𓆞; 𝐄𝐫𝐰𝐢𝐧 𝐒𝐦𝐢𝐭𝐡,
⸻𝖊𝖗𝖜𝖎𝖓 𝖘𝖒𝖎𝖙𝖍;
𝐒𝐄𝐀𝐒𝐎𝐍 𝐓𝐖𝐎.
"Pardon, excusez moi."
Tu passais les portes de l'immeuble, face à deux membres de la garnison. Ceux-ci te dévisagèrent cruellement. Ils te laissaient cependant passer sans dire un mot, même si tu pouvais clairement deviner ce qu'ils rêvaient de te cracher au visage. Après tout, ce n'était pas nouveau.
Cela faisait depuis quelques jours que certains soldats te fixaient avec dégoût, insistance et haine. Et puis, tu les comprenais. Ça ne te dérangeait pas de toute façon. Tu étais un soldat, habituée à être traitée durement pour rien du tout. Alors ce n'était pas ces quelques gamins qui allaient te faire peur.
Tu te frayais un passage dans l'immeuble, croisant et saluant au passage Hange et Connie Springer, un membre de la cent quatrième brigade. Ils disparaissèrent aussi vite qu'ils furent apparus, mais cela ne te dérangeait pas le moins du monde. Après tout, ce n'était pas eux que tu étais venue voir.
"Tiens, tiens, tiens. Mais quoi voilà donc ?"
Arrivée devant la pièce que tu cherchais à rejoindre, la voix du commandant Pixis se fit entendre. Tu salua alors le vieillard comme il se devait avant d'hocher la tête vers le célèbre Livaï et de jeter un bref regard à Smith. Une fois cela fait, tu fermais la porte derrière toi et avançais vers les trois hommes.
Pixis, lui, en profitait pour s'éclipser.
"Toujours pas morte ?" demanda ironiquement l'Ackerman.
Un petit sourire naissait sur tes croissants de chair.
"Livaï." le réprimanda Erwin instantanément.
Tu fit taire le blond d'un signe de main.
"Je gère le moignon." le rassura-tu gentiment. "Alors, contre toute attente, non. Je suis toujours en vie comme tu peux le voir." tu souris au noiraud. "Visiblement être la fiancée du grand Erwin Smith ça aide." plaisanta-tu.
Ça ne te faisait pas grand chose de recevoir les piques du grand espoir de l'humanité. Tu l'adorais ce petit, autant que Erwin l'adorait. Et puis tu savais comment était l'Ackerman, un spécimen pas si original que ça. Son histoire ne t'était pas inconnue, alors tu arrivais à le cerner assez facilement. Et puis surtout tu le connaissais depuis pas mal de temps.
"Mhh. Ça doit n'être qu'une question de temps." ronchonnait Livaï. "Après tout tu t'es bien mise à dos toute les unités au courant pour les deux traîtres."
"Et je ne regrette pas mon choix." affirma-tu en croisant tes bras contre ta poitrine.
Rapidement, tu allais t'asseoir sur le lit de ton amant, entre Livaï et ce dernier.
"Tu aurais dû garder tes pensées pour toi, Y/N." déclarait Erwin d'un ton préoccupé. "Tu risques ta vie."
Depuis quelques années, semaines, mois, jours, beaucoup de choses étaient arrivées. D'abord les murs brisés, ensuite ce Eren, après Annie, ensuite Ymir, et maintenant Reiner et Bertholdt. Et, contre toute attente, tu avais été la première à prendre leur défense. Tout simplement parce que tu avais réfléchi.
"Je reste sur ma position, d'accord ?" tu te renfrognais. "Ces adolescents avaient douze ans lorsqu'ils ont brisé les murs. À douze ans personne n'est mature, ils ont été manipulés. Reste à savoir qui est l'auteur de cette horreur, après.." insista-tu.
Gentiment tu déposais ta main sur la cuisse de Erwin et constatais tristement l'état de son bras, enfin.. ce qu'il en restait du moins.
"Ces gamins, comme tu dis, ont quand même sacrément bousillé ton ptit chéri." raillait Livaï. "Étrange que tu gardes encore ton sang froid après avoir constaté son état pitoyable."
Tu caressais la cuisse de ton amant de ton pousse en lui offrant un sourire.
"Une jambe en moins, un bras en moins, tout ce qui compte à mes yeux, c'est qu'il soit en vie." tu avouais. "Et je suis persuadée qu'ils n'ont pas eu le choix."
Livaï manquait de sourire. Il était extrêmement impressionné par ton humanisme. Tu étais bien la seule à te soucier de l'état mental des trois traîtres. Ce qui, justement, t'avait valut une mauvaise réputation depuis peu. Et, tu le comprenais. Tu n'en voulais à personne pour cela. Tu assumais tes choix et prenais les conséquences qui allaient avec.
"Enfin, ça ne justifie pas le fait que tu oses me ramener mon fiancé dans cet état." repris-tu. "Livaï, je t'avais pourtant demandé de faire attention à lui." tu le grondais.
"Pardon madame Smith." répondit le noiraud. "Mais disons que j'ai un peu été occupé de mon côté pendant que ton fiancé jouait les suicidaires sur le champs de bataille."
"Livaï." grognait Erwin. "Y/N, je t'en prie ne t'en fais pas pour moi. Je vais bien."
Tu déposais tes mains sur son débardeur et ouvrais difficilement tes lèvres. Elles commençaient à trembler, malgré le fait que tu te débattais comme un beau diable pour ne rien laisser paraître. Mais, après tout, c'était l'homme de ta vie qui avait été mangé par un titan. C'était ton fiancé qui t'était revenu, sans bras.
"Bien sûr que tu vas bien, Erwin. Tu es en sécurité ici."
Tu avais terriblement mal au cœur. Des milliards de poignards semblèrent te transpercer la poitrine et te couper la respiration.
"Quoi qu'il en soit." te repris-tu rapidement. "Vous en avez appris plus sur les titans ? J'ai vu Hange et un des membres de la cent quatrième brigade sortir d'ici. Le gamin, Connie je crois, tenait une photo. Qu'est-ce que ça signifie ?"
Livaï et Erwin échangeaidnt un regard. La seconde suivante l'Ackerman se levait et se dirigeait tranquillement vers la sortie.
"Sérieusement, Livaï ?" t'emporta-tu.
Le noiraud levait une main en l'air et ouvrait la porte de l'autre.
"Il est temps pour moi de vous laisser discuter travail en amoureux. Bon rencard les tourtereaux." se contenta-t-il de répondre avant de refermer la porte derrière lui.
Tu te tournais vers ton fiancé.
"C'est si grave que ça pour que tu demandes à Livaï de nous laisser seuls ?" lui demanda-tu.
Le blond secoua la tête. De sa main restante, il vint saisir la tienne et entremêler vos doigts.
"Est-ce que ça te dérange si on ne parle pas de tout ça maintenant ?" te proposa-t-il. "J'ai vraiment besoin de toi."
Tu lui offrais un sourire, hochant la tête. Rapidement, ton autre main glissait sur sa joue que tu caressa de ton pouce.
"Évidement." tu acquiesçais. "Mon grand et valeureux soldat." murmura-tu dans un sourire béat. "Je t'aime."
Erwin déposa un tendre baiser sur tes lèvres.
"Merci. Je t'aime aussi."
"Mais promets-moi de m'en parler dès que tu en sera capable. Je ne veux pas que tu me laisses de côté sous prétexte que je suis ta fiancée, Erwin." tu insistais.
"Évidement." répondit-il dans un sourire. "Je te le promets."
Vous vîntes partager une tendre enlace lors de longues et agréables minutes. Erwin te serrant contre son torse, sa main déposée sur ton dos, sa tête déposée dans le creu de ton cou et ses yeux fermés. Et toi, caressant sa nuque et ses cheveux, les yeux aussi clot, respirant son odeur et tachant de calmer ta panique et ta peur.
Les minutes s'écoulaient mais vous ne bougiez pas. Vous vous sentiez bien dans les bras de l'autre, à profiter du simple fait d'être en vie et de pouvoir savourer un instant aussi banal et reposant que celui-ci. Tu te sentais si bien rien qu'en sentant Erwin presser sa main contre toi.
"Ne meurs pas, je t'en supplie." tu lui murmurais. "Je refuse de vivre dans un monde où tu n'existes plus."
Le blond glissait sa tête dans ton cou et déposait de doux baisers sur ta peau.
"Je te le promets.
Dans un sens, tu regrettais d'aimer Erwin. C'était un homme qui était très compliqué à comprendre et qui avait sacrifié trop de vies pour ne serait-ce que passer une nuit sans cauchemarder. Tu aurais peut-être sûrement préféré aimer quelqu'un de plus simple.. Mais malheureusement tu n'avais pas choisi.
Ta main glissait dans la racine de ses cheveux et tes doigts se mirent à masser son crâne. Tu le serrais contre toi, avide de proximité, de son odeur, de son souffle s'échouant dans ta nuque, de sa peau contre la tienne. Tu sentais qu'il avait besoin de réconfort après tout ce qui c'était passé. Il avait besoin de ta tendresse.
"Mais si jamais je venais à.. Si jamais je venais à mourir..."
Tu te crispais.
"Erwin, on en a déjà discuté." tu le coupais. "Tu ne mourra pas." contesta-tu. "De toute façon Livaï te surveille, alors il ne t'arrivera rien."
Lorsqu'il s'agissait de parler de la possibilité que l'un de vous deux puisse mourir, tu t'énervais toujours et essayais un maximum d'écourter la discussion. Mais là, le blondinet jugeait nécessaire de te parler, parce qu'il était passé à deux doigts de la mort et qu'il prenait enfin les choses en main.
Ses doigts vinrent faire remonter ton visage vers le sien. Et alors que ses yeux océan plongeaient dans les tiens, son cœur se brisait en voyant quelques larmes déjà prêtes à dévaler tes joues.
"Y/N. Si jamais je venais à mourir, je veux que tu refasses ta vie." déclarait Erwin. "Je sais que ça pourra te sembler dur, mais je t'en prie.. Ne vis pas que pour moi."
Tu détournais le regard.
"A-Arrête de raconter n'importe quoi." tu lui répondis en reniflant. "Je te l'ai dit, Erwin." poursuivis-tu en le regardant de nouveau. "Livaï va te protéger, et si il le faut je te protégerai. Tu ne sera plus blessé et tu ne mourra pas."
Toi, faisant partie de la garnison, tu ne risquais rien. C'était donc pour ça que dans votre relation vous parliez plus de sa potentielle mort que de la tienne. Parce que Erwin aimait beaucoup trop aller sur le terrain et créer des missions suicides, connaissant pourtant les risques, autant pour ses hommes que pour lui-même.
"Je suis désolé de te faire vivre tout ça." soupirait le blond.
Tu lui souris, collant ton front au sien.
"Je suis habituée depuis tout ce temps." plaisanta-tu. "Alors ne t'en fais pas pour moi."
Erwin lâchait ton menton pour venir caresser ta joue et te dévorer du regard.
"Merci de rester à mes côtés."
Tu déposais ta main sur la sienne, fermais tes yeux dans un sourire et lui répondais tendrement :
"C'est un plaisir, Erwin."
⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
@𝐂𝐨𝐥𝐮𝐦𝐛𝐨𝐃𝐮𝐦𝐛𝐨
⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_
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