Chapitre 13| Le renard et la raclure 

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Kariya
↬ Lundi, 19h12

J'ai trouvé le moyen de faire une insolation ; probablement à cause de Kirino. Après ses mots, il est partit se mettre à l'ombre, et moi je suis resté planté là, sous le soleil, à ne rien faire. J'ai finis par m'évanouir sous la chaleur.

Plusieurs heures se sont écoulées, les parents de Tenma sont venus nous chercher comme je ne pouvais plus vraiment marcher. Je me souviens encore du ronronnement de la voiture, l'odeur de l'essence, la mère de Tenma qui me demandait comment j'allais, jusqu'à ce que je m'endorme, allongé sur la banquette arrière. Lorsque je me suis réveillé, j'étais allongé sur le lit de Tenma. Dans un fond sonore, je les entendais rire dans le salon. La curiosité m'a pris, car même en étant fatigué, je me suis levé pour aller voir ce qu'ils pouvaient bien tous faire pour crier autant.

C'est en descendant les escaliers que je compris : ils jouaient tous à Just Dance – et non à Mario Kart comme je le supposais. Midori, Shindou, Tenma et Kirino semblaient donner toutes leur vie sur la danse affichée à l'écran. Amusé, Léo dansait avec eux. Sur le canapé glandait Kyousuke et Hikaru, et Sangoku arrivait depuis la cuisine, accompagné de la mère de Tenma, qui repartit tout aussitôt vers le jardin rejoindre son mari.

Kirino semblait s'amuser comme un dingue. Je ne pouvais m'empêcher de le comparer au Kirino de la rentrée, et pourtant cela ne faisait même pas quatre mois entiers que l'on s'était rencontrés. Mais à présent, il était bien intégré dans la bande.

Ma cachette fut vite découverte par Hikaru, qui avait probablement sentit mon regard sur eux. D'un geste de la main, il m'invita à les rejoindre, et je ne pus qu'acquiescer et venir. Les cinq danseurs ne firent pas attention à moi, alors je pris une boite de pocky qu'avait amené Sangoku avec un verre de thé glacé, et me laissai tomber dans le dernier gros fauteuil libre. À la fin de la danse, Midori piqua une gorgée de mon thé glacé, et s'assit sur l'accoudoir du fauteuil.

« Tu te sens mieux Kariya ?, me demanda notre cher Papa poule, Shindou.

- Je crois que j'ai rattrapé toutes mes heures de sommeils manquées, riais-je simple. Ça fait combien de temps que vous jouez ?

- Au moins une heure, répondit Midori, avant on essayait les niveaux de Tsurugi sur Mario Maker, c'est un enfer ! T'es un vrai démon Tsurugi !

- Je sais., répondit simplement le ténébreux, probablement fier de lui. »

Les autres se mirent à rire, quand Kyousuke tira la langue à Midori, qui lui répondit par un doigt d'honneur. Comme plus personne n'avait vraiment d'énergie pour danser, et que ni moi, ni Hikaru, ni Kyousuke, ni Sangoku ne voulait y jouer, il fut décider de changer de jeux. Nous sommes donc finalement passés de Just Dance à Mario Kart. Enfin.

Comme on ne pouvait jouer qu'à quatre, il fut décider de créer des binômes, et un seul n'aurait pas le droit de jouer. Si au début on voulait bannir Kyousuke qui est bien trop fort, Léo se désista, ne sachant pas vraiment y jouer. Certains voulurent l'encourager à jouer, mais je comprenais pourquoi Léo ne voulait pas : il s'énerve tout le temps quand il perd à Mario Kart. Les binômes furent donc créés ; Shindou était avec Tenma, Midori avec Sangoku, Kyousuke avec Hikaru, et moi avec Kirino. Il faudra m'expliquer pourquoi je me retrouve constamment avec lui.

« On prend quel perso ?, me demanda Kirino, la console dans les mains.

- Prend celui que tu veux, je ferai la voiture. Tu peux jouer en premier si tu veux.

- Okay. ~, fredonna-t-il en réponse. »

Les minutes sont à nouveau devenues des heures. Lorsque je me suis réveillé de mon insolation, quelques heures plus tôt, il faisait encore soleil. À présent, ce dernier était au zénith, et les parents de Tenma avaient quitté leur jardin pour préparer le repas. Sangoku avait laissé sa place à Léo pour aller aider nos hôtes, et comme notre petit blond à commencé à s'énerver, d'un commun accord on a éteint la console pour préparer la table dans le jardin. Il faisait bon, et j'adorai manger dehors avec une telle lueur. Probablement à cause des différents petits voyages que j'ai eu l'occasion de faire grâce à Lucia.

Cette dernière nous a justement rejointe, accompagnée de Reina. Deux bagues identiques avec un sublime joyau ornaient leur annulaire à chacune. Elles sont toutes deux venues saluer les parents de notre idiot de brun, la starlette avec deux bouteilles de vieux vins au bout du bras. Reina avait avec elle du melon et de la viande sèche.

« Je trouve que le rosé et le vin rouge accompagnent parfaitement le melon, mais ils n'avaient pas de bons rosé, alors je me suis contentée de vins. » A-t-elle expliquée.

Nous avons du installer la table de la cuisine, ainsi que celle du salon, dans le jardin, tant on était beaucoup ce soir. Chacune des tables étaient habillées d'une nappe colorée : une orange comme le fruit, une avec des motifs de citron, et une avec des fleurs de tournesols sur un fond vert très pale. Il y avait de tout sur les tables : des tranches de melons accompagné de la viande séchée de Lucia, des tempuras, des restes de notre pique nique de ce midi comme des petites saucisses coupées comme des poulpes, de l'omelette, différents poissons crus – surtout du saumon cru (j'adore le saumon sous toutes ses formes) – des crevettes et du crabe, des nouilles yakisoba sautées... Autant de poissons crus devaient revenir cher, puis je me suis rappelé deux choses : on vit sur une île avec un port, et Lucia avait donné de l'argent aux parents de Tenma pour prévenir les dépenses excessives en nourriture qu'ils risquaient de faire les deux prochaines semaines.

Chacun eut droit un verre de vin – uniquement car Reina interdisait à Lucia de nous donner de l'alcool sous ses yeux. J'ai piqué celui de Léo, Kyousuke a piqué celui de Tenma, et alors que Hikaru allait donner le sien, mais que Kyousuke et moi avions déjà eut deux verres sous les yeux de Reina, Kirino voulut le prendre. Mon meilleur ami emo-gothique et moi l'avons regardé les yeux grands ouverts, alors qu'il buvait tranquillement son verre. On s'est regardé, et j'ai commencé à chanter de façon ridicule :

« Trahisooooon... ~ commençais-je.

- Disgrâââââââce... ~ continua Kyousuke. »

Puis, amusée, Midori vint nous rejoindre, ainsi que Tenma, et tout quatre nous nous mirent à chanter la fameuse chanson Disney. Kirino était totalement perdu, et à l'autre table, j'entendis Lucia rire tellement fort que je ne pus m'empêcher de la regarder. Les deux bouteilles de vins étaient déjà finies, et la connaissant, ça voulait dire qu'elle avait déjà bu avant de venir.

Le repas se finit alors dans la bonne humeur. Lucia et Izumi discutaient joyeusement de ses prochaines pièces de théâtre, et l'homme de la maison fut choqué de découvrir que Lucia bossait sur plusieurs pièces en même temps, en plus d'écrire la sienne à côté. C'est notre Lucia, comme elle dit « J'aime pas quand c'est facile. ».

Ce fut vers 23 heures que Lucia et Reina repartirent vers leur hôtels. Les parents de Tenma nous ont laissés le salon et sont partit regarder la télé dans leur chambre, mais au bout de trente minutes, on est tous repartit à la plage, ne pouvant rester en place alors qu'il faisait si bon dehors. Et devant l'eau, quasiment tout le monde s'est jeté dedans. Tout habillé ? Pas du tout. C'est Midori qui a lancé le jeu en retirant ses fringues et en se jetant dans l'eau froide en sous vêtements. Léo et Tenma l'ont suivis, puis Sangoku et Shindou. Moi, Kirino, Kyousuke et Hikaru sommes restés sur le sable pendant un long moment. Un ange passa avant que Kyousuke et Hikaru se jettent un regard, retirent leurs chaussures, et se jettent à l'eau, mais avec son pantalon pour le violet, et tout habillé pour le bleuté.

« Pourquoi tu les rejoins pas ? me demanda Kirino.

- T'as bien dit que t'aimes pas ton corps, donc j'ai décidé de te tenir compagnie. rie-je en lui tirant la langue avec un clin d'œil.

- C'est qu'une piètre excuses. Et puis, j'ai jamais dit que je comptais pas les rejoindre, tu sais... sa voix se fit plus moqueuse, avec un brin de folie adolescente, alors qu'il s'approchait de moi tranquillement, ruinant les deux mètres que j'avais imposé entre nous deux.

- Plaît-il ? »

Ma question fut vite coupé par mon cris, lorsque Kirino s'est penché pour me porter sur son épaule, en sac à patate. Je perçus son rire à travers mes plaintes, lui demandant de me lâcher. Mais il ne fit pas un geste pour me lâcher, bien au contraire, je sentis ses bras se resserrer autour de ma taille et mes jambes, pour ne pas lâcher leur prise. Je sentis l'eau presque glacer gicler sur mes vêtements, car il venait de sauter dedans d'un seul coup. Mon short en jean et mon t-shirt me collaient horriblement à la peau, et Kirino ne me lâchait toujours pas.

« C'EST FROID, REPOSES MOI KIRINO !

- Tes souhaits sont des ordres Kaiya, rit-il, alors que je sentais sa prise sur mon corps changer.

- Non, non ! Pas comme ça ! PAS COMME ÇA PUTAIN ! »

Mais il ne m'écouta pas, et me jeta à l'eau. Je sentis tout mon corps se frigorifier en un instant, alors que mes cheveux se gorgeaient d'eau et se collaient à ma nuque. Lorsque je revins à la surface, nous étions tous officiellement trempés. Ils jouaient tous entre eux, et comme Kirino était dos à moi, je me suis jeté sur lui, pour ainsi le noyer sous l'eau.

Quand il revint à la surface, il me jeta un regard taquin, un peu joueur, et me dit :

« T'es un vrai renard.

- Et toi une raclure.

- C'est toi qui dit ça ? C'est fourbe de se jeter sur quelqu'un sans défense.

- Je ne faisais que répliquer, c'est mon droit.

- T'as pas tord. On est quitte ?

- On est quitte., répondis-je»

Et nous nous serrâmes la main, avant que Tenma et Midori ne se jettent sur nous pour nous noyer une énième fois.