𓆝; 𝐆𝐡𝐢𝐚𝐜𝐜𝐢𝐨,

⸻𝖌𝖍𝖎𝖆𝖈𝖈𝖎𝖔;
𝐆𝐎𝐋𝐃𝐄𝐍 𝐖𝐈𝐍𝐃.

"Aïe..!"

Tapotant délicatement ton nez, tu grimaçais de temps à autre, sentant le désinfectant te brûler la chair. Énormément de sang coulait le long de ton visage, mais peu à peu ça s'arrêtait. Tu te dépêchais alors d'en tamponner un maximum afin de récupérer le plus possible de ce liquide. Tu ne voulais pas encore plus tacher la pièce.

Ta posture était aussi provocante que peu agréable à maintenir. mais tu n'avais pas le choix. Tout ce que tu pouvais faire c'était te pencher le plus possible vers le lavabo qui te faisait face pour pouvoir observer ta blessure à travers le miroir de la salle de bain. Que cela soit agréable ou non.

"Y/N ?"

À travers le miroir, tu jetais un regard intrigué à Formaggio. Le jeune homme se tenait dans l'encadrement de la porte et te fixait d'un air étrangement inquiet.

"Mhh, je peux t'aider ?" tu demandais en continuant ta tâche.

"Non, en fait je venais juste m'assurer que tu allais bien." avouait-il. "Tu t'es encore disputée avec Ghiaccio, je me trompe ?"

Un petit rire s'échappait de tes lèvres, avant que ta blessure ne te lance de nouveau et ne te fasse donc gémir de douleur. Tu te contentais alors de simplement rassurer du regard ton ami puis de finir de tamponner ta blessure avec ton coton désinfecté, avant de répondre :

"C'est rien de grave, ne t'en fais pas."

Formaggio n'était absolument pas du tout rassuré. Alors il entrait dans la pièce et s'assurait bien évidement de refermer la porte derrière lui. Il vint l'instant suivant te fixer à travers le miroir, tandis que tu continuais de te soigner.

"Vous passez vos journées à vous battre, ça devient inquiétant. Surtout que Ghiaccio n'y va jamais de mains mortes avec toi."

Tu roulais des yeux.

"C'est pas comme si j'étais la seule à être dans cet état."

"Sauf que Ghiaccio peut se soigner avec sa glace, mais toi ça prend plus de temps. Et ce n'est pas quelque chose de négligeable."

"Formaggio, si tu es venu pour me faire une leçon de morale sur ma relation avec Ghiaccio sache que ça ne marchera pas." le coupa-tu brusquement. "On se chamaille, c'est tout. Et c'est pas comme si je n'étais pas consciente qu'il a des problèmes à gérer sa colère."

Rapidement, tu déposais ton coton imbibé de sang sur le lavabo puis tu vins panser ta plaie sur le nez d'un petit pansement bleuté. Une fois cela fait tu t'occupais de ranger tout le bazars que tu avais mis dans un coin de la pièce. Tout ça sous les yeux agacés de ton ami.

"Ce mec a beau être un ami, tu devrais quand même apprendre à garder tes distances. Fais comme nous et évite de trop t'en approcher." se risquait à déclarer le rasé.

Tout en déposant le produit désinfectant dans la boite à pharmacie tu te mis à pouffer puis à lui répondre :

"Vous ne comprenez juste pas comment il fonctionne. Mais moi je l'aime bien Ghiaccio et j'aime bien être avec lui. Il est sympa quand il est pas énervé. Et puis.."

Tu te tournais vers ton ami, les joues légèrement rosies.

"Quand il est énervé je le trouve plutôt craquant."

Formaggio ne répondit pas, complètement abasourdi.

Tu.. Tu trouvais Ghiaccio mignon ? Spécialement lorsque ses pulsions violentes étaient de sorties et à leur maximum ? C'était incroyable. Oui, Formaggio n'y croyait pas. C'était impossible. Quelle genre de fille pourrait apprécier une boule de rage pareille ? C'était complètement fou ! Le rasé pensait avoir mal entendu. Il espérait avoir mal entendu.

Toi, de ton côté, tu t'étais retournée afin de jeter les protections de ton pansement ainsi que le coton que tu avais utilisé afin de te soigner. Tu n'avais pas besoin d'une réponse venant de Formaggio. Oui, Ghiaccio te plaisait, et tu n'y pouvais rien. Ce n'était pas comme si tu l'avais choisi. Alors tant pis, tu faisais avec.

"Tu l'aimes ?" demanda soudainement Formaggio.

L'air pensive, tu te tournais vers ton ami.

"Honnêtement, je me suis jamais posé la question."

Double choc pour le jeune homme. Il avait l'impression qu'il faisait face à une parfaite inconnue. Tu étais méconnaissable à ses yeux après ton aveu. Et en plus tu osais avouer que tu ne savais pas si tu aimais ce malade de Ghiaccio ? Pourtant il en fallait de l'amour pour supporter ce monstre sur pattes ! Et pas qu'un peu.

"Je veux dire.." tu repris, légèrement mal à l'aise. "Je sais qu'il me plaît énormément et qu'être avec lui me fait du bien. Mais être avec toi aussi me rend heureuse, autant qu'avec le reste de la bande, tu vois ?"

Formaggio croisait ses bras contre son torse et hochait la tête. Il avait évidement du mal à comprendre en quoi son caractère de mal luné pouvait te plaire, mais il était aussi attaché à son ami, alors il s'efforçait d'être à l'écoute. Et puis il comprenait tout aussi bien qu'on ne choisissait jamais de qui on tombait amoureux.

Alors, soit on fuyait cet amour, soit on l'acceptait et on faisait tout pour le garder.

"Tu dois l'aimer." supposait le rasé. "Si tu supportes ses coups, son caractère de sang chaud et sa tête de gland c'est que forcément tu l'aimes."

Tu soupirais puis tu vins rapidement t'adosser contre le dos du lavabo. Désormais tu étais dos au miroir, et face à Formaggio.

"Je suppose que tu as raison..." murmura-tu. "J'avoue que je ne comprends moi-même pas pourquoi je reviens toujours vers lui. Il est complètement malade et il quand il frappe ça fait un mal de chien, mais j'adore l'embêter et attirer son attention."

"Vous formerez un beau couple alors."

Les joues roses comme des fraises, tu relevais ta tête vers ton ami.

"Mhh..?!"

"Eh bah lui aime faire exploser sa rage et toi tu aimes la subir, alors..."

Tu déposais tes deux doigts sur les bords de ton pansement en grimaçant.

"Je n'ai jamais dit que j'aimais recevoir ses coups. Parce que je te rappelle que ce mec est un malade mental qui a déjà faillit me tuer plus d'un milliard de fois depuis qu'on se connait." soupira-tu. "Mais comme je viens de te le dire, j'aime me chamailler avec lui."

Formaggio roulait des yeux en levant les mains en l'air, signe qu'il abandonnait.

"Après tout, je suis personne pour juger."

Rapidement, tu te redressais puis indiquais d'un signe de tête à ton ami que tu désirais sortir de là.

"Tu vas retourner le voir ?" s'intéressait Formaggio.

"Certainement pas." tu ris. "Je l'ai suffisamment énervé pour aujourd'hui je pense. Et puis j'ai pas spécialement envie qu'il recommence à me casser le nez." avouais-tu.

Tout deux, vous finissiez par enfin sortir de la salle de bain puis par atterrir dans la pièce principale de votre planque.

Tu apercevais instantanément Illuso dans un des miroirs de la pièce à se battre au corps à corps avec Melone tandis que Pesci et Proscuitto mangeaient tranquillement dans la cuisine. Il n'y avait par contre aucune trace de Risotto, qui était sûrement entrain de préparer une nouvelle mission, mais aussi de Ghiaccio.

"Je vais aller manger, tu viens ?" te demanda soudainement Formaggio.

Interpellée par la voix de ton ami, tu sortis de tes pensées.

"Mhh, non merci. J'ai juste envie d'aller dormir là... J'ai l'impression que je vais tomber de fatigue."

Déposant une main faussement réconfortante sur ton épaule, le rasé répondit :

"C'est vrai que se faire tabasser par un malade mental ça épuise !"

Pour seule réponse, tu lui assénais un coup de coude dans les côtes.

La seconde suivante, il se tenait loin de toi, à presser ses mains contre son estomac et à afficher une grimace de douleur. Tu te dépêchais alors fuir les lieux, avant de subir sa colère dévastatrice. Enfin, vu son pouvoir tu ne pouvais pas te dire effrayée, mais on est jamais trop prudent.. Tu prenais alors tes jambes à ton coup.

"Y/N, tu vas me le payer ! Attends que je vienne te chercher !"

Malgré sa menace, Formaggio n'avait pas la force de t'embêter voire de te frapper. Il préférait remettre ça à plus tard pour rejoindre Pesci et Proscuitto dans la cuisine afin de manger un petit quelque chose en leur compagnie.

De ton coté, tu pénétrais enfin dans ta chambre.

La noirceur t'acceuilit à bras ouvert mais cela ne t'empêchait pourtant pas d'avancer droit, devant toi une fois la porte de ta chambre refermée. Après tout c'était ton lieu de vie, tu le connaissais mieux que quiquonce. Alors tu savais parfaitement où aller pour ne pas finir par te blesser.

"Aïe..!"

Ta blessure au nez te lança de nouveau. Tu t'empressais donc de gentiment la tapoter, tentant par un hasard le plus total de faire stopper tout cela. Ce qui étrangement se produisit. La douleur disparu la seconde suivante, et tu pu alors soupirer de bien-être puis recommencer à marcher jusqu'à ton lit.

"Une minute, la chieuse."

Une main saisissait durement ta chevelure et te fit basculer en arrière. Au même moment un cri s'échappait de tes lèvres, et une brise glaciale fit frissonner les moindres recoins de ta peau. Bouche bée, tu te laissais faire. Jusqu'à finir par tomber dans les bras de Ghiaccio, sans même savoir ce que ce psychopathe faisait dans ta chambre.

Dans le noir. À t'attendre. Il était là. Mince, mais qu'est-ce qu'il allait encore te faire ?

"Depuis quand tu te tapes Formaggio ?"

Un long blanc prit place dans la pièce. Dans lequel Ghiaccio vint attendre ta réponse et toi chercher tes mots, tant la surprise te laissait bouche bée.

"Hey, je te parle, espèce de-"

Rapidement, avant que la main de l'autre psychopathe n'atteigne ton cou tu te reculais de son emprise. L'homme aux cheveux bleu, lui habitué à la pénombre, ripostait instantanément en avançant vers toi et en attrapant violemment ta mâchoire de sa main.

Tu le sentais, il était énervé.

"Tu me cherches, sale chieuse ?!" il s'emportait. "Je t'ai posé une question alors réponds avant que je te brise les bras !"

"Mhh..- S-Si tu p-pouvais me l-l-lacher aus-ssi !" lui répondis-tu tant bien que mal tant la pression qu'il exerçait sur ta mâchoire était puissante.

"Espèce de sale merde." gromelait Ghiaccio en accédant à ta demande.

Tu tombais brusquement au sol et apportais tes doigts sur le bas de ton visage. Tout semblait endolori, et avec ta blessure sur le nez, ça n'allait pas en s'arrangeant... Ghiaccio était définitivement trop violent. Et pourtant.. Pourtant tu n'étais ni effrayée, ni énervée contre lui.

Fichus sentiments amoureux...

"J'aime Formaggio." tu répondis avant de poursuivre : "Autant que Illuso, Risotto, Pesci, Melone et Proscuitto, espèce de malade."

La seconde suivante, Ghiaccio collait violemment son front au tien.

"C'est moi que tu traites de malade, la chieuse !?" il hurlait.

"Ouais c'est toi, tête de gland !" t'écrias-tu -brusquement- à ton tour. "Et tu vas faire quoi maintenant !? Encore me tabasser ?! Bah viens, je t'attends !"

Comme réponse, l'homme aux cheveux bleutés vint t'attraper, te jeter contre l'un des murs de la pièce, et saisir tes poignets avant de les bloquer au dessus de ta tête. C'était une nouveauté.. Jamais il ne t'avait touchée ainsi. Et ça te faisait énormément d'effet. Mais tu tentais de refouler tout cela, car ce n'était pas le moment.

"Je vais te tuer, tu m'entends ? Je vais t'éclater la face espèce de sale merde !" s'emportait le mafieux.

Sa tête était extrêmement proche de la tienne, si bien que même dans le noir tu pouvais admirer ses yeux brillants de rage recouverts par ses lunettes et ses lèvres se mouvoir tandis qu'il te hurlait des menaces à la figure. Des menaces quelque peu recyclées d'ailleurs.. Enfin, tu gardais cette petite remarque pour toi-même. Tu estimais en avoir déjà assez fait.

"G-Ghiaccio-"

Ses mains serraient un peu trop fort tes poignets. Tu suffoquais contre son corps tant il était proche de toi. Mais il était tellement énervé qu'il ne remarquait plus rien du tout. Sa rage prenait comme d'habitude le dessus, et tu n'arrivais pas à le calmer. Mais là tu étais juste trop fatiguée pour recommencer son petit numéro.

Tu aimais évidement Ghiaccio, mais tu avais toujours retenu que l'énerver deux fois dans une même journée était une mauvaise idée. Et même si quelques minutes plus tôt tu t'étais lâchée contre lui, maintenant tu voulais juste qu'il arrête de te faire mal. Parce que là tu doutais qu'il puisse se contrôler.

"Hey tu m'entends, sale chieuse !?" persistait à hurler le jeune homme. "Je vais te briser les jambes et je vais te les faire bouffer avec comme sauce d'accompagnement ta put-"

Timidement, tu avais passé ta jambe autour de la taille de l'homme aux cheveux bleu afin de combler l'espace entre ses lèvres et les tiennes. Et, désormais, non seulement Ghiaccio se taisait, mais en plus il ne te frappait même pas. Certainement trop surpris pour ne serait-ce que réagir.

Car, sur le moment, le seul moyen que tu avais trouvé pour le faire taire c'était de l'embrasser.

Alors tu mouvais tendrement tes lèvres aux siennes, les yeux clos, et les mains toujours emprisonnées au-dessus de ta tête par les siennes. Cela dura l'espace de quelques secondes, une dizaine, avant que tu ne te recules de ce malade mental. Le visage de Ghiaccio te fit instantanément face.

Le psychopathe avait les lèvres légèrement ouvertes, les yeux écarquillés et tu sentais son cœur battre extrêmement rapidement, puisque vos torses étaient autant collés à l'autre que le reste de vos deux corps. La tension était à son comble, surtout parce que Ghiaccio tardait à réagir.

"Si j'avais su que juste t'embrasser pouvait te faire taire, je te jure que tu t'en serais pris des baisers, espèce d'abruti..." balbutia-tu dans un souffle légèrement haletant. "Alors.. Qu'est-ce que tu vas faire, maintenant ?"

Tu attendais silencieusement désormais. Tu gardais ton regard braqué dans celui de Ghiaccio, presque émerveillée de voir son visage d'aussi près. Ses yeux, rivés sur toi, te rendait toute fébrile, voire te faisait perdre le contrôle sur ta raison. Tu n'avais pas peur de lui et il ne te dégoûtait même pas.

Étrangement, tu le trouvais juste attirant. Attirant comme jamais.

"Espèce de sale merde.." gromela soudainement l'homme aux cheveux bleus.

Tu sentais l'une de ses mains te lâcher puis avancer rapidement jusqu'à ta joue. Alors tu fermais les yeux, t'attendant à être giflée.

"Mhh-"

Ton menton fut emprisonné entre ses doigts, et Ghiaccio en profitait pour t'écraser complètement contre le mur puis pour se mettre à t'embrasser. Et comme tu t'y étais -inconsciemment- attendue, il était violent, passionné, et certainement pas lent. Mais puisque tu aimais déjà tout de lui, cela ne te dérangea pas le moins du monde.

Tu détachais timidement une de tes mains de son emprise pour la passer autour de ton cou, le rapprochant ainsi de toi. Et de l'autre, toujours contre le mur, tu vins tendrement entremêler vos doigts. Vos yeux se fermaient petit à petit, vous faisant ressentir un surplus de sentiments.

À partir de ce moment là, ton cerveau se déconnecta directement. Ton cœur prit alors le contrôle, afin de te faire profiter un maximum de cet instant que tu jugeais paradisiaque.

De un parce que Ghiaccio t'embrassait. Mais aussi parce que tu avais enfin trouvé un autre moyen d'attirer son attention sans risquer d'être blessée.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
#𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐚𝐫𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

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