𓆜; 𝐒𝐡𝐨𝐭𝐚 𝐀𝐢𝐳𝐚𝐰𝐚,

⸻𝖘𝖍𝖔𝖙𝖔 𝖆𝖎𝖟𝖆𝖜𝖆;
𝐒𝐄𝐀𝐒𝐎𝐍 𝐓𝐇𝐑𝐄𝐄.

La jeune femme soupirait doucement en se laissant tomber sur l'un des canapés de la pièce. Elle fermait ses yeux au même moment tout en jetant ses doigts en direction de ses tempes afin de gentiment les masser. La précision de son geste la fit soupirer d'aise, la douleur qu'elle ressentait au crâne se calmait petit à petit, commençant à apaiser son cœur. Elle profitait du calme de l'instant. Tout était silencieux. Tout le monde avait l'air d'être enfin parti se coucher. Elle jetait cependant un petit coup d'œil en direction des escaliers en entendant des bruits de pas résonner en écho dans le salon.

"Vous allez bien ?"

La jeune femme offrait un doux sourire à Eijiro. En retour, elle ne reçu qu'un regard inquiet de la part de l'adolescent. Il restait au milieu de l'escalier, prêt à aller se coucher mais désirant aussi s'assurer de l'état de sa professeur. Ses pupilles tremblaient légèrement, il était hésitant et peiné. Cependant, la jeune femme continuait de lui sourire. Elle se redressait rapidement du dossier du canapé pour un peu mieux apercevoir le jeune garçon.

"Votre entraînement n'est pas épuisant seulement que pour vous." elle mentit dans un petit rire. "Mais ça va, je t'assure. Va te coucher, la journée de demain risque d'être encore plus épuisante que celle d'aujourd'hui."

Eijiro remarquait du coin de l'œil une couverture sur l'accoudoir du canapé.

"Vous allez rester ici ?" il osait demander.

La jeune femme secouait expressément la tête. Elle tapotait gentiment la couverture de la paume de sa main en indiquant d'un geste de la tête le deuxième étage du pensionnat. Eijiro fronçait ses sourcils.

"Momo avait un peu froid, je l'ai couverte et elle m'a rendu le tout avant d'aller se coucher." expliqua-t-elle. "Maintenant retourne dans ta chambre, sinon tu risques de le regretter en te levant."

Eijiro hochait rapidement la tête.

"Bonne nuit, madame. À demain !"

L'adolescent saluait adorablement sa professeur avant de monter les escaliers. Il disparaissait rapidement du rez-de-chaussée afin de rejoindre sa chambre. Il laissait ainsi la jeune femme complètement seule dans la pièce, tous les autres étaient eux aussi allés se coucher quelques minutes voire heures plus tôt. L'agréable silence alors précédemment brisé revint rapidement. La jeune femme observait la grande pièce puis laissait un profond soupir lui échapper avant de faire retomber brusquement sa tête en arrière.

Elle n'avait honnêtement aucune idée de l'heure qu'il était. Minuit, vingt-deux heures, une heure, voire vingt heure.. Elle n'avait même pas la force d'allumer son téléphone portable qui se trouvait pourtant devant elle sur la table basse. Elle préférait garder ses yeux clos et se focaliser sur le son de sa respiration. Ses muscles se détendaient petit à petit, l'aidant à sombrer dans un début de sommeil. Une douce sensations se diffusait en elle alors que la certitude que ses élèves étaient désormais en sécurité consolait ses peurs les plus loufoques. Elle ne savait même pas si elle avait le droit d'être ici, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. La sécurité de ces enfants comptait énormément pour elle, et ce n'était pas comme si quelqu'un l'attendait chez elle. Alors elle préférait rester ici.

Une petite demie heure passait. La jeune femme n'osait pas fermer complètement l'œil, mais savourait tout de même le confort du canapé. Son corps avait presque récupéré de la journée éprouvante qui s'était déroulée et elle commençait tout doucement à s'endormir. Elle gardait une main chaleureuse sur le tas de couverures à ses côtés alors que sa tête commençait à doucement tomber sur son épaule. Cependant, elle ne tardait pas à être surprise par des bruits étranges. Comprenant que l'on venait de pénétrer dans le pensionnat, elle ouvrait immédiatement les yeux.

La jeune femme se redressait doucement. Elle passait ses doigts sur ses yeux et tournait sa tête en direction de la porte d'entrée. Ses sourcils se fronçait immédiatement après avoir aperçu la silhouette qui venait de faire son arrivée. Aizawa, lui, se contentait de bailler et d'avancer jusqu'à elle après s'être assuré d'avoir tout refermé derrière lui.

"Qu'est-ce que tu fiches ici ?" demandait la jeune femme avec surprise.

"Je pourrais te poser la même question."

Le noiraud s'arrêtait aux côtés du canapé. Entre son dos et l'accoudoir, la porte d'entrée à quelques mètres de lui. La jeune femme l'observait curieusement, une pointe de fatigue dans le regard. Elle réprimait rapidement une envie de bailler en secouant la tête.

"Si tu cherches à leur faire peur en restant ici, je pense que t'as pas besoin de t'en faire : c'est réussi."

Aizawa plongeait des mains dans les poches de son pantalon. Son air grognon fit s'emballer le cœur de la jeune femme. Elle sentait ses joues se réchauffer à l'entende du sermon de son collègue et ami.

"Comment tu savais que j'étais là ?" elle se risquait à demander.

"Les élèves sont venus me voir dans la journée." avouait Aizawa. "Ils m'ont demandé si ils risquaient d'être attaqués ici."

La professeur se pinçait les lèvres. La situation lui paraissait très clair, et les reproches de son ami lui firent l'effet d'un coup de poignard. Pas seulement parce qu'il avait raison, mais aussi parce qu'elle se sentait coupable. C'était à elle et lui de veiller sur ces enfants, et au lieu de faire correctement son travail avec lui, elle effrayait les enfants en leur rappelant qu'une constante menace planait sur eux. Elle s'en sentait embarrassée. Sa présence ici n'était pas la bienvenue, elle le savait.. Mais elle était si inquiète pour eux qu'elle ne contrôlait plus la peur qui l'animait. Depuis le kidnapping de Katsuki Bakugo elle était terrifiée à l'idée de perdre un élève. Cette fois-ci définitivement.

Aizawa finissait par soupirer, attirant son attention.

"J'ai fait tes courses, il y devrait y avoir assez pour que tu puisses dîner ce soir." reprit-il. "Rentre chez toi et repose toi, tu peux pas passer toutes tes nuits ici, c'est déjà pas bon pour ta santé mais si ça impacte les enfants ça va juste devenir malsain." il concluait. "Aller, viens."

Il lui tendait timidement la main et la jeune femme sourit en se levant. Elle rejoignait le noiraud et repoussait gentiment sa main en gloussant.

"Depuis le temps qu'on se connaît, ça n'a jamais été ton style d'être affectif. Tu n'as pas besoin de te forcer pour moi, je vais bien."

Tout sauf convaincu, Aizawa vint dévisager la jeune femme. Il plongeait son regard dans le sien car il savait parfaitement que depuis toutes ces dernières années il avait appris à décelé la moindre fissure en elle. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Et la jeune femme fit de même malgré le fait qu'elle savait déjà qu'elle n'y trouverait qu'une envie de dormir exagérée dans les yeux de son ami. Elle finissait par sourire tendrement à l'encontre de Aizawa.

"Tu t'inquiètes pour moi, avoue le." elle le taquinait gentiment.

Aizawa roulait des yeux. Il déposait rapidement sa main sur le haut de sa tête en se rapprochant légèrement d'elle.

"Bien sûr que je m'inquiète pour toi." il acquiesçait. "Depuis tout ce qui est arrivé tu fais tout de travers, à commencer par prendre soin de toi."

Sa voix grave caressait d'amour le cœur de la demoiselle. Elle l'écoutait parler, savourant la douceur de ses mots et de l'agréable sensation rassurante qui vint l'enlacer. Aizawa exerçait une maladroite pression sur le sommet de sa tête. Il ne souriait pas, ne rougissait pas, mais la jeune femme arrivait à comprendre toute l'affection et l'admiration qu'il lui portait avec ce simple geste. Elle fronçait cependant rapidement ses sourcils.

"Dis moi.." elle murmurait. "Comment tu savais quoi n'y avait rien à manger chez moi ?"

Elle observait l'expression de son ami ne pas changer d'un pouce. Cela ne l'étonnait pas le moins du monde. Elle se contentait de le voir retirer sa main du dessus de sa tête afin de la renfoncer dans la poche de son pantalon.

"Tu ne rentres pratiquement plus là-bas. Je me suis dis que si j'y apportais de quoi manger ce serait plus simple de t'appâter." supposait-il en haussant les épaules.

Aizawa reçu en réponse un tendre sourire. Il observait les pupilles de la jeune femme pétiller et jurait entendre son cœur s'emballer. La vision qui lui fit face le consola énormément, même si il cherchait par tous les moyens à le cacher.

"Qu'est-ce que je ferais sans toi ?" soufflait délicatement la demoiselle. "Merci Shota."

Elle glissait rapidement sa main entre sa joue et sa nuque afin de le remercier d'un baiser sur la fossette. Aizawa la laissait faire, réconforté et apaisé par ce simple geste. Il y était tant habitué que désormais cela lui faisait plus d'effet qu'il l'embarrassait. Il l'observait se reculer et lui sourire de nouveau.

"Tu viens manger avec moi ?"

Les deux commençait à se mettre en route. Aizawa n'avait même pas besoin de répondre. Ils se rapprochaient au fur et à mesure qu'ils avançaient jusqu'à la porte. Et, alors qu'ils commençaient à descendre les escaliers hors du pensionnat, ils sourirent timidement en sentant leur bras se frôler à répétition.

"T'as vraiment l'air de détester ton appartement." pensait Aizawa. "Tu fais tout pour le fuir."

La jeune femme levait un regard rêveur en direction des étoiles. Elle soupirait d'aise alors que les deux quittaient définitivement le pensionnat réservé à leurs élèves. Aizawa l'observait du coin de l'œil, légèrement surpris par la beauté de son profil sous la puissante lumière de la pleine lune. Il la dévisageait longuement. Et lorsqu'elle tourna sa tête vers lui dans un sourire timide et chaleureux, il se figeait.

"Je vis seule dedans et il est immense.." grimaça-t-elle. "Ta présence est toujours la bienvenue surtout que toi aussi tu dois être dans la même situation."

Aizawa détournait le regard.

"Mhh. Tu n'as pas tort." il murmurait.

La jeune femme se figeait à son tour en observant le noiraud. Ils continuaient leur marche, mais les deux s'observaient à répétition. Ils avaient comme l'impression de se découvrir à nouveau dans cette pénombre, celle-ci doucement éclairée par un ciel complice. La jeune femme sentait ses joues se réchauffer en observant le regard nouveau que posait son vieil ami sur elle. Elle voyait son regard pétiller et aurait juré que le sien était dans le même état. Alors, timidement, elle baissait ses yeux sur sa main libre. Elle n'arrêtait pas de frôler le bras de Aizawa depuis qu'ils s'étaient mis en route.

"Dis.. Tu te rappelles quand j'ai dit que tu n'étais pas affectif ?" elle lui demandait soudainement.

Le noiraud fronçait ses sourcils. Il lui jetait un regard perplexe avant de la sentir enrouler son bras au sien. Le jeune femme fermait doucement en déposant sa tête sur l'épaule de son vieil ami. Aizawa la regardait faire avec surprise.

"Et bien pas moi." elle concluait.

Aizawa désirait la réprimander et lui dire qu'il se sentait inconfortable. Mais il ne le fit point. Il se contentait d'observer la jeune femme à ses côtés avec surprise, et de songer à quel point elle était belle et douce. Il la sentait caresser de ses doigts son poignet, frôlant de temps à autre sa peau nue du bout de la sienne. Elle se reposait entièrement sur lui, apaisée de se sentir à ses côtés. Et Aizawa, lui, sentait son cœur s'emballer en la sentait si proche et douce à son égard. Il observait son visage éclairé par les étoiles et se perdait dans sa contemplation l'espace d'une petite éternité. Elle était magnifique, il n'arrêtait pas de se le répéter.

Aizawa finissait cependant par soupirer et relever son regard épuisé sur le trottoir qu'ils longeaient. Il faisait attention au moindre de leur pas et continuait sa marche tranquillement afin de ne pas déranger le repos de son amie. Il ne put tout de même pas réprimer un petit juron.

"Si quelqu'un nous voit, je te promets que je te le ferais regretter."

La jeune femme rit gentiment en le sentant serrer la mâchoire.

"Le grand Eraser Head attendri par une simple femme, ta réputation de dur auprès des élèves en prendrait un sacré coup !" elle plaisantait de bon cœur.

Aizawa lui offrait un regard dur.

"Je peux toujours rentrer chez moi, tu sais ?" il lui rappelait.

Et face à l'expression vexée que vint peu après arborer la jeune femme, il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire satisfait en relevant ses yeux sur la route. Il l'entendait brièvement marmoner quelques insultes à son égard mais puisqu'il les ignora royalement, elles ne tardaient pas à se faner dans le doux silence apaisant de la nuit. Et alors que les deux vieux amis se dirigeaient tranquillement, chez la demoiselle, le cœur léger, on pouvait voir au loin leur silhouette se fondre dans l'obscurité.

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
@𝐒_𝐭𝐞𝐚𝐦𝟎𝟗

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

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