Vouloir ressentir ses ailes - Ushio et Hayato

    C'était trop, pour Ushio. En l'espace d'un mois, ça devait déjà être sa dixième visite à l'infirmerie. Il était même devenu comme ami avec l'infirmier du lycée, tant en trois ans il s'y était rendu. Il détestait ce lieu plus que tout ; c'était d'un calme et d'un silence froid. Pas le même que dans sa chambre, le soir ; que lorsqu'il rentrait chez lui. Les fur sont fades, tristes, ça l'affecte. Lui qui ne comprend déjà jamais bien ce qu'il a sur le cœur. Un soupir l'échappe : il veut retourner sur le terrain, rejoindre ses amis. Mais il doit attendre que l'un de ses parents arrivent à se libérer pour rentrer.
    La porte qui s'ouvre le fait sursauter. Dans son sursaut, il se cogne le coude à la fenêtre, faisant ainsi sourire celui qui venait de faire irruption dans l'infirmerie.

« J'étais sûr que tu étais là.

- Hayato ? Qu'est-ce que tu... »

    Ushio ne fini pas sa phrase, à la vision du sang coulant du nez du basané. Il souffla, légèrement amusé. Le brun haussa des épaules, avant de chercher dans les placards bleus accrochés au mur de quoi se soigner – l'abscence de l'infirmier ne l'étonnait pas.

« Laisse moi deviner, une balle de Yuki ?

- Manqué, c'est Heaven, il a sursauté au cri de Ritsuka.

- … Qu'est-ce que Ritsuka faisait à l'entraînement ? Il n'est pas dans le club.

- Il a voulu rester observer, comme il fait de temps en temps. Et Angelica l'embêtait, elle aussi était là.

- Je suis à peine étonné... Laisse moi m'occuper de ça. »

    Avait-il soufflé, en prenant des mains de son ami le flacon de désinfectant et le coton. Il lui fit d'un geste de s'asseoir sur l'une des chaises, et il se mit face à lui, avant de s'occuper du nez de l'attaquant. Ushio n'aimait pas l'idée d'être touché par quelqu'un, mais que ce soit lui qui le fait le gênait moins. Et puis, pour soigner quelqu'un, sa phobie ne lui venait même pas à l'esprit.

    Le calme dans cette triste pièce revint, bercée par la respiration des deux adolescents. De ses yeux oranges ; il observait de temps en temps l'expression d'Hayato – des yeux aussi clairs que ceux de Yuki, mais aussi vide qu'un tableau. Pour les quelques fois où Ushio avait fait     attention aux conversation de leur bande, il avait remarqué l'expression calme, loin d'une lueur semblable à celle des autres, chez le brun. Il s'y était habitué, Ritsuka aussi lui semblait vide. Mais Hayato lui semblait différent.

« Tu dévisage souvent les gens Ushio ?

- Hein ? Hum.. Pardon. J'ai fini.

- Je te taquine. »

    Cependant, Ushio ne persevait pas un réel ton taquin dans la voix du brun – pas le même que ses parents quand ils décident de l'embêter, par la même qu'Atsushi et Seiya, ou encore le ton habituellement cynique d'Angelica.

    Tandis qu'Ushio se perdait une énième fois dans ses pensées, lui et sa manie de toujours réfléchir et analyser quelqu'un ou quelque chose, Hayato regardait le travaille que celui aux cheveux verts avait fait. Pas une trace de sang, un mouchoir bien plié dans sa narine ; alors que lui aurait sûrement vulgairement essuyé sans désinfecter quoique ce soit, puis enfoncé le mouchoir dedans. Il lui revint en mémoire qu'une fois, Ushio avait dit qu'il pensait bien devenir médecin, peut-être.

    Il détourna son regard émeraude du miroir contre le mur, pour remercier Ushio, avant de voir ce dernier, la tête baissée. Voir le gardien ainsi n'arrivait pas fréquemment, mais il pourrait mettre sa main à couper que Yuki se précipiterait tout de suite vers lui, et le questionnerait de milles questions – sans doute avec Heaven – avant que Ritsuka ne les tirent par le bras.

    Lui qui ne comprenait pas assez bien les sentiments et émotions humaines, sa condition ne l'aidait en rien, il parvenait à discerner une certaine tristesse chez son coéquipier. Il était au courant que ce dernier ne comprenait jamais parfaitement ce qu'il ressentait – mais lui ne souffrait probablement pas d'alexithymie, Hayato en était sûr – après tout il l'avait vu plus d'une fois demander à Yuki ce qu'était tel ou tel chose qu'il ressentait. Après s'être jeter un regard dans le miroir, il se rassit en face du vert, qui releva lentement la tête.

« Quelque chose ne va pas ?

- J'aimerais bien savoir ça.

- Je sais que je ne suis pas le plus doué avec ça, mais.. Tu me sembles triste Ushio.

- Triste ? Oui, sûrement, ce doit être ça...

- C'est par rapport à ta santé ?

- Touché. »

    Répondit celui aux cheveux vert menthe, accompagné d'un sourire infime. Le brun l'observa se laisser tomber dans sa chaise, la tête basculée en arrière.

« J'aimerais bien être comme le père de Jun, Ichinose-san. Ou encore comme Amemiya-san.

- Comment ça ? Tu parles des soucis de santé qu'ils ont eu plus jeune ?

- Je crois que je vais devoir envisagé d'arrêter le foot un temps. Ça ne va plus du tout. J'en ais marre d'avoir mal au réveil, quand je joue au foot... C'est épuisant. » Souffla-t-il finalement, comme abattu.

    Hayato le regarda faire, sans rien dire. Bien qu'entendre ces mots ne pouvait que lui foutre un grand coup, en plein dans la poitrine. Tout comme Ushio, le foot était toute sa vie ; il ne parvenait à s'imaginer une vie sans. Et son coéquipier était un bon joueur, il parvenait régulièrement à arrêter ses tirs – il était bien mieux en tant que gardien qu'en milieu de terrain, sûrement grâce à ses parents qui ont été les gardiens d'Inazuma Japan.

    Le brun fini par se lever, invitant du regard le vert à faire de même.

« Avant de te résoudre à ça, viens nous regarder au moins. Tu analyse bien les qualités mais aussi les lacunes. Et si tu veux vraiment faire comme tes deux idoles, je te conseille de te battre. »

    Hayato ne put que sourire, face au regard que lui lançait son ami. C'était rare de le voir aussi expressif. Il semblait avoir réussi à lui redonner de l'espoir. Hayato le préférait ainsi – il préférait voir les gens ainsi. Lui qui savait ce qu'était avoir des ailes, bien qu'elles soient fragiles contrairement à celles de ses parents, il ne pouvait que faire en sortes d'aider les autres à les trouver. Même si comprendre ce qu'ils ressentaient était une énigme pour lui, ça ne le dérangeait pas – il aimait bien les casses-tête de toute façon.

[...]

Mentions :
Hayato appartient à -fenikkusu

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