Chapitre 02| Mission : sourire

⚘ et avant qu'on me le fasse remarquer : oui, je genre Hikaru au féminin, ce n'est pas une erreur.

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↬ Mardi, 15h03

    Kariya se demandait une chose, depuis son entrée au lycée : pourquoi le mur du foyer était aussi horrible. Même Léo, et son honnêteté qui lui apportait parfois beaucoup de problèmes, l'avait dit haut et fort, dès leur premier entrée, quand leur professeur leur faisait visiter l'établissement, le jour de la pré-rentrée.

    Encore une fois à s'acharner sur le pauvre baby-foot du foyer avec Kyousuke ; en seulement deux semaines de cours, le jeu de bois avait déjà les marques de coups de pieds des élèves, des dessins au tipex ; des mots stupides, des comptes Instagram  ou Twitter, et d'autres choses peu intéressantes. L'orphelin se retourna vers les canapés dans son dos, pour voir sa petite bande d'amis. Depuis les pizzas, Kirino avait rejoint le groupe, de temps en temps, mais il restait la plupart du temps seul. Aujourd'hui, encore, il s'était réfugié dans la bibliothèque. Et Léo, Hikaru et Tenma étaient tout trois plongés dans leurs cours, le blond dans son japonais et le brun dans ses maths, malheureusement ; Hikaru jouait la professeure.

    Le foyer était assez calme et agréable. Même si des élèves ne se supportaient pas, il y avait toujours quelqu'un pour surveiller que personne ne fasse de dégâts. Et ça n'était toujours pas arrivé. Les deux garçons aux cheveux bleus, l'un turquoise et l'autre nuit, avaient repris leur match, jusqu'à tout deux sursauter à la voix forte de leur chère amie : Midori. Kariya soupira, en la regardant entrer dans la salle, toujours dans sa longue jupe, suivit de Takuto et Sangoku qui étaient tout deux amusés du comportement de la jeune fille.

« Salut les gars ! Alors, ça joue au baby-foot ?

- Ouais, et comme toujours, je domine. Se vanta faussement Kyousuke, en jetant un regard aux jetons rouges qui comptaient ses points.

- J'en attendais pas moins de toi. Bon, je joue. Taichi, viens jouer aussi !

- J'en ais pas spécialement envie.

- M'en fiche, viens. »

    Le terminale soupira, vaincu. Son tempérament était plus calme que celui de la jeune fille aux pointes colorées en vert émeraude. Ce dernier posa son sac et sa veste à côté de leur ami musicien, qui avait déjà ressorti le livre qu'il ne cessait de lire ces derniers jours ; Le Rouge et le Noir. Puis il se mit à côté du ténébreux, tandis que Midori avait rejoint Kariya. Peut-être qu'avec elle, il battrait enfin cette grande perche de Kyousuke.

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↬ Mardi, 17h36

    Kariya était connu pour n'avoir aucun karma, surtout avec le ténébreux. Les cours agaçait l'adolescent, qui était déjà dépité à l'idée de rentrer dans son nouveau chez lui, avec ses devoirs de sciences et d'anglais. La seconde était ainsi ; un peu comme la troisième, mais avec aucune épreuve à la fin de l'année, et plus de liberté.

    Sa petite troupe d'amis traversait le pont de la ville, et Kariya prit le temps d'admirer le début du couché de soleil, tout en les suivant, en silence. Ce n'était que le milieu de printemps, Avril, le soleil se couchait encore assez tôt. Kariya aimait bien les couchés de soleil, c'était calme, ça apaisait la tornade dans son cœur qui le rongeait depuis tant d'années, depuis l'abandon de ses parents. Cet orage qui s'était apaisé, et qui avait à nouveau grondé, éclaté, hurlé, en voyant ce blondinet apparaître devant l'orphelinat qui était sa maison, auparavant, avec ses cheveux sales et ce corps couvert de coups.

« ...saki. Masaki. »

    Le turquoise sursauta, à son nom. Takuto secouait sa main devant ses yeux mordoré, ce qui le surprit une seconde fois. Léo faisait de même, juste à côté, encore une fois avec son mimitisme qui faisait toujours sourire ses amis.

« On voulait savoir si ça te dirai de sortir, ce week-end.

- Hein ? Grave ! Les toits, comme toujours ?

- On pourrait faire ça dans la nuit de vendredi, et dormir dans la cabane jusqu'à dimanche ? Proposa Hikaru, faisant sourire Midori, Tenma et Sangoku, et hocher la tête Kyousuke.

- Le programme me convient. Avec Taichi on s'occupe de la nourriture.

- Yuuichi rentre ce week-end normalement, el- il pourra amener des couvertures avec la voiture. Hikaru fronça les sourcils en voyant le ténébreux buter dans sa phrase.

- Parfait ! Je m'occupe de persuader Haru' et Fuu', je sais déjà que mes parents seront okay. »

    Kariya baissa les yeux vers celui qu'il considérait comme son frère, avant de soupirer devant son visage sans expression, sa tête sur le côté. Un vrai poisson mort.

« Haruya et Fuusuke.

- Ah ! »

    Le turquoise ne put que soupirer, devant l'expression totalement à l'ouest de son homologue, et des rires de sa bande qui avait repris leur route. Une fois au carrefour, tous se séparèrent, Kariya accompagna Léo jusqu'à l'orphelinat où il résidait encore, avant de se rendre chez lui, chez les Kira. Même s'il avait choisis de garder son nom de naissance, Kariya était maintenant un Kira – sans le nom. Un sourire étira ses lèvres, à ce souvenir.

    Une fois devant l'immeuble, l'adolescent cherchait ses clés, et quelque chose – ou plutôt quelqu'un – interpella son attention. Une touffe rose, perdue avec un casque noir sur lequel des nuages étaient peints. Kariya voulu l'interpeller, mais haussa des épaules, et entra dans l'immeuble. Il vivait dans l'appartement du premier étage, et les escaliers sentaient déjà les épices. Un coup de Ryuuji.

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↬ Mercredi, 7h47

    Mission : interpeller Kirino.

    Tout deux ne se parlaient pas beaucoup – Kirino semblait plus apprécier Tenma, Léo et Hikaru, que lui et Kyousuke. Ça ne semblait pas déranger le ténébreux de toute façon. Assis sur son sac, devant le grillage, la bouillotte qui lui sert de frère endormi sur son épaule, Kariya observait les différents lycéens, ses écouteurs aux oreilles, The haunting qui hurlait dans ses oreilles. Le rose n'arrivait jamais en retard, mais le turquoise se souvint qu'il ne l'avait jamais vu attendre devant le grillage. Et pourtant, il, n'habitait pas à côté. Kariya ne comprenait pas.

    Son regard s'était posé sur une voiture. Elle était verte foncée, un peu sale de poussière ; chaque matins et chaque soirs elle était là. Comme beaucoup de voitures ; beaucoup étaient emmenés par leurs parents. Mais cette voiture restait jusqu'à l'ouverture du grillage.

    Et c'est en saluant ses trois autres amis, que Kariya vit Kirino sortir de cette voiture. Il se retourna au même moment vers le grillage qui venait d'ouvrir. Le turquoise soupira.

    Il a si peur que ça des autres ?
    Il lui faisait penser à Hikaru et son anxiété.

    Kariya put se relever, grâce à Kyousuke qui faisait Léo se lever, à moitié endormi. Léo dort tout le temps, il ne sait pas rester éveillé, si on ne l'occupe pas. Les cinq amis entrèrent dans le bâtiment, accompagnés de leurs trois aînés qui venaient d'arriver. Tous étaient encore endormis, et Kariya s'en rendit bien compte pendant le cours d'anglais. Tenma était perdu quelque part dans le plafond, Kyousuke dormait à côté de lui, Léo se concentrait pour se déconcentrer ; la seule à étudier était Hikaru. Et Kirino, assis derrière. Il était seul à sa table, et ne semblait pas gêné, même plus à l'aise.

    Perdu dans ses notes d'anglais, Kariya n'écoutait pas les énième explications de son professeur ; il ne comprenait pas grand chose, et se rattrapait toujours de justesse grâce aux cours que sa tante venait lui donner. Quand elle n'était pas sur les planches, dans un théâtre à l'étranger. A l'inter-classe, Kariya admira le zombie qu'était son voisin de table se diriger vers les toilettes, tandis qu'il décidait de piquer un petit somme, avant de toute suite se relever. Il avait oublié ce qu'il voulait faire.

    Avoir deux heures d'anglais d'affilées lui fut utile, aujourd'hui : pas besoin de courir après son camarade.

    Son regard croisa ce ciel calme et paisible, taché de nuages gris et transparents, donnant cet air si triste et si vide. Avec son petit sourire en coin que Kariya préférait toujours afficher, même avec sa petite bande, il se rapprocha de Kirino, qui avait quitter son manuel d'anglais pour se concentrer sur Kariya. Mais ce dernier baissa tout de suite les yeux. Ce qui interpella Kariya.

    Qu'est-ce qu'il a ?

« Hey hey Kirino, tu fais un truc ce week-end ?

- … Non. Une réponse froide, qui ne manqua pas de décourager Kariya. C'est quoi son problème ?

- Avec Hikaru, Tenma et les autres on se fait un truc de vendredi soir à dimanche. Ça te dit de venir avec nous ?

- Je t'avoue que je n'ai pas confiance. Surtout avec ton sourire.

- Rassures toi : si Léo est là, c'est pas méchant. Et puis y aura Takuto et Taichi, c'est comme des mamans si on te fait si peur. Il ne manqua pas de lui faire un clin d'oeil, taquin. »

    Le mordoré fixait ce ciel calme, toujours avec ce sourire en coin. Il attendait une réponse, et ne partirait pas sans, les bras croisés il attendait. Ce qui fit lentement soupirer Kirino, qui baissa une nouvelle fois les yeux sur son cahier, semblant réfléchir ; ses cheveux cachant une moitié de son visage – ainsi que la cicatrice de Joker à la commissure de ses lèvres.

« C'est d'accord, je viendrai. »

    Et Kariya sourit. Plus doucement, mais toujours aussi taquin ; il ne pouvait retirer ce masque. Kirino semblait l'avoir compris : un sourire infime prenait aussi ses lèvres. Kirino l'intéressait de plus en plus.