-5-

— Père, nous n'avons rien de décent à nous mettre !

— Je connais une personne qui pourrait nous aider.

— Qui ?

— Une couturière qui a un grand talent.


Wooyoung fut surpris que son père connaisse ce genre de personne, vu qu'il ne quittait jamais sa maisonnette.


— Et comment connais-tu cette personne ?

— Disons que c'est une très longue histoire. On était de très bons amis à l'époque.

— Et qu'est-ce qui s'est passé ?

— Pour la faire courte, j'ai choisi ta mère à sa place.

—Oh. Mais cela fait maintenant cinq ans que maman est décédée, alors-

— J'aimais ta mère et je l'aime toujours, je ne veux pas que quelqu'un la remplace.

— Je n'ai pas parlé de la remplacer, mais bien de te rendre heureux. Cette femme tu l'as aussi aimé, non ?

— Oui, c'est vrai.

— Maman ne voudrait pas que tu restes malheureux.

— Je ne suis pas malheureux.

— En amour, si. Je le vois et je le sais.

— Woo-

— Allons voir cette femme et si elle accepte de nous faire de belles tenues, tu la courtiseras. Marché conclu ?

— Toi alors. Marché conclu.


Effectivement, le marché avait été conclu. La couturière avait accepté de les aider et dès que les tenues furent prêtes, son père avait en effet réalisé le souhait de son fils. Mais ce soir, il devait penser à autre chose. Ils s'approchèrent du château et les deux furent subjugué par la beauté du lieu. C'était la fête, alors le château avait été décoré en conséquence pour le grand événement. A l'entrée, ils présentèrent leur invitation et purent enfin rentrer. Mais une fois à l'intérieur, Wooyoung ne se préoccupait plus des lieux. Son regard divaguait de droite à gauche, à la recherche de l'hôte de cette soirée. Mais il ne l'aperçut pas. La tristesse s'affichait déjà sur son visage, ne voulant qu'une chose à présent, partir d'ici.

Son père lui rapporta une boisson, voyant bien que quelque chose n'allait pas.


— Qu'est-ce qui ne va pas ?

— Rien d'important. Je reviens, je vais me rafraichir un peu.


Wooyoung lui redonna son verre, partant hors de la salle où la réception avait lieu. Il s'aventura dans les couloirs du château, finissant par se cacher derrière un mur, apercevant deux personnes au milieu d'une des allées. Et c'est en regardant de nouveau, qu'il les reconnut.

Le prince était en train d'embrasser son épouse et à cette vue, son cœur se brisa encore plus. Il resta stupéfait sur place, oubliant même qu'il était à découvert.

La princesse se sépara de son époux, partant la première et c'est à cet instant que Wooyoung se cacha à nouveau, mais bien trop tard.


— Qui est là ? dit San. Montrez-vous ou j'appelle les gardes !


Une main sur son épée, San était prêt à attaquer cette curieuse personne. Mais sa main relâcha immédiatement l'objet dès qu'il vit qui s'était.


— Wooyoung ! dit-il en avançant vers lui.

— Non, arrête-toi ! lui répondit-il les larmes aux yeux. Je n'aurais pas dû venir. Je n'aurais pas dû accepter cette invitation.

— Wooyoung...

— Tu l'aimes ?

— Bien-sûr que non !

— Mais tu l'embrassais ?

— Je... Elle le voulait et elle pense que-

— Qu'est-ce qu'on a fait ?

— Comment ça ? De quoi tu parles ?

— On n'aurait jamais dû commencer cette histoire. Maintenant regarde-nous. Nous souffrons tous les deux et en plus tu mens à ta femme. On peut plus continuer comme ça, en tout cas, moi je ne peux plus continuer comme ça. Je ne veux plus penser à si on était resté ensemble, à s'il n'y avait eu aucuns obstacles entre nous. Je ne veux plus penser à toi non plus. Ni à ton sourire, ni à ton corps, ni à tes caresses, ni à tes " Je t'aime ". Je veux juste ne plus souffrir de ne pas pouvoir t'aimer.

— Mais moi je te veux Wooyoung ! Ne dis pas cela, s'il te plait !

— Je ferais en sorte d'oublier tous ces moments passé avec toi. Je ferais en sorte d'oublier à quel point ta présence auprès de moi pendant cette longue année a été magnifique, lui dit-il en s'approchant de lui. Je ferais en sorte de ne voir que San le futur roi et non San, celui que j'ai aimé de tout mon cœur, finit-il en l'embrassant tendrement une dernière fois. Sois heureux.

— Wooyoung ne me laisse pas, je t'en supplie...

— Au revoir San, dit-il en partant.


San s'effondra, genoux à terre, pleurant son amour. Il s'avait que d'un côté Wooyoung avait raison, mais son amour était si fort pour lui, qu'il ne pouvait pas rester loin de lui, mais c'était bien trop tard.

Wooyoung était parti et comptait bien l'oublier.

Deux cœurs brisés, c'est ce qu'ils étaient.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top