Hizashi retira le lourd casque de ses oreilles et le rendit au professionnel en face de lui. C'était un homme de 38 ans aux cheveux verts sapin, avec des yeux violets en amande et une peau mate. Il portait une blouse blanche où était étiqueté le titre de "Dr Tamatoa". C'était un médecin tahitien qui s'était installé au Japon une décennie auparavant.

L'Oto-Rhino-Laryngologiste, aussi appelé l'ORL, retourna s'asseoir à son bureau et examina l'écran de son ordinateur avec minutie. Il restait silencieux en maintenant les sourcils froncés, preuve qu'il était troublé parce ce qu'il observait. Cette expression n'échappa pas au héros vocal qui poussa un soupir en appuya ses coudes sur la table de travail.

- Alors ? demanda-t-il d'un air las.

Le vert tapa quelques mots sur son clavier et fit rouler sa chaise de bureau pour allumer l'imprimante qui se trouvait quelques mètres derrière lui. Il saisit ensuite sa tablette et la montra au DJ qui était venu lui demander une consultation.

- Ce n'est pas bon, commença-t-il à expliquer. Ton oreille gauche a subi de sérieux damages, tu atteins un point critique dont il est rare de guérir totalement.

Il parlait toujours franchement, surtout avec ce patient-là. Cela faisait maintenant huit ans que le tahitien suivait Yamada, et il était très au fait de son alter et des conséquences de celui-ci. Sur l'écran de sa tablette étaient affichées deux courbes graphiques, l'une représentant la capacité d'audition de son oreille droite, et l'autre désignant celle de son oreille gauche. Et même une personne n'ayant aucune connaissance dans ce domaine pouvait noter que le blond possédait une ouïe remarquablement déficiente.

- Tell me everything.

Tamatoa releva les yeux vers son interlocuteur. Mic savait parfaitement lire ce genre de graphique, depuis le temps, mais il encourageait toujours son médecin à faire lui-même le bilan de la consultation.

- Depuis la dernière fois qu'on s'est vu, c'est à dire il y a trois mois, tu as perdu 15 points d'audition du côté gauche, et neuf du côté droit. J'ai l'espoir que tu récupères un peu de ton ouïe avec du repos, mais il faut te ménager. Ton corps n'est pas insensible à ton alter, tu le sais.

Le problème avec les gens qui naissaient avec leurs super-pouvoirs étaient que ces derniers n'étaient pas proportionnels à la résistance naturelle de l'être. Hizashi avait hurlé si fort lors de sa première respiration qu'il s'était rendu lui-même sourd. Il n'avait jamais contrôlé ses pleurs. Jour après jour et années après années, il faisait de son mieux pour tenir sa Voice, mais chaque vibration impactait son corps. Ses cordes vocales s'étaient très rapidement adaptées, mais ses tympans peinaient à suivre.

La capacité d'audition était faite pour se régénérer à chaque fois qu'elle subissait un choc sonore. C'est pareil pour la plupart des animaux, dont les humains. Mais les organismes ont tous leurs limites. Une exposition constante à une force trop puissante conduisait inévitablement à une déficience.

- Tu es moins fragile que les autres par rapport aux ondes sonores, mais tu es plus touché que quiconque. Alors, forcément, tu en souffres. Et aujourd'hui . . . A l'âge de 23 ans, tu as la capacité auditive d'un individu de 64 ans.

L'anglophone souffla du nez. Il savait que ça n'allait pas du tout, mais il n'y pouvait rien. La veille, le héros vocal avait participé à une grosse arrestation contre un puissant groupe de vilain, et s'était vu obligé de surutiliser son alter pour maîtriser les criminels. A l'issu de ce combat, il s'était rendu compte qu'il entendait beaucoup moins bien qu'habituellement et s'était décidé à rendre visite à son ORL. Malheureusement, ce genre de choses arrivaient plus souvent qu'il ne voudrait l'admettre.

- Il me reste combien de temps ? questionna-t-il légèrement inquiet.

Present Mic était loin d'être un abruti. Il savait qu'il se surmenait. Il savait qu'il se détruisait. Mais c'était pour le bien des civils, et lorsque des vies étaient en danger, il n'y avait pas de place pour la retenue. Et chaque fois qu'il intervenait, il abîmait un peu plus ses oreilles. Et il s'en était rendu compte en seconde année de lycée, avant qu'un quelconque docteur n'ait eu le courage de le lui avouer : Hizashi finira complètement sourd avant l'âge de 60 ans.

- Au vu des résultats d'aujourd'hui, si on émet l'hypothèse que ton oreille gauche ne s'en remettra pas et que tu continues d'exercer au même rythme que tu le fais actuellement . . . Tu perdras la moitié de ton ouïe dans une dizaine d'année. Et vers 40 ou 45 ans, tu ne pourras plus rien entendre.

Le DJ détourna le regard et se mordit la lèvre en s'insultant silencieusement. C'était tellement prévisible... C'était le chemin sur lequel il avait choisi de s'engager. Mais ça l'embêtait quand même. Il prévoyait de continuer de faire ce métier plus longtemps que ça. Or, en l'état des lieux, il ne pouvait pas agir en héros sans son ouïe.

- Et si ça guérit correctement ?

Il n'y avait pas vraiment d'espoir dans sa voix, c'était plutôt une question à titre informatif. Dès qu'il s'agissait de son audition, l'hyperactif devenait étrangement calme. Sans doute car il était rompu à ce genre de discours depuis sa jeune enfance... Il prenait cette fatalité avec un sang-froid effrayant.

- Si tu récupères au moins dix points d'audition au cours des deux semaines qui viennent, alors on en revient aux conclusions habituelles : ton ouïe tiendras jusque l'âge de 50 ans environ, peut-être un peu plus.

L'homme aux yeux émeraude hocha positivement la tête pour indiquer qu'il avait enregistré cette information. Il offrit un mince sourire au médecin en blouse blanche, qui se leva et ouvrit l'une de ses nombreuses armoires.

- Mais il faut vraiment que tu fasses attention, continua-t-il en sortant une petite boîte. Les prédictions diminuent chaque année parce que tu es complètement inconscient. Quand tu avais 16 ans, on avait prévu qu'il te resterait dix ans de plus que ça.

- Yeah I know... Mais je m'attendais pas à ce que ces types fassent preuve d'autant de résistance. Sorry doc' !

- Ne joue pas les imbéciles. Ce n'est pas seulement hier ou aujourd'hui. Ces trois dernières années, ta courbe connait une chute remarquable et tout sauf naturelle. Normalement, ça doit se stabiliser en grandissant parce que tu es censé apprendre à maîtriser ton alter pour pouvoir te causer le moins de dommages possibles.

Yamada ne répondit pas, préférant afficher une grimace embarrassée et coupable. Il ouvrit la boîte en carton que lui donna le vert. Elle contenait de nouveaux appareils auditifs, sans doute mieux adaptés à son ouïe.

Le bilingue les mit à ses oreilles et sortit immédiatement son téléphone pour voir de quoi il avait l'air avec. Pendant qu'il s'observait grâce à la caméra frontale, Tamatoa se réinstalla à sa place et plaça sa tête sur ses mains.

- Ce modèle est sorti le mois dernier, il est très performant. Il faut que tu installes l'application pour régler les paramètres, mais tu sais déjà comment ça fonctionne, n'est ce pas ?

- Ouais, ils sont cools, I like them !

- Tu serais quand même mieux sans, non ?

- Je serais sans doute mieux sans lunettes aussi, mais on ne choisit pas son corps, s'exclama le DJ en riant.

- Certes, mais tu choisis ce que tu en fais . . .

Mic se leva, s'étira, et remonta sa paire de correcteurs de vue sur son nez. Il lança à un interlocuteur un sourire fier. L'hyperactif savait bien que l'homme ne faisait que s'inquiéter pour lui, et il lui en était grandement reconnaissant, mais il n'était pas prêt à arrêter ses activités héroïques juste pour éviter d'avoir deux petits bouts de plastique dans les oreilles.

- Sorry, mais c'est le choix que j'ai fait !

S'attendant à cette réponse, le diplômé de sciences médicales soupira en s'enfonçant dans son siège.

- Tu sais que tu n'es pas obligé de sacrifier ton corps pour sauver les civils ?

Mic attrapa son manteau qui pendait prêt de la porte de la salle de consultation, et l'enfila.

- I know, mais c'est plus classe comme ça !

- Ce n'est pas classe, tu es juste têtu comme une mule.

- Yes, I am ! On a fini ?

L'ORL agita la main vers la porte pour lui indiquer qu'il pouvait partir. Cela faisait huit ans que leurs séances se déroulaient ainsi. Le blond ne changeait pas, il ne changera sans doute jamais. Mais l'adulte aux yeux violets espérait quand même qu'un jour, le bilingue apprenne à faire attention à lui.

- Merci pour tout, dit le bilingue en sortant de la pièce. See ya, Tama-sensei !

La porte se referma sur l'ouragan de bonne humeur qu'était Hizashi. Le docteur resta silencieux, exaspéré au possible, devant son bureau. Il lui fallut quelques minutes pour se calmer avant d'aller chercher son prochain patient. Sa journée n'était pas encore terminée.
.
.
.
De son côté, Yamada alla régler les frais de sa consultation auprès du secrétaire du cabinet médical. Après avoir payé, il salua poliment l'homme qui s'occupait de toutes les choses administratives et financières, et quitta le bâtiment.

Une fois à l'extérieur, il sortit son téléphone et téléchargea la nouvelle mise à jour de l'application connectée à ses appareils auditifs afin de les régler. Dehors, le bruit des passants et des voitures l'agressaient. Les aides qu'il portaient le protégeaient automatiquement des nuisances sonores mais elles avaient tout de même besoin de quelques réglages.

Cela fait, le vingtenaire aux cheveux blonds se dirigea vers un arrêt de bus à proximité. Il monta dans le véhicule qui venait de s'arrêter et s'assit au fond. Il posa la tête contre la fenêtre et ferma les yeux, se laissant bercer par les vibrations que transmettait le moteur à toute la structure roulante. C'était apaisant.

Mic tenta de faire le vide dans son esprit, mais reconnut rapidement que ça ne servait à rien. De nombreuses pensées fusaient dans sa boite crânienne sans lui laisser le moindre répit. Dire qu'il regrettait serait bien exagérer les choses, si l'intervention de la veille était à refaire, il reproduirait exactement les mêmes actions, même en sachant les conséquences.

Mais il était en train de devenir sourd et malgré son sang-froid face à son ORL, ce savoir était loin de le laisser indifférent. Ça lui brisait le coeur. Il savait que ce n'était pas tant une fatalité, que les technologies numériques et électroniques lui permettraient d'entendre quand même en transmettant les ondes sonores directement à son cerveau. Mais ce ne serait pas pareil.

Il en faisait déjà l'expérience avec ses appareils actuels. Les sons, les voix, les musiques sonnaient différemment. Tout était plus robotique, plus instrumentalisé. En même temps, c'était une machine qu'il avait dans les oreilles. Une machine en silicone, certes, mais une machine quand même. Entendre ne lui était plus autant naturel qu'avant.

Yamada se mordit la lèvre pour réprimer le haut-le-coeur qu'il ressentait. Tout le monde savait à quel point il aimait le bruit. Il était né dedans, et il comptait bien en mourir aussi. La cacophonie de son existence ne pouvait pas prendre brusquement fin à seulement 50 ans, mais il était aussi incapable de ralentir le rythme et baisser d'un octave. L'anglophone se trouvait face à une impasse, au pied d'un mur qu'il n'avait pas la force d'escalader.

Ça le tuait. Il ne voulait pas finir comme ça. Il ne voulait pas perdre ce qu'il avait construit. Mais il ne pouvait pas s'arrêter. Il était un héros, le héros vocal, que deviendrait-il s'il se retenait de hurler ? C'était tout ce qu'il n'avait jamais su faire. Tout ce qu'il avait toujours été. On le lui avait dit quand il avait eu 7 ans : pour préserver ses oreilles et celles de ses proches, il devait faire taire sa voix. Mais priver Hizashi de parole, c'était enrouler son coeur de barbelés.

Il était incapable de vivre dans le silence.

Vivre sans parler, ou vivre sans entendre, quelle différence ? Dans tous les cas, les voix n'existaient plus. Dans tous les cas, Present Mic n'existerait plus. Il était sortit du bureau de son docteur avec le sourire, mais la façade n'avait pas tenu longtemps.

«Il faut vraiment que tu fasses attention.»

Il le savait bien, et il essayait pourtant tout le temps. Mais c'était plus fort que lui, à chaque fois. Son sang ne faisait qu'un tour et ses cordes se mettaient à résonner avant même que son cerveau ne pense à leur en donner l'ordre.

«Tu n'es pas obligé de sacrifier ton corps»

Si Tamatoa savait . . . C'était beaucoup plus puissant que ça. Ce n'était pas comme s'il devait le faire ; bien sûr qu'il n'en avait pas l'obligation. Il n'y avait pas marqué au dos de sa licence de héros «se doit de détruire une partie de son organisme à chaque intervention, sinon se verra retirer son titre». Mais il pouvait le faire, alors il le faisait.

C'était comme quand il avait commencé à fumer. Il se convainquait qu'il n'était pas devenu accro au tabac comme il tentait de se persuader qu'il contrôlait les dégâts de son alter. Il n'était pas encore prêt à voir que c'étaient des mensonges.

Il était encore trop jeune pour accepter qu'il se faisait plus de mal que de bien. À 23 ans, on profitait de la vie en ignorant les petits écrits en bas des paquets de cigarettes et bouteilles d'alcool.

J'ai encore toute la vie devant moi, se disait-il à chaque fois avant de faire une connerie. Mais ça aussi, c'était un mensonge. Il raccourcissait sa vie à chaque fois qu'il s'engageait dans un combat contre un super-vilain. Il se mettait en danger. Il faisait n'importe quoi. Vraiment n'importe quoi.

Toujours assis au fond du bus, l'animateur radio secoua la tête pour chasser ces idées négatives et désespérantes de son esprit. Il n'était pas d'humeur à angoisser pour son avenir. Il avait besoin de se rassurer.

- C'mon man, stop being so dramatic ! se dit-il à lui-même.

Mic sortit son téléphone de sa poche et en deux temps trois mouvements, lança un appel vidéo. Il n'attendit pas très longtemps avant que le visage souriant d'un homme aux cheveux poivre et sel apparut à l'écran.

- Hi son, what's up ? questionna le cinquantenaire.

Dès qu'il vit le visage de celui qui s'apparentait être son paternel, l'hyperactif se mit à rayonner. Plus de sourire de façade, juste de la pure joie.

Il se libéra une main pour le saluer à travers l'écran.

- HEY DAD ! Je sors de chez Tama-sensei, et toi, what's up ?

Le blond prononça les deux derniers mots en faisant des gestes étranges avec sa main libre. Enfin, étrange pour tout individu ne connaissant pas la Langue des Signes Japonaise. Car les mouvements du malentendant avaient un sens bien défini qui était accessible pour une grande partie des sourds et muets. Or, il se trouvait que ses deux parents étaient complètement sourds, comme lui-même le sera sans doute bientôt.

- We're alright here ! répondit le père en signant aussi en même temps. [Attends, je vais appeler ta mère] ajouta-t-il sans parler cette fois.

Il se tourna et secoua son bras en dehors de l'écran, essayant probablement de capter l'attention de Mme Yamada. Le fils attendit sagement, sachant parfaitement que le grisé ne pouvait pas «l'entendre» s'il ne le regardait pas.

Le couple parental avait évidemment des appareils auditifs, mais ils ne les portaient pas tout le temps. Rarement lorsqu'ils étaient chez eux, en tout cas. Et en ce moment, ils se trouvaient justement dans la cuisine de l'appartement familial.

Après quelques instants, une nouvelle tête apparut à l'écran. C'était une femme qui aurait assez peu fait son âge s'il n'y avait pas ces quelques mèches blanches mêlées à ses magnifiques cheveux blonds. Ils semblaient si soyeux, elle n'avait absolument rien à envier à son fils à ce niveau-là.

D'ailleurs, lorsqu'elle aperçut ce dernier, ses yeux verts d'eau se mirent à briller d'amour.

- Hiza' ! s'écria-t-elle, heureuse de voir son enfant.

[ Salut maman, tu vas bien ? ] signa l'interpellé en tenant son téléphone de telle manière à ce que ses mots silencieux soient bien visibles.

[ Je vais toujours bien quand je te vois, mon chéri ] répondit la femme qui paraissait avoir entre 35 et 65 ans.

Une très large fourchette à partir de laquelle il était impossible de déterminer à simple vue d'œil où elle se situait exactement. Mic sourit.

[ Et ton rendez-vous, qu'a dit le Dr Tamatoa ? ] demanda le père qui s'était posé à côté de son épouse.

Ils avaient dû poser le téléphone en format paysage sur la table et s'en éloigner un peu pour apparaitre tous les deux. Ce qui était important, avec les signants, était qu'ils communiquaient avec leurs corps plus qu'avec leurs bouches. Il fallait que tout leur buste soit visible.

Mic n'y faisait qu'à moitié attention, sachant que ses géniteurs savaient parfaitement lire sur les lèvres, et que de toute manière ils le connaissaient suffisamment pour deviner ce qu'il disait sans même l'écouter.

[ Moins pire que ce que j'imaginais. J'ai besoin d'une semaine de repos, le temps de récupérer mon oreille gauche ! Je vais sûrement rentrer à la maison du coup. ] expliqua-t-il tranquillement, avant d'ajouter à voix haute : Did you miss me ?

Lui comme ses parents avaient l'habitude de dire «oreille droite» ou «oreille gauche» pour parler de leurs aides auditives ou bien de leurs ouïes. Il n'était pas rare d'entendre l'un d'eux crier «Zut, il faut que je recharge mes oreilles !» ou encore «Quelqu'un a vu mon oreille droite ?».

[ Tu nous manques tout le temps. Ta soeur aussi, d'ailleurs. ] fit Mr Yamada en soupirant légèrement.

[ D'ailleurs, Ao devrait rentrer dans quelques jours pour préparer Noël ! ] s'enthousiasma la femme aux cheveux blancs et blonds. [ Ça tombe bien, n'est ce pas ? ]

- Oh that's super cool, s'exclama le héros vocal. Ça fait un moment que je n'ai pas vu cette grande peste !

- Hizashi, gronda sa mère avec plus d'amusement que de reproche dans sa voix.

- I'm joking, don't be mad ! I'll be happy to see her !

Le père Yamada, qui avait de superbes yeux bleus turquoises derrière ses lunettes rectangulaires, explosa d'un rire bruyant et sincère. Il avait une voix un peu grave, mais sympathique. Il avait l'air un peu sévère lorsqu'il ne souriait pas, mais il était en fait un homme absolument adorable.

[ Tu comptes inviter Aizawa ? ] questionna la femme aux yeux verts clairs.

- For Christmas ?

- Oui. [ Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vu ]

[ Peut-être, mais je ne suis pas sûr qu'il accepte ] 

La matrone hocha positivement la tête, et ils continuèrent de parler et signer pendant le reste du trajet de l'anglophone.

Parler avec ses parents détendait le blond. Il se sentait bien, avec eux. Ces deux adultes responsables avaient très rapidement accepté leur destin, et avaient gardé le sourire malgré la perte auditive flagrante qu'ils subissaient jour après jour.

Lorsqu'on nait avec un alter, on doit apprendre à s'y adapter. Lorsqu'un alter apparaît au cours de sa vie, avant ses 4 ans, il est déjà plus ou moins proportionnel aux capacités naturelles du corps. Un pouvoir s'endurcit avec l'être qui le possède, mais contrôler, ça s'apprend. Or, à seulement 1 an, qu'est ce qu'un bébé peut bien contrôler ?

Hizashi avait su hurler avant même d'être capable de penser. Mais le blond n'avait jamais été insensible à son propre alter. Il en était même la première victime. Chaque fois qu'il pleurait, ça le blessait, alors il criait encore plus.

Les médecins avaient prescrit toutes sortes de méthodes très peu respectueuses du droit de l'enfant pour maîtriser sa Voice, mais ses parents avaient refusé d'enchaîner les puissantes cordes vocales de leur enfant. Alors, ce fut sans trop de surprise mais toujours avec une profonde tristesse qu'au bout de quelques années, les époux Yamadas devinrent totalement sourds.

Mais ils n'avaient jamais jugé ça malheureux. C'était un sacrifice normal pour que leur fils grandisse dans la joie et la plaisance. Et Mic leur sera toujours infiniment reconnaissant d'avoir été autant tolérants et patients.

C'était pour eux qu'il continuait. Eux qui n'avaient pas abandonné leurs principes ni leur famille à cause de quelques points en moins sur un examen chez l'ORL. Eux qui avaient toujours encouragé leur garçon à poursuivre ses rêves alors qu'ils avaient dû abandonner de nombreuses choses à cause de lui. Eux qui gardaient le sourire malgré tout et qui répondaient calmement à chacune des remarques blessantes et critiques de ceux qui ne comprenaient pas comment ils avaient pu sacrifier un sens si important.

Hizashi admirait ses parents plus que n'importe quel être, véritable ou mythique, de ce monde. Et peu lui importait les comptes rendus effrayants de Tamatoa-sensei qui le mettait en garde contre ce qui l'attendait. Le blond n'était toujours pas prêt à dire adieu à ses oreilles, mais lorsqu'il voyait le visage de ces deux personnes qui l'ont élevé, il n'avait soudainement plus peur du silence.

Ils étaient sa source d'inspiration, ils étaient sa raison de vivre, ils étaient la lumière qui éclairait son existence ils étaient la base de tout ce qu'il représentait. Ils étaient son monde, et il mettrait tous les criminels du monde aux arrêt pour le protéger.

Même si ça signifiait de perdre son ouïe à tout jamais.

Parce que le silence vaudrait toujours mieux à l'obscurité.

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[ 3550 mots ]  —  28.05.2021

Est ce que j'avais oublié de publier ce chapitre et que je m'en suis souvenu en plein milieu de la nuit alors que je regardais tranquillement Narnia 1 en grignotant des biscuits au chocolat ?

Mmh . . .

Peut-être bien 🤫

J'ai fais quelques recherches pour écrire ce chapitre, et notamment demandé à une amie à moi qui a une déficience auditive de naissance. J'espère ne pas avoir dit trop de bêtises quad même... X'D

Personnellement, j'essaie d'apprendre la LSF depuis un moment, c'est un truc vachement intéressant ! Et puis c'est toujours sympa de pouvoir communiquer avec les sourds/muets ~

Oh, et si vous voulez vous plaindre à quelqu'un que mes publications ne sont plus du tout séquencées, dites vous que c'est de la faute de LaJokere. C'est elle qui m'a baratiné plein de fois avec son "arrête de te prendre la tête avec les deadlines, c'est pas grave si tu ne publies pas à temps, on est toujours là nous" REGARDE OU CA ME MENE 😭😭😭 J'ai l'impression que ça fait 2 mois que j'ai pas posté correctement mes chapitres, je fais n'importe quoi 😔
Bref faut que je me reprenne... Ca va etre chaud, et chiant, mais bon. Je m'étais promis que cette histoire sera régulière !

(ah et LaJokere, je rigole évidemment, je ne te blâme pas pour ça, love you 💙 )

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Cho.