𓆜; 𝐓𝐨𝐝𝐨𝐫𝐨𝐤𝐢 𝐓𝐨𝐲𝐚,
⸻𝖙𝖔𝖉𝖔𝖗𝖔𝖐𝖎 𝖙𝖔𝖚𝖞𝖆;
𝐒𝐄𝐀𝐒𝐎𝐍 𝐒𝐈𝐗.
Les quelques gouttelettes d'eau finissaient rapidement leur route le long de mon épaule pour glisser jusqu'à mon bras. Leur petite descente leur permettait de récolter d'autres gouttes, s'agrandissant inconsciemment et, alors qu'elles avançaient innocemment, le regard complexe que je déposais sur elles à travers le miroir lugubre de la pièce me fit froid dans le dos. Le faible néon au dessus de ma tête rendait l'ambiance pesante, pourtant, ces gouttelettes qui parcouraient mon corps nu, elles, étaient vides d'émotions, comme si tout allait bien. Je les observais faire, jalousement. Mes pupilles les foudroyaient du regard.
Je n'avais plus aucune idée de combien de minutes s'étaient écoulées depuis mon arrivée ici. Il devait être une heure passée voire deux heures et j'étais encore complètement nue dans cette pièce. Mon corps avait presque entièrement séché, seules quelques gouttes, dû à l'humidité inquiétante de la salle de bain, persistaient à me caresser le corps. Je les sentais rouler le long de ma silhouette, me rafraîchissant tendrement. Et alors que je relevais mon regard dans le mien, un frisson me renversait.
Je finissais après quelques instants à saisir une serviette qui avait été jetée à l'aveugle dans la pièce. À deux doigts de tomber de ce radiateur bancale et poussiéreux, il me fallut la secouer et me prendre un petit vent désagréable avant de parvenir enfin à me sécher convenablement. Une fois cela fait, je ne pris même pas la peine de m'enrouler dedans, j'allais directement m'habiller de mes simples sous-vêtements avant d'aller m'occuper ma chevelure et de ma dentition. Sentir la dentelle fragile me caresser ainsi le corps me fit un bien fou.. Une fois cela fait, je rangeais rapidement le tout avant de m'offrir un dernier regard dans le miroir. Et alors que le néon au dessus de ma tête commençait à griller, mon regard se posait sur les nombreuses cicatrices parcourant mon ventre ainsi que mes hanches. L'envie de les effleurer, de les caresser, de mieux les sentir, me prit. Cependant, la lumière se coupait brusquement; l'ampoule avait grillé.
Un soupir me quittait. Je fermais rapidement mes yeux avant de tout simplement sortir de la pièce.
L'air frais de la chambre vint immédiatement me caresser le corps. Il me fit un bien réconfortant. Je remarquais que la fenêtre avait été grande ouverte, permettant ainsi à la lune de projeter majestueusement l'intégralité de sa luminosité dans la chambre, et ça m'arrangait pas mal; l'ampoule aussi ici avait grillé. Il y avait deux semaines. L'envie de la changer avait rapidement sonné vital dans mon esprit, mais face à l'effort que cela allait me coûter, j'avais simplement abandonné. J'espérais que pour la salle de bain ce soit différent, elle était assez effrayante comme ça.
Tout en jetant un regard au lit, je me frottais les bras en avançant. Le parquet poussiéreux et glacé faisait puissamment frissonner mes jambes, j'en avais la chair de poule, mon corps en était recouvert. Malgré tout, j'avançais. J'arrivais rapidement à me glisser dans la couverture et la fraîcheur du tissus aggravait mon cas. La chaleur qui s'y était précédemment installée avait disparue, laissant place à un néant de vide et de fraîcheur consumante. Je soupirais puissament et me crispais. J'entendais cependant rapidement du mouvement à mes côtés.
La fenêtre étant derrière moi -même si elle était extrêmement loin-, le visage de Dabi me fut alors parfaitement éclairé. Ses pupilles se plantèrent dans les miennes et immédiatement après j'en fus captivée. Je le sentais peu après glisser sa main sur mon corps, j'en frissonnais. Il me frôlait sensuellement du bout de ses doigts tout en contemplant tout ce que l'obscurité pouvait lui offrir.
"Si t'avais froid il suffisait de me le dire." il déclarait.
Mon corps se crispait en le sentant poursuivre sa course sur mes hanches. Il me chatouillait légèrement, provoquant quelques tresaillement à ma silhouette. Dabi m'observait faire dans un air malicieusement satisfait.
"Je n'avais pas froid, j'étais plutôt bien." contestais-je. "Je me.. C'est juste que..."
Je sentais son regard compréhensif sur moi. L'envie de le foudroyer du regard me traversait alors l'esprit. Sa pitié me revenait comme un goût âcre dans la bouche, me donnant l'envie irrépressible de vomir. Je sentais mon visage se tordre dans une grimace et l'envie de pleurer troubler mon regard. Je détournais rapidement le regard en lâchant un soupir des plus troublés.
"T'as pas besoin de te justifier tu sais." il me sourit.
"Merci papa, je dormirais mieux les prochaines nuits grâce à tes conseils." ironisais-je d'un ton cinglant en le fixant durement.
"J'essaie de me montrer réconfortant.." soufflait Dabi.
Il caressait mon dos en y faisant de doux cercles du bout de ses doigts et j'avais envie.. j'avais tant envie de réussir à tout oublier... Mais je n'y arrivais pas. Je me sentais détendue proche de lui, câlinée par son regard océan et la chaleur de sa peau contre la mienne. Il me faisait énormément de bien. Et il devait sûrement le savoir, puisqu'il continuait. Ça me suffisait comme conclusion, l'envie de lui partager mes ressentis ne me vint alors même pas à l'esprit. Il était doué pour me comprendre, ça faisait de l'effort en moins. Alors j'essayais de simplement fermer mon esprit, afin qu'il ne devienne ma seule et unique pensée.
"Où est-ce que ça te démange ?"
Dabi observait mon corps presque nu, il y laissait son regard sévère s'y balader en arrêtant de me toucher et alors qu'il relevait ses pupilles dans les miennes je me pinçais les lèvres.
"C'est bon, Touya..." je murmurais. "Je ne sens plus rien."
Ma tentative de le rassurer échoua de manière exécrable. Il perdit rapidement patience et décidait ainsi de rejeter la couverture sur nos deux corps, nous offrant ainsi à la lumière apaisante de l'obscurité. Je sentais un air frais me parcourir le corps avant que Dabi ne vienne me surplomber. Dos au matelas et lui faisant face, j'étais figée sur place, inapte à ne serait-ce que respirer. Dabi était nu, uniquement vêtu de son caleçon, me permettant ainsi d'admirer tristement le témoignage qu'était son cadavre. J'avais une piètre opinion de son corps, je le trouvais répugnant. Cependant, je trouvais qu'il avait la plus belle âme au monde. C'était un homme absolument ravissant. Il l'était à sa façon, de par son histoire et sa manière de survivre.
"À chaque fois qu'il vient polluer ta petite tête, parles-en moi." l'entendis-je grogner.
Quelques doux baisers humides furent déposés le long de ma mâchoire, j'en retins immédiatement mon souffle. Dabi déposait rapidement sa main contre le matelas juste au dessus de mon épaule, l'autre avait disparue. Il glissait ses lèvres le long de ma nuque, dorant ainsi ma peau de délicates attentions. Quelques soupirs et gémissements m'échappaient, ils se fondaient dans l'obscurité de la nuit, comme un secret intime que personne n'aurait été apte à comprendre et à apprécier. Ils se perdirent seulement dans les oreilles de Dabi, car il était le seul à en comprendre leur signification et tristesse. Il continuait jusqu'à arriver sur ma poitrine.
Le bout de ses lèvres frôlaient la dentelle de mon sous-vêtements, me faisant brusquement cambrer le dos. Je m'accrochais immédiatement après à la chevelure de Dabi, mes doigts se frayaient un chemin entre ses mèches blanches et obscure, se perdant dans leur immensité. Leur douceur m'apaisait. Il teignait énormément ses cheveux, pourtant ils ne me semblaient pas abîmés. Je le jalousais, j'en crevais de jalousie. Ma silhouette finissait par se fondre de nouveau dans le matelas, et Dabi en profitait alors pour continuer ses baisers. Il dorait ma peau longuement, les nombreux bruits humides s'en échappant et la douceur de ses lèvres vinrent me bercer le long d'incalculables minutes. Il m'embrassait sensuellement, me caressait, me lavait. Il faisait s'évanouir ces souvenirs traumatisants à l'aide de douces attentions. Il me nettoyait de mes impuretés, et je m'accrochais à lui. Je m'accrochais à la seule personne au monde capable d'effacer ces sensations immondes de moi, ces cauchemars.
Je n'avais aucune notion de l'heure ni de ce qui se déroulait autour de moi. Je voyais trouble. Ces voix dans ma tête s'évanouissaient dans les douces caresses de Dabi sur mon corps. Elles se faisaient plus faibles, puis inaudibles. Et alors qu'il arrivait finalement à l'élastique de mon deuxième sous-vêtements, la sensation de sa deuxième main frôlant ma hanche m'arrachait un gémissement. Il attrapait doucement mon corps du bout de ses doigts et y exerçait une douce pression circulaire grâce à son pouce. Je le laissais faire.
Dabi passait les minutes suivantes à dorer mon ventre de baisers. Je le sentais glisser ses lèvres sur chacune de mes cicatrices et les embrasser avant d'y laisser une humide et chaleureuse sensation. Mon esprit se focalisait désormais sur lui, et seulement lui. J'étais complètement à sa merci, et reconnaissante à vie. La chaleur du corps de Dabi aidait le mien à reprendre des forces. Mon bas ventre se réveillait et je commençais à sentir mon cœur palpiter puissamment contre ma peau. Au fur et à mesure que Dabi laissait ses lèvres glisser le long de ma peau, j'avais l'impression d'entendre les battements s'intensifier. Ils résonnaient dans ma tête. Et en le voyant finalement relever son regard pétillant dans le mien, mon cœur en rata un. Mon corps fut prit d'un frisson immédiat, il parcourait l'intégralité de ma silhouette.
"La prochaine fois au lieu de te brûler la peau laisse moi t'aider.." Dabi murmurait. "T'es vraiment têtue, c'est chiant."
Il embrassait rapidement ma peau afin de remonter jusqu'à arriver au creu de mon oreille. Son souffle s'y abattait brusquement, me faisant froncer les sourcils. Sa respiration était chaude et lourde, elle me procurait beaucoup trop de réactions pour ne pas m'inquiéter. Et, alors que je sentais le bras de Dabi -dont les doigts avaient caressé mes hanches- passer autour de ma taille afin de me surélever, le murmur mielleux de sa voix m'emmenait au paradis. Brusquement, je fondais contre lui.
"Après tout, je ne me priverai jamais de l'occasion de découvrir ton corps." il rit gentiment. "Encore, encore et encore.."
Il glissait peu après son visage dans le creu de ma nuque et me fit brusquement rouler. Je me blottisais contre son torse et le laissais retomber sur le dos contre le matelas. Dabi soufflait d'aise. Il s'affaissait en poussant un grognement satisfait avant de laisser sa main -celle s'étant précédemment tenu contre le lit- glisser le long de mon dos. Le bout de ses doigts me découvrait à nouveau, son toucher me berçait d'un amour pur et réconfortant. Je me laissais aller sans pouvoir oser détourner mon regard du sien.
"Tu sens bon." il constatait soudainement.
Un sursaut me prit en le sentant brusquement me pousser contre lui. Sa main appuyait durement sur mon omoplate et il collait férocement sa bouche contre une de mes clavicule. Un frisson me secoua le corps alors que sa langue commençait à me goûter. Dabi me léchait, embrassant ma peau avant de finalement se retirer de moi.
"Tu sens même très bon."
Je déposais mes genoux aux côtés de ses hanches et m'asseyais sur son bas ventre. Dabi m'observait faire. Il jetait un coup d'œil émerveillé à mon corps cambré et écarté au dessus de lui, aucun détail ne lui échappait, et certainement pas la lueur dans mon regard. Elle était si intense que j'avais l'impression de la voir se refléter dans ses yeux. Ses mains firent leur chemin jusqu'à arriver à mes côtes, il saisissait amoureusement mon corps et me contempla longuement. Un petit sourire satisfait ne tardait pas à le trahir.
"Je t'ai un peu marquée, oups.." il me taquinait.
Mes doigts vinrent d'eux-mêmes faire leur chemin jusqu'à son torse. Les sourcils froncés, je me laissais aller inconsciemment en frôlant les nombreuses agrafes servant à rattacher la peau de son cadavre à la peau de son corps. Dabi me laissait faire, appréciant ce doux contact. Il savait à quel point j'aimais le toucher et profiter du silence qui nous entourait. C'était toujours un peu compliqué, il adorait parler après tout. Il ne faisait que taquiner autrui à longueur de journée, c'était un véritable passe temps, j'avais cru comprendre. De mon côté, j'aimais juste le fait d'apprécier la simple présence de l'autre. Les mots gâchaient toujours tout, mais le corps lui, ne mentait jamais. Il était pur, honnête et si beau..
Je ne ressentais en aucun cas le besoin de lui dire que je l'aimais, il le savait déjà. Je ne ressentais en aucun cas le besoin de le remercier, il me savait déjà reconnaissante. Je ne ressentais en aucun cas le besoin de lui témoigner ma fidélité, il me savait déjà entièrement sienne.
J'étais une coquille vide,
mais sa coquille vide.
"Ça va aller ?"
Dabi m'offrait un doux regard. Au moment où mes pupilles osèrent croiser les siennes, j'aurais pu jurer sentir mon corps entier prendre feu. Rien qu'en tombant sur son regard, sur l'intensité qui y résidait, je me sentais perdre pied. Dabi avait des yeux.. Un regard... et il le déposait sur moi, il me l'offrait, il dorait mon être de son intensité, de sa beauté, de sa puissance, de son amour. De son être tout entier. Il me marquait au fer rouge rien qu'avec le bleu de ses yeux.
"Hey, t'es morte ? Cligne des yeux au moins, j'ai l'impression de parler à une vache."
Les mains de Dabi vinrent gentiment me secouer. Ce geste m'agaçait rapidement. Je m'empressais de déposer mes mains sur les siennes -déposées sur mes côtes - et de lui jeter un regard désaprobateur.
"Désolée j'ai cru que t'allais finir par attirer les mouches." il me taquinait.
Je roulais des yeux en me pinçant les lèvres.
"Tu sais dans quoi tu aurais dû te reconvertir ? L'humour." balançais-je. "Quelle idée de te lancer dans une carrière de vilain quand tu as l'opportunité d'utiliser ton passé d'enfant battu pour gagner de l'argent ?"
"Tuer et voler paie mieux." contestait Dabi dans un sourire taquin. "Il faut voir les choses en grand, ma jolie."
"Parce que t'y as pensé en plus ?" je m'étonnais.
Son sourire brillait, il étincelait dans l'obscurité de la nuit, m'éblouissant et me charmant puissamment. Tout son visage me séduisait, que ce soit ses cicatrices, ses traits crispés, la lueur dans son regard ou la perfection de sa dentition. Je ne pu alors me retenir de passer mes doigts dans sa chevelure blanchâtre, l'envie de l'embrasser me frôlait aussi l'esprit. Mais je l'oubliais très vite en l'entendant parler de nouveau.
"On aurait fait un duo du tonnerre, quand même.." songeait Dabi.
Mes sourcils se fronçaient.
"Imagine un peu le public qu'on aurait eut avec tes histoires d'attouchement et toutes celles que j'ai avec l'autre con ! On serait sûrement devenus riches..."
Mon autre main quittait son torse pour glisser le long de sa mâchoire. Dabi m'observait faire. Il faisait mine de rien, malgré tout, je sentais parfaitement la pression de ses mains se raffermir sur mon corps. Il se perdait dans l'intensité de mes pupilles, et je faisais de même.
"Touya, tu parles trop."
Je le voyais déglutir. Et alors que ma poitrine commençait doucement à écraser son torse, nos bouches vinrent enfin se rencontrer.
⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
@𝐬𝐚𝐦𝐚𝐫𝐚𝐬𝐨𝐟𝐢𝐢𝐢
⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_
ᴅᴇ; 𝟏𝟔𝐡𝟑𝟔
ᴀ̀; 𝟏𝟖𝐡𝟓𝟐
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