Chapitre 04| Week-end de pauvres
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Kirino
↬ Samedi matin, 09h21
Le soleil me brûlant les yeux fut mon réveil - pas très agréable si je puis dire. Les souvenirs de la veille me revinrent petit à petit à l'esprit. Le cadeau du frère de Tsurugi, Shining, Madagascar 3, le chat au pied de l'arbre avec Léo qui ne faisait que se réfugier dans les arbres. C'est dingue comme ce petit garçon sans muscles, très maladroit, monte avec une facilité déconcertante dans les arbres. On dirait un petit chat.
Mon regard se porta justement sur lui. Je retiens un sursaut en le voyant. Endormi, en boule, entre les bras de Tsurugi et Hikaru. Ils sortent ensemble ? Ou c'est seulement parce qu'ils ont froid ? J'ai déjà eu l'occasion de toucher la peau de Léo par inadvertance, ou quand il trébuche à côté de moi, et il est vrai que sa peau est… putain de brûlante. Un radiateur vivant le gamin.
Je regarde les autres dormir. Midori est affalé sur Sangoku, et sans doute par envie d'être plus à l'aise, Shindou et Matsukaze sont descendus à l'étage inférieur de la cabane. Je suis toujours autant scotché devant cette cabane. J'essaye vainement de comprendre comment elle peut tenir dans l'arbre avec les quelques meubles qu'ils ont installés à l'intérieur, avec nos poids en plus.
Un mouvement à côté de moi me fait tourner la tête. Kariya qui se retourne dans son sommeil, un petit filet de bave au coin de la bouche. Je retiens un petit rire. Il a l'air de bien dormir.
Il n'a pas arrêté de faire des blagues pendant qu'on regardait Shining, et à imiter le daron. J'étais vraiment le seul flippé par le film ?? Je n'aime pas les films d'horreurs comme Shining, vachement psychologiques. Je préfère ceux qui sont trashs, sans vraie histoire où il n'y a que des morts. C'est plus facile à regarder je trouve.
Un bruit sauvage, provenant hors de la cabane, m'alerta. Quittant le gros matelas deux places pas très agréable, que j'ai partagé (à contre cœur) avec Kariya, je me rapproche à pas de loup de la « fenêtre » du deuxième étage.
Mes yeux s'écarquillent. Un renard. Un petit renard roux sort timidement d'entre les buissons, non loin de cette cabane incongrue. Des yeux noirs, ainsi que ses pattes de la même couleur, qui lui font comme des bottes.
« Tu ne trouves pas que les renards ressemblent un peu à des fennecs ? »
La soudaine voix dans mon dos me fit horriblement frissonner, et je me retourne d'un coup vers cette nouvelle présence.
Léo. Dans le pull de Tsurugi, les cheveux en bataille, sans son bandeau à l'œil. Et malgré ses cheveux qui tombent sur son visage, je distingue que cet œil qu'il cache chaque jour est d'une autre couleur. D'un bleu nuit pure.
« Hum, oui, maintenant que tu le dis..
- J'aime bien les renards, je les trouve singuliers. C'est rusé et intelligent. Très solitaire, mais quand ils t'accueillent, ils ne te lâcheront jamais. Un peu comme un loup, mais plus mesquin et moins imposant, moins terrifiant. »
Comme toujours, il retourne dans sa lune et nous oublie. Je soupire, et retourne à ma contemplation du renard, aux côtés du petit blond. Si j'ai bien compris il est italien, et ne connaît aucun de ses parents. C'est assez triste.
Je ne sais pas ce que je serai sans mes parents, moi. Ils sont tous pour moi.
Je me retourne vers les dormeurs. Je sais qu'ils ont tous plus ou moins ce que Kariya n'a pas arrêté de gueuler, je nomme : les family issues.
Nan, vraiment, il a pas arrêté de gueuler ça quand il était bourré. Léo était mort de rire, mais ne devait probablement rien comprendre.
J'aimerais bien être aussi insouciant qu'eux. Rire aux éclats, ne me soucier de rien. Suivre les cours, puis faire de la merde dehors. Être quelqu'un de vivant quoi. Mais c'est compliqué. Je sais plus ce que c'est de vivre. D'être comme eux.
Je sais plus ce que c'est. Et quand je les vois avancer, sans regarder derrière eux, sans s'inquiéter du futur, je ressens comme un pincement au cœur. Je ne les connais que depuis quelques jours, voire à peine une semaine, mais je sais déjà qu'ils ont quelque chose que je n'ai pas. Qui me fait ressentir ça.
Quelque chose d'amer. De désagréable.
Quelque chose qu'on appelle la jalousie.
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Assis sur les matelas, je regarde Tsurugi, Matsukaze et Midori jouer à Mario kart 7. Shindou lit, et Hikaru et Sangoku essayent vainement de donner cours à Léo. Je ne comprends pas tout, mais il a besoin de beaucoup d'aide, c'est celui qui a le plus de lacunes dans le groupe.
Je sais que Tsurugi est nul quand il s'agit de rédaction d'inventions, et de poésie. Matsukaze n'est pas doué en orthographe, grammaire, mathématiques et géographie. Et Hikaru se débrouille à peu près tous. Je ne sais pas pour les trois autres, qui sont en Première et Terminale.
Et dire que je devrais être en Première. Ça m'énerve un peu, je dois le dire. Tout ça à cause de cet ancien lycée de merde.
« Au fait.. Tentais-je soudainement.
- Hmm ?
- Si j'ai bien compris, vous passez tout le week-end dans la cabane ? Shindou hocha la tête. Mais vous faites quoi alors ? On se fait un peu chier là.
- On traîne en ville en général, on se la coule douce, ce genre de choses.
- C'est nul. »
Le brun, le turquoise et la rose qui jouent à la console se retournent, choqués de ce que je viens de dire. Tsurugi s'en fout, et en profite pour finir la course, et gagner. Sale mioche.
« C'est que t'a vraiment une vie de merde mon pauvre, pour dire ça ! »
Merci Kariya, je le savais pas déjà assez on dirait.
Mes trois… Amis ? me gueulent dessus, pour oser critiquer leur soi-disant « super week-end du cirque Pinder. ». Comment suis-je censé les prendre au sérieux quand ils se décrivent comme ça aussi ?!
Sangoku et Shindou soupire, Tsurugi s'est mis à la fenêtre pour fumer - pardon mon coco, t'es pas censé avoir 15 ans ? - et Hikaru cherche une bouteille d'eau.
« J'ai envie d'aller au parc d'attractions. » Fit très soudainement Léo, la tête un peu dans les nuages.
Il y eut un blanc. Mes mains sont plaquées contre mes oreilles, alors que Midori m'avait attrapé par le col de mon t-shirt. C'est quoi cette fille, sérieux.
« Et bah voilà, on sait ce qu'on va faire aujourd'hui ! »
Je ne pense pas pouvoir survivre à ce week-end.
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Kirino
↬ Lundi matin, 7h46
Mon âme a quitté mon corps ce week-end. Entre les montagnes russes, les chaises volantes, la pêche aux canards (oui), les tirs à la carabine, le train fantôme et la maison hantée.. Ils ne sont pas humains pour faire tout ça sans pause.
Un soupir m'échappe, alertant ma mère, au volant, à mes côtés. Comme toujours, elle m'emmène au lycée en voiture, et attends l'ouverture, sachant que je ne veux plus attendre devant le grillage seul. Je ne la remercierai probablement jamais assez pour tout ce qu'elle fait pour moi…
« Ça va chéri ?
- Oui, t'en fais pas.. Je suis juste un peu fatigué à cause de ce week-end.
- On dirait que tu as réussi à te faire des amis très rapidement. Ils doivent être de confiance pour que tu ais décidé de passer le week-end avec eux ! »
Je ne sais pas quoi réellement répondre, et hoche simplement la tête. De confiance... C'est vrai que j'ai confiance en certains d'entre eux, comme Hikaru, Matsukaze, Shindou ou Sangoku et Léo, mais… Les trois autres me donnent souvent des frissons. Midori est bruyante et assez brutale, et Kariya et Tsurugi sont trop sournois pour moi.
En particulier Kariya. Je tourne la tête vers la fenêtre, pour observer les étudiants ainsi que la grille. J'aperçois le petit groupe avec qui je viens de passer mon week-end. Check, câlin, ce genre de choses, puis certains se posent sur leur sac, attendant l'ouverture des grilles.
Je repense à ma discussion avec Léo, même si c'est le seul qui a parlé, sur le renard qu'on a vu au réveil.
« C'est rusé et intelligent. Très solitaire, mais quand ils t'accueillent, ils ne te lâcheront jamais. Un peu comme un loup, mais plus mesquin et moins imposant, moins terrifiant. »
En observant Kariya, son côté protecteur avec son « petit frère », et rusé pour se sortir dans les merdes dans lesquelles il se glisse tout seul, il me fait penser à ce renard.
Un renard qui semble tout faire pour ne plus être seul à nouveau.
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est-ce que le peuple demande que je vous fasse des croquis de la cabane et des looks de chacun, ou je vous laisse à votre imagination et mes descriptions pas ouf ?
sur ce, je retourne m'enjailler avec mes oreilles d'elfe
et prions pour l'âme de Kirino, adieu gamin, on t'aimais
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