𓆟; 𝐀𝐭𝐬𝐮𝐦𝐮 𝐌𝐢𝐲𝐚,

⸻𝖆𝖙𝖘𝖚𝖒𝖚 𝖒𝖎𝖞𝖆;
𝐓𝐈𝐌𝐄-𝐒𝐊𝐈𝐏.

Laissant le trousseau de clés retomber bruyamment sur la commode, je vins rapidement me déchausser de mes talons et déposer ma veste sur le porte-manteau. Je laissais la porte se refermer seule et manquais de grogner en sentant une présence derrière moi suivre mes pas. Il entrait à son tour dans l'appartement. J'avançais alors le long du couloir jusqu'à arriver au salon, l'idée d'allumer les lumières ne traversait pas un seul instant mon esprit car je me dirigeais déjà vers ma chambre. Pendant que Atsumu retirait le surplus de ses vêtements, j'étais déjà revenue, accompagnée de mon oreiller ainsi que d'une couverture.

Dans un soupir, je laissais le tout me glisser des mains jusqu'à retomber sur le canapé avant que mes yeux ne viennent apercevoir le sac de sport du blondinet. Je le voyais retirer difficilement sa veste et gémir d'inconfort. Les courbatures avaient déjà faites leur arrivée et il devait être raide mort.. Cette simple constatation me brisa le cœur. Et je ne pus que m'empresser de le rejoindre afin d'aller attraper son sac. Atsumu se tournait immédiatement vers moi et ses pupilles vinrent se balancer de mon visage à ses affaires de volley.

"Je peux m'en occuper." il déclarait.

"Je sais." répondis-je. "Mais ton match t'as épuisé, je vais le faire. Va dormir."

Il hésitait. Son regard sondait toute la pièce, y compris le canapé. En le sentant me dévisager je vins immédiatement détourner la tête vers la baie vitrée de notre appartement. La vue donnait sur d'immenses immeubles vitreux ainsi que le ciel illuminé du centre ville. Cependant, cela ne me permis malheureusement pas d'oublier la présence du blond ni l'aura écrasante que sa colère accentuait. Je me sentais étouffer.

"Tu ne dors pas avec moi." il constatait. "Tu es vraiment fâchée, alors ?"

Je sentais mes traits se crisper et, alors que je me tournais vers lui, une expression de colère me donnait de brusques nausées. Je serrais les lanières de son sac entre mes doigts et laissais mes pupilles se perdre dans la beauté des siennes, plongées dans une obscurité et doré d'une intensité hypnotisante.

"Atsumu, je préfère qu'on en parle demain, à tête reposée." je tentais d'esquiver.

Il me faisait pitié. J'en avais le cœur émietté. Je détestais voir ses pupilles habituellement si pétillantes et malicieuses ou boudeuses me supplier de manière si désespérée et désolée. Il s'accrochait à moi, c'était monstrueux. Je me sentais partagée, et je détestais cela. L'envie de me fondre contre lui inondait mon esprit, j'étais à deux doigts de me jeter dans ses bras. Mais les traits de son visage me rappelaient Osamu, tout comme l'horrible fin de soirée qu'il m'avait fait vivre. Alors je soupirais fortement, comme pour me redonner une once de force, et relevais un regard puissant en sa direction. Un jet de lumière illuminait une partie de son visage fatigué, Atsumu était absolument magnifique..

"Tes affaires seront prêtes demain matin, bonne nuit." repris-je. "Je t'aime."

Atsumu s'était jeté sur moi au moment où j'avais commencé à partir. Il avait doucement entouré mon poignet de ses doigts en me demandant d'attendre et s'empressait de me faire de nouveau face tout en profitant de mon moment de surprise pour venir glisser sa main sur ma joue. Notre proximité me fit malheureusement énormément de bien.

"Au moins, s'il te plaît, ne dors pas ici." il me suppliait. "Viens dans la chambre."

Je détournais le regard.

"Atsumu, je ne veux pas dormir avec toi. Je n'ai pas la force de me disputer, laisse moi."

Il ne semblait pas du même avis, Atsumu ne me lâchait pas. Il concervait un regard des plus déterminé plongé dans le mien sans oser vaciller l'espace d'une seconde. La détermination dans le creu de son regard m'hypnotisait. J'étais charmée, complètement charmée. C'était exactement le même genre de regard qui dorait sur son visage lorsqu'il jouait, et il était beau, si beau...

"Ne dors pas sur le canapé." il insistait.

"Atsumu, vraiment je-"

Sa prise sur mon poignet se raffermissait, j'en eu des frissons. Il rapprochait brusquement son visage du mien, allant frôler mon nez du sien. Cela me rendit rapidement embarrassée et je ne pus que subir les battements effrénés résonant au fond de ma poitrine. L'intensité de son regard me chamboulait. Je n'arrivais même plus à respirer calmement.

"Je vais prendre une douche, ne t'endors pas ici, s'il te plaît." il concluait.

Après avoir planté un baiser sur mon front, Atsumu s'était éloigné de moi. Il avançait rapidement jusqu'à notre chambre afin de rejoindre la salle de bain et, moi, je restais stoïque, complètement choquée. La sensation de ses lèvres sur ma beau était telle une marque au fer rouge, je me sentais brûler de là. Une chaleur m'envahissait depuis mon front et je ne pus qu'apporter mes doigts à cette partie alors que la silhouette d'Astumu s'était déjà fondue dans l'obscurité de notre appartement. De légers tremblements me surprirent. Au même moment, la sonnerie de mon portable me ramenait à la réalité.

"Mince."

Je claquais brusquement ma langue contre mon palais tout en allant plonger mes doigts dans la poche de mon pantalon éléphant. J'en sortais la source de tout ce bruit et sentais une douce chaleur m'envahir en voyant le nom s'afficher. Je m'empressais de décrocher et de m'éloigner de quelques pas dans le couloir afin de limiter le bruit.

"J'espère que je vous dérange pas." murmurait Osamu dans une tinte embarrassée.

"Non, non. Tout va bien." je le rassurais. "Tu es rentrée ?"

"Pas encore, je roule."

Je me pinçais les lèvres en jetant un regard à la porte de notre chambre. Atsumu ne semblait pas m'avoir entendue, j'en soupirais d'aise.

"Vous vous êtes encore disputé depuis ?" demandait Osamu.

Je baissais la tête sur le sac de sport du blond. Les battements de mon cœur se calmaient enfin, cela m'aidait à reprendre mon souffle. Je me sentais apaisée. Entendre la voix de Osamu m'apportait énormément de réconfort, contrairement à celle de son frère.

"Pas vraiment." je répondais. "Le trajet était silencieux, on vient à peine de rentrer."

Ma vue vint s'attarder sur la baie vitrée du salon. Les building autour de celui-ci étaient illuminés de petites cases, mon regard les détaillais toutes en attendant que Osamu ne vienne combler le vide. Je frissonais en admirant la beauté de la nuit.

"Tu as pleuré ?" il s'étonnait.

Un petit rire me secouait.

"Ton frère vient de m'humilier devant tous ses collègues, mes nerfs ont craqué. Je devrais m'en excuser ?" soufflais-je.

"Non, non. Bien sûr que non." Osamu s'empressait de répondre. "J'espère au moins que cet idiot s'est excusé.." jura-t-il.

"Tu le connais..."

"Justement."

Je déposais le sac de Atsumu à mes pieds et croisais mon bras autour de ma poitrine afin de déposer ma main sur mon avant bras. Je m'accoudais contre le mur du couloir en poussant un long soupir désespéré.

"C'est rien Osamu, je t'assure." tentais-je finalement. "Les disputes, ça arrive.. Demain on en parlera calmement, et j'espère arriver à crever l'abcès."

"Si tu veux je peux m'occuper de lui remettre les idées en place." proposait Osamu. "Il pense bizarrement depuis quelques temps, je suis sûr que c'est parce qu'il est trop cajolé. Avec deux trois petits coups sur le crâne je suis sûr qu'il redeviendra ton parfait petit fiancé."

Un rire amusé m'échappait. Je vins rapidement cacher mes lèvres derrière mes doigts et fermer mes yeux.

"Osamu, je pense pas que ce soit une bonne idée." je lui avouais. "Je suis sûre que Atsumu avait une bonne raison de s'énerver."

"Tu le défends beaucoup trop à mon goût." me partageait le gris.

Un sourire naissait sur mes lèvres. Mon cœur ne tardait pas à s'emballer à la simple pensée de son frère. Atsumu ne quittait pas mes pensées, et je n'arrêtais pas de penser à tout le bonheur qu'il provoquait en moi depuis notre enfance. Il était évident que je le défendais corps et âme, Atsumu allait bientôt devenir mon mari, et était mon meilleur ami depuis plus de dix ans maintenant. Cette dispute ne sonnait en moi que comme un vague cauchemars dont je commençais déjà à avoir du mal à me souvenirs des moindres détails. Le sourire d'Atsumu, la sensation de ses caresses, de ses baisers, l'étincelle dans son regard et la beauté de son rire me firent oublier tout le reste.

J'avais l'impression de le sentir contre moi, son odeur flottait dans l'air comme une douce caresse. J'avais la sensation de ses prunelles glissant le long de mon corps et ma poitrine explosait d'amour. Une douce chaleur montait au niveau de mes joues.

"Allô ?"

Mes yeux s'ouvrirent brusquement.

"Désolée, j'étais perdue dans mes pensées."

Le rire de Osamu se glissait dans mon oreille.

"Et tes pensées elles seraient pas dirigées vers un certain abruti par pur hasard ?"

Mon cœur s'emballait d'embarras.

"Arrête d'embêter Atsumu, 'Sam." le reprenais-je gentiment.

Mon ami s'indignait brusquement.

"Je suis quand même plus gentil et mâture que lui, reconnais le !"

"Vous avez passé l'âge de vous comparer, non..?" grognais-je. "Je refuse de faire des préférences entre vous, je vous aime tout les deux."

"Moi un tout petit peu plus alors ?" demandait Osamu. "Juste un tout petit peu ! Touuut petit !"

Ma main libre vint glisser sur mon front, j'y passais mes doigts afin de me masser la tempe.

"Je vais me marier avec ton frère et tu penses vraiment que je serais capable de te préférer à lui ?" riais-je. "T'es pas croyable.."

"Je te taquine." plaisantait Osamu. "Je culpabilise un peu pour ce soir, je voulais détendre l'atmosphère." il avouait.

"Mhh, je comprends." murmurais-je. "Mais c'est pas la peine. Atsumu n'est pas un monstre non plus, tu sous-estime ton frère là."

"Il est avec toi ?"

"Il est parti se doucher."

Je tapotais de mon pied le bout du sac de sport du blond. Son odeur émanait de là. Je sentais des frissons et des papillons me faire inspirer profondément l'air.

"J'avais prévu d'aller laver ses affaires puis d'aller me changer mais tu m'as appelée avant." j'expliquais. "Il n'a pas cherché à relancer la discussion, je pense que c'était juste les nerfs. Ce match avait l'air d'être important pour lui."

Osamu soufflait.

"Pourquoi il faut toujours que tu lui trouves des excuses ?" il se plaignait.

Embarrassée, je me pinçais les lèvres.

"Je peux pas m'en empêcher." j'avouais. "Tu connais Atsumu, ça ne lui ressemble pas de m'ignorer comme ça et et de me mépriser. Je peux pas m'empêcher de penser que c'était le stress.."

"Ton amour t'aveugle." rit le gris.

"Je n'oserais jamais te contredire sur ce point.." je pouffais. "C'est une mauvaise habitude, mais je n'y peux rien..!"

Nos rires virent se joindre telle une symphonie. Un sentiment agréable m'enveloppait, quelque chose de chaleureux et de famillier. J'avais presque toujours vécu avec cette sensation au creu de moi, depuis que les Miya étaient apparus dans ma vie, mais à chaque fois que je me sentais emportée par cela, j'avais cette impression que c'était la première. Je me laissais alors aller avec le gris.

Cependant, je me stoppais en voyant une silhouette se dessiner dans l'obscurité. Mes sourcils se fronçaient immédiatement après avoir reconnu l'imposante carrure de Atsumu.

"'Sam."

"Ouais ?"

"Tu permets que je te rappelle plus tard ?" demandais-je.

Un petit silence accompagnait ma question. Puis il brisait l'instant d'une voix un peu plus dure que je ne le pensais.

"Hum, bien sûr. Tu vas t'en sortir ?" il me demandait.

Je réajustais mon portable au creu de mon oreille en commençant à faire quelques pas.

"Mhh, évidement." je répondais. "Je te laisse."

"Bonne soirée, alors."

Je souris doucement.

"De même, Osamu."

Mon doigt raccrochait rapidement et au même moment, Atsumu sortait de la pénombre. Depuis le temps il s'était changé, revêtant son fidèle pyjama ne se composant que de ses pantoufles et de son vieux jogging gris. J'allais rapidement attraper son sac de sport laissé à l'abandon derrière moi pour aller me diriger vers notre chambre.

"C'était encore lui ?"

Atsumu n'obint en réponse qu'un glacial coup de vent alors que je passais devant lui. Il me regardait avancer et entrer dans notre chambre sans dire davantage. Je le sentais cependant me suivre, même lorsque j'entrais dans la salle de bain.

Atsumu laissait la porte ouverte et alla s'adosser à un mur. L'intensité de ses pupilles brûlant mon profil du regard me démangeait, mais je passais outre afin de m'occuper de son linge. Je triais le tout, humais son odeur et me chargeais des affaires en plus qu'il avait oublié de ranger. Atsumu me regardait faire tranquillement. Le calme dont je faisais preuve était réciproque, c'était, honnêtement, très agréable. Je jetais ses vêtements dans la machine à laver et me chargeais de mettre le tout en route avant de vérifier si j'avais terminé ma tâche du soir. Son sac était enfin vidé. Cette dernière tâche enfin finie, je commençais alors à me déshabiller. L'idée de me rafraîchir avait longtemps germé dans mon esprit, j'en avais vraiment besoin. J'en rêvais.

Une fois nue, j'entrais dans la cabine et allais me nettoyer l'espace de deux petites minutes. La présence de Atsumu sonnait à mes oreilles comme un compte à rebours voilà pourquoi, cinq minutes plus tard, j'étais déjà prête à aller me coucher. Mon maquillage était retiré, mes dents nettoyées, mes cheveux organisés et mon corps vêtu d'un simple boxer d'Atsumu et d'une brassière de la même teinte.

Le blond, lui, n'avait pas bougé. Il continuait de me fixer en gardant cette expression indéchirable sur le visage. Je ne pus alors résister à l'envie de m'approcher de lui. Ma main se déposait délicatement sur son avant-bras, je le frôlais du bout de mes doigts et sentais ses poils se hérisser.

"Allons dormir." je lui proposais.

Les yeux d'Atsumu me dévoraient du regard, j'en déglutissais difficilement. Ma silhouette se faisait analysée par son regard et je ne pouvais que subir délicatement l'instant. Chacune de mes courbes étaient comme photographiées dans son esprit, il ne laissait rien lui échapper. Je voyais même du coin de l'œil ses poings se crisper puis se resserrer sur eux-mêmes. Une douce sensation chaleureuse traversait mon bas ventre. Je retirais rapidement mes doigts de sa peau.

"Atsumu ?" je l'appelais à nouveau.

"Mhh ?"

Il ne relevait toujours pas ses yeux vers moi. Atsumu m'observait, ses yeux étaient scotchés sur mon corps. Je me pinçais alors rapidement les lèvres et me risquais à glisser mes doigts ainsi que ma paume le long de sa joue. Ce geste électrisait l'instant ainsi que nos deux corps, une légère décharge me surprenait. Et, alors que Atsumu relevait des yeux surpris dans les miens, je sentais mon cœur se mettre à tambouriner dans ma poitrine.

"Tu devrais aller te reposer." je lui murmurais.

Atsumu attrapait ma main dans la sienne. Désespérément, il resserrait sa prise et se décollait du mur.

"Pas sans toi." il affirmait.

Un petit sourire m'échappait. Je ne pouvais que fondre à chacun de ses gestes, ses intonations de voix et aux regards mielleux qu'il m'offrait. J'étais toujours vexée et remontée, mais je commençais à avoir toujours plus de mal à le repousser. Ses yeux m'hypnotisaient. Il y avait une telle force et élégance dans chacun de ses gestes... J'étais à ses pieds, esclave de l'amour que j'éprouvais à son égard.

"Tu promets de rester avec moi ?"

Atsumu me suppliait du regard.

"Je sais que tu es fâchée, tu as tous les droits." il affirmait. "Juste, ne pars pas. Reste avec moi."

"Mhh, je te le promets."

Atsumu frôlait de ses doigts mon annulaire et alors que son regard s'était mis à scintiller à l'entente de mes propos, il commençait à faire rouler ma bague de fiançailles autour de mon doigt. La chaleur et douceur de sa main me fit soupirer d'aise. Il était doux et réconfortant, tout ce que j'attendais de lui à cet instant. Je ne voulais pas le mettre au pied du mur maintenant, tout était encore frais et je voulais au moins lui laisser le temps de trouver la raison de sa colère, ainsi que les mots juste à employer afin de me la partager. Il était évident qu'il regrettait et je trouvais ça stupide de lui hurler dessus, surtout que depuis les années j'avais appris à le cerner.

"Je t'aime."

Atsumu tirait sur ma main afin de me rapprocher de lui et me vola un rapide baiser. Trop surprise pour oser réagir, je le sentais cependant rapidement se détacher de moi. Il n'en profitait pas plus et entremêlait délicatement ses doigts aux miens avant de venir me tirer hors de la pièce. Je le laissais faire, prenant tout de même le soin d'éteindre les lumières.

La chambre était plongée dans la pénombre, elle nous accueillait difficilement. Les rideaux avaient été tiré et les interrupteurs étaient au bout de la pièce, à côté de la porte menant au salon, alors Atsumu préférait nous amener directement au lit. Je le sentais me lâcher pour déposer sa main dans le creu de mon dos et laisser son souffle s'abattre sur ma nuque. Il était chaud, doux et caressait sensuellement le creu de ma peau. Je me laissais aller, fondant rapidement dans les draps tout en entendant Atsumu faire de même de l'autre côté.

"Est-ce que.."

Je l'entendais se racler la gorge et reculais un peu plus au fond du lit. Je réajustais la position de ma tête sur le traversin tout en observant l'obscurité qui nous entourait. Je n'avais cependant pas besoin de chercher Atsumu, je le sentais proche. Très proche.

"Tu veux mon oreiller ?" il me demandait.

Je sentais mon cœur s'emballer.

"Non, ça va aller, merci." je murmurais en simple réponse. "Bonne nuit, Atsumu.."

Je me retournais rapidement afin de ne pas lui laisser le temps de répondre. Le silence vint alors accueillir ma dernière phrase pendant que mon corps, lui, commençait à fondre et à se réchauffer dans les draps. Mes yeux papillonnaient petit à petit et finissaient par se clore. Je me laissais aller, tout simplement épuisée par cette soirée. L'envie de me réveiller et de faire face au lendemain m'apeurait, mais le besoin de repos s'imposait. La respiration d'Atsumu me calmait, elle me berçait le long de très longues minutes.

Puis le temps passait. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Et encore. Comme si un compte à rebours tiquait, que l'interminable son d'aiguilles d'horloge sonnait dans mon esprit.

Je n'arrivais pas à dormir.

J'avais beau me découvrir, puis me couvrir à nouveau -par peur de l'obscurité-bouger sur le dos, me recroqueviller puis m'étirer : rien ne vint. Un sentiment de vide me berçait, il occupait mon esprit et m'empêchait de me laisser aller par les douces caresses de Morphée. J'avais l'impression que des heures entières venaient de s'écouler alors que je m'étais couchée il y avait quinze minutes de ça. L'envie d'aller chercher mon portable dans la salle de bain effleura mon esprit, mais je n'avais pas envie de réveiller Atsumu; il avait besoin de repos après son match.

Une légère couche de sueur dorait sur ma peau, cette sensation inconfortable me fit rapidement glisser mes doigts sur le creu de ma nuque. Et alors qu'un soupir s'apprêtait à s'échapper de mes lèvres, je sentais Atsumu bouger. Surprise, je le sentais se rapprocher de moi et son grognement me caresser la joue. Je me retrouvais interdite, complètement stoïque en le sachant beaucoup trop proche de moi.

Sa main allait rapidement caresser ma joue. Il le fit de son pouce en frôlant ma mâchoire de ses autres doigts.

"Je suis désolé.. Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?" il me demandait. "Je déteste dormir sans te serrer contre moi..."

Sa voix était suppliante et endormie. Il devait être épuisé et visiblement je n'étais pas la seule à manquer cette petite habitude. Je détestais dormir sans être collée à lui, même en été ou peu importait les conditions. J'avais besoin de sentir sa chaleur, son odeur, sa force et d'entendre les battements de son cœur pulser contre mon tympan. J'avais besoin de lui.

Atsumu me laissait sursauter contre lui alors qu'il venait de passer son bras autour de ma taille. Il me rapprochait de son torse et glissait sa tête dans le creu de ma nuque; je le laissais faire. Je ne pouvais pas résister, j'étais faible.. j'étais complètement envoûtée par la chaleur de sa peau, l'odeur d'eau de Cologne émanant de son cou et par la sensation de ses doigts frôlant ma peau. J'en frissonnais, soupirais et gémissais. Mes soupirs d'aise se faisaient avaler par la pénombre de la nuit alors que Atsumu vint les écouter un par un. Il mêlait ses jambes au mienne et dorait gentiment ma nuque de baisers.

"Je t'aime."

Je passais timidement mes bras autour de sa taille et souris en le sentant frissonner à son tour. Ma bague avait dû toucher son dos, le prenant par surprise. Je profitais alors de l'instant pour davantage me coller à lui et rapprocher ma joue de son torse. Je me laissais fondre dans ses bras, confortée dans l'idée que chacune de ses actions devaient avoir une explication et que le lendemain tout reviendrait à la normale avec un Atsumu moins à fleur de peau et désireux de se faire pardonner.

"Je suis désolé, je t'aime tellement..."

Il raffermissait la pression de ses bras autour de moi, sa voix tremblait.

"Ne me quitte jamais.."

Je déposais de légers baisers sur sa peau.

"Dors, Atsumu.." je murmurais. "Il est tard."

"Promets le moi." il insistait brusquement. "Promets moi que tu resteras toujours avec moi, je veux que tu me le promettes."

Il sentait tellement bon.. Je me sentais bien dans ses bras, comme si le monde pouvait s'effondrer, et je ne remarquerais pas la moindre secousse. Le lit était immense, il y avait tant de place et pourtant nous étions recroquevillés l'un contre l'autre. C'était agréable, si agréable...

"Je te le promets, Atsumu. Je ne t'abandonnerais jamais." je chuchotais.

Un sourire se formait sur le coin de ses lèvres, je le sentais s'étirer sur la peau de ma nuque. Il m'arrachait une multitude de frissons. Et, au même moment, Atsumu raffermissait sa prise sur mes hanches.

"Je t'aime."

Et ce ne fut alors qu'à cet instant-ci que Morphée se décida enfin à m'emporter avec Lui.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
@_𝐦𝐛𝐦_𝐧𝐮𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

ᴅᴇ; 𝟐𝟑𝐡𝟑𝟔
ᴀ̀; 𝟎𝟐𝐡𝟒𝟎

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