𓆝; 𝐊𝐚𝐤𝐲𝐨𝐢𝐧 𝐍𝐨𝐫𝐢𝐚𝐤𝐢,

⸻𝖐𝖆𝖐𝖞𝖔𝖎𝖓 𝖓𝖔𝖗𝖎𝖆𝖐𝖎;
𝐒𝐓𝐀𝐑𝐃𝐔𝐒𝐓 𝐂𝐑𝐔𝐒𝐀𝐃𝐄𝐑𝐒

"Père ! Mère ! Je suis rentrée, bonsoir."

Tu te déchaussais rapidement, tout en déposant ton cartable à côté de la porte d'entrée. Cette dernière rapidement fermée derrière toi, tu fronçais tes sourcils en entendant aucun bruit parvenir à tes oreilles. C'était étrange.

Habituellement, ta mère venait te prendre dans ses bras et ton père faisait de même. Mais là, rien du tout. Tu avais l'impression d'être complètement seule. Et pourtant toutes les lumières étaient allumées. De la cuisine, du couloir jusqu'au salon.

"Il y a quelqu'un ?" demanda-tu finalement en avançant de quelques pas.

Tu déposais ta main sur l'un des murs du couloir puis vins le longer, légèrement sur tes gardes. Tu n'étais rentrée que depuis trois petites minutes, et pourtant désormais l'ambiance avait considérablement changée.

Une fois arrivée au salon, tu aperçu enfin les membres de ta famille.

"Père ! Mère !" t'exclama-tu. "Qu'est-ce que.. Qui t'es toi ?"

Sur le canapé face à tes parents, se trouvait un homme. Malgré sa forte corpulence, il faisait très jeune. Et en vue de son uniforme, tu ne tardais pas à deviner de qui il s'agissait. Il ne te fallut que dix petites secondes avant d'enfin percuter.

Ces yeux froid d'un bleu océan.. Cette étrange casquette.. Ces grandes épaules et ses énormes bras.. Ce costume fait sur mesure...

"Kujo Jotaro."

Quelques années plus tôt, en le voyant, tu aurais juste tracé ton chemin. Mais depuis que deux mois, tu avais développé une légère haine pour ce japonais de malheur. Alors le voir ici te mettait pas mal sur les nerfs. Et connaissant son caractère, ça allait faire des étincelles avec le tien.

"Hum, ma chérie, tu devrais venir t'asseoir." déclarait soudainement ta mère, la voix tremblante.

Cinq minutes s'étaient écoulées durant lesquelles tu avais inconsciemment dévisagé et foudroyé le jeune adolescent du regard. Alors que lui, avait gardé un air absent, vide. Ce qui ne lui ressemblait pas autant que ça. Jotaro avait souvent l'air impassible, mais jamais vide.

"C'est toi le garçon que Kakyoin voulait trouver, hein ?" tu cracha soudainement. "Ce bon vieux Jotaro.."

Tu grinçais des dents rien qu'à prononcer son nom. Et le voir ne même pas réagir face à tes dires te mettait presque hors de toi.

Soudainement, le japonais vint se lever, et déclarer :

"Il faut qu'on discute, toi et moi."

Ta mère baissait violemment la tête. Mais tu aurais juré lavoir aperçue pleurer. Elle se cachait dans l'épaule de ton père qui, lui, se contentait de fixer le vide face à lui. Tu ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais la peur commençait à s'emparer de toi et à te nouer l'estomac.

"J'ai pas envie de parler au mec qui a brisé mon couple." déclarais-tu soudainement. "C'est de ta faute si Kakyoin a rompu avec moi, et je ne sais même pas pourquoi. Alors pourquoi est-ce que je devrais te suivre, sale raclure ?"

"Yare yare daze.." soupirait le noiraud en te foudroyant du regard. "Ferme la et emmène moi dans ta piaule, qu'on parle au calme."

Son ton était évidement autoritaire. Mais sa voix tremblait aussi légèrement, et son regard était très évasif, comme si il était mal à l'aise. Comme si il avait peur de quelque chose, peut-être de ta réaction à ce qu'il allait te dire ? Pour l'instant tu préférais ne pas t'en préoccuper.

Jotaro allait sûrement vouloir t'expliquer ce qu'avait prit Kakyoin, quelques mois plus tôt, pour rompre si soudainement avec toi. Il l'avait d'ailleurs fait si froidement.. Tu ne l'avais pas reconnu. On aurait dit un autre homme que celui que tu aimais tant depuis déjà le collège.

"Suis-moi."

Rapidement, tu t'étais retournée et étais sortie de la partie entrée de ta maison pour marcher l'espace de quelques minutes jusqu'à ta chambre à coucher. Jotaro t'avait suivie silencieusement, les mains dans les poches de son bas de costume, l'air toujours aussi vide.

Une fois tout deux installés dans la pièce, ainsi qu'après t'être assurée que la porte menant à celle-ci était fermée, tu avais incité Jotaro à s'asseoir au sol, puis tu avais fait de même. Vous vous faisiez face, sans pour autant faire quoi que ce soit d'autre.

Jotaro te fixait sérieusement, il te détaillait dans tous les angles. Tu avais l'impression de faire face à un immense mur de briques, tant ce simple adolescent était autant imposant qu'immense pour son âge. Tu peinais à croire que la croissance ait pu lui faire autant de choses...

Après quelques minutes, le noiraud finissait par soupirer et ajuster de nouveau l'emplacement de sa casquette. Son visage vint s'assombrir, te causant une vague de frissons.

"Kakyoin t'aimait."

Sa déclaration te laissait silencieuse, mais surprise.

"Pa.. Pardon..?" tu balbutiais. "Qu'est-ce que tu racontes, espèce d'ordure, bien sûr qu'il m'aimait !"

Jotaro te foudroyait brusquement te regard, te faisant taire. Son aura t'écrasait, tu ne pouvais pas lutter contre lui. Et en vue de son air plus que sérieux, tu te doutais bien que sa raison était excellente et qu'elle justifiait cette étrange situation.

"J'essayais de te calmer avant de commencer à t'annoncer la nouvelle, mais apparemment t'en as pas besoin." soupira le lycéen. "Alors prépare toi, parce que tu vas la sentir passer celle-là."

Jotaro déposait ses mains sur ses genoux, en inspirant profondément. Puis lorsqu'il se mit à planter son regard bleuté sur toi, et à parler, tu sentis ton monde s'écrouler.

Les tremblements vinrent en premier. Et le temps que tu comprennes qu'il ne plaisantait pas, tes larmes avaient déjà commencé à rouler le long de tes joues, telle une cascade sans fin. Un hoquet te prit, et ton cœur sembla se fendre en deux, ce qui eut pour conséquence de briser ton âme.

"Co-Comment ça..?" furent les premiers mots qui sortirent de ta bouche.

Jotaro vint pour la millième fois replacer sa casquette sans te lâcher du regard.

"Comme je viens de te le dire, il était en voiture avec nous, et on a eut un accident. Mon grand-père et moi sommes les deux seuls survivants."

Tu dévisageais longuement le noiraud. Tu hésitais à le frapper, ou à lui hurler dessus.

Est-ce qu'il pensait réellement que tu allais avaler ça ? Kakyoin, lui et sont grand-père était partis avec deux autres amis dans un voyage de plus d'un mois alors qu'ils étaient censés aller en cours. Le contexte en lui-même était fou, mais le mensonge de Jotaro, lui, c'était le pire d'entre tous.

Tentant de sécher tes larmes, tu murmurais durement :

"Tu es conscient que je ne vais pas gober ton histoire ?"

Le japonais retint un juron en lâchant son couvre-chef.

"Pourtant c'est la vérité." il répondit.

Tu lâchais un rire amer, parmi tes larmes et sanglots qui refusaient de se stopper.

"Donc Kakyoin aurait rompu avec moi, pour quelques jours plus tard partir en vacances, en pleine période scolaire, de près de deux mois avant de mourir dans un accident de voiture. C'est bien ça ?" répliqua-tu. "Et tu as le culot de penser que ton histoire tient debout !?"

Jotaro ne répondit pas.

Que pouvait-il te répondre, d'ailleurs ? Que ton petit ami avait été contrôlé par une mini germe de peau d'un vampire datant de cent ans, qui autrefois avait assassiné son ancêtre, avant d'être tué par ce dernier après plus de cinquante jours à traverser une partie du monde ?

Et devait-il aussi te parler du fait que ton petit ami possédait un Stand ? Devait-il aussi t'expliquer ce qu'était un Stand pour encore plus te faire souffrir, mais aussi pour te perdre, voire te faire culpabiliser de n'avoir jamais rien vu ? Non. C'était mieux si tu ne savais rien.

Tu devais rester dans l'ignorance.

"Jotaro, je t'en supplie.." murmura-tu. "Où est Kakyoin..? Dis moi que c'est une plaisanterie.. Il va revenir n'est-ce pas ? Vous me faites une mauvaise blague, hein ?"

La vision que tu offrais au lycéen lui brisa le cœur. Il se débattait intérieurement pour ne pas le montrer, mais tu le faisais horriblement souffrir à sourire ainsi..

"J'ai l'air d'un gars qui aime les blagues ?" siffla-t-il en détournant de nouveau le regard. "Accepte la réalité, Y/N, Kakyoin est mort, il ne reviendra pas."

Soudainement, tu hurla :

"Non !"

Ce n'était pas un son plaintif, mais plutôt rageur. Tu refusais de croire au mensonge de Jotaro, et constater qu'il te prenait pour une imbécile en plus de t'avouer aussi froidement que l'amour de ta vie était mort te rendait dingue. Tu étais à deux doigts de lui sauter dessus et de l'assassiner.

"Arrête de me traiter comme tes groupies ! Je ne suis pas aveugle ! Essaye au moins un peu de te mettre à ma place et comprends que ce que tu dis est incroyable, Jotaro !" tu insistais.

Tu voulu continuer, mais ta voix se brisa, en même temps que ton cœur. Enfin, il était déjà brisé. Mais tu pouvais tout de même le sentir s'effriter, et te couper la respiration. Finalement tu n'arrivais qu'à foudroyer ton interlocuteur de ton regard le plus noir.

C'était tout ce que tu pouvais faire, à part pleurer.

"J'ai déjà annoncé la nouvelle à ses parents. Mais je pense que tu devrais aller les voir, ils s'inquiètent de ton état."

Tu relevais ta tête vers Jotaro, en même temps que lui se levait.

"Peu importe si tu me crois ou non." il reprit. "Ça ne changera en rien au fait que Kakyoin t'aimait et que même si il avait décidé de rompre avec toi, il persistait à t'aimer."

Tu n'avais plus la force de répondre, alors tu te contentais de le fixer de tes yeux larmoyants. Tu gardais une de tes mains déposées sur ta poitrine, en espérant que cela suffise à retenir les derniers morceaux de ton cœur qui étaient sur le point de te lâcher.

"Ne crois pas que je ne ressens rien. Kakyoin était mon ami. Alors.. Si jamais tu as besoin d'une épaule, sache qu'on habite dans la même allée."

Bouche bée et recouverte de larmes, tu observais le lycéen se cacher derrière son couvre-chef l'air mal à l'aise.

"Mais si tu veux en savoir plus sur l'accident, ne compte pas sur moi. Je dormais à ce moment là, alors je n'ai aucun souvenir de ce qu'il s'est passé. Et mon grand-père ne vit pas au Japon en plus d'être complètement sénile."

Tu lâchais toute pression sur ton organe vital, et, comme une chance, il en profita pour faire tomber ses derniers morceaux. Il ne restait plus rien de ton cœur. Car, avec ces derniers mots, Jotaro venait de t'achever.

Il mentait, et en plus tu n'avais aucun moyen de savoir pourquoi.

Kakyoin était décédé. Il avait perdu la vie alors qu'il y avait deux mois de cela, lors de votre dernière discussion, il avait décidé de mettre un terme à votre relation. Non seulement tu apprenais tout ça, mais tu apprenais aussi qu'il avait brisé votre couple à contre cœur.

C'était trop pour toi, tu commençais à perdre pied. Mais tu tenta tout de même de te reprendre et de déclarer en fixant Jotaro dans le blanc des yeux :

"Son.. Son corps. Où est-ce qu'il est ?"

Surpris par ta question, le noiraud ne répondit qu'une vingtaine de seconde plus tard.

"Enterré."

"Et ses affaires ?"

"Restituées à sa famille."

Rapidement, tu voyais le jeune Kujo fouiller dans la poche de son costard, puis en sortir son poing. Poing qu'il tendit dans ta direction.

"J'ai quand même réussi à prendre ça. Je me suis dis que tu aimerai les avoir.. Comme souvenir de lui."

Toute tremblante, tu te relevais. Et une fois face au poing du japonais, tu tentais de doucement l'ouvrir. Mais ton corps était tellement convulsé que Jotaro décida de t'aider en retirant ses doigts du dessus de sa paume. Tu pu ainsi constater ce qu'il tenait dans sa main.

"J-Jotaro.."

Tes deux mains se déposèrent sur la sienne, et tu te remis à pleurer en fixant le soi-disant ami de ton défunt petit ami.

"Tu ne me mens pas quand tu dis qu'il est mort, hein ? Il.. Il est vraiment parti..?"

Ça semblait surréaliste. Pas seulement l'histoire qu'avait inventée Jotaro, mais juste le fait que ton petit ami soit décédé. Tu n'y croyais pas, car tu refusais d'y croire. Tu préférais que ce soit une mauvaise blague, aussi nulle aurait-elle été.. Mais pas la réalité. Non, pas ça...

Pour une fois, Jotaro ne fût pas agacé de voir une femme pleurer. Car il trouvait ta réaction normale, et surtout drôlement contrôlée. Tu ne hurlais pas, tu ne le frappais pas, tu ne tapais pas des pieds. Non, tu faisais tout pour rester calme, voire même tout pour retenir tes larmes.

"Je suis désolé."

Tu te stoppais brusquement.

"Qu-Qu..."

Jotaro déposait tendrement sa main libre sur le haut de ta tête en te fixant droit dans les yeux. Ce regard là, te provoqua une sorte de court-circuit.

Tu avais l'impression de voir Jotaro dans le même état que toi. Comme si à travers ses yeux il essayait de te montrer qu'il te comprenait plus que quiquonce en ce monde. Et, même si tu ne le connaissais pas, tu en fus soulagée. Oui, tu te sentais comprise.

"Prends en soin." déclarait Jotaro en déposant les petits objets dans une de tes mains. "Kakyoin les adorait."

Tu serrais ton poing où furent déposés les concernés en offrant un douloureux sourire au noiraud.

"Je t'aime toujours pas, mais merci."

Jotaro esquissait un sourire semblable au tien.

"Si jamais tu as besoin de parler avec quelqu'un, n'hésite pas à venir chez moi. Ma porte te sera toujours ouverte."

Le noiraud retirait toute trace d'emprise sur toi. Il plongeait une de ses mains dans son bas de costume, et l'autre sur sa casquette tout en se dirigeant vers la sortie de la pièce.

Après avoir passé une bonne vingtaine de minutes à te parler de la mort de ton petit ami, il prenait enfin congé, en te laissant plantée là, au centre de ta chambre à coucher, une main tendue dans le vide, où reposait une jolie paire de boucles d'oreilles en forme de cerises.

Et même si on pouvait penser que tu avais été mise sur pause, il suffisait de relever son regard sur ton visage, pour voir tes larmes dévaler le long de tes joues, pour comprendre que tu étais bel et bien en vie.

Kakyoin était mort, c'était tout ce que tu retenais. Et peu t'importait l'opportunité de devenir l'amie de Jotaro.. Car tout ce que tu désirais finalement, c'était qu'on te rende l'amour de ta vie. Rien de plus, rien de moins.

Alors, tu te contentais de te laisser tomber au sol, et de pleurer ta peine jusqu'au petit matin, tout en serrant contre toi cette adorable paire de boucles d'oreilles ayant appartenu à l'homme que tu aimais.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
#𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐚𝐫𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

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