougueusement. Il ne me laissais même pas le temps de réagir qu'il vint nous faire partager un baiser des plus passionnés.

Je m'accrochais désespérément à lui et le laissais mouver ses lèvres contre les miennes.

Il faisait se balader ses mains partout sur mon corps, son toucher me faisait soupirer d'aise. Il me connaissait par cœur et savait comment me faire changer d'humeur. Je ne pouvais que le laisser faire. À vrai dire, je n'avais jamais su comment le repousser, il était bien trop doué. Et j'étais bien trop dingue de lui pour oser le faire.

Même si je savais qu'il se jouait de moi.

Il faisait passer Suguru pour le méchant, moi pour la victime. Alors que c'était moi qui me jouais de lui avec son meilleur ami depuis des mois. J'étais celle qui lui brisais le cœur et qui usais de sa confiance. J'étais celle qui avais fait le mauvais choix. Lui avait juste continué de m'aimer et c'était lui qui était parti parce qu'il avait sûrement compris que je n'aurais jamais adhéré à sa vision du monde.

Gojo lui savait aussi parfaitement mentir. Il m'avait séduite en sachant que je n'aurais jamais pu lui résister. Il m'avait provoquée tout au long de notre liaison parce qu'il connaissait les risques, que ça lui plaisait de nous mettre en danger et me mentait en disant qu'il partirait à la recherche de son meilleur ami. Mais nous savions tout les deux que c'était faux, il ne voulait pas prendre le risque de me perdre après tout..

Et j'aurais sûrement
fait pareil à sa place.

Suguru ne me méritait pas. C'était peut-être pour ça que je restais avec Gojo. Parce que nous étions aussi pourris l'un que l'autre. Mais..

Mais je l'aimais lui aussi.

Je les aimais.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
#𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐚𝐫𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

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