Chapitre 06| cheveux + pluie

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Kariya
↬ Lundi, 06h27

La vie de oim je vais tuer celui qui a créé les réveille-matin.

Cette expression ne veut rien dire - la vie de moi ? sérieusement ? - mais Midori la dit tout le temps, alors pourquoi pas. Un - énorme - bâillement m'échappe, puis je reste là, affalé dans mon lit, pendant une bonne dizaine de minute. Au loin, j'entends la pluie frapper contre la vitre. Cette journée s'annonce très mauvaise.

C'était prévisible de toute façon. Une fois au lycée, il faut faire avec les crissements des chaussures mouillées dans le hall - aux pétales de cerisiers trempés et collés aux chaussures - le temps d'échanger nos pompes avec les chaussons du lycée. Tout de suite, le bruit est bien plus agréable. Mais les uniformes sont trempés eux aussi, et la sensation de chemise collée contre la peau est sacrément désagréable.

Bien sûr il y a ceux comme Hikaru qui viennent dans un ciré, ceux avec leurs grands parapluie comme Kyousuke qui n'a que le bas qui est mouillé, ou encore - mes préférés mais que je déteste en même temps - ceux qui viennent en voiture ; coucou Joker.

Léo et moi sommes trempés, nos cheveux collent sur nos fronts, et lui ne doit carrément rien voir, comme ils sont devant ses yeux. Comme il nous reste du temps avant la sonnerie, tous les cinq allons dans les toilettes - Léo a embarqué Kirino par le bras. C'est là que nous trouvons Tenma, qui, comme ce que nous avions prévu de faire - sèche sa chemise avec le sèche-main. Bon, on avait pas non plus prévu de se mettre à moitié à poil comme lui, mais c'était l'idée.

La sonnerie s'est faite entendre, mais on est encore en train de faire sécher ma veste, donc personne ne bouge des toilettes, même pas Kirino. Je suis assez étonné à vrai dire, je l'imaginais plus nous lâcher pour arriver en cours à l'heure - je n'aurai pas pu lui en vouloir pour ça. Mais le voir se tenir contre le mur, les mains dans les poches, à côté de Tenma et Kyousuke qui parlent Pokémon, à nous attendre, cela me fait sourire.

« Avoue que tu nous adores Kirino-chan.

- Arrête de dire n'importe... Commença-t-il à soupirer, attends, t'a dit quoi ? "chan" ?

- Ouais, je trouve que ça te va bien.

- Évite de m'appeler comme ça s'il te plait...

- Moi j'aime bien.

- Évite. Vraiment. »

Son regard, le ton de sa voix, son aura, tout venait de changer chez lui, en un instant. J'en eu presque peur, mais c'est différent de la peur. Ça ne m'a pas vraiment effrayé, mais c'était un peu comme une peur pour lui. De savoir d'où provenait ce regard si froid, si triste, si éteint.

« D'accord, désolé... »

Mais je ne peux pas réellement affirmer qu'il m'ait entendu, comme il sortait déjà des toilettes, au moment où le sèche-mains s'arrêtait et que j'enfilais ma veste.

Le reste de la journée fut tout aussi morose. Kirino ne m'adressa plus un regard, et ne discutait qu'avec les trois cinnamon roll de l'équipe, puis à nos trois aînés une fois qu'on fut tous réunis.

Pendant que mon rose énigmatique préféré - c'est une vanne - et monsieur riche parlent livres, j'observe Midori, Sangoku, Kyousuke et Tenma jouer au babyfoot. Léo s'est endormi sur l'épaule de Hikaru, qui révise un de nos cours. Et quant à moi, je traîne sur mon téléphone, je regarde les quatre abrutis s'engueuler (en vrai c'est plutôt les trois, Sangoku cherche juste à trouver un endroit où se cacher, tellement il doit avoir honte). D'habitude j'aime bien ce genre d'après-midi, quand on a la flemme de rentrer à la maison, mais là je ne peux pas me détendre. Le comportement de Kirino me chagrine et me perturbe bien trop.

C'est vraiment le fait que je l'ai appelé "Kirino-chan" qui l'a dérangé ? C'est pourtant moins pire que "Joker"... Mais je ne sais plus si je l'ai déjà appelé Joker devant lui. Quoi qu'il en soit, si ça le gène tant que ça, je veux bien prendre la peine de m'excuser, mais il refuse de, ne serait-ce, me regarder. Mais quelqu'un m'extirpe de mes pensées, et ce n'est autre que Midori qui vient de se laisser tomber dans le canapé, juste à côté de moi. Tranquille la sauvage, je te dérange pas ? Mais elle ne se préoccupe pas de moi, et s'adresse tout de suite à Kirino :

« Je me demandais, Kirino, comment étaient tes cheveux avant que tu ne les coupes ?

- Hein, quoi...? fit le concerné, semblant être pris de court.

- J'avoue que je suis curieux moi aussi, ajouta Hikaru, ils étaient longs ?

- Et bien... J'ai sans doute quelques photos si vous voulez. »

Tous et toutes de nature curieuse, on s'approche de Kirino qui fouille dans la galerie de son téléphone. J'aperçois des photos de chats par-ci par-là, de personnes, probablement des membres de sa famille, une étrange qui m'interpelle - un bureau plein de graffitis - puis on aperçoit d'autres cheveux roses semblables aux siens.

Sur l'une d'entre elles, ses cheveux sont longs, noués en deux longues couettes basses qui retombent dans son dos. Son sourire est différent, plus lumineux, et il est dans un champ de fleurs colorées, un chapeau de paille sur la tête. Cette photo m'apaise. Sans doute par la simplicité de son regard, différent de celui qu'il nous offre depuis qu'on le connaît.

On en voit d'autres où ses cheveux sont coiffés en une tresse simple, en queue-de-cheval, ou encore lâchés. Puis d'un coup, on le voit avec des cheveux courts, mais ce n'est pas son sidecut. C'est une coupe simple, où on a l'impression qu'il a juste pris ses cheveux, une paire de ciseaux, et a tout coupé. Et son regard est différent. Il n'y a plus de lumière. Il n'y a plus cet océan sous un soleil d'été. Il y a juste un regard terne, une tempête dans ses yeux bleus.

Discrètement, je relève la tête vers lui. Il a éteint son téléphone, et regarde le sol dans un silence d'outre tombe, tandis que les autres le complimentent et lui demandent pourquoi est-ce qu'il a coupé ses cheveux. Pourquoi le complimenter sur la chevelure qu'il a décidé de couper ? Je le préfère avec les cheveux courts en plus, qu'ils soient simples ou à moitié rasés.

« Tu m'as donné envie de faire un truc à mes cheveux, tiens. »

Intervention de Kyousuke qui fit taire tout le monde. Jusqu'à ce que Midori ne se lève en un bon, s'écriant qu'il était l'heure d'aller chez elle pour une séance de coiffure. Tout le monde semble être d'accord, y compris notre blond préféré qui vient de se réveiller. Je me retourne vers Kirino, après avoir récupéré mon sac, puis l'attrape par la manche de son pull.

« Qu'est-ce que tu veux ?

- Euh... Te demander si ça t'allait cet aprèm improvisé.

- Oui, pourquoi ? Ça te dérange que je vienne ?

- Non, non ! Juste comme ça, car il doit bien avoir une raison particulière pour que tu t'es coupé les cheveux comme ça, d'un coup. »

Il semble que j'ai fait mouche, car maintenant il regarde le sol, gêné. Un blanc s'installe entre nous, et les autres nous appellent, à la porte de la salle commune, en train de nous attendre. Alors je lui emboite le pas, en glissant :

« Ah et désolé pour ce matin en fait, je comprends maintenant pourquoi tu n'aimais pas que je t'appelles "Kirino-chan". À cause de ton apparence, je me trompe ?

- Euh, ouais, c'est ça... Merci Kariya, c'est sympa de ta part. »

Et je pus à nouveau voir ce sourire que j'apprécie tant. Qu'est-ce que tu me fais Kirino ?

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j'ai enfin mon ordi les copains, et comme c'est l'été, j'ai bizarrement envie de plus écrire cette histoire

et j'ai oublié de dessiner les personnages de la façon dont je les imagine dans cette histoire, alors je le ferai peut-être au chapitre suivant

aller débisous
Heaven 💫