ᶜʰᵃᵖᶤᵗʳᵉ 14| 𝚏𝚒𝚛𝚎𝚠𝚘𝚛𝚔𝚜 𝚘𝚏 𝚝𝚎𝚊𝚛𝚜
Chapitre 14| fireworks of tears
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Kirino
↬ Jeudi, 17h34
Deux semaines entières sont passées, depuis que nous sommes arrivés à Okinawa, chez les parents de Matsukaze – ou de Tenma, comme il déteste qu'on l'appelle par son nom de famille, étant trop long à son goût. Quoiqu'il en soit, nous voilà dans les différentes voitures qui nous avaient emmenés chez Tenma au début du voyage, direction l'aéroport. Si à l'aller nous étions venus en bateau, Lucia a soudainement décidé que nous prendrions l'avion pour le retour. D'après mes nouveaux amis, je dois m'habituer aux décisions sur prise de tête de cette femme. J'avais bien cru comprendre cela au file de ces vacances surprises. Rien que le fait qu'elle m'ait invité à venir alors que je ne connais ses neveux que depuis très peu de temps avait été une grande surprise, en particulier pour mes parents.
Je devais les appeler quasiment tous les soirs, au début de mes vacances, pour leur raconter ma journée, leur prouver que je dormais bien chez les Matzukaze, et qu'on ne faisait rien d'illégale (c'est même pas nous qui achetions de l'alcool, mais Lucia elle même, dans le dos de Yagami-san.). Mais au fil des jours, je ne faisais que leur envoyer des messages, des photos, et c'est mes amis qui m'ont forcés à refaire des appels vidéos, eux qui s'incrustaient dans la conversation. Ainsi, ma mère a pu revoir certains d'entre eux, et mon père tous les rencontrer. Je pense que ceux qui ont fait la plus grande impression ont été Shindou et Léo, l'un parce qu'il était connus de par sa famille, et l'autre car mon père a cru que c'était un collégien. Autant dire que Léo a été vexé toute la soirée de ce premier appel.
C'est la fraîcheur d'une canette sur ma joue qui me sortit de mes songes. On attendait tous désespérément dans l'aéroport que le temps passe, que l'on puisse enfin prendre nos places. En relevant les yeux, je vis Midori, tenant une canette de soda à l'orange du bout de ses doigts vernis aux motifs de citrons. Dans un remerciement vague, je prie la canette, mais au lieu de la boire, je posai mes yeux sur la bande qui semblait m'avoir comme.. 'adopté'.
Comme toujours, Tusurugi, Tenma et Kariya luttent dans un combat acharné sur Mario Kart. Midori embête encore Sangoku, Shindou lit dans son coin, et Hikaru et Léo joue à Animal Crossing. Il s'est passé tellement de chose pendant ce voyage que je n'ai cessé de choquer mes parents dans mes messages et appels. Il y a eu la nuit où nous nous sommes baignés habillés, mais après cela, il y a eu autre chose encore. Lucia a loué un petit bateau – un Day-cruisers plus précisément – et grâce à ça nous avons pu faire du ski nautique. J'ai été étonné de découvrir que Tsurugi et Midori étaient très bon à ce sport, en particulier l'autre emo, jusqu'à ce que Shindou m'apprenne que quand ils sont allés au ski, Tsurugi avait directement commencé par une piste noire en snowboard. Plus rien ne m'étonne avec eux après tout. Au passage, Lucia a laissé Kariya conduire le bateau à plusieurs reprise, et j'ai cru mourir ce jours-là. Je le savais déjà, mais Kariya est complètement taré.
Plus tard, pour quitter la mer – mais pas tant que ça en réalité –, nous avons découvert une tyrolienne entre deux rochers au dessus de la mer. Je pensais que le premier à se jeté aurait été Tenma, ou peut-être Midori, mais à ma grande surprise ça avait été Kariya. Après cet épisode là, je n'ai cessé de l'observer, sans bien comprendre pourquoi. J'ai découvert beaucoup de choses sur lui au fil de ces deux semaines, et ai réalisé que jusqu'à maintenant, il semblait avoir constamment gardé comme un masque. Son fameux masque de renard.
Je l'ai vu rire et sourire bien plus que d'habitude. J'ai découvert, et compris à mes dépends, qu'il n'avait absolument pas peur des grands frissons. Bien au contraire, il les cherche et les accueillent les bras ouverts.
Comme nous partagions la tente pour dormir, j'ai aussi découvert qu'il aimait le calme, et que le soir il écoutait beaucoup de musiques très calmes, souvent des morceaux de pianos. Chose amusante, je l'ai surpris à plusieurs reprises dormir en serrant un épais sweat mauve et vert contre lui, comme une peluche. D'ailleurs, il parle un peu dans son sommeil, mais je n'ai jamais compris ce qu'il disait, à part « maman ». Ce mot, d'une certaine violence, m'a frappé en plein cœur. C'est vrai, je l'omet souvent, mais Kariya – ainsi que Léo – est orphelin. Si j'ai bien compris, il y a peu de temps, il a été officiellement adopté par ses deux tuteurs légaux. Mais il n'a plus de mère, et Lucia ne pourra jamais prendre ce rôle, d'après Kariya lui même. « Jamais personne d'ailleurs. Je n'ai pas besoin de mère d'ailleurs. »
C'est Lucia qui vint nous chercher pour embarquer dans l'avion, au bout de presque deux heures d'attentes. Je sais parfaitement que je ne devrais plus être étonné de la folie des grandeurs de cette femme, mais je ne pu qu'être cloué sur place en voyant que nous étions dans la première classe. Tout ceci me fit me poser des questions sur la richesse de Lucia, jusqu'à ce que je me rappelle son nom. Elle n'est pas n'importe qui, et son caractère me le fait souvent oublier.
À vrai dire, je n'ai pas fait grand-chose pendant les presque trois heures d'avion, à part observer le ciel et faire des micro-siestes. J'étais assis à côté de Kariya, et quand je l'ai sentis s'affaler contre mon épaule, mon cœur s'est mit à battre plus fort, me faisant terriblement mal.
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Kirino
↬ Mardi, 15h07
Les jours qui ont suivis notre retour à Tokyo ont été relativement lambda pour moi. Aucun de la bande ne m'a recontacté, alors je me suis occupé avec mes devoirs, jouer à la console, et regarder la télé. Un étrange sentiment désagréable n'a cessé de s'emparer de moi ces derniers jours. Cette peur terrible d'avoir été mis de côté. Ça ne serait pas très étonnant, on ne se connaît que depuis la rentrée d'Avril après tout... Mais je n'ai cessé de me sentir mal, terrifié, et terriblement seul. Depuis qu'ils aient débarqués dans ma vie, plus rien n'est plus vraiment comme avant. J'ai cessé d'avoir peur au lycée, dans la rue, dans les vestiaires.
Je me sentais protéger avec eux.
« RANMARU ! »
Ce fut le cri de Léo qui me sortit de mes pensées. Instinctivement, mon corps s'est précipité vers la porte de ma chambre pour filer vers la porte d'entrée, mais un autre cri venant du blond m'a fait me retourner vers ma fenêtre. Je l'ai vu là, accroché à celle-ci, la moitié de son corps dans le vide.
« Mais qu'est-ce que tu fabriques à ma fenêtre ?!
- Fais-le entrer sinon il va tomber et se casser la gueule ! entendis-je depuis le dehors. »
Je reconnu la voix de Kariya, un peu éraillée et cassée. En voyant le blond remué comme un poisson hors de l'eau, désespérément accroché au bord de ma fenêtre, je ne pus que soupirer longuement. Ils m'avaient fais absolument tous les coups, mais celui-là c'était tout nouveau. Avec le peu de force que j'ai – je dois l'avouer, je ne suis vraiment pas très musclé – j'ai vainement aidé Léo à entrer dans ma chambre, et le blondinet s'est ramassé sur le pouf qui se trouvait en dessous du cadre de la fenêtre. Il ne semblait pas apeuré, alors qu'il aurait bien pu gravement se blesser. Il était juste.. Content, affichant son sourire dont lui seul avait le secret.
Je ne veux pas savoir ce qu'il peut bien se passer dans sa tête.
Quelques minutes plus tard, cette bande farfelue – le cirque de pin derme selon Midori – se trouvait dans mon salon. Une étrange peur commençait à monter en moi. Depuis que nous avions emménager dans cette ville, je n'avais encore jamais invité mes amis, ni donné mon adresse.
« Comment vous avez fait pour trouver où j'habite ?
- J'ai hacké le lycée pour le trouver dans ton dossier, répondit Tsurugi du tac au tac.
- P-Pardon ?!
- Il dit n'importe quoi ! s'exclama Hikaru, en donnant une petite frappe sur l'épaule de son copain.
- Même s'il a failli le faire à vrai dire, ajouta Shindou, très calme, un verre de sirop d'orge que je leur avait servit à tous à la main. On voulait sortir, mais Kariya s'est dit que ça serait bien plus marrant de directement venir te chercher chez toi, donc on est allé voir ta mère à son travail pour avoir ton adresse. »
Maman, je t'adore, et je les adore eux aussi, mais comment as-tu pu donner notre adresse à ces tarés ?!
« Et pourquoi ne pas avoir sonné à la porte ?
- Ah, mais on allait le faire !, s'exclama Midori.
- Mais avant qu'on le fasse, Léo avait déjà disparu, poursuivit Sangoku.
- Et le connaissant par cœur, j'ai deviné qu'il avait couru dans ton jardin. Dommage que tu ais un gigantesque arbre juste à côté de ta chambre, il en a profité et à grimper, expliqua finalement Tsurugi, en donnant son sirop au blondinet. »
Un long soupir m'échappa. Tsurugi me demanda où était la cuisine, désirant se faire un café, et ne voulant pas me déranger. Léo s'allongea sur le grand tapis doux du salon, et le chaton que j'avais récupéré de chez Mamie Chihiro vint vite le rejoindre. Kariya était étonnamment silencieux, et ce n'est que lorsque chacun se tut quelques minutes que je remarquais qu'il observait les différents cadres photos qui décoraient le salon.
Mon regard se porta sur ce qu'il regardait, et mon cœur sembla cesser de battre une seconde, avant de battre douloureusement fort. C'était une photo de moi, au collège, il y a bien longtemps, quand j'avais encore les cheveux longs et que je les attachais en deux couettes. Je me suis levé silencieusement, dirigé vers cette photo, et l'ai décroché du mur pour la ranger dans un tiroir.
Lorsque nous avons emménagé, j'ai demandé à ce que les photos où je suis présent ne soient pas exposés dans le salon. J'ai seulement autorisé celle-ci, mais je ne veux pas que mes amis me voient ainsi, cet aspect androgyne que j'ai commencé à détester il y a deux ans.
Après cela, je me suis retourné vers eux, évitant désespérément le regard fixe que Kariya posait sur moi. Ses yeux de fauves étaient perturbant, je 'avais remarqué lors de ma première nuit dans la cabane.
« Bon, pourquoi vous êtes venus chez moi alors ?
- On voulait se poser au parc, car Tenma et Kariya ont préparé le programme de nos vacances, m'expliqua Shindou, alors que je retournais m'asseoir à côté de lui. »
Tenma a sortit tout content une grande affiche pliée en quarte dans son sac, et Kariya un petit carnet où étaient écrits beaucoup trop de choses, avec des gribouillis sur les côtés. Je pensais que nos vacances se seraient limités à Okinawa, mais on ne dirait pas.
Je me suis penché vers la feuille de Tenma : il y avait des photos et dessins de lieux. Un parc d'attractions, des sortes de feux d'artifices, la tête de Shindou plutôt bien dessinée – pourquoi, je ne sais pas (d'ailleurs je ne savais pas que Tenma dessinait bien) – des dessins de parcs et piques niques... Et d'autres gribouillis que je n'arrivais pas à comprendre. Pourquoi y avait-il un dessin d'un cimetière en mauve avec des dessins de fantômes en bleus ?
« Alors voilà ce que j'aimerais qu'on fasse jusqu'à la fin des vacances ! S'exclama Tenma, tout sourire.
- On risque de ne pas tout faire, tu en es bien conscient ? Répliqua Tsurugi, qui venait d'apparaître dans le salon avec une tasse de café. Je remarquais à cet instant qu'il avait une mine affreuse.
- Oui, je sais, mais on peut au moins essayer !
- Tenma, pourquoi est-ce qu'il y a un dessin de cimetière ? Demandais-je, curieux. »
Les sourires sadiques de mes amis me firent soudainement froid dans le dos. Même Shindou n'était plus rassurant. Seul Léo était... bah dans son monde.
« On va faire ton test de courage. Annonça Midori, un sourire carnassier aux lèvres. »
À partir de là, j'ai simplement débranché mon cerveau, voulant m'enterrer six pieds sous terre. Ces vacances risquaient d'être épuisantes. Sur le plan de Tenma, ce qui ressemblait à un parc d'attraction était en fait un bowling, et il y avait aussi une baleine, signe qu'il avait prévu un aquarium dans nos sorties. Dans le carnet de Kariya se trouvaient tous les prix de chaque lieux payants, ainsi que les meilleures dates, selon lui et l'un de ses père, « professionnel des plans de vacances pour idiots ». Ce sont ses mots, pas les miens.
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Kirino
↬ Samedi, 19h45
Deux semaines entières se sont écoulées, et je n'ai pas pu respirer une seule fois je crois. Nous sommes allés au bowling, et j'ai pu enfin leur montrer de quoi j'étais capable, ayant enchaîné les strikes – j'ai même battu Tsurugi, a.k.a celui qui sait absolument tout faire parmi nous. Nous sommes aussi allés à l'aquarium un jour où il faisait particulièrement chaud, et je dois avouer que j'ai adoré cette journée. Contrairement à ce que j'avais imaginé, ils s'étaient tous montrés très calmes, respectant le silence qui était imposé.
Il y a eu aussi ce foutu test de courage, où j'ai bien faillir faire plusieurs crises cardiaques à l'affilée. Le test a duré toute la nuit dans un cimetière constamment ouvert, où les gamins viennent souvent jouer la nuit. Mais, étonnamment, je n'ai pas sentis d'hostilité en eux, envers moi... Ils ne faisaient que rire, ne se moquaient pas de moi. J'ai même pu admirer les vidéos qu'ils prenaient de chacun d'eux à chaque test de courage qu'ils s'amusaient à faire. Je n'étais décidément pas le seul à y être passé.
C'est ma mère qui me sortit de mes pensées, alors qu'elle m'aidait à enfiler le Yukata qu'elle m'avait pris pour ce fameux festival qui devait clouer nos vacances. Elle était rayonnante, sûrement heureuse que j'aille pour une fois, après deux ans, à un festival avec des amis.
« Tu sais maman, je ne pense pas qu'ils viendront en Yukata... à part peut-être Midori.. finis-je par dire, alors qu'elle se redressait pour me regarder.
- Ce n'est pas parce que vous ne seriez que deux à en porter qu'il faut abandonner l'idée. Tu es vraiment beau comme ça mon chéri. »
Je me suis tourné vers le grand miroir circulaire du salon décoré de mosaïques bleues et vertes. Mon Yukata était simple à vrai dire : noir avec des imprimés d'oiseaux au pied du vêtement, et une ceinture noire. Ma coupe que mon père qualifie de Rock'n'roll fait vraiment tâche avec le vêtement traditionnel, et la teinture rouge que Midori l'avait faite aux pointes à quasiment entièrement disparue.
« Au fait Maman, pourquoi t'as donné notre adresse à mes amis au début du mois ? Même s'ils sont supers, je ne les connais que depuis Avril.
- Parce que je sais que ce sont des gens biens, je leur ais fait confiance. Même si je ne m'attendais pas à ce que le petit Léo monte à la fenêtre de ta chambre ! Rit-elle, ne semblant pas comprendre ce que j'essayais de sous entendre.
- Peut-être, mais..
- J'ai rencontré leurs parents chéri. Quand tu as commencé à passer beaucoup de temps avec eux, et ce depuis le jour de la rentrée, j'ai tenu à savoir qu'elles genres de personnes ils pouvaient bien être, et après les avoir rencontrés quand vous êtes venus à mon travail, j'ai cherché à contacter leurs parents, voilà tout. J'ai discuté avec eux, et ai compris que je devais te faire confiance sur tes rencontres. Ce lycée me semble bien différent que celui d'avant Ranmaru... »
Le visage de ma mère se fit plus doux, et au lieu de me prendre dans ses bras comme elle le faisait toujours pour me rassurer et me réconforter, elle passa simplement sa main dans mes cheveux. Comme si elle ne voulait plus me surprotéger, et me laisser me battre avec mes armes.
« Aller, file, la sonnette fait un bruit épouvantable. »
Comme convenu, ils sont tous venu me chercher, comme je n'avais aucune idée d'où pouvait avoir lieu ce fameux festival. Et à ma grande surprise, tous étaient habillés en Yukata. Je me suis pressé de fermer la porte et de les pousser à vite partir, avant que ma mère ne sorte pour me dire « tu vois, j'avais raison, j'ai bien fait de te prendre ce Yukata. »
Depuis le début des vacances, mes parents n'ont cessés de me filer de l'argent pour mes sortis, sans doute bien trop heureux de me voir 'vivre ma vie d'adolescent'. Je ne sais pense pas qu'ils diraient encore ce discours s'ils apprenaient que mes amis buvaient déjà – et beaucoup – en étant mineur. Et que je les suis souvent. Je n'aurai jamais fait cela avant, mais ils me donnent tous envie de m'affranchir des règles, de 'vivre à fond'. Et cette idée me plaît.
Ce ne fut pas très compliqué de se rendre au festival. Tous les stands étaient colorés et lumineux, donnant envie de voir de plus près ce qu'ils proposaient. Et comme toujours, ce fut Léo et Tenma qui nous guidèrent dans notre sortie, les deux se précipitant vers un stand de takoyakis. Pour rire, Midori nous força à acheter un masque à mettre sur le côté de notre crâne, et je ne pus échapper à son ordre. C'est comme ça que je me suis retrouvé en yukata noir et blanc avec un masque bizarre – une sorte de tête de renard stylisé – sur le côté du crane. Kariya avait quasiment le même que moi. Il semblait étrangement blasé, mais n'en manquait pas une pour se moquer gentiment de l'un d'entre nous.
La soirée me parut longue, mais je ne vais pas nier que je me suis amusé, et que je me suis totalement sentis intégré dans cette bande d'idiots. Peut-être que ça faisait de moi un aussi idiot qu'eux. Si être idiot c'est vivre au jour le jour, rire et s'amuser, sans penser à la peine et aux cauchemars constamment ; alors je préfère être un idiot.
Au moins, avec eux, je me sens enfin vivant et heureux.
C'est seulement quand les feux d'artifices furent annoncés que l'on pûmes enfin nous installer quelque part. J'avais horriblement mal aux pieds, et voir que Kariya était carrément venu en basket avec son yuakata m'a fait comprendre qu'il était un véritable génie. Ou un sale connard. Faut voir.
Mon regard n'a cessé de se poser sur lui au file de la soirée, et à chaque fois qu'il se retournait vers moi, je regardais ailleurs, comme prit en flagrant délit. Je l'avais remarqué lorsqu'on était à Okinawa, et je ne pouvais plus le nier depuis. Kariya était beau, je ne pouvais pas vraiment dire le contraire. Mais il n'y avait pas que cela. Il avait souvent une voix un peu cassée, grave et basse, mais aussi très moqueuse, un peu joueuse. Ses yeux ressemblaient beaucoup à ceux de Tsurugi, mais ils avaient quelque chose en plus, quelque chose qui faisait qu'il s'agissait bien du regard de Kariya. Une certaine violence abritait son regard, une rage, une soif de vivre. C'est comme si son regard hurlait qu'il voulait ressentir quelque chose, et cela s'était vu à Okinawa, lorsqu'il avait conduit le bateau n'importe comment, ou qu'il s'était jeté le premier dans la tyrolienne.
« Kariya, est-ce que ça va ? »
Demandais-je soudainement, à voix basse, alors que les autres étaient occupés à observer le ciel ou à parler. Le garçon aux cheveux turquoise à relever la tête si brusquement que j'ai cru qu'elle allait se détacher de son corps. Il semblait surpris, comme si il était étonné que lui demande cela.
« Bah ouais, pourquoi ça n'irai pas ? Tu t'inquiètes pour moi Kirino-chan~ ?
- Plus jamais je ne m'inquiète pour toi si tu m'appelles encore comme ça. »
Encore une fois, il sembla décontenancé et surpris. À dire vrai, le voir ainsi ne me faisait pas vraiment rire. Je ne comprend pas bien pourquoi est-ce qu'il s'entête à garder son masque de renard. Il est d'ailleurs de moins en moins rusé j'ai l'impression, si même moi j'arrive à voir qu'il cache quelque chose.
« C'est rien, tu sais. Ça arrive à tout le monde de déprimer un peu, et moi je déprime juste un peu. Ça va passer, alors t'as pas t'occuper de moi.
- Pourquoi ça t'as surpris que je te dises que je m'inquiète pour toi ? Répondis-je, au lieu de l'écouter et de voir ailleurs.
- Parce que j'ai pas l'habitude. Je veux dire, ma situation est stable, mes potes sont trop cools, alors y a pas à s'inquiéter pour moi.
- Mais moi j'ai envie. »
Son regard se figea. Je pus admirer un peu plus longtemps ses iris dorées, et remarquer qu'il avait tenté de cacher ses cernes, le grain de sa peau était bien différent de d'habitude. Je crois que l'on était tout deux tellement obnubilé par se faire une bataille de regard intense que le soudain éclat de feu d'artifice nous fit sursauter en même temps.
Mais si je pensais au début que mon cœur battait aussi fort à cause de la frayeur, je compris bien vite que c'était Kariya qui me faisait me sentir différent. Discrètement, je n'ai pu me retenir de jeter un regard vers lui.
Ses yeux étaient bien plus scintillants que d'habitude, et c'est aux lumières des feux d'artifices multicolores que je compris que ses yeux étaient embués de larmes.
Et que moi, je ne le voyais pas comme un simple ami, que je le veuille ou non.
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mon chapitre fait plus de 3600 mots il a intérêt à vous plaire, j'ai douillé et j'ai mal au dos >:(
au fait, l'artiste de toutes mes miniature est @/shirota_153 sur Twitter, iel est aussi sur Pixiv mais son pseudo est en japonais donc je peux pas l'écrire lol
<3
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