𓆜; 𝐃𝐚𝐛𝐢,

⸻𝖉𝖆𝖇𝖎;
𝐒𝐄𝐀𝐒𝐎𝐍 𝐓𝐇𝐑𝐄𝐄.

Dabi passait chaleureusement un bras autour de mes épaules. Je lui jetais un regard surpris en le sentant me coller davantage à lui. Il gardait ses yeux devant lui, comme si il n'avait même pas remarqué ma présence, cela me fit rapidement soupirer.

Une immense forêt à moitié consumée mourait sous nos yeux. Dabi et moi restions assis sur le capot de sa voiture, impassibles et admirant ses flammes d'un bleuté hypnotisant assassiner un nombre innombrables d'être vivant. Elles s'élevaient dans le ciel, dorant dans le recoin de nos pupilles. Un froid glacier s'était installé dans l'instant, m'ayant fait à de nombreuses reprises frissonner avant que Dabi ne viennent me serrer contre lui. Il restait toujours aussi silencieux et observateur, je sentais cependant une pointe rassurante dans le creu de son œil.

Je m'étais rapidement perdue dans la contemplation de son profil. Le spectacle face à moi était certes ravissant, mais le pyromane à mes côtés l'était davantage. Je vins donc glisser mes pupilles sur les traits de son visage ainsi que sa peau décomposée. Une curieuse odeur émanait de lui, elle n'était ni agréable ni repoussante. Dabi sentait.. Il sentait cette vieille odeur de métal frais. C'était assez déconcertant, mais avec le temps j'avais su m'y adapter. Je le voyais honnêtement mal se parfumer avec ses plaies ouvertes, de toute façon, et le peu d'effort qu'il faisait à se vêtir me l'avait rapidement fait comprendre. Il y avait tout de même tant d'autres choses à observer chez lui, ça m'aurait pris des décennies avant de me lasser de la vue qu'il m'offrait.

Dans le recoin de son œil je voyais le feu face à lui y luire. Il gardait un regard las sur la scène qui se déroulait mais l'intensité qui y résidait me chamboulait. Je me pinçais inconsciemment les lèvres en contemplant ses pupilles d'un bleuté renversant. Dabi était un être d'une complexité et d'un mystère qui me dépassait, mais une tendresse émanait aussi de lui. Elle était là, je le savais. Sinon il ne m'aurait jamais gardée à ses côtés depuis tout ce temps. Il était facile de comprendre que son histoire devait être marquante, l'état dans lequel il avait fini en témoignait. Les agrafes qui recollaient les morceaux de sa chair pourrie à celle vivante hurlaient la rage de vivre et de vengeance qui l'animait. Il devait être dans une douleur constante, pourtant il ne montrait rien. Il s'accrochait sans se plaindre en profitant même des petits tracas de sa vie.

"J'ai tout cramé pour rien."

Surprise, je relevais mon regard dans le sien. Dabi me sourit gentiment. Je ne tardais pas à sentir sa main libre caresser du dos de ses doigts ma joue, il saisissait l'intégralité de mon attention de l'intensité de ses pupilles. Je me perdais dans son regard.

"Je pensais t'offrir un spectacle, mais tu ne regardes que moi." il songeait. "À quoi bon ?"

Un petit sourire naissait sur mes lèvres.

"À quoi est-ce que tu pensais ?" il me demandait.

Dabi attrapait gentiment mon menton de ses doigts en jetant de temps à autre des regards las vers le feu qui prenait toujours plus d'ampleur. Je fis de même intriguée.

"Rien.." soupirais-je finalement. "Je pensais juste à toi."

Une lueur de surprise balayait son regard. Je le voyais rapidement esquisser un rictus en me caressant le coin des lèvres de son pouce.

"Je savais bien que je te faisais de l'effet, ma jolie." il me murmurait.

Dabi admirait l'expression de mon visage se froncer. Il gardait son sourire satisfait au coin des lèvres en continuant de me caresser tandis que son autre main, elle, me serrait toujours un peu plus contre lui.

"Ça a toujours été comme ça, arrête de sourire bêtement. Tu m'embarrasses." je gromelais.

Dabi laissait échapper un rire. Il vint rapidement embrasser ma mâchoire puis remonter jusqu'à mes lèvres. Il m'y embrassa chastement. Je le laissais faire, cependant inconfortable à la sensation de sa peau dure et pourrie se frottant à la mienne. Je ne résistais pas, je n'en avais pas envie, mais le contraste entre sa chair morte et vivante me fit gémir de dégoût. Dabi le compris et en profitait pour glisser sa langue entre mes lèvres. Je frissonnais immédiatement après avoir senti son piercing entrer en contact avec ma langue et m'accrochais à sa veste. Sa salive de diffusait dans ma bouche et la mienne fit de même alors que Dabi vint lâcher mon corps pour aller attraper ma nuque. Il gardait son autre main sur mon menton pour m'empêcher de me décoller de lui. J'essayais de passer outre cette sensation déplaisante qu'il m'offrait et il m'en remerciait en ne forçant pas plus loin notre échange.

Une de mes mains remontait sur sa joue mais se crispait à la sensation de sa chair en décomposition. Une envie soudaine de le caresser m'avait prise, mais je n'y arrivais pas.. Dabi le sentit. Il vint alors immédiatement lâcher ma mâchoire pour glisser sa main dans la mienne et les abaisser toute les deux. La chaleur de sa peau me fit soupirer d'aise. Dabi avalait mon soupir et retirait sa langue de ma bouche pour venir m'embrasser plus tendrement. Il rendait le baiser lent, humide et sensuel. Il faisait tout pour me mettre à l'aise, sachant pourtant que sa condition était la responsable de mon dégoût.

Je le sentais entremêler ses doigts aux miens et alors que mon cœur commençait doucement à s'emballer, il se reculait de moi. J'observais avec une respiration plus que chamboulée la lueur malicieuse dans son regard. Cela ne l'empêchait cependant pas de caresser le dos de ma main de son pouce. Il le fit tendrement, sans oser briser notre contact visuel.

"Petite nature.." il me piquait.

Je roulais rapidement des yeux.

"Tu l'as eu ton bisou, de quoi tu te plains ? Ingrat." sifflais-je.

Dabi esquissait un sourire. Il tournait ensuite un regard curieux en direction du feu qui s'embrasait puissament devant nous et je le suivais. Mon regard s'attardait sur la beauté de son crime. Les flammes consumaient la vie des arbres tout en ondulant sous la fraîche brise qui caressait l'air. Je me rasseyais confortablement sur le capot de la voiture en inspirant profondément. Au même moment, je sentais Dabi s'accrocher à ma main, cependant, il ne m'accordait aucun regard. Moi, je n'y résistais pas. Je me perdais à nouveau dans la contemplation de son visage, absolument émerveillée face à l'homme qui se tenait à mes côtés. Tout semblait avoir recommencé, comme si l'instant s'était transformé en une éternité. Une éternité diablement séduisante.

"Les héros ne devraient pas tarder à arriver.." je pensais.

Dabi jetait un regard au loin.

"Mhh. À moins qu'ils ne soient déjà là." il acquiesçait.

Je laissais doucement ma tête se reposer sur son épaule. J'y mis cependant le moins de pression possible afin de ne pas le heurter; je n'osais même pas imaginer ce qu'il pouvait ressentir et la peur de le heurter me dévorait de l'intérieur, mais je refusais aussi de le traiter comme si il était à deux pas de la mort. Il l'était, évidement, mais je voulais l'aider à se sentir vivant, je voulais qu'il oublie son passé, son présent, et qu'il profite de l'instant à mes côtés. Cet instant éternel, cet instant où seulement nous deux comptions. Alors je me reposais doucement sur lui, posant de nouveau mon regard sur le splendide spectacle face à nous. Le feu se répandait toujours plus loin et plus haut, aucun arbre ne semblait pouvoir y échapper. C'était un spectacle hypnotisant et splendide. Voir toutes ces vies s'évanouir sous nos yeux alors que le feu bleuté de Dabi dansait sensuellement sous nos yeux mélancoliques. C'était d'une beauté enivrante.

Quelques temps plus tard, alors que mon regard avait de nouveau été accaparé par le doux profil rêveur de Dabi, le bruit de sirènes nous surprirent. Je croisais immédiatement après son regard. Une lueur amusée y résidait, me faisant presque instantanément sourire. Dabi se redressait du capot de sa voiture, m'emmenant avec lui.

"Il est temps de pimenter la soirée, ma jolie.." il me murmurait au creu de l'oreille, collé à mon dos, en me guidant jusqu'au siège passager de son véhicule.

"Si je termine encore en cellule de dégrisement par ta faute, je te ferais épluché à coup de pince à épiler." je le menaçais.

Dabi interceptait mon regard assassin et esquissait un rictus. Je me perdais l'espace d'un instant dans le bleuté de ses yeux, complètement charmée par leur forme et intensité. Dabi en profitait pour ouvrir la portière de la voiture et m'aider à m'asseoir. Il lâchait ma main au dernier moment, m'offrant un baiser provocateur sur le dos de celle-ci. Je le voyais prendre un plaisir malsain à contempler l'expression embarrassée et désireuse qui me traversait. Il savait l'effet qu'il me faisait et il se délectait de chacune de mes réactions. J'étais complètement à sa merci, charmée par le moindre geste à mon égard. J'en oubliais même le bruit de ses fichues sirènes. Mais visiblement pas Dabi, puisque le pyromane vint rapidement fermer ma portière et me rejoindre sur le côté conducteur de la voiture.

Il ouvrait les vitres de sa voiture et démarrait immédiatement le véhicule. Il le laissait vrombir en me jetant un sourire charmeur puis il attrapait le volant d'une main et de l'autre le levier de vitesse. Ce ne fût cependant qu'en apercevant les phares rouge et bleu de la police au loin qu'il se décida enfin à rouler. Il faisait reculer la voiture, changer de côté et appuyait brusquement sur la pédale d'accélération. Inconsciemment, je me cramponnais à la portière en jetant un regard au rétroviseur. Et alors que nous prenions toujours plus en vitesse, la main de Dabi vint tendrement se poser sur ma jambe nue.

"Qui sait combien ils sont.." pensa-t-il. "J'ai hâte de les voir nous courir après comme des chiens après leur nonos.." il se moquait.

Le regard qu'il me lança après ses dires fit s'emballer mon être. Ses canines ressortaient et la lueur dans son regard faisait naître un nœud dans mon estomac. Ses yeux étaient braqués sur moi, tels deux revolvers prêts à me condamner. Dabi ne m'avait jamais semblé aussi splendide. Son visage s'illuminait sous les phares des voitures de police qui nous roulaient après alors l'obscurité dans laquelle nous nous plongions toujours plus profondément lui donnait un air mystérieux, évanoui dans la pénombre. Je ne tardais pas me lécher les lèvres, Dabi m'observait faire. Je le sentais au même moment resserrer sa prise sur ma cuisse et jeter un regard affamé à la peau de ma nuque après avoir observé brièvement ma bouche. Puis il se retournait vers la route, faisant mine de rien.

"Les semer sera d'une facilité.." il se plaignait dans un rire.

Dabi attrapait brusquement à deux mains le volant pour nous faire prendre un virage. Ma respiration se coupait en voyant la voiture manquer de se retourner. Il nous enfonçait toujours plus profondément dans la forêt et sortait immédiatement après son bras vers l'extérieur. Mon regard fut attiré là où d'immenses flammes d'un bleuté azur ne tardaient pas à exploser à la face des cinq voitures de police. Mes yeux s'écarquillaient. Le souffle me manquait autant que les mots. Je contemplais ce spectacle intense sans oser détourner le regard. Dabi, lui, nous fit prendre un énième virage avant de nous faire arriver sur du gravier. Il remontait la pente par laquelle nous étions arrivés et nous faisait revenir sur une route des plus vide.

En sentant l'air se rafraîchir et la main de Dabi revenir sur mon corps, je sortais ma tête de l'encadrement de la vitre. Une fois assise, je me tournais vers le pyromane. Dabi me jetait un regard du coin de l'œil. Je capturais rapidement sa main dans la mienne et observais dans le rétroviseur un immense feu bleuté flotter et s'évaporer dans les airs. Mes yeux pétillaient, je le sentais, cela me fit inconsciemment raffermir ma prise sur les doigts du noiraud.

"C'est magnifique.."

Dabi suivait mon regard. Il gardait une expression impassible mais en le sentant mêler ses doigts aux miens, je j'avais cette certitude que mes dires l'avaient réconforté. Je ne pu alors m'empêcher de baisser mon visage sur mes mains et la sienne. Elles étaient différentes, l'une meurtrie et les autres parfaitement soignées et embellies. Cela ne m'empêcha pourtant pas de venir l'embrasser.

J'apportais gentiment les doigts de Dabi à mes lèvres et vins doucement les couvrir de baisers. Des bruits humides s'en échappaient. Je laissais mon souffle courir sur sa chair et le voyais esquisser un énième sourire. Il me laissait faire, je savais qu'il appréciait mes attentions. Je caressais tendrement la peau de sa main de mes doigts, l'observant méticuleusement. Cela dura l'espace d'une éternité. La voiture avait entre temps pu rejoindre l'autoroute, nous plongeant dans la confusion et la foule d'autres voitures en cette douce nuit. L'odeur de l'essence vint pénétrer nos narines et nous réconforter. J'en profitais pour frôler la paume de sa main de mes lèvres. J'embrassais la limite entre sa chair pourrie et vivante, frissonant au contact glacé de ses agrafes. Autour de nous, des voitures nous dépassaient, se faisaient dépasser. Tout allait agréablement lentement. Comme si l'instant était ralenti. Comme si il n'y avait que nous deux et ce décors agréablement séduisant.

Dabi finissait par profiter des nombreux baisers dont je dorais sa peau depuis une bonne dizaine de minutes pour attraper ma mâchoire de ses doigts. Son pouce vint caresser ma lèvre inférieure avant de tourner de force mon visage vers son profil.

"Regarde moi."

Un frisson me traversait le corps. Dabi raffermissait sa pression sur ma mâchoire.

"Ne regarde que moi."

Il me jetait un regard en coin et sourit d'amusement. Il ne lui était pas dur de voir l'effet qu'il me faisait, il s'en délectait avec un plaisir monstre. Il ressentait la forte chaleur de mon corps et contemplait la dilatation de mes pupilles. Le regard intense que je posais sur lui lui était dédié, à lui et à lui seul. Il le savait, et ça lui plaisait. J'observais avec amour ses cheveux onduler sous le vent, ses pupilles briller sous les feux arrières des voitures et les quelques parties obscure de sa silhouette me faire déglutir. Les agrafes réunissant sa chair pourrie à celle encore vivante scintillaient de temps à autre, accaparant mon attention.

Dabi était magnifique, absolument magnifique.

Il était la définition même de l'envie de vivre, il était passionné, bon, et si mystérieux.. C'était le garçon qui m'avait tout volé, de mes premiers baisers jusqu'à ma première fois en passant par mes rires et mon cœur. Il n'avait eu aucun scrupule à me voler à ma vie et à m'en offrir une extraordinaire, je l'avais laissée faire, naïve et séduite. Il m'avait donné tant en compensation sans jamais faire se faner la passion qui résidait entre nos êtres. Il était tout ce dont les parents étaient terrifiés d'avoir en tant que gendre, et tout ce que les adolescentes rêvaient de posséder. Il était le fruit défendu à lui seul, impossible à résister.

Je ne pouvais que me cramponner à lui, ivre de la sensation qu'il provoquait en moi. Dabi me laissait entremêler mes doigts aux siens sans cesser de l'observer. Il me sourit de nouveau, j'en transpirais. J'avais envie que cette soirée ne se termine jamais, et pourtant l'envie de voir où elle risquait de se finir me titillait l'esprit. Je nous sentais sortir de l'autoroute où les quartiers malfamés vinrent nous accueillir. Dabi faisait ralentir la voiture et fronçait ses sourcils. Il se tournait rapidement vers moi.

"Approche, ma jolie."

J'obéissais. Sans crainte, sans arrière pensées, sans doute, je lui obéissais. Je me redressais et me penchais jusqu'à lui. Dabi déglutissait en me voyant légèrement le surplomber et je souriais grandement en le voyant jeter un regard à ma silhouette cambrée. Une de ses mains restait toujours sur le volant tandis que l'autre saisissait sensuellement mon visage. Il glissait sa paume contre ma joue en gardant son regard plongé dans le mien. Ma bouche devint pâteuse en le voyant passer sa langue sur ses canines. Son regard bleuté m'hypnotisait, je me rapprochais inconsciemment de lui, désireuse de le sentir me posséder.

Et alors que sa voiture s'évanouissait dans l'obscurité de la nuit, le bruit humide de nos lèvres se rencontrant berçait la symphonie de nos battements de cœur..

⸻𝖊𝖓𝖉 𝖔𝖋 𝖙𝖍𝖊 𝖔𝖓𝖊 𝖘𝖍𝖔𝖙;
#𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐚𝐥 𝐚𝐫𝐭

⸻ᅳ𝖜𝖔𝖗𝖐 𝖇𝖞;
@_𝐒𝐇𝐎𝐄𝐒𝐔𝐊𝐄_

ᴅᴇ; 𝟏𝟓𝐡𝟎𝟑
ᴀ̀; 𝟏𝟖𝐡𝟎𝟕

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