Retrouvailles - Partie 1
Shiganshina, Mur Maria, 10 février 851
Un vent froid soufflait dans les cheveux ébouriffés de Hansi alors qu'elle galopait en tête, entourée de Moblit, Jean, Armin et Marlowe, celui-ci ayant exceptionnellement été muté dans le Bataillon pour cette mission. « En formation ! » exhorta-t-elle en dressant une lame. « Le voyage doit être bref, et les pertes, minimes ! Quoi qu'il arrive, nous allons au sud-est ! En avant ! »
Elle prit la tête sans attendre, alors que les autres escouades se mettaient en place. Devant elle se dévoilait le monde extérieur, si peu exploré : des plaines d'herbes hautes à perte de vue, quelques ruines par-ci-par-là, des forêts à droite, et un ciel blanc infini.
Demain, nous serons en terrain inconnu. Dans l'objectif de sauver Marion et Eren, le Bataillon se voyait forcé d'aller plus loin qu'il ne l'avait jamais été, à la recherche d'une potentielle base ennemie dont l'existence même était à débattre. En bref, ils étaient plus que dans le flou, et la situation était bien loin d'être confortable.
Heureusement, l'escouade Rico était venue en renfort, ainsi que de rares membres des Brigades particulièrement motivés. Il leur avait manqué un officier, et des combattants pour construire une formation digne de ce nom ; ce problème avait donc vite été réglé, au grand soulagement de la scientifique. Ensemble, ils avaient décidé d'emporter avec eux le plus de provisions qu'ils pouvaient, leur permettant de faire un voyage de maximum douze jours.
Elle jeta un œil derrière elle. Le Mur était déjà loin, et paraissait à peu près aussi grand que Livaï. Lorsqu'elle se retourna de nouveau, une douleur familière lui assaillit la cheville. Elle l'ignora pour continuer sa course rythmée par les claquements étouffés des sabots contre le sol.
Sa prothèse, fabriquée rapidement avec l'aide d'Armin, se résumait en un morceau plat et long d'acier souple suivant la courbe originale d'une plante de pied. Le tout était surmonté d'un bout de bois épousant la forme de son moignon, et rattaché par des sangles à son harnais. C'était assez pour pratiquer la manœuvre tridimensionnelle ; elle avait fait quelques essais sur de faux titans, et parvenait toujours à leur trancher la nuque, aussi déchirant cela fut-il pour son cœur.
Ils foncèrent ainsi un long moment, esquivant, à la manière d'Erwin, la confrontation avec les monstres. Heureusement, aucun combat ne fut nécessaire. Lorsque midi arriva, ils firent une brève pause aux alentours d'un bosquet éparse d'arbres dénudés, au cours de laquelle le caporal-chef, Mike et Rico vinrent la voir pour décider de la suite.
« Nous continuons jusqu'aux ruines d'un château à dix heures d'ici », expliqua-t-elle en étalant sa carte contre un tronc. « Là, nous y passerons la nuit, et reprendrons dès l'aube. » Approbation générale des supérieurs ; ils retournèrent à leur équipe, passèrent le message, et se remirent rapidement en route.
Au bout de trois heures, le paysage commença à se vallonner. C'était prévu, se dit-elle en se souvenait des inscriptions sur le papier jauni. Une heure plus tard, de la fumée noire s'éleva du flanc gauche, et ils durent faire un léger détour vers la droite pour éviter le danger qui les menaçait.
Ce fut à l'arrivée au repère, une vieille bâtisse en pierre qui s'effritait, qu'elle put constater les pertes subies : sept soldats étaient morts lorsque des géants avait chargé dans le tas. La mine du nouvel explorateur qui rapporta les faits, alors qu'ils déchargeaient quelques provisions dans l'intérieur poussiéreux du hall abandonné, se décomposa petit à petit ; finalement, il éclata en sanglots.
C'est le seul survivant... Elle ferma les yeux un moment. « Merci », dit-elle. « Va te reposer, demain sera particulièrement chargé. Tu seras affilié à une autre équipe. » Il hocha la tête, pour rejoindre ses camarades qui l'attendaient non loin.
« Celui-là vient des Brigades », fit remarquer Livaï, qui se tenait adossé contre un mur. La lumière jaune des torches dansait sur son visage stoïque. « Sept, c'est peu, par rapport à d'habitude. J'espère seulement qu'on arrivera à récupérer Eren et Marion et à revenir avec eux vivants. »
Elle ne put qu'acquiescer, et il se tut un instant. « Enfin », lâcha-t-il, « on verra bien. » Sur ce, il attrapa une ration, s'assit sur une boîte et mangea silencieusement. Elle l'imita, et ils s'installèrent autour d'une caisse, à même le sol, pour étudier le plan.
« Nous devons aller au sud-est... » songea la brune, un doigt remontant ses lunettes sur son nez. La pierre froide lui faisait mal aux fesses, mais ils n'avaient pas de chaise à disposition. La plupart des soldats étaient partis dormir ; seuls restaient les gardes, Mike, le petit homme, et Rico.
Ils observèrent le bout de parchemin un moment. Le Mur entourant Shiganshina était représenté par un fragment d'arc-de-cercle tracé à l'encre noire, tout en bas ; suivaient, de bas en haut, des plaines parsemées de quelques forêts, les collines qu'ils avaient passées, la fortification où ils couchaient, trônant sur un plateau et exposée aux vents, puis un peu d'altitude. Là s'arrêtaient leurs informations, à un peu moins d'une journée à cheval d'où ils se trouvaient.
« J'espère que ces plateaux au sud-est ne sont pas le début d'une chaîne de montagnes », fit remarquer la chef d'équipe de la Garnison. « Si nous avons l'équipement pour les franchir, nos ressources, elles, ne survivraient pas longtemps. » Tous acquiescèrent, même le caporal-chef, dont l'impassibilité n'était brisée que par la concentration qui pointait dans ses yeux plissés.
« Même si ça en était, nous devons y aller », dit-il alors. « Ou au moins, repérer le terrain. Nous n'allons pas faire tout ce chemin pour rien. Il y a bien de quoi bouffer, là-bas. » Hansi se frotta le menton. « Sasha aurait pu nous aider pour la chasse... Mais elle est encore en convalescence, et s'occupe de Conny... »
Le jeune homme s'était finalement réveillé, et un médecin était arrivé une semaine plus tard en urgence. Son diagnostic avait été clair : il ne pourrait plus jamais utiliser ses jambes, et allait devoir se contenter d'un fauteuil roulant. La nouvelle l'avait tout bonnement accablé. C'était sans dire qu'il se sentait désormais parfaitement inutile, d'autant plus qu'Erwin avait insisté pour que le Bataillon le garde sous son aile, convaincu par la dévotion de l'adolescente envers son ami.
Historia, quant à elle, avait insisté pour venir, malgré ses deux doigts en moins. « Je peux toujours combattre avec ça ! Il me suffit d'utiliser mon majeur et mon annulaire pour les manettes de commandement. Je refuse de rester les bras croisés lorsque les autres se démènent ! » s'était-elle exclamée avec véhémence.
La chef d'escouade et Ymir avaient eu beau insister, lui expliquer maintes et maintes fois que l'opération était trop risquée, rien n'y avait fait. Elle n'avait pas eu d'autre choix que de lui accorder cette faveur, aussi effrayante l'expression de la grande brune avait-elle été. On ne pouvait pas changer l'ardeur d'un combattant ; c'était les mots de Mike, et elle devait admettre qu'il avait raison.
Elle posa de nouveau ses yeux sur le parchemin. « On peut les prendre plus à l'est », fit-elle remarquer. « De toutes manières, nous devrons fouiller toute la zone. Pour ce qui est des Titans... De ce que j'en ai vu, ils sont attirés par les zones où vivent les humains. Il se peut donc qu'ils se fassent plus rares loin des Murs. C'est du moins ce qu'on a constaté au point le plus éloigné où on a été avec le Bataillon ; nous en rencontrions bien moins, et la plupart des soldats mourraient au début ou à la fin des Expéditions. »
Il y eut un silence. « Cet itinéraire me semble bien », approuva finalement Rico. Les deux hommes hochèrent la tête, et la scientifique leva son crayon. « Bien... » soupira-t-elle en commençant à tracer leur route. « Vous pouvez y aller. Je vais fignoler ça. » Ils partirent donc, et elle resta éveillée un bon moment, ignorant la fatigue qui lui piquait l'œil.
Au bout d'une heure trente, toutes ses indications étaient finies, et elle s'étira longuement, la nuque douloureuse. Ses fesses et son dos la faisaient souffrir d'être restée penchée sur son travail trop longtemps, mais le jeu en valait la chandelle. Elle partit se coucher sans demander son reste, s'écroulant à moitié de sommeil dans ses couvertures étalées sur le plancher froid.
***
Ce fut Livaï qui la réveilla. Il faisait encore nuit, et le silence était complet. Le froid l'assaillit immédiatement, mais elle se redressa tout de même, et chercha ses lunettes du plat de la main. « Elles sont là », dit-il en les mettant sur son nez. Elle put le voir se redresser, bras croisés.
« Ah, merci », s'exclama-t-elle. Elle bailla longuement, remit ses draps en boule dans son sac à dos – ce qui arracha une exclamation de dégoût à l'individu qui se tenait là, et se redressa en chancelant. Une grimace tordit ses traits : ce qu'il restait de sa cheville la lançait déjà.
« Prends un calmant », lui dit-il en tournant les talons. « Je vais réveiller Mike et les autres. » Je ne te le fais pas dire, pensa-t-elle en attrapant sans attendre la trousse de secours. Elle en sortit un cachet brun, qu'elle s'empressa d'avaler avec de l'eau.
Déjà six heures. Son léger bagage fermé et prêt, elle avala une pomme et une miche de pain et partit préparer son cheval. Les ruines silencieuses s'activèrent doucement.
Elle pouvait le percevoir, de la cour ouverte dans laquelle elle se trouvait ; et ce même si son regard était irrésistiblement attiré par le paysage de noir et de gris qui se dévoilait timidement sous ses yeux, faiblement éclairé par la lune blanche. Quelques arbres se dessinaient ici, quelques plateaux là ; cette terre désormais sauvage, qui leur avait été arrachée il y avait de cela cent ans, les entourait, et s'étendait presque à l'infini.
Tenter de les retrouver là-dedans, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Un sourire se forma sur ses lèvres, opposant à son cœur troublé une résistance qui n'était pas des moindres. Il ne fallut que trois secondes pour que la détermination revienne en maître, suivie par un irrémédiable enthousiasme. Son esprit dérivait déjà sur les Titans ; il se pouvait que, s'ils s'éloignaient suffisamment, plus de déviants fassent leur apparition...
« Ah, je ne tiens plus ! Je veux les voir ! » s'écria-t-elle subitement alors qu'une vague d'énergie la frappait. Elle resserra brusquement la sangle de sa jument, la flatta rapidement et se mit à piétiner. Il lui tardait de partir à l'aventure, de rencontrer de nouvelles têtes et de pouvoir les étudier, même pour quelques secondes.
A son grand désespoir, ils eurent beau franchir des collines et traverser des forêts, ils ne firent que contourner les rares spécimens qui se dirigeaient vers eux. « Comme vous l'avez dit », fit remarquer Armin alors qu'ils trottaient, plus regroupés, sur un flanc rocheux offrant une vue d'ensemble sur les vallons qu'ils venaient de passer, « les titans sont moins présents ici... »
Hansi changea légèrement de place sur sa selle lorsque son cheval franchit d'un pas un petit ruisseau. Les montagnes basses dont ils avaient parlé se dressaient devant eux, et le climat s'adoucissait petit à petit. Ils étaient déjà en terrain inconnu, et elle pouvait voir à l'expression méfiante des soldats que personne n'était à l'aise.
« C'est vrai », se contenta-t-elle de répondre, laissant son esprit divaguer sur un tout autre sujet. Ils commençaient à prendre un peu de hauteur, et le sol était sec et rocailleux, malgré les quelques touffes d'herbe qui poussaient çà et là. Elle sortit un document plié en quatre de la poche intérieure de sa veste pour le déplier.
De là, elle put observer la carte de l'Europe qu'avait dessinée Marion, il y avait de cela presque huit mois. Son regard se riva immédiatement sur la fin de la chaîne de montagnes se situant dans les « Balkans », et s'étendant en un arc-de-cercle jusqu'en « Roumanie ».
D'après les estimations de la jeune femme, Shiganshina devait se trouver aux alentours d'une ancienne ville nommée Bucarest. Et au sud-est de celle-ci, elle avait justement indiqué le type de paysage dans lequel ils évoluaient à cet instant précis. On se trouverait donc entre... Cette cité, « Bucarest », et la « Mer Noire »... Il y a deux cent cinquante kilomètres entre les deux. Une fois ces petites hauteurs franchies, on se retrouvera les pieds dans l'eau.
Un frisson lui parcourut l'échine alors que son cerveau tentait d'imaginer, en vain, un lac salé s'étendant à l'infini. Ce ne sont pas des choses que l'on peut visualiser comme ça, je suppose... « Chef d'escouade ? » l'appela un Moblit alerté par son air distrait, la tirant de ses pensées.
Elle leva la tête. « Arrêtez-vous ici », commanda-t-elle en remarquant que le soleil était déjà haut dans le ciel. « Jean, tire un signal. » Il obtempéra, et elle mit douloureusement pied à terre, manquant de tomber les fesses dans un second petit cours d'eau claire.
« Tiens... Remplissez vos gourdes ici. » Bientôt, tous les explorateurs s'alignèrent le long du ruisseau ; Historia manqua de faire tomber son ustensile à cause de ses doigts mutilés, mais Ymir rattrapa rapidement l'objet. « Fais attention, imbécile », lui reprocha-t-elle en lui tendant de nouveau. Ce furent Rico et Livaï, accompagnés des autres supérieurs, qui se servirent en dernier, laissant manifestement la priorité aux subalternes.
« Tu es sûre que ce truc est potable ? lui demanda le petit homme d'un air méfiant.
— Ça vient de la montagne. Bon, elle n'est pas très haute contrairement à celles des Murs..., concéda-t-elle. Mais nous n'avons pas le choix, ou nous allons être à court. Après tout, nous ne savons pas pour combien de temps on en a.
— Ça fait une demi-journée qu'on ne sait pas où on va.
— En fait, on peut se faire une idée... »
Elle lui exposa rapidement, carte à l'appui, l'hypothèse qu'elle avait élaborée quelques instants plus tôt. Il hocha plusieurs fois la tête. « Je suppose que c'est une bonne nouvelle. Et les Titans se font timides, même les plus débiles le constatent. Mais ce n'est pas pour autant qu'on doit se la couler douce, on peut croiser les ennemis à tout moment... »
Ses yeux clairs et inexpressifs se promenèrent sur le Bataillon. Soudainement, ils s'arrêtèrent sur un point, pour se plisser légèrement. La chef d'escouade suivit son regard ; Armin était accroupi par terre, penché sur quelque chose, et Mikasa et Jean se tenaient à côté. Ils semblaient en pleine discussion, mais elle ne pouvait ni entendre de quoi il était sujet, ni voir ce qui les fascinait.
« Quoi, vous avez trouvé une merde de Titan ? » lâcha le caporal-chef en se dirigeant vers eux. Le blond se tourna vers lui dans un sursaut.
« Caporal ! Il y a... Par terre... Je crois que c'est une trace de pas de Reiner...
— Montre, demanda immédiatement la femme en boitillant rapidement vers le groupe. »
En voyant le vaste trou plat de vingt centimètres qui avait écrasé les herbes et broyé les cailloux, et dont la forme représentait parfaitement un pied gigantesque, ses yeux s'illuminèrent. Il ne lui en fallut pas plus pour prendre énergiquement le petit stratège par les épaules.
« C'est fantastique ! Ça ne peut pas appartenir à un titan normal... Regard, tu les vois...
— Les petits renfoncements correspondant à l'armure du titan cui...
— Chut ! le coupa-t-elle en lui plaquant une main sur la bouche. Oui, tu as tout compris. C'est parfait, gloussa-t-elle. Parfait, vraiment parfait... Est-ce qu'il y en a d'autre ?
— Ici, répondit Jean, huit mètres plus loin.
— Suivez-les ! La pause déjeuner est finie ! »
Elle relâcha brusquement le soldat et bondit sur sa jument. « En route ! » s'exclama-t-elle. Elle prit la tête, suivie de la formation qui se mit rapidement en mouvement. Ils suivirent ainsi le groupe de trois, qui repérait le chemin qu'avait emprunté l'ennemi.
« Hansi », l'interpella Livaï au bout de deux heures de trot. Ils évoluaient désormais au beau milieu des hauts coteaux secs, dans une cuvette toute en longueur. « Si c'est un piège ? » Elle secoua vigoureusement la tête. « Elles ne sont pas fraîches du tout. Elles datent de plus d'un mois, à la louche... Et Marion et Eren ont été enlevés le seize décembre, il y a deux mois. »
Après un instant de réflexion, il acquiesça. « Si on est tombé dans le panneau, on est bien dans la merde. Je te fais confiance, et j'espère ne pas me tromper. » Elle le gratifia d'un regard surpris. Voilà quelque chose de nouveau. Mais déjà était-il reparti vers l'équipe qu'il dirigeait ; elle eut tout juste le temps de remarquer la tension qui raidissait ses épaules.
Subitement, Armin, Mikasa et Jean s'arrêtèrent. « Il n'y a plus de traces », souffla ce dernier. Elle s'approcha d'eux et inspecta longuement la zone, faisant trottiner son cheval de droite à gauche. Rien que des cailloux, des pousses vertes et de la poussière. Elle s'arrêta un instant, l'esprit en ébullition.
« Ils ont dû changer de porteur », conjectura-t-elle. « Il n'y a pas de traces plus petites ? » Moblit et les trois adolescents quadrillèrent de nouveau l'endroit, observant attentivement chaque centimètre carré de terre. Armin mit même pied à terre, et s'agenouilla au sol.
« Il n'y a rien, dit leur aîné. Rien de rien. Il n'a pas pu se volatiliser !
— En effet, murmura le blond. Regardez ça. »
La chef d'escouade s'approcha sans attendre, et regarda ce que son doigt désignait : une trace de semelle enfoncée dans de la boue séchée. « Elle se dirige dans le même sens que Reiner. On ne peut pas voir combien ils étaient... Mais on peut facilement le deviner : Eren, Marion, Reiner, le titan Bestial et celui aux yeux rouges, au moins eux. »
Elle se redressa et gagna de nouveau sa selle. « Bien. On conti... » Un éclair au loin la coupa net : le bruit d'une détonation résonna, quelques secondes plus tard, contre les petites montagnes rocheuses qui les encadraient. « Une transformation ?! » s'écria le châtain.
Livaï tira immédiatement ses lames, le regard tranchant. « Ça peut être un ennemi. Restez sur vos gardes. » Tous l'imitèrent, Hansi mise à part, qui se vit gratifiée d'airs surpris. « Non », objecta-t-elle. « D'après le décalage son-lumière, ils sont à quelques kilomètres d'ici. Ils n'auraient pas pu nous voir de là-bas. Et s'ils sont passés à pied ici... Leur base ne doit pas être loin. »
Elle put voir les yeux des soldats s'écarquiller. « Ils n'auraient aucun besoin de se transformer au sein de leur propre base », continua-t-elle en réajustant ses rênes. Le petit homme crispa ses mains sur ses manettes de commandement. « Tu es en train de nous dire que c'est Eren ? »
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