𓇚.° ᴛᴡᴏ │sʜᴇ ɪs ɴᴏᴛ ʜᴇʀsᴇʟғ

2080 ᴍᴏᴛs



˗ˏˋ A SONG FOR YOU .ೃ࿐

MOMO

  Elle ouvrit la porte et marcha dans les longs couloirs. Le bruit de ses pas résonnait dans les pièces vides. Ses cheveux bruns étaient coiffés en un chignon parfait, aucune mèche ne dépassait. Avant d'ouvrir la porte du salon, elle réajusta sa tenue, s'assurant que tout était parfait. 

  Elle alla dans le salon et vit ses parents assis à table. 

« Bonsoir Père, bonsoir Mère. Comment allez-vous ? demanda-t-elle en s'installant sur la dernière chaise de libre. 

Bien, je t'en remercie. Et toi le travail ?

— Le travail ?

  Et elle dans tout cela ? Ils ne se demandaient pas comment elle allait ?

— Oui. Le travail, comment cela se passe ? 

— Très bien. Oui, tout va à merveille, sourit-elle faussement en s'asseyant en triturant ses doigts de nervosité. »

  Elle détestait les dîners avec ses parents. Ils ne pensaient qu'à eux et à leur business. Et ce depuis toujours. Alors qu'elle s'efforçait d'être la jolie jeune femme parfaite pour les satisfaire.

  Elle n'était pas elle-même.

  Elle aurait tant voulu leur montrer ce qu'elle valait.

  Quand elle revenait dans cette immense demeure, elle avait l'impression de retrouver l'enfant qu'elle avait été. Apeurée et sans défense, se laissant marcher dessus à n'importe quel moment. Rabaissée si elle faisait une seule petite chose de travers.

  Momo avait toujours voulu attirer l'attention de ses parents mais aucun de ses efforts ne payaient. Quand elle était enfant, lorsqu'elle montrait un de ses dessins à sa mère, elle ne lui adressait même pas un regard et lui disait qu'elle était occupée. Idem avec son père.

  À l'aide de sa fourchette, elle jouait avec sa nourriture. N'écoutant pas vraiment ce que ses parents disaient mais une phrase de sa génitrice l'interpella : 

« Argh, quand on voit à la télévision, tous ces jeunes sans pudeur... Je me demande où va le monde...

— Comment cela Mère ? demanda-t-elle, confuse. 

Deux hommes qui s'embrassent en public ! Sérieusement ! Ils pensent être chez eux ?

Mais enfin, je ne vois pas où est le problème... Il y a bien des hommes et des femmes qui le font...

— Ce n'est pas la même chose.

— Bien sûr que si ! 

— Es-tu en train de me contredire Momo ? fit durement sa mère. »

  La mannequin baissa la tête. Elle savait qu'il était inutile de parler avec sa mère lorsqu'elle était dans cet état. Elle aurait pu rêver mieux comme soirée.


✧. ° Studio photo - 10h

« Waouh tu es incroyable ma belle. Vas-y pose, pose, la modèle l'écoutait sans broncher et souriait. J'ai besoin de Shoto là... Shoto ? Un mannequin aux cheveux bicolores arriva en courant et se plaça à côté du modèle.

— Désolé Momo, j'ai eu un contre-temps... chuchota-t-il dans son oreille.

— T'inquiètes, c'est pas grave... C'est Izuku ?

— Oui, je te raconterai plus tard. »

  Momo hocha la tête en lui souriant doucement, puis elle entendit le « clic » significatif de l'appareil photo.

« Vous êtes magnifiques tous les deux ! Vous formez un merveilleux couple ! Les mannequins sourirent poliment sans le contredire avant de reprendre la séance photo. »

  Tout se passait bien jusqu'à ce qu'une dispute éclate entre le photographe et Momo.

« — Vous n'allez pas bien ? Ce n'était pas dans le contrat !

— Oh que si c'était dans le contrat ! Regarde bien ! le photographe lui tendit le contrat signé.

— Quoi ? Elle regarda la feuille. Non, je n'ai jamais signé ça ! Bande d'escrots, vous m'avez fait signer autre chose !

— Tu as signé ce que tu vois là ma belle. Alors tu vas enlever cette robe et te mettre en sous-vêtements !

  Il voulut attraper le bas de la robe de la brune mais cette dernière lui colla une gifle avant qu'il ne puisse la toucher.

— N'essayez même pas de me toucher ! s'exclama-t-elle en repoussant le photographe.

— Espèce de garce ! Mon directeur en entendra parler !

— Votre directeur travaille pour nos parents. Vous n'aurez pas le dernier mot, fit la mannequin en prenant ses affaires, suivie de près par son ami. »

  Arrivés dans la voiture de Shoto, la brune souffla, agacée.

« Pour qui il se prend sérieux ? Il a voulu m'enlever ma robe mais quel connard ! Shoto, je te l'ai dit que je ne la sentais pas cette agence. Avec ça, plus les remarques sexistes qu'il m'avait faites, tu verras il entendra parler de moi !

— J'espère qu'il se fera rapidement viré...

Oui... Bon, on va au bar ce soir ? J'ai envie de me détendre un peu !

— Comme tu veux cheffe mais avant il faut qu'on passe voir mes parents. 

— Oh oui c'est vrai... J'avais presque oublié, soupira-t-elle. »

  Une sonnerie de téléphone coupa court à leur discussion, Momo attrapa son cellulaire et vit le nom de son copain s'afficher sur l'écran. Elle souffla tristement avant de répondre.

« Yosetsu ! Comment ça va ?

✆ — Ça va. T'as pas oublié la fête de ce soir ?

— Oh non... Ne me dis pas que c'est aujourd'hui... Elle entendit son petit-ami souffler d'agacement.

✆ — Si. Tu viens ?

— Non finalement je n'ai pas trop envie de voir tes potes ce soir, une autre fois ?

✆ — T'abuses ! T'avais dis oui ! 

— Je sais bien mais j'ai passé une sale matinée, j'ai besoin de me détendre. Je suis désolée. 

✆ — Dis-moi qu'as-tu à faire de si important ? 

— Je vais dans un bar avec Shoto.

✆ — Encore avec lui ?! Mais t'es collée à lui ou c'est comment ?

— C'est mon collègue ! Et meilleur ami en plus, j'ai besoin de cette sortie.

✆ — Meilleur ami, c'est ça...

— Yosetsu, tu ne vas pas me refaire une crise de jalousie ? Écoute, tes amis ne m'apprécient pas et ça se voit clairement. Laisse-moi au moins ce soir et- 

✆ — C'est bon ferme-la j'veux plus t'entendre. Je te laisse, j'ai des choses à faire, salut.

— Je suis désolée. À plus tard Yos- elle entendit un bip sonore. Il venait de lui raccrocher au nez, comme d'habitude. »

  Shoto la regarda, peiné. Il n'aimait pas la voir dans cet état à cause de son copain. Yosetsu et elle sortaient ensemble depuis la fin du lycée. Au début, ils formaient le couple parfait, ils étaient attentionnés l'un envers l'autre, ils étaient toujours très proches et complices. Mais au fil des années, sans trop savoir pourquoi, leur relation s'était dégradée. Ils étaient passés des surnoms mignons à simplement leur prénom et étaient de plus en plus froids durant leurs conversations.

  Le bicolore savait bien que le copain de sa meilleure amie ne l'appréciait pas. À chaque fois qu'ils se croisaient, Yosetsu se sentait obligé de lui lancer deux ou trois regards meurtriers s'il osait ne serait-ce que regarder Momo. Cette dernière lui avait pourtant dit mille fois qu'il était déjà en couple, et avec un homme qui plus est.

« On va se prendre une glace avant notre rendez-vous avec mes parents ?

— Oui, ça va me faire penser à autre chose ! sourit-elle faussement.

— Ne t'obliges pas à sourire juste parce que tu es avec moi, fais la gueule pendant tout le trajet si tu veux, mais pas ça avec moi. Réserve ça pour tes parents. 

— T'es pas mon meilleur ami pour rien toi. Tu me connais trop bien. Shoto rit doucement en les conduisant vers le parc. »

  La brune sortit de la voiture en attrapant sa veste, le printemps était arrivé mais ce n'était pas pour autant que le temps s'était réchauffé. Elle enfila aussi un masque pour qu'on ne la reconnaisse pas. Comme Shoto, elle était connue depuis son enfance, tout le Japon pourrait reconnaître entre mille Momo Yaoyorozu. Alors, avec son meilleur ami, elle avait développé des stratagèmes pour échapper aux paparazzis et le plus simple était de simplement cacher leurs visages.

  Le bicolore la suivait et ils allèrent devant un stand à glace.

« Une glace à la pistache et une au chocolat s'il-vous-plaît.

Je vous sers ça tout de suite Monsieur. Le vendeur les regarda. Vous faîtes un beau couple !

  Momo releva la tête.

— Oh nous ne sommes pas ensemble. Je suis déjà en couple avec quelqu'un d'autre ! répondit-elle poliment.

Oh... Toutes mes excuses. Je ne pensais pas à mal.

— Ne vous en faîtes pas... Ce n'est rien.

— Tenez, vos glaces. Et encore désolé... Il s'inclina légèrement et tendit les cornets.

— Merci. Shoto déposa un billet sur le comptoir. Gardez la monnaie. Bonne journée, le vendeur le remercia et ils partirent s'installer dans le parc. » 

  Le duo de mannequins avait passé la matinée ensemble. À 14 heures, ils allèrent dans l'agence Todoroki. Ils avaient rendez-vous avec Enji et Rei, les parents de Shoto. Ils étaient divorcés depuis un bon moment mais avaient conclu qu'ils continueraient à travailler ensemble, pour le bien de l'agence. 

  Momo regarda l'heure sur son téléphone et soupira, ils n'étaient pas en avance. Elle souffla : 

« Il faut que je leur parle de ce photographe, qu'ils nous le virent en vitesse.

— Ils accepteront.

— J'espère... » 

  Momo prit la main de Shoto, pour éviter de le perdre dans la foule présente dans le hall. Ils se dirigeaient alors vers l'ascenseur, se faufilant entre les personnes qui marchaient tels des robots.

  Le rendez-vous chez les parents de Shoto s'était déroulé à merveille. Ils avaient réussi à se mettre d'accord pour licencier le photographe et avaient parler de nombreux projets à venir. 

  Yaoyorozu était en train de se maquiller quand son petit-ami entra dans la pièce. Il s'appuya contre la porte et pesta : 

« C'est pour ton « meilleur ami », que tu te fais belle comme ça ? 

— Yosetsu. Je sors au bar, c'est normal que je veuille m'habiller correctement ! dit-elle en enfilant ses boucles d'oreilles. 

Parce que t'appelles ça être habillée ? T'as vu le décolleté que tu portes Momo ?! 

— T'abuses. C'est quoi le problème ? fit-elle en regardant sa tenue. 

— On dirait une traînée. 

Une traînée ?! Mais bordel t'es qui pour me parler comme ça ? Je m'habille comme je l'entends, je suis majeure et vaccinée. Tu n'as pas à me dire ce que je dois faire ou non ! Alors je vais sortir, et ne t'avises même pas de m'appeler dans la soirée, je ne répondrai pas, elle souffla d'agacement en sortant de leur chambre. »

  Elle sortit de leur appartement, plus énervée que jamais. Ses talons noirs claquaient contre le sol au rythme de ses pas. Arrivée dans le hall, elle appela Shoto pour qu'il vienne la chercher. 

  Elle ne supportait vraiment plus son comportement et détestait l'emprise qu'il avait sur elle. Alors elle décidait de se rebeller, oui, comme si elle faisait une crise d'adolescence, mais à vingt-deux ans. 

  En même temps, elle était adulte merde ! Elle avait bien le droit de faire ce qu'elle souhaitait ! Rien n'y personne ne devrait l'empêcher de faire ce qu'elle voulait. Pas même son imbécile de copain !

  Elle se posa tranquillement sur un banc. Elle était énervée et blessée. Elle aimerait tellement ressentir une nouvelle fois toutes les émotions qui l'avaient traversé quand elle était tombée amoureuse de lui. 

  Un sentiment de renouveau, un sentiment de légèreté. 

  Elle voulait simplement se sentir aimer de nouveau. 

  Ses parents, son copain, les médias sexistes : ils avaient brisé sa confiance en elle. 

  Un klaxon retentit, la coupant dans sa réflexion. Le bicolore avait ouvert une fenêtre et lui faisait signe. 

« Monte ! La brune courut vers la voiture et s'installa à côté de son meilleur ami. Pourquoi tu fais cette tête ? demanda-t-il. 

  Momo sourit simplement. 

Shoto, je t'interdis de me parler de mes parents ou de Yosetsu. Je veux juste chanter et m'amuser avec toi ce soir. T'es d'accord ?

— Si tel est ton désir. Allons-y ! » 

  Ils rirent ensemble et le bicolore démarra la voiture. La brune regarda par la fenêtre et se plongea une nouvelle fois dans ses pensées.

  Elle n'aimait pas son quotidien. Cette vie de mannequin lui pesait et minait son moral. Elle avait vraiment besoin de renouveau.

°•. 𝄞 .•°

Nous avons maintenant le point de départ de nos deux protagonistes ! À nous de voir ce que l'avenir leur réserve 👀

J'espère que ce deuxièmement chapitre vous a plu !


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Bisous bande d'être humains !!
(* ̄3 ̄)╭
Vinyllinaso ꏏ. ˎˊ˗

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