Poème mélancolique d'un jour de plus

Alors que je sortais de ma simple torpeur,
Que chaque personne différemment connaît,
Contre mes vœux, de mon sommeil je me tirais
Et ce peu m'importe le jour, la nuit, ou l'heure.

Sentant qu'en ce jour encor le sommeil m'échappe,
Et, même si tout est encore et reste noir,
Je sors au dehors de ce monde par la trappe
Que sont mes lectures : mon seul échappatoire.

Mes nombreux et différents mondes parallèles
Sont presque comme les substituts de mes ailes,
Qui me font tomber au milieu de ces cahiers
Lors du triste retour à la réalité.

Alors je me mets à bien le contempler,
Ce ciel, qui est plein de nuages colorés.
Envahie de ces sentiments de liberté
Qui me sont renvoyés par cette Voie lactée :
Toutes ces couleurs si chaudes à contempler,
Cette si proche et si lointaine immensité
Me font toutes partir loin, divaguer, rêver.

Mais, jamais loin, la mélancolie me revient
Et avec elle une pensée : je ne suis rien.

Pour essayer de soulager mon cœur en miettes,
Je prends une lame pour me marquer le corps
Et me fais saigner, car si je me fais du tort,
C'est pour oublier ma douleur quand tu me jettes.

Oui, « jettes » au présent, car je le vis toujours ;
Je n'arrive pas à t'oublier, cher amour.
Mais le temps s'écoule comme l'eau sous les ponts,
Et je me lève comme un boulet de canon.

La vie reprend son cours, je dois aller aux miens.
Prenant quelques livres, j'oublie alors ces liens
Entre nous. Je m'occupe de tout ranger, vite !
Mes affaires sont prêtes, je me précipite.

Enfin, quoi que je fasse, je finis toujours,
Par avoir une

Le trajet journalier reste bien silencieux
Je dois descendre puis me cacher de ces yeux,
Ceux qui possèdent un regard inquisiteur
Et dont, en vrai, je ne devrais pas avoir peur.

Ma journée se passe, rythmée par l'habitude.
Je cherche ma place contre ma solitude :
De tout et de rien je vais parler à Tiphaine.
Les cours passent, défilent et j'oublie mes chaînes.

Je dois travailler, pour enfin tout oublier ;
Écouter et apprendre, ne pas succomber
En m'accrochant à ces moments intéressants.
Mais moi, je ne le veux pas maintenant.

Le moment arrive, je dois sortir d'ici,
Passer dans cette masse anonyme qui vit,
Puis je rejoins cette voiture qui m'attend
Et je compose masque et sourire en entrant.

Ensuite, je raconte par deux fois ce jour,
Éludant les mêmes passages que toujours.

Je mange, range et enfin je pars vers mon antre.
« Je dois travailler », me dis-je quand j'entre.
Je cherche à m'y atteler sans y arriver :
Je voulais lire et écrire pour m'évader.

Puis je prépare tout pour jouer de mon alto
Et je travaille alors mes morceaux. Des saltos :
C'est ce que font les doits et ma main sur ces cordes.
Mes notes et l'instrument, sensuel, s'accordent.

Ce jour tire à sa fin, comme les précédents.
Je descends manger avec les autres en mentant :
Ce mensonge qu'ils croient tous, c'est que je vais bien.
Je monte et vois ces objets qui sont les tiens ;
Je me torture en n'arrivant pas à dormir :
Mon flot continu de pensées ne veut tarir,
Et je me mets à philosopher sur la mort,
Cette vie, l'infini, et le étoiles, encor.

Je fais mes devoirs alors qu'on croit que je dors ;
Fais mon sac et écoute ce silence d'or.
Reposée et presque rassasiée de lecture,
J'ai ce sentiment d'amertume qui perdure.

Ce soir, alors que je commence à m'endormir,
Ce sont tout ceux que j'oublie, tous mes souvenirs
De toi, de mon amour et de nous, qui me brisent
Et qui, malgré mes choix, font commencer mes crises.

Tentant d'oublier, je pense à Harry Potter
Et regrette de ne pouvoir lancer des sorts
Pour que je puisse faire face à mes mangemorts,
Qui me privent de répit et de mon bonheur.

Ensuite, je pense à toi comme à cette lame
Qui, ensemble, m'ouvrent et ma peau et mon âme.
De nouveau, le regrets reviennent et me submergent :
Mes larmes brisent touts mes digues et ma berge.

Et je m'en veux d'échouer à me contenir :
Je devrais me débarrasser de ces souvenirs.

Harassée, je m'effondre, me laisse porter.
Je me mets à divaguer, par cette portée
Qu'est cette triste partition noire de notes,
Complétée à l'aide de nos discussions sottes,
Qui, à une époque gaie, maculaient nos feuilles,
Et dont je dois aujourd'hui faire le deuil.

« Poème mélancolique d'un jour de plus », Tristes Souvenirs, GW, 14 mai 2017

Ce texte est une création personnelle !

Ce texte, je me suis amusée à le rendre pour un sujet d'écriture d'invention, bonus, en français, pour le mardi 16 mai 2017. Le sujet était « Racontez une journée ordinaire en rendant la narration poétique ». Ça a été une super expérience, de devoir s'exprimer tout en alexandrins, contrainte que je me suis ajoutée, et de respecter les règles de prosodie "classique".
Et je ne dirai rien sur la véracité ou non de mes propos. Seul les personnes me connaissant le sauront -ou non- !

Si vous remarquez que j'ai été plagiée, un petit commentaire est le bienvenu ! Ce travail, j'en suis fière, et c'est LE MIEN !

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