⸻𝖞𝖆𝖒𝖆𝖙𝖔;
𝐒𝐇𝐈𝐏𝐏𝐔𝐃𝐄𝐍.

Le jeune ninja espion se tenait au dessus d'un des bâtiments du village de Konoha, silencieux et drôlement suspicieux. Il restait là, à observer la même chose en boucle depuis une trentaine de minutes. Et pas une seule fois, non, pas une seule, il n'avait semblé en être lassé.

Il soupirait de temps à autre, trahissant son sentiment de frustration, mais pourtant sans jamais détourner le regard de ce qu'il s'efforçait à fixer. Il était comme hypnotisé. À moitié conscient.

"Ah, je savais bien que tu t'étais réfugiée ici, Yamato." retentit soudainement une voix.

Le brun se retournait.

"Kakashi Senpaï !" s'exclama-t-il avec surprise. "Vous me cherchiez ?"

Le ninja à la chevelure grisâtre sourit malgré son masque tout en avançant jusqu'à son compagnon d'arme. Une fois arrivé à sa hauteur, il déposa une main sur son épaule et vint fixer ce pour quoi Yamato était resté silencieux et stoïque depuis tout ce temps.

"Tu finiras par regretter." déclara Kakashi. "Tu devrais aller la voir, lui parler."

Yamato soupirait.

"Facile à dire..." se plaignit-il. "Parmis toutes les femmes de Konoha il a fallut que je tombe amoureux d'elle. Je n'ai vraiment pas eu de chance."

"Tu crois ?"

Le grisâtre se tourna vers son ami et continuait de lui sourire.

"Y/N est.. Elle est..."

Un profond soupir s'échappait du ninja brun. Il se contentait de baisser les yeux vers le sol du bâtiment sur lequel il se tenait, en arrêtant de te fixer avec insistance. Il se sentait un peu stupide maintenant. Tu devais l'avoir remarqué depuis pas mal de temps déjà même si tu faisais mine de rien.

Pourtant tu avais semblée si concentrée depuis ces dernières heures, à joyeusement jardiner... Yamato en avait été hypnotisé.

Ce n'était pas spécialement toi, d'être si douce et autant en harmonie avec la nature. Mais quelques fois, juste arroser des plantes, les désherber, profiter du soleil éclatant, te faisait oublier ta vie de ninja croulant sous les missions. Les activités calmes te faisaient énormément de bien.

"Tu n'arrives pas à la cerner, c'est ça ?" demanda Kakashi.

Yamato détournait le regard vers celui du grisâtre en grognant, signe que son ami visait juste.

"Elle est tellement différente des moments où elle se bat. J'ai du mal à croire qu'elle puisse être aussi douce et aussi douée au combat à la fois." avoua le manieur de Mokuton.

Kakashi rit gentiment.

"C'est vrai qu'elle me paraît drôlement douce maintenant." il acquiesçait. "Pourtant, je ne comprends pas pourquoi ce petit détail devrait t'empêcher d'aller la voir." reprit-il d'un ton bienveillant.

Yamato déposait son regard sur toi, ce qui eu comme conséquence de le rendre silencieux durant un bon moment. Subjugué par ta beauté, et ton air si angélique, il en oublia tout le reste.

Alors il se contentait de te fixer, toi, penchée sur ton petit balcon, à désherber tes fleurs, à les nourrir d'eau, à prendre peur face à des insectes, puis à gentiment rire concernant tes réactions exagérées.

C'était comme si tu étais une simple paysanne, et que jamais tu n'avais eu à subir d'entraînement afin de devenir un ninja d'élite de Konoha.

"Honnêtement, je n'en sais pas autant que toi, Kakashi Senpaï." avoua finalement Yamato. "J'ai peut-être juste peur de me faire rejeter par elle. Je préfère alors me bercer d'illusions plutôt que de me prendre un râteau."

Kakashi recula de quelques pas et lâcha l'épaule du brun.

"Bon, après tout c'est toi qui vois." conclua-t-il gentiment. "Mais rien ne dit qu'elle ne partage pas tes sentiments, Yamato. Tu devrais tenter ta chance, coûte que coûte."

Voyant que son compagnon d'arme commençait à partir, Yamato s'exclama :

"Kakashi Senpaï, tu ne voulais pas me dire quelque chose ?"

Le grisâtre répondit alors :

"Non, je pense que ça peut attendre." lui souria-t-il. "Profite bien de la vue, on ne sait jamais si tu auras une autre occasion."

Le brun regardait Kakashi partir, sautant de bâtiments en bâtiments, avant de disparaître, puis se tourna par la suite vers toi. Et, sans attendre, il se mit à sourire.

"Aucun risque d'arrêter d'admirer cette vue.." il murmura. "Elle sera à jamais gravée dans mon esprit."

Yamato jugeait que Kakashi n'avait pas tort. Il devrait avoir le courage d'aller lui avouer ses sentiments, surtout parce qu'il savait que vos vies étaient trop précieuses. Tu pouvais mourir à n'importe quel moment, et c'était de même pour lui. Alors autant en profiter jusqu'à la fin.

Mais il n'y arrivait pas.

Tout était facile à énoncer. Mais lorsqu'il s'agissait d'agir, de prendre son courage à deux mains, et de mettre ses peurs et sa douleur de coté, la donne changeait. Il ne cessait de se le répéter, pour compenser le fait qu'il haïssait son comportement.

Après tout, aimer n'était pas un crime. Et si ses sentiments venaient à être réciproques vous pourriez être heureux à deux. Ou même, si tu venais à ne pas l'aimer en retour, Yamato savait que tu saurais rester respectueuse envers lui.

Lâchant un profond soupir, le manieur de Mokuton ferma ses yeux et rejeta sa tête en arrière.

"Quel dilemme..." grogna-t-il.

Mais soudainement, un raclement de gorge le coupait dans ses pensées.

"Kakashi Senpaï ?" demanda le brun.

Non, ce n'était pas lui. Et il l'avait très bien compris. La voix était féminine. Et ce fut en se retournant, que ses suspicions se confirmèrent.

"Y/... Y/N..?"

Souriante, tu avançais jusqu'à Yamato.

"Désolée, je te dérange ?" tu lui demanda.

Le brun se retournait vers ton appartement et t'y aperçus, jardinant joyeusement.

"Je vois, je suis découvert." il déclarait dans un petit rire.

Il se tourna vers le véritable toi, comprenant que depuis tout ce temps il avait fixé ton clone.

"En même temps on ne peut pas dire que tu étais discret. Tu me faisais littéralement face, Yamato." tu lui répondis.

Le concerné se grattait la nuque, gêné. Il te lançait un petit sourire maladroit, alors que tu avançais jusqu'à lui.

Yamato n'avait pas les mots nécessaires pour l'expliquer, mais rien que te voir faisait s'emballer son cœur.

Tu étais si belle dans cette tenue ninja avec ton bandeau frontal arborant le fier signe de votre village caché et tes yeux brillants. Il aurait tant aimé avoir le courage de t'avouer ses sentiments, mais malheureusement il n'y arrivait pas. Tu l'intimidais trop.

"Alors comme ça on observe une jeune femme sans défense ?" tu plaisanta gentiment en tapant tour à tour tes poings sur son torse tel un boxer. "Je pensais que le vieux Jiraya était le seul à faire ça. Quelle déception, Yamato."

Le manieur de Mokuton s'empourprait violemment avant de secouer énergiquement ses mains face à toi, paniqué.

"H-Hey c'est pas ce que tu crois, Y/N ! Je ne t'observais pas pour ça !" il s'exclamait.

Dans un sourire, tu hochais la tête. Ensuite, tu vins saisir ses mains et les abaisser. Tu ne les lâchais pas, tu vins plutôt entremêler vos doigts tout en continuant d'afficher ce grand sourire chaleureux face à lui. Yamato ne sut comment réagir. Il était figé.

"Je sais. Je vous ai entendu avec Kakashi." tu avouais.

Le sang du brun se glaça, ses yeux s'écarquillaient.

"Qu-Quoi ? Tu veux dire que tu-"

"Oui."

Tu roulais des yeux face à sa réaction, ayant bien du mal à croire que ses sentiments soient réels. Mais après tout, tu comprenais pourquoi il restait ainsi, immobile, sûrement parce qu'il avait peur de ton refus, mais aussi parce qu'il n'avait pas prévu que tu les écoute.

Enfin, il n'avait quand même aucune réaction, comme si cela ne l'atteignait pas.

"Hey, tu es toujours là, Yamato ?" tu le questionnais en bougeant ta tête. "Tu me reçois ?"

Le manieur de Mokuton reprenait ses esprits dès l'instant où il sentit tes pouces caresser les dos de ses mains.

"Alors comme ça tu regrettes d'être tombé amoureux de moi ?"

Yamato détourna le regard. Tu remarquais cependant ses joues prendrent une teinte rosie ce qui te fit davantage sourire.

"Tu es vraiment trop mignon..." souffla-tu, hypnotisée par son air innocent.

Un silence prit place.

"H-Hein !? Y/N tu-"

"Qu-Quoi !?"

Tu reculais dramatiquement en arrière dans un cri, désormais aussi rouge que le ninja face à toi. Mince. Tu avais eu la bêtise de penser tout haut lors de ta contemplation. Désormais, l'effet 'jouons à taquiner le beau brun' ne fonctionnait plus.

"Qu'est-ce que tu viens de dire !?" s'exclama Yamato. "J-Je suis-"

"Stop ! Ne dis plus un mot !" tu le coupais, embarrassée. "Tu n'as rien entendu !" t'écria-tu.

"Je suis âgé, mais pas au point d'avoir des hallucinations auditive, Y/N !" te répondit Yamato.

L'espace de quelques minutes, un silence prit place, dans lequel toi et Yamato vous contentiez de vous fixer mutuellement.

Vous ne pouviez pas vous en empêcher, vous pensiez tout deux à tous les scénarios possibles et inimaginables quant à cette situation. Ça allait des sentiments réciproques jusqu'à une mauvaise blague dans le but de blesser l'autre.

Puis, finalement, tu pris ton courage à deux mains après t'être avancée jusqu'à lui.

"J'ai des sentiments pour toi, Yamato." tu avouais.

Le concerné ouvrait la bouche, les sourcils froncés et les yeux de nouveau écarquillés.

"Vraiment ?!" s'exclama-t-il.

Il peinait à y croire. Ça semblait trop beau et trop facile pour être vrai.

"Bien sûr que oui, puisque je te le dis !" marmonna-tu, légèrement rougissante, en lui tapant le torse. "Pourquoi est-ce que tu doutes ? Jamais je ne pourrais mentir sur un sujet aussi sérieux !"

Les joues rosies, tu détourna le regard puis chuchota :

"Bien sûr que je t'aime, abruti."

Comme réponse, Yamato vint arborer un immense sourire, aussi étincelant que la lumière d'une étoile. Par la suite, il jugea préférable de te parler avec les gestes. Il s'approcha donc de toi, réduisant considérablement l'espace qui restait entre vous, sans que tu ne le remarques.

De ton coté, tu ne tardais pas à sentir une paire de bras t'enlacer et un menton se déposer sur le haut de ton crâne. Ton cœur ratait un battement, ton souffle se coupait et ton corps te résigna à rester stoïque, sous le coup de la surprise. Ça faisait peut-être trop d'un coup pour ton cœur là...

"Alors sache que c'est on ne peut plus réciproque, Y/N."

Yamato baisa tendrement ton front.

"Je t'aime aussi."

Une explosion se produisit en ton intérieur. Ces simples mots venaient de réduire à néant toute ta peur, ta colère, ta tristesse, ton agacement et tous les sentiments négatifs qui avaient pu te traverser durant ton existence. Tout ça avait été miraculeusement balayé par la voix et les dires de Yamato.

Tu serrais tendrement le manieur de Mokuton contre toi, chamboulée.

"Ça me rend tellement heureuse de le savoir." tu lui avoua, tout doucement.

Le brun sourit.

Vous étiez restés ainsi assez longtemps. Debout sur le toit du bâtiment dans les bras de l'autre. Cette position étant trop confortable, et ayant tout deux peur de briser l'instant. Et puis, honnêtement, vous n'aviez aucune raison valable pour oser bouger.

Alors vous étiez restés ainsi, tout deux comblés de savoir vos sentiments amoureux réciproques.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
@𝐤𝐢𝐭𝐭𝐨𝐗𝟏𝟑𝟏𝟑

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_