Chapitre 07| Au revoir

Les jours passent rapidement, lorsque l'on s'amuse vraiment. Depuis qu'Adé et son père passent leurs journées avec nous, je profite réellement de mes vacances.

J'accepte de me baigner, de participer aux jeux des autres gars, de parler. Mais c'est seulement si Adé est là. Sinon, je reste à nouveau silencieux, dans mon coin ; parfois à côté d'Aitor - si Victor et Arion ne l'ont pas forcés à venir - soit avec Vladimir qui ne reste pas longtemps debout, n'ayant pas reprit toutes ses forces.

Il fait sans cesse chaud. On passe nos journées à la plage, ou à faire des sorties, comme dans des aquariums, dans des parcs aquatiques, on visite des monuments, ou on marche en ville. Séville est une très belle ville.

Allongé sur le dos, sous le parasol, plongé dans mes poèmes, je ne fais pas attention à Sol, Arion, Terry et Bailong qui m'invitent à jouer au volleyball. Je sais que Riccardo est en train d'expliquer les règles à Adé, et que Victor est à côté de son frère, attendant que la partie commence enfin. Aitor ne joue pas, il sera l'arbitre.

Nos parents sont un peu plus loin, en train de parler entre eux. Ils nous laissent faire nos conneries entre nous. C'est plutôt cool. Même si c'est une mauvaise idée de laisser neuf ados entre 17 et 19 ans, sous la seule surveillance d'un garçon de 22 ans qui ne peux même pas nous courir après rapidement. Sans vouloir te vexer Vladimir, je t'aime bien, hein.

"- Eugène ! Viens jouer !"

Je relève la tête, et vois Adé me faire de grands signes avec les bras. Je soupire, range mon livre, et me lève - sous les ricanements de ce cher Victor.

Je suis avec Adé, Victor, et Riccardo. En face, il y a donc Terry, Arion, Bailong, et Sol. Aitor est sur le côté, pour compter les points. Je n'ai pas vraiment envie de jouer, mais ils manquent de joueurs, vu que monsieur Cazador refuse de jouer.

Le match débute. Je soupire. En plus on a les quatre surexcités en face de nous.

"- Bon, vous nous payez nos glaces.

- Fallait qu'on perde !

- En même temps vous faisiez n'importe quoi.

- T'es censé me réconforter chéri !

- T'es con Terry."

Nous avons donc Terry qui boude Riccardo car son copain ne le réconforte pas, Victor qui regarde Bailong se lamenter mais qui reste blasé pour autant, Arion et Sol qui regardent s'ils ont assez d'argent, Vladimir qui essaie de les réconforter, Aitor qui se fous de leurs gueules, et Adé qui est content. Pourquoi est-ce que je traine avec eux déjà ?

Le plus âgé d'entre nous prévient nos parents à tous, j'aperçois ses parents lui donner leur porte monnaie, et Vladimir les remercier. On va tous chez le premier glacier que l'on trouve. Je cherche un parfum que j'aime bien, à côté des trois silencieux que j'ai nommé Victor, Aitor et Riccardo. Plus loin, Adé s'extasie devant la vitrine qui présente les parfums, aux côtés d'Arion et Sol, Terry est affalé sur Riccardo qui n'en a rien à faire de lui, Bailong s'affale à son tour sur Victor, Aitor lui donne un coup de pied dans les fesses. Tout est normal.

C'est après 10 minutes de boucant, je plein les espagnols qui ne comprenaient pas un mot de ce qu'on disait, que l'on sort s'installer sous les tables avec les parasols, chacun avec son pot de glace. Mon regard se porte sur Adé qui est à côté de moi, et qui mange sa glace avec envie. Personne dans le groupe ne lui a posé de questions ou quoi. En fait, personne ne posent de questions aux autres. Je ne le remarque que maintenant.

C'est une ambiance agréable.

Pendant que je déguste ma glace, je sens une main toucher la mienne sous la table. Je tourne la tête, et remarque Adé. Il parle aux autres comme si de rien n'était. J'entremêle nos doigts en soupirant un peu.

Je le lui ais dis. Dans une semaine, nous repartons tous au japon. Lui aussi je crois.

Bien sûr que j'ai pris son numéro... Mais je ne veux pas le quitter. Je sais qu'il va me manquer. Que sans lui, j'aurai l'impression qu'une partie de moi redeviendra vide. Il a rebouché le trou dans mon coeur que la mort de ma grand-mère à creusé.

Il est une drogue. Une nicotine. Une vitamine.

Si on m'avait dit qu'un jour je tomberai fou amoureux d'une sirène, je lui aurait rit au nez.

Alors doucement, je serre sa main dans la mienne, voulant lui faire comprendre en silence tout ces sentiments que je porte en moi, pour lui.

"- Je ne veux pas partir.

- Moi non plus."

Lui et moi sommes dans notre petit coin de paradis. Je suis debout, dans l'eau, elle m'arrive jusqu'à la taille. Il nage autour de moi, sous sa forme de sirène. Je peux une nouvelle fois admirer ses écailles bleues, son corps à moitié nus, danser sous l'eau, autour de moi.

Il me rend fou.

"- A la rentrée, tu entre à la fac, c'est ça ?

- Oui. J'aimerai devenir médecin.

- Je ne sais pas ce que je vais faire à la rentrée. Sûrement essayer de travailler.

- J'espère que l'on se reverra.

- On se reverra. C'est obligé."

Je souris un peu. Adé me regarde avec gentillesse, douceur, et tendresse. Je me sens bien avec lui. Je n'ai pas envie que ces vacances se terminent. J'aimerais qu'elles durent l'éternité.

Adé prend mes mains dans les siennes, et me tire vers le large. J'avance. Une fois que nos visages sont à la même hauteur, il vint, comme la dernière fois, embrasser mes paupières. Puis mes lèvres. Je ne porte pas mes lunettes, et je sais qu'il veut une nouvelle fois aller sous l'eau. Et moi aussi, j'en ais envie.

"- 1...

- 2...

- 3."

Et une nouvelle fois encore, nous plongeons dans l'eau, et je découvre grâce à lui un monde qui m'est totalement inconnu.

Mon corps refuse de bouger ce matin. C'est notre dernier jour. Demain, nous partons. Les autres partent un peu plus tard. Je soupire, et me roule dans ma légère couverture, les larmes aux yeux du à mon réveil récent.

Aujourd'hui, c'est ma dernière journée avec tout le monde. Et surtout la dernière journée avec Adé. Grâce à lui, je me suis ouvert aux autres, et me suis attaché à eux.

A Sol et Arion, ces deux gamins qui proposent toujours quelques chose, on s'ennuraient sans eux.
Victor et Bailong qui veulent toujours préparer un coup foireux, parfois avec Aitor quand il se mêle à eux.
Riccardo, le gars très calme, qui nous accorde le soir de temps en temps quelques morceaux de violons, il a amené le sien avec lui.
Terry, le plus sportif je pense de nous tous, le gars un peu lourd, mais au fond gentil, et très câlin avec son mec, qui joue de la guitare pour accompagner le violoniste.
Et Vladimir, le plus mature et calme de nous tous. Il a beau ne pas pouvoir nous courir après quand on fait des conneries - "on", les autres plutôt, je ne fais que les suivre -, il a tout de même une autorité impressionnante.

Oui, finalement, je me suis attaché à eux. Ils ont chacun leurs qualités et défauts. Ce sont de bons amis.

Wow, quel instant émotion. Je m'étais promis d'arrêter ça.

J'entend quelqu'un entrer dans le mobile-home. Je me redresse, attrape mes lunettes, et voit Adé. Il me sourit. Il porte un short en jean, ses éternel basket brunes, et un t-shirt blanc.

"- Aujourd'hui on va visiter une autre partie de Séville. Et ce soir on va faire un feu sur la plage, que entre nous, nos parents sont d'accord. Tu viens ?"

Je descend lentement de mon lit, et attache rapidement mes cheveux en queue de cheval. Il m'a dit qu'il préférait cette coiffure. Et honnêtement, moi aussi, c'est un peu moins féminin.

Il s'approche de moi, et prend ma main dans les siennes.

"- Profitions de cette dernière journée ensemble, d'accord ?"

Je hoche la tête. Il vint glisser une mèche derrière mon oreille.

"- Je pourrai te tenir la main dans la rue aujourd'hui ? Je me fiche des gens, on ne les connaît pas. Et je m'en fiche des autres s'ils nous taquinent.

- J'attendais à chaque fois que tu le fasse.

- Pourquoi tu ne l'a pas fais ?

- J'étais un peu gêné... Je n'ai pas l'habitude de prendre les devants."

Il rit un peu, puis dépose un doux baiser sur mes lèvres.

Aujourd'hui, c'est notre dernière journée ensemble. On ne sait pas quand est-ce qu'on va se revoir.

Devant tout le monde nous nous sommes tenus la main. Bailong et Terry ont ricanés, Sol nous a dit que cela faisait un moment qu'il s'en doutait, et Victor et Aitor lui ont rappelé qu'avant de parler de nous, il devrait se dépêcher de conclure avec Arion. Le brun leur a dit de se taire, ça a surprit tout le monde, même moi.

Nous avons visité une autre partie de la ville, nous nous sommes perdus dans les petites rues, on s'est arrêtés dans pleins de cafés différents, puis on s'est posé sur une grande place, et Arion et Sol nous ont tous tirés vers les fontaines d'eau, où les enfants jouaient pour se rafraîchir. Même Aitor, celui qui restait agrippé à sa chaise, y est passé. Le pauvre, il a crié sur tout le monde, même Victor qui essayait de relativiser les choses. Bon, au final il s'est calmé quand on lui a acheté une glace. Un vrai gamin.

Cette journée était vraiment cool. On a rit, on a profité, on s'est amusés. Je n'ai pensé à rien, pas même au fait que demain j'allais rentrer. Je ne pensais qu'à Adé, qu'à sa main qui tenait la mienne. Sa voix joyeuse. Sa chaleur, agréable malgré la température d'aujourd'hui.

C'était parfait.

A présent, nous sommes tous les dix assis sur le sable, autour du feu. Victor s'en ait occupé avec son frère, ils ont piqués les briquets de leurs parents à leurs insu. Terry et Riccardo sont partit acheté de l'alcool en secret, on va éviter que nos parents le sachent. Certes, ils ont autorisé les majeurs à boire, mais seulement un peu. Et puis s'ils savaient qu'on avait acheté de l'alcool, je connais un certain ténébreux, un blanc, et un turquoise qui seraient tout les trois en train de se faire engueler.

Terry a aussi prit sa guitare, et a forcé Riccardo à prendre son violon.

Nous sommes donc tous installés autour du feu, sur le sable, sous le ciel nocturne illuminé de mille et une étoiles. Je n'ai jamais vécu ça avant. Je suis avec des amis, des gens que je ne connais que depuis un mois, mais avec qui je m'entends très bien ; mon petit ami, si lui me considère comme tel, sans les adultes pour nous surveiller, sans personnes pour nous dire quoi faire.

C'est la première fois que je bois de l'alcool. Ouais, même Victor ou Bailong qui sont plus jeunes ont avoués qu'ils boivent en secret depuis leurs 15 ans. Je me sens nul à côté. C'est d'ailleurs aussi la première fois à Adé. On avait trouvé ça tellement amer qu'on s'est étouffé avec notre gorgée à chacun, sous les rires de nos amis.

Au bout d'un moment, je me suis habitué au gout amer de la bière. Adé s'était installé derrière moi, et m'avait prit contre lui, son torse contre mon dos. Au loin, j'entendais Terry pester car il aurait aimé aller en boîte. J'ai ris un peu. Derrière ses airs de bad boy et play boy, c'est juste un gamin attachant qui veut vivre au jour le jour. Et aussi étonnant que cela avait été pour moi, Riccardo a un peu la même pensée que lui.

Au loin, je vois les vagues s'échouer doucement sur la plage. Les bras d'Adé me serrent agréablement contre lui. Il me comprime la poitrine, doit sûrement sentir mon coeur battre à mille à l'heure. Je sens ses lèvres embrasser ma joue. Je me retourne pour effleurer ses lèvres des miennes. En plus du bruit des vagues, nous avons droit aux deux musiciens qui jouent un morceaux. Les deux rayons de soleil de notre bande - comme aime les décrire Vladimir - se mettent à frapper dans leurs mains pour les accompagner. Tout le monde sourient. Même Victor et Aitor, aka les plus blasés de la bande, chacun leurs bières à la main. Bailong se balance au rythme de la mélodie, et Vladimir se met soudainement à fredonner quelque chose.

Mamie. Je crois que je me suis fait des amis qui me sont très cher. Merci d'avoir toujours été là pour moi. Je t'aime Mamie.

Et merci de m'avoir permis de rencontrer Adé. Je n'ai toujours aucun souvenirs d'avant, mais je n'en ais plus rien à faire. J'aime ce Adé. Le fils de la Sirène de Séville. Le gamin qui m'a forcé la main pour m'intégrer dans la bande. Le garçon qui me rend dingue. Rien que sentir sa main frôler la mienne me rend dingue. Le voir se transformer en sirène m'impressionne toujours. Je l'admire à chaque fois. Chaque parcelles de peau de ses jambes et du bas de son corps, qui se transforme en queue de poisson bleuté.

Je me retourne une énième fois vers lui, pour l'embrasser chastement. Jamais je n'ai vécu ça avant. Et j'espère revivre ça, un jour, avec les mêmes personne.

Le lendemain, le réveil est difficile. Nous ne sommes pas revenus bourrés de notre soirée, mais tard. Vers quatre heures du matin. Peut-être vers cinq heures.

Bon. On était peut-être un peu pommettes. Un peu.

On s'est tous jetés à l'eau après avoir retirés nos t-shirt, on avait trop chaud. L'alcool nous étaient peut-être tous monté à la tête. Je dis bien tous. Tous les dix on s'est mit à rire bêtement, à chanter de vagues conneries à tue-tête, des trucs en espagnols qu'on a entendus pendant notre séjour. On a joué à se couler, j'ai perdu mes lunettes au bout d'un moment, on a passé dix minutes à les chercher ; elles étaient à nouveau sur le sable. Aitor n'a pas pu s'empêcher de faire une remarque du style "t'es chiant de porter tes lunettes, met des lentilles vieux", avant de se prendre un coup de la part de Vladimir.

C'était n'importe quoi cette soirée, cette nuit. Alors que je sors du mobile-home, je sais tout de suite que tout le monde se trouvent sur les grandes tables à pique-nique. Je m'y rend, les cheveux attachés en un vague chignon. J'ai envie de dormir.

Une fois à table, je remarque mes amis. Ils sont tous dans le même états. Nos parents rient. Certains d'entre nous ont la gueule de bois j'ai l'impression ; surtout les deux pros des conneries, Victor et Bailong, ou encore Terry. Vladimir est frais comme un gardon, avec Arion. On se demande tous comment ils font, ils ont bus presque autant que nous. Surtout Arion, qui trouvait les bières bonnes.

Parce que oui, moi aussi j'ai peut-être un peu trop bus à force.

La mâtiné est vite passé. Nous avons mangé une dernière fois avec tout le monde.

Nous sommes devant l'air du camping. Mes parents parlent avec ceux de mes amis. Je suis avec eux. On s'échange chacun nos numéros. Ça nous a tous très étonnés, mais nous habitons tous dans la même ville. Nous n'allons pas dans la même fac - sauf Vladimir et moi, mais pas dans la même section. Victor, Aitor, Bailong, Sol et Arion passent tous en terminal, et j'ai été surpris d'apprendre qu'ils étaient tous dans le même lycée. En fait, ils se connaissaient tous déjà. Je suis un peu jaloux.

"- On devra essayer de se voir, le premier week-end de la rentrée, histoire de se dire comment s'est passé la notre à chacun !" avait proposé Sol. Arion a tout de suite accepté. Nous aussi d'ailleurs.

Je sentis Vladimir le taper l'épaule. En me retournant, il me montra du doigt Adé, qui m'attendait plus loin. D'un sourire, j'ai remercié mon aîné, et ais foncé vers lui. Il m'a ouvert ses bras, je me suis jeté dedans. Le quitter me fait mal. Il m'a promis que l'on se reverra, et je le crois. Je ne peux que le croire.

"- Rentre bien.

- Envoie moi un message quand tu es de nouveau au Japon.

- Je te le promet, Eugène.

- Je t'aime Adé.

- Je t'aime aussi."

On se sourit, et doucement, nous nous approchons de l'autre pour s'embrasser une dernière fois. Je ne sais pas quand sera la prochaine fois où je pourrait goûter à ses lèvres. Quand est-ce que je pourrai à nouveau sentir sa peau contre la mienne. Quand je pourrai à nouveau voir sa magnifique forme surnaturel, sa silhouette de sirène. Je le trouve si envoûtant ainsi.

Je le sens glisser quelque chose dans ma poche. Je n'ai pas le temps de regarder, mes parents m'appellent. Nous devons y aller. Il me sourit, embrasse chastement mes lèvres, puis me pouce vers la voiture. Il a les larmes aux yeux, comme moi, mais lui aussi sourit.

"- Ce n'est qu'un au revoir.

- Je veux à nouveau pouvoir te sentir contre moi la prochaine fois.

- Tu pourras. Je te le promet. Moi aussi j'en ais envie."

Ensemble, nous lâchons un dernier je t'aime, puis je cours vers la voiture. Je salue mes amis, on se promet de vite se revoir, lors de la semaine de la rentrée. Je sais que je verrai souvent Vladimir déjà.

La voiture démarre. Je ne vois plus que mes amis, et encore, ils ne deviennent que des tâches noires. Je ne vois pas Adé. Lui aussi s'est caché. Je sais que mes parents voient mes larmes à travers le rétro-viseur de la voiture. Mais ils ne disent rien.

"- Tu pourras l'inviter à la maison autant que tu voudras Eugène.

- Merci Maman."

Je fouille dans mes poches, pour enfin regarder ce qu'à mit Adé. Et j'y vois un bracelet.

Des coquillages blancs, une petites pierre taillée, encadrée d'une pierre bleue marine, et d'une pierre un peu rouge bordeaux. Je souris. Il n'y a que Adé pour faire ça.

Quel idiot. J'ai encore plus mal maintenant.



kuku,

je tenais à m'excuser pour l'attente (alors que je suis censé poster un chapitre tout les jours) mais j'ai pas vraiment pus écrire ces derniers jours à cause de soucis personnels qui m'ont pas mis dans le mood de "Lovely Water" mais plus dans celui de "You're not alone" ahah ; j'espère que ce chapitre plus long que les autres me permet de me faire pardonner lmao

la bise, c'était mark

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